[Halloween] Le loup et l'agneau. - end

♣ Reine

Bonbons Turquoise:

Le loup et l'agneau

feat. Chant du Toucan.

Une silhouette fila entre les arbres, à toute vitesse, slalomant entre la végétation. Éclair bleu de la sylve, Eau Turquoise était inarrêtable, poussée par une étrange ardeur qui ne lui ressemblait pas. Elle se sentait libre, libre et pourtant si triste, mais elle semblait semer sa mélancolie, au fur et à mesure de sa course ; trop rapide pour elle, elle tentait de la perdre quelque part dans un coin du territoire. Quelque part où elle ne reviendrait jamais la chercher.
Ses coussinets flirtaient avec la terre meuble et le vent courrait sur son poil court, venant chatouiller et rafraîchir sa peau. Elle appréciait ce contact, cette bouffée d’air frais qui marquait la fin d’années interminables de servitude envers son défunt mari. C’est pourquoi elle s’était autorisée cette excursion, comme pour se prouver qu’elle en avait le droit, peut-être un peu pour défier l’esprit d’Étoile du Corbeau, aussi.

Son esprit était ailleurs, parti s’envoler en n’étant que brièvement raccroché à son corps. Elle courait toute seule, oubliait bientôt les sensations qui changeaient sous ses pattes, comme si son corps et son âme était maintenant deux entités bien distinctes. Elle en oublia sa prudence, les simples règles élémentaires qu’on apprenait aux jeunes novices. Elle se jeta dans la gueule du loup, et pas même le chemin du Tonnerre ne réussit à l’alerter.

C’est le changement de luminosité qui lui mit la puce à l’oreille, alors que la fatigue – et par conséquent, le ralentissement de sa course – l’aidait à retrouver ses sens, son âme redescendant sur Terre. Elle ralentit la cadence, scrutant les alentours avec méfiance, sans vraiment comprendre. L’effluve finit par parvenir à ses narines, alors qu’elle retrouvait ses esprits.

Panique.

La reine s’arrêta net, soulevant de la poussière dans son freinage. Ses côtes – saillantes malgré son ventre qui commençait à s’arrondir – se soulevaient irrégulièrement. Elle aurait voulu se coucher là, tant la fatigue tirait ses muscles, mais un rapide coup d’œil sur son embonpoint lui rappela qu’elle se trouvait en territoire hostile : elle ne mettait pas que sa vie en danger et elle ne pouvait se permettre de risquer celle de ces petites choses qui poussaient dans son organisme. La chair de sa chair, le cadeau d’Étoile du Corbeau. Elle ne pouvait pas les perdre.

Alors, son pouls s’accéléra tandis qu’elle faisait doucement demi-tour. Elle comptait sur sa discrétion pour ne pas se faire remarquer, si jamais une patrouille de l’Ombre passait non loin. C’était sa meilleure chance.

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(c) Nix

▬ Guerrier Administratrice

Le pas léger et le cœur lourd, Chant du Toucan allait trainer ses pattes fatiguées dans le champ de Passiflores, dans l'idée qu'on vienne lui foutre la paix dans ce parterre de fleurs. L'endroit lui rappelait son Verger, son fief, sa terre, son fils. Nostalgie glacée du mois de novembre, il allait s'enterrer dans l'herbe pour attendre que le vent froid soulève sa maigre carcasse.

Ses idées funestes écloraient dans le champ, quand la silhouette rebondie d'une chatte pleine passa dans son champ de vision. Intrigué, il se releva, s'ébroua, et avança vers la tâche bleuâtre, des épis et petits débris végétaux entremêlés dans sa fourrure qui commençait à peler lamentablement par endroit. Il se sentait un peu malade ces derniers temps.
Hey mad'moiselle, il te reste de la place pour un petit dernier ?

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♣ Reine

Son ventre rond alourdissait considérablement sa silhouette, si bien qu’elle ne tarda pas à se faire repérer par l’ennemi.

« Hey mad'moiselle, il te reste de la place pour un petit dernier ? » La héla une voix masculine.

Elle retint son souffle, se figeant sur le coup. La peur envahit rapidement ses entrailles alors qu’un tas de visions d’horreur assaillait ses pensées : et sii ses petits ne voyaient pas le jour à cause de sa témérité ? Elle se fichait de sa propre vie, mais ne pouvait risquer celle des fruits de son union avec son défunt mari. Son dernier héritage.

