égo : endommagé ⎥ e. soucieux -abandon

Ugh.
Il fait froid. Pourquoi Œil du Condor avait-il décidé de sortir aujourd’hui, parmi tous les autres jours? Un jour dégueulasse: de la pluie, du vent et de la gadoue jusqu’aux moustaches. Et il fallait que ce soit cette maudite journée que Œil du Condor avait choisie pour sortir faire un tour, éventuellement chasser. Et bien disons que c’était une franche réussite. Je ne lui ferai pas l’affront de décrire ce qu’il s’était passé pendant cette matinée. Mais le résultat était là: le chat avait essayé de se sortir de la boue et s’était tordu une patte en glissant. C’était la patte de son ancienne blessure en plus. Oui, il y a des jours où il aurait mieux fallu rester dans la tanière des anciens où on lui avait dit de rester, spécialement par ce temps là. Mais bon. C’était de Œil du Condor dont il s’agissait.
Il a du se nettoyer un peu avant de retourner au camp, sans rien ramener, blessé et humilié. Il ne mettrait pas la patte dans ce camp avec son beau pelage tigré crouté de terre. Le matou passa donc un temps considérable à se faire le plus présentable que possible. La pluie battante aidait. Il était absolument trempé. Manquerait plus qu’il tombe malade. Il pesta silencieusement en prenant son mal en patience et essayant de s’abriter un peu pour se refaire une beauté. Il avait beau être blessé, son égo était probablement le plus affecté par toute cette histoire. Il se remit en route en boitillant, plus prudent qu’avant et grimaçant quand sa patte arrière faisait des siennes. Dans une vaine tentative de se redonner une prestance, il pénétra dans le camp, le regard haut. À contre-cœur, il se dirigea vers l’antre d’Esprit Soucieux. Humiliant. Très humiliant. Que son fils ose avoir un petit sourire en coin. Qu’il ose.
Mais il fallait admettre que la vue du nouvel ancien, pelage mi-long dégoulinant d’eau et de boue, une moue vexée mais qui essaie de rester digne au visage, cela devait être exceptionnel. Les yeux jaunes d’Œil du Condor se posèrent froidement sur le guérisseur.
-Bonjour.

Par le Clan des Étoiles, pourquoi. Pourquoi cette connerie de patte avait-elle décidé de se faire la malle, maintenant parmi tous les autres moments. Ugh. Le matou ravala ce qu’il lui restait de fierté avant de simplement prononcer, d’un ton qui laissait deviner qu’il ne comptait pas donner plus d’explications que ça:
-Ma patte arrière me fait mal.

Esprit Soucieux était le guérisseur. Il savait de quelle patte il parlait. Sûrement. Et heureusement. Cette patte était la maudite raison pour laquelle tous les autres imbéciles de ce clan l’avaient poussé au cul pour qu’il aille prendre sa retraite. Il avait tellement râlé, et râle encore tellement. Le monde tout entier savait à ce stade. Quel bande d’ingrats. Œil du Condor s’assit sur son derrière, grimaçant un peu à cause de la douleur mais fit de son mieux pour éviter que ça ne se voie trop. Manquerait plus que ça.








(C'est mon premier RP félin depuis un sacré bout de temps, soyez gentils svp)

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Bien qu’avec un petit râle de mécontement, il s’exécuta, faisant quelques pas vers l’avant et il s’installa sur le flanc, son petit cœur battant très vite. Il avait très envie de baisser les yeux, regarder ailleurs, s’enterrer 10 pieds sous terre et ne réapparaître que quand le monde entier aura oublié cet incident. C’était drôle, parce qu’il agissait comme si le monde entier en avait quelque chose à carrer en premier lieu. Ce qui n’était évidemment pas le cas. Bon, je lui concéderai ça, il n’était pas impossible que les deux-trois camarades de clan qui l’avaient aperçu n’avaient pas eu un sourire satisfait quand ils l’avaient vu passer. Mais bon.