Dessine-moi un couscous [PV Lindsey Coke]

Concentré sur le trajet, je réponds à peine à la gamine. Je vois pas ce qu'elle trafique, mais, j'ai l'impression qu'elle se régale avec ses gâteaux. Tant mieux. Elle me mets la Reine des Neiges maintenant ? Pourquoi pas après tout, c'est de son âge. Je continue de conduire, évitant soigneusement les coins à policiers lorsque j'arrive devant la maison de la petite. Comment les volets peuvent être encore fermés à 13 heures alors que la gosse est dehors ? C'est quoi ces parents ?

- Vous vivez dans le noir chez vous ou quoi ? La lumière, ça vous parle pas ?

Enfin, je coupe le moteur du van, descends de mon véhicule pour aider la gamine à descendre de l'autre côté et porter son sac de course. Avec sa chanson de taleur, j'ai la Libérée, Délivrée qui tourne en boucle dans ma tête. Je déteste cette chanson. Heureusement que ma soeur à le même âge que moi, sinon, j'aurais cassé la télé en rentrant, je pense.

- Tu voudras de l'aide pour ranger tes courses ?

HRP:

- Maman dodo?

Voilà les mots que prononce la môme, la bouche encore pleine du cookie qu'elle finit d'engloutir. Les chambres sont sur le devant et la parano lié aux fanatisme de sa mère y sont pour rien. Il y a tant de gens qui pensent tête dernière stupide, sauf que voilà, personne a jamais essayer de mettre les pieds ici. La gosse sors du véhicule et jette un regard sur son sac. Le paquet de cookie presque vide est sur le dessus et dedans, son méfait. Elle étire un sourire barbouillé.

- Non !

Si le refus et vif, sa voix guillerette ne devrait pas vexée "monsieur trop sur de moi". Toute façon maintenant qu'elle a ce qu'elle voulait, le pigeon peut repartir dans son nid sans problème et la laisser vivre sa vie. Surtout qu'avec ce qu'elle a prie, elle va pouvoir la vivre comme il faut. Elle s'en va vers la port, trainant plus qu'elle ne le porte le sac, elle se retourne devant la porte et agite sa petite main.

- Au revar gentil msieur !

Ça y est, elle passe la porte. A l'intérieur, ça sent la bougie et l'encens et comme elle s'y attendit, sa mère ronfle sur le canapé. Lindsey a le temps de cacher les billets. Ceux la, ils sont a elle et à elle seule.

Donc la gamine n'a pas besoin de mon aide. Ok je peux comprendre. J'attends quand même qu'elle soit bien rentrée chez elle avant de redémarrer le van. Sur le perron, la gamine se retourne vers moi pour me dire au revoir en agitant sa petite main trop mignonne. Je lui rends son salut, en agitant la main et en prenant une voix niaise.

- Au revoir, petite ! Et si jamais t'as des soucis, tu peux venir me voir !

En regardant la jauge du réservoir de l'engin, je m’aperçois que c'est presque vide. Ok, pas de soucis, je vais donc à la station essence la plus proche pour nourrir mon fauve des collines. Je fais bien le plein et lorsque je m’apprête à sortir ma carte bancaire pour payer, vive le libre-service, je me rends compte que j'ai plus d'argent. Je suis tellement stupide que j'ai été bernée par une petite fille. J'ai presque honte de moi, en fait. Mais je suis triste qu'une enfant si petite soit obligée de voler, pour vivre.