Who are you? {Auby}

Des pas raisonnaient contre le sol dur et froid. Je retenais mon souffle, inquiet, mais surtout perdu. Le battement du cœur de la chatte grise qui m'enveloppait accéléra. Puis, un visage. Un visage tigré, aux yeux blanchâtres. Un corps fin, tremblotant. Et sa voix, rocailleuse et incompréhensible.

Un cri de surprise venant d'un jeune apprenti me réveilla en sursaut. Je levai mon arrière train, et je sorti de la tanière en maugréant. Ça faisait maintenant plusieurs nuits que je faisais le même rêve, mais à chaque fois je n'avais pas l'occasion de voir la suite. Je croisais le regard du novice, qui me répondis par une faible excuse et qui partit en courant rejoindre ses camarades. Je soupirais puis je me dirigeais lentement vers la forêt sombre de mon clan. J'avais besoin de tranquillité et de calme, aujourd'hui. Etoile Infernale me comprendra. Le sol humide du matin me fit frémir de bonheur. Je n'ai pas peur de l'eau contrairement aux autres. Je pourrais parfaitement m'adapter dans le clan de la rivière, mais je préfère tout de même le clan de l'Ombre. Comment me passerais-je de mes arbres ?

Au fur et à mesure que j'avançais, le piaillement des oiseaux s’amplifiait. Moi qui aime tant le silence, je les aurais égorgé si j'avais pu. Oh, je ne dit pas que j'en suis incapable ! Après tout, je suis un bon grimpeur. Mais pas pour aujourd'hui. Je me demandais ou mes pattes me menaient, puis je compris mon instinct : Les falaises m’accueilleront avec joie ! Comme les nuages gris couvraient le soleil, les mouettes ou je ne sais quoi d'autre ne seront pas là pour m'embêter. J'accélérais le pas, non pas parce que j'étais pressé, mais je venais de m'apercevoir que j'avançais à l'allure d'un ancien.

Le souffle du vent s’engouffrait dans les arbres et amenait les feuilles jusqu’à moi. J'eu tout d'abord l'impression que le vent me parlait. Ah, solitude ! Est-ce si difficile d'avoir la paix un moment ?
Je continuais tout de même, malgré mes yeux qui pleuraient et picotaient. Je levai les yeux, satisfais : J'étais au pied de l'immense étendu rocheuse. Je grimpai un à un chaque rocher, en faisant soigneusement attention de ne pas m'enfoncer un cailloux pointu entre les coussinets. Je montais assez facilement, en zigzagant à travers les obstacles. Puis j'arrivais au pied d'un gouffre, qui séparait le reste du chemin. Comment c'est possible, ça ? Il y a deux mois, tout allait très bien ! En observant détail après détail, je remarquais que l'énorme pierre qui soutenait un bon nombre de rocher n'y était plus. Elle formait un minuscule point noir au fond du trou. Il fallait donc sauter.

D'habitude, je n'es pas peur de sauter, je suis même très à l'aise. Mais savoir que la mort est à mes pattes, cela me stressais. Y aller, revenir au camp ? La tentation était trop forte, on aurait dit que les falaises m'appelaient en me renvoyant une bourrasque de vent. Je fermai les yeux, et soupirai longuement. Je pliai mes pattes arrière, puis mon dos, et je m'élançai d'un coup.
Je réalisai quelques secondes que je sautai par dessus la mort. La mort, qui ne nous fait jamais de cadeau. Oh, clan des étoiles ! Éloignez moi ça des pattes !

L'arrivé fut moins brutal que je ne pensais. Je roulai quand même dans la poussière deux ou trois fois, puis je me relevai, triomphant. J'avais réussi ! Je m'élançais, fier de moi, jusqu'au sommet de la falaise. Arrivé à la limite qui séparait la roche et le vide, je contemplais la vue. Je voyais parfaitement le clan du Vent, exposé dans une grande plaine. Je cru un instant que je parvenais à voir les félins courir après les lapins. Je voyais très bien aussi le clan de la Rivière, au abord de la rivière, qui serpentait jusqu'au clan du Tonnerre. A part les rochers du Soleil et la comble sablonneuse, tout était camouflé sous les arbres ! Je réalisai que c'était pratiquement de même pour le clan de l'Ombre.

