"Apprendre à se connaître, c'est ajouter une épaisseur à une énigme." - PV Etoile Vaillante - end

- Si seulement les étrangers comprenait le code ...

Mouais... Si seulement les étrangers n'existaient pas... ou du moins restaient tranquillement chez eux. Est-ce-que nous, on cherche à aller ailleurs?? Depuis combien de temps étions nous sur nos terres? Mise à part le tonnerre et la rivière qui se chamaille inutilement pour une portion de territoire, tout le monde était bien content chez lui.

- On devrait peut-être également renforcé les patrouilles, non ?

Je remuai les oreilles, tout en restant stoïque. Un chef ne devait-il pas rester sûr de lui à tout moment? Un chef devait se montrer convaincu de ses propres actions s'il voulait mener tout un clan. L'idée du bicolore n'était pas bête, loin de là. Mais si cela était aussi simple, Cobra Royal devait bien se douter que nous l'aurions déjà fait. Mais le félin se reprend bien vite :

Peut-être serait il bon de demander aux patrouille de chasse d'être davantage aux aguets ? Enfin ...

Pas bête le minou, il avait l'esprit pratique. Intéressée, je scrutai son visage, en quête d'informations sur son état d'esprit.Il était dévoué, avait défendu Tâche d'If lors de sa nomination, et en cela semblait être un félin de confiance. Cependant, ses antécédents m'obligeaient d'asseoir une petite réserve. Mais après tout, n'avais-je pas été aussi une apprentie très turbulente?

"La saison des feuilles mortes hélas approche. Je doute qu'un blizzard se prépare, mais il faudra tout de même conserver des forces. Doubler les patrouilles en temps de paix ne seraient que rassurantes, mais pas utiles en soit. Je pense que tout félin en patrouille de chasse, s'il sent une odeur suspecte, va forcément en faire un compte rendu. Cependant, Tâche d'If leur rappelera avant de partir ce sera toujours ça de fait."

A mon sens, cela coulait de source. Evident. Mais peut-être cela ne valait pas pour tout le monde. Je pensais par exemple à Nuage Fatigué ou Nuage de Mousse... Des ptits phénomènes ces garçons. Je levai la tête vers le ciel. Cela faisait déjà un moment que nous étions partis. Il nous faudrait rentrer maintenant, surtout que la piste suspecte s'était arrêtée. Je lui fis signe de me suivre par un mouvement bref de la queue. Je déterrai évidemment ma proie pour la ramener au campement... Nous pourrons continuer à chasser sur le chemin du retour.

Apprendre à se connaître,
c'est ajouter une épaisseur à une énigme.

Cobra Royal aurait parfaitement aimer enfoncer sa tête profondément sous la terre en cet instant. Était-ce donc tout ce dont il était capable, balancer des stupidités qu'un novice aurait trouver en un instant ? Il remua les oreilles, détournant le regard pour observer l'horizon. Puis il scruta de nouveau la meneuse, allant récupérer ses propres proies, ses deux magnifiques corbeau noirs. Ils avaient peut-être le temps d'attraper encore quelque chose non ? Il se promis de rester sur ses gardes, bien que les ailes tombantes des deux oiseaux puissent sembler être une gène. Mais il parvint sans grand mal à trouver une prise et surtout, il avait pour lui sa grande taille par rapport aux autres félins du vent. Le vent d'ailleurs balayer l'herbe devant eux, semblant vouloir les pousser mais le chat n'en avait cure. Cette même brise forte charrier avec elle des odeurs d'herbe humide et surtout, de proie. Certaine devaient se trouver trop loin pour présenter un réel intérêt quand aux autres ...

L'herbe se faisaient un peu plus rase à mesure qu'ils approchaient du camp, subitement, un grattement vif non loin figea le guerrier qui déposa ses deux corbeaux au sol. Il remua doucement les oreilles, sur le qui-vive. Le grattement repris et instinctivement, le félin s’aplatit, la queue figer dans son dos, il avança d'un pas lent, prudent. Ses yeux ne tardèrent pas à repérer la petite boule de fourrure grise qui, assise près d'un caillou, grignoter une graine qu'elle venait visiblement de déterrer. Il se figea en position de chasse, doucement, il évalua la distance qui le séparer encore de la proie. Il bondit subitement, à la manière d'un renard qui mulote. Ses pattes avant se refermèrent sur la petite bête qui surprise, sembla se débattre, trop peu de temps pourtant car rapidement, les crocs du guerrier l'achevèrent. Elle était faiblarde, famélique presque mais elle nourrirait néanmoins un félin. Ravi, il revint récupérer ses deux corbeaux. Il n'accorda qu'un bref regard à Étoile Vaillante, il n'était plus un novice aillant besoin de félicitation. Quand bien même il le savait, ses captures réussies lui en valaient.

Sur le chemin, je récupérai mon lapin précédemment chassé. En ces temps des neiges, les proies étaient guère grasses. Nous marchions en silence, les sens en aguet. Je vis le noir s'aplatir au sol. Je ne bougeai plus, le laissant fondre sur sa proie. C'était un bon chasseur. Aujourd'hui, il n'avait eu aucun raté. Je soupirai imperceptiblement, et m'éloignai un peu. Le fumet caractéristique des rongeurs vint chatouiller mes moustaches. Je déposai le lapin, puis me mis en position de chasse. Je me dirigeai vers la cible, telle une ombre. Celle-ci finit par apparaître dans mon champ de vision, comme un petit point aux teintes marrons parmi les herbes rases. Une maigre musaraigne. C'était mieux que rien. Je bondis, et la tuai d'un coup de dent sec.

Nous continuons notre route, sans piper mot. Une fois rentré au camp, je le saluai d'un coup de tête, et déposai les prises sur le tas de gibier. Je gardais toutefois le lapin pour l'amener dans l'antre du guérisseur. Ma soeur et mon fils avaient probablement faim... Je n'avais pas réussi à percer à jour le guerrier noir. Des questions restaient en suspens. Mais difficile de lui faire quelconque reproches, alors, pourquoi cette méfiance? Elle était probablement infondée.

Spoiler:

Apprendre à se connaître,
c'est ajouter une épaisseur à une énigme.

Le guerrier souri a la meneuse lorsque cette dernière, à son tour, revint avec un rongeur en plus. Finalement, malgré la mauvaise saison et la maigreur de leur prises, ils avaient néanmoins assez chaque jour pour que tous puisse manger au moins une fois. Il ferma les yeux, se souvenant d'histoires d'anciens, alors qu'i n'avait que quelque lunes. Se rappelant le blizzard meurtrier ... Puis il chassa cette pensée pour tenir plus fermement l'un des corbeau qui, malgré les apparence, pesait son poids. Une bête maligne que le corbeau. Finalement le camp apparu et le mâle se pressa a y déposer ses prises. Il n'en avait pas appris autant qu'il l'aurait voulu mais il lui semblait avoir approcher une chose tout aussi importante. La confiance. Et il se devait d'obtenir un jour celle de la meneuse.

THE END