La femelle bleutée pivota délicatement pour découvrir son interlocuteur. Oreilles basses, queue plaquée entre les jambes, elle paraissait encore plus petite que d’habitude. Et alors que l’image du mâle grisâtre, pelé apparut dans son champ de vision, elle retint un cri de surprise : là, en face d’elle, sous ses yeux, elle crut voir Étoile du Corbeau qui la fixait, un sourire narquois suspendu aux babines. Alors elle resta là, béate, à fixer l’individu ombreux, jusqu’à reprendre ses esprits.

« P-Pardon. » Bégaya-t-elle, encore troublée « J’allais m’en aller. »

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(c) Nix

▬ Guerrier Administratrice

Elle avait l'air surprise en découvrant le petit corps svelte de Toucan, lui se dit que ça devait être les hormones - grosse jusqu'aux yeux, il était bien heureux de ne pas être une chatte. Lui qui s'ennuyait, en revanche, il s'était trouvé une distraction peu courante : draguer des presque-mères ; il allait tenter de confirmer l'adage, et de vérifier si c'est bien dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes.
P-Pardon. J’allais m’en aller.
Mais non beauté, reste, on discute.
Il avait envie de jouer, aussi se rapprocha-t-il de la femelle bleutée, tout sourire, le pas nerveux, les épaules en petites pièces mécaniques qui roulent, engrenages gris bien huilés. Il se planta à ses cotés, inclina la tête, plongea ses orbites bien vides dans les prunelles de la belle, caressant sa patte avant tremblante de la queue, petits acoups séducteurs.

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♣ Reine

« Mais non beauté, reste, on discute. »

Le prédateur s’avance, fin, ondulant pour piéger sa proie. Elle se sent en danger, mais elle ne fuit pas, étrangement attirée par le vice. Il s’intéresse à elle, il la trouve peut-être belle, intrigante : on ne lui a pas témoigné d’intérêt depuis des lunes, lui, il le fait.
Le filet se resserre, le fauve se rapproche, se colle, accroche son regard bleuté, la peur au fond de ses iris ne dissimule pas bien son intérêt. Elle veut jouer, braver les règles, mais à quel prix ?

« J-Je ne sais pas… si c’est une bonne idée. » Elle bégaie, perdue.

La queue du mâle vient frôler, caresser sa patte antérieure. Le contact est doux. Elle frissonne, ferme les yeux pour se laisser aller. Elle a envie de tout oublier, juste un instant.

« C’est interdit… » Murmure-t-elle en un souffle. Elle est déjà ailleurs, même plus sûre de ce qu’elle avance.

HRP:

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(c) Nix

▬ Guerrier Administratrice

Elle frissonne, les yeux fermés. On dirait une jeune - plus ou moins - fille entrée au couvent, agenouillée devant l'autel, les lèvres tremblante, des flashs derrière les paupières, toute dévotion et sensualité charnelle. Une image sortie d'un Diderot. Joueur qu'il est, Toucan s'amuse du trouble de la femelle bleutée. Des sales mots à la bouche, des manières de charretier, il sort son grand jeu, à la sauce arrière cour bétonnée. Chat des villes, le galet ne s'habitue pas vraiment à tout le protocole des Claniques : il sait qu'il devrait chasser la femelle du fait de son odeur, pour prouver sa loyauté à son Clan d'adoption - un ramassis de bigots et de persifleurs - mais n'a guère envie. Et puis, elle est enceinte la gonz, niveau danger on a vu mieux. Et cet air soumis qu'elle a n'inspire pas la crainte ; plutôt de petites pensées salaces, qu'il exude d'un sourire tordu.
Voyons, l'interdit a un charme tout décadent, non ?
Il venait rapprochait son flanc maigrelet de celui rond et chaud, grouillant presque, de la femelle, tout fasciné par les petits êtres qu'elle hébergeait en son corps. Soupir retenu, il souhaitait lui aussi avoir des petits, mais n'avait jamais vu l'ombre de leur pelage ; pourtant il aurait du essaimer ses rejetons dans son sillage.

Spoiler:

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♣ Reine

Il resserre l’étau, s’avance, souple et dangereux. Dans son regard se lit le goût de la chasse, comme un loup s’amuse avec son agneau, l’épuise, avant de le croquer.
La femelle n’a pas l’habitude d’être si visible, si désirable aux yeux de quelqu’un. Aujourd’hui, il semble que sa transparence habituelle s’est opacifiée : adieu la veuve inaccessible, intouchable, dont personne ne veut. Il la ramène vers une vieille époque, celle où le corbeau n’avait pas encore jeté son dévolu sur elle.

« Voyons, l'interdit a un charme tout décadent, non ? » Il susurre, diminuant encore la distance entre eux.