Je m’affalais sur le sol comme une larve, tout en fixant le paysage. Quel bonheur, d'être seul par moments !

Alors que je restais immobile en train les territoires entiers, j'entendis des pas. Des pas réguliers, souple et léger. Les pas d'un chat. Qu'est-ce ? Son odeur était celle d'un mâle, mais je remarquais surtout qu'il venait du clan du Tonnerre. Ô clan des Etoiles, vous m'avez trahi ! La paix, ais-je dit ! Alors que je bondissais sur mes pattes l'échine hérissée, le guerrier miaula d'un ton calme :

- Belle vue pas vrai ?

Belle vue ? Je reculai, exaspéré. D’où il sort, suis là ? Deux guerriers de clans ennemies ne sont pas censé faire la causette. Ils se battent. Ou ils négocie. Celui là n'a sans doute pas bien apprit les règles lors de son apprentissage. Ah, c'est bien le clan du Tonnerre, ça ! Toujours à l'ouest, sur son petit nuage. Les chats du Tonnerre ne se rende compte même pas de la réalité ! Je montrais les crocs, histoire de lui faire comprendre que je n'étais pas disponible pour discuter tranquillement. Je me questionnais à comment pourrais-je lui faire la leçon. La morale. Car, s'il ne se rend pas compte de la vie, il finira vite au ciel rejoindre nos ancêtre ! Crois-t-il que la vie est si simple ? Que la vie est un cadeau sans papier ? Oui, la vie est un cadeau, mais avec quelques circonstances. Je crachais rageusement sur le mâle.

- Oui, quelle belle vu ! Aller, on va faire cha-chasse ensemble ? Et puis on va se partager un grooos lapin ! Lui répondis-je d'un air ironique.

Le guerrier écarquilla les yeux. De bonheur ou de surprise ? Je me demandais un instant s'il avait prit ma phrase pour une vraie réponse ou pas. Baf !

[Désolé si c'est si court, je savais pas trop quoi dire :3
Et je suis un mâââââleeeuh D:]

Le guerrier se sembla pas avoir bien reçut mes paroles. Il commença à grogner et à montrer les crocs. Au moins, il n'était plus comme tout à l'heure ! Ses griffes lacérante crissèrent contre la roche furieusement, et son poil doubla de volume. J'ignorais quels étaient ses intentions, mais ça devait pas être super top. Je n'avais jamais vu un chat passer d'un stade "gentil minou" à "je suis très féroce". C'était limite ridicule ! Je sentais la honte qu'il devait avoir. Alors que je ricanais intérieurement, il me miaula, fier de lui ;

- Oh que oui ... Et tu sais c'est qui le lapin ?

il pencha la tête dans le vide à quelques queues de nous. Qu'est ce qu'il a encore, il a le vertige ? Envie de vomir ? Je baissais le regard à mon tour, j'étais curieux rien qu'a l'idée qu'il tombe.
Une grosse masse me heurta en pleine gorge. Le temps que je reprenne conscience et que je réalise que le poids lourd était en faite le mâle, j'étais déjà maintenu au sol. J'ai été stupide, très stupide. C'est pourtant enfantin ! Le chat du Tonnerre planta ses dents dans mon cou et serra assez fort pour que j'échappe un gloussement de surprise. Comme je sentais mon sang chaud couler le long de mon pelage, je décidai d'utiliser une de mes plus grande technique. Faire semblant d'être inconscient. Quand j'étais apprenti, à cause de ma taille et mon manque de force par rapport aux autres, j'avais adapté plusieurs techniques pour mon gabarie me permettant de rester en vie. Je fermai les yeux et écoutai attentivement les battements de cœur de mon adversaire. Il battait bien vite. Était-t-il angoissé ? Je sentais ses muscles se détendre, c'était l'occasion.

Je le renversai d'un seul coup de patte et je le plaquais à mon tour au sol. Il était fait. Il ne faut jamais se divertir ! J'avais bien envie de lui crier ses quelques paroles à sa figure. Pendant que je restais couché sur lui fièrement, il m'éjecta d'un coup de sa patte arrière. Je sortais vite mes griffes - quoi qu'elles étaient déjà sorti, et je les plantèrent dans la roche. Sans succès. Mes pattes chutèrent dans le vide à une vitesse incroyable, sans que j'ai eu le temps de souffler. La moitié de mon corps pendouillaient dans le vide comme une proie dans la gueule d'un chat, et seul mes griffes me maintenait.

Quelques rochers se détachèrent autour de moi. Je croisais le regard du chat, qui ne savait pas quoi faire. Tomberais-je ? Il s'approcha de moi et me tendis une de ses pattes. Bah qu'est-ce qu'il veut, avec sa papatte ? Il crois qu'il va me sortir d'ici comme ça ? C'est vrai que, mes pattes sont conçu exprès pour les maintenir ! Je dénichais silencieusement une racine contre la roche verticale, et je posais sans hésiter tout mon poids. Grace à elle, je pouvais largement m'en tirer. Sauf pour les débiles.
Je poussais mon corps très fort avec ma puissance des pattes arrière accompagné d'un petit saut, et je m'éfalai sur le sol. J'étais vivant. Je soupirais longement, et je vis quelque chose que j'ai cru que j'allais exploser. Le guerrier était toujours planté là, avec sa patte à côté de la mienne. Mais qu'il parte, au nom du Clan des Etoiles !

-Je suis désolé. J'en ai fais trop ... Comment va ton cou ?

J'étais, mais alors là, ébahi. Il m'attaque, il me jette dans le vide, et tout ce qu'il a à dire, c'est ... Désolé ? Je ne savais que faire. Il-me-dé-ses-pé-rais. Il changea soudain de ton, et miaula sèchement :

- Il fallait pas me chercher minou.

Il s'assis en enroulant sa queue autour de lui et me regarda comme si j'étais un pauvre chaton. C'en était trop. Beaucoup trop. Je m'avançai vers lui en grognant et lui crachai à la figure :

- Dégage, tu sers à rien !

Je lui griffai le museau d'un coup de patte, et lui mordis l'oreille. J'en avais marre. Il m’énervais beaucoup trop.

Mon adversaire me regarda d'un air exaspéré et me renvoya d'un coup au flanc. Je l'esquivais de justesse, et me heurta à peine. Je lui crachais dessus tellement il me mettait en colère. Il était p-i-t-o-y-a-b-l-e. Et malheureusement, tout les chats du clan du Tonnerre sont comme ça. Le guerrier sembla revenir calme. Au final, je ne savais pas quel moment je préférais chez lui. En colère ou sympathique ? Les deux étaient tout insupportables.

-Peut-être que je sers à rien avec toi. Et puis , c'est pas un apprenti comme toi qui va me dire où je vais. Je vais au moins me présenter. Je me nomme Couleur de l'Aube. Et toi ? Nuage de quoi ?

J'écarquillai les yeux, ébahi. Il m'a appelé comment, là ? Nuage de ... ? J'avais envie de rugir comme un lion, de tout casser, de tout renverser. Le mâle avait atteint le sommet. Je tournais la tête comme si je n'avais absolument rien entendu et je me dirigeais de nouveau vers le bord de la falaise. Je ne savais plus quoi faire. Pour une fois, je me sentais vaincu. Vaincu par un débile venant de nul part.

Alors que je nettoyai ma fourrure des graviers et autres petites herbes, une forte odeur empesta mes narines. Je tournai la tête vers Couleur de l'Aube, et il miaula doucement, avec un léger tremblotement :

-Un blaireau ...

Merci, j'avais compris. Je sautai sur pattes et faisais le tour de la falaise en espérant trouver un chemin qui détournerai le blaireau. Pendant que je cherchais, le mâle restait assis en train de me regarder.

-Bah reste pas là comme ça à rien faire, toi ! Trouve un chemin permettant de descendre sans croiser le blaireau. Avec moi, c'est la ruse principalement. Je travaille avec la force mentale et moins la physique. Bouge !

Couleur de l'Aube avança, pas très enthousiaste. De toute façon, il avait pas le choix. Il fallait agir le plus vite possible avant que le blaireau arrive.