Il avait les mots juste : le danger, elle ne l’avait jamais autant ressenti qu’en cet instant présent… et pourtant, la proximité du mâle l’attirait autant qu’il lui faisait peur.
Elle ne dit mot, fuyant le regard affriolant de son prétendant. Pourtant, elle se détourna de lui en sentant son flanc coller son ventre rond. Doucement, d’une patte tremblante, elle vient se saisir de la sienne pour l’amener tout contre son abdomen, là où ses petits se développent en son centre.

« E-Est-ce que tu les sens bouger… ? » Demande-t-elle alors d’une voix peu assurée.

Elle n’était plus maîtresse de ses gestes, comme si deux entités se partageaient son corps : la mère, soucieuse de protéger ses enfants et l’autre, désirant goûter le fruit défendu.

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(c) Nix

▬ Guerrier Administratrice

le loup et l'agneau

Et voilà. Encore une réussite pour Toucan, elles lui tombaient décidément toutes dans les bras - enfin, modérément voire pas du tout depuis son entrée dans le Clan de l'Ombre, mais il aimait se rappeler de ses exploits amoureux, ou tout du moins sexuels, du temps de la Ville, de son odeur d'asphalte mouillé et de déchets chauffés au soleil. Ça lui manquait, ce paysage aussi gris que lui.

Un sourire aux lèvres, il la laissait lui prendre la patte pour la ramener plus près de son ventre, doux, chaud.

E-Est-ce que tu les sens bouger… ?

Plein. Beaucoup trop plein. Il retira vite sa patte, comme brûlé par le contact des petits coups de pied, de tête ou de rein qu'il sentait à travers la peau tendue à en rompre de la femelle bleutée. Des enfants, plusieurs, vivants. Fascination pour la vie, colère de ne pas avoir ses propres mioches, dégoût du corps déformé, toutes ces émotions traversèrent le corps, l'esprit et le visage du chat des gouttières, et une répulsion assez affirmée vint se placarder sur sa gueule enfarinée.

Urg, déso ma belle, mais enceinte jusqu'au yeux, ça m'excite pas trop, j'apprécie l'intention, vraiment, mais je me vois au regret de revenir sur ma proposition initiale, qui peut néanmoins se reconduire dans, disons, quelques semaines ? Histoire que ça dégonfle. J'ai bien un peu de talent, et deux corps à la fois, ça doit pouvoir se gérer, mais là, on table sur du cinq à la suite, j'ai pas assez d'amour pour tout le monde.

Un pas, un deuxième, clignement des yeux, noir, bleu, le voilà à quelques longueurs de queue de la reine perdue, sans couronne.

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♣ Reine

Au contact chaud de son ventre, abritant les amours de sa vie, le sourire enjoliveur du mâle ombreux vint se tordre, contre toute attente, en une moue de dégoût. Et comme piqué par on ne savait qu’elle mouche, il vint brusquement retirer sa patte du flanc gonflé de la femelle qui le regardait d’un air perdu, sans comprendre sa réaction.

« Urg, déso ma belle, mais enceinte jusqu'au yeux, ça m'excite pas trop, j'apprécie l'intention, vraiment, mais je me vois au regret de revenir sur ma proposition initiale, qui peut néanmoins se reconduire dans, disons, quelques semaines ? Histoire que ça dégonfle. J'ai bien un peu de talent, et deux corps à la fois, ça doit pouvoir se gérer, mais là, on table sur du cinq à la suite, j'ai pas assez d'amour pour tout le monde. » Lui lâcha finalement le mâle en s’éloignant aussi vite qu’il était apparu.

Les paroles eurent le même effet qu’un plongeon dans l’eau glacée de la rivière, en plein hiver. Coup de massue derrière le crâne de cette pauvre demoiselle en détresse, qui eut pour but de chasser hors de son corps cette drôle d’entité qui s’était emparée d’elle l’espace d’un instant.
Se tassant sur elle-même, plus qu’elle ne l’était déjà, elle redevint la sainte timide et pure qu’elle incarnait depuis longtemps déjà.
Elle recula de quelques pas, oreille plaquées contre son crâne, déçue et apeurée.

« Je… J’allais m’en aller... » Murmura-t-elle, répétant la même phrase que prononcée plus tôt.

Elle eut de nouveau un mouvement de recul, tremblante comme un lapin prit dans la ligne de mire d’un chasseur, puis elle déguerpit finalement aussi rapidement qu’elle était arrivée ici, disparaissant entre les arbres.

HRP:

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(c) Nix

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» Pendant que le loup n'y est pas ft. Cri des Corbeaux - abandon
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» [LP] Tomber dans la gueule du loup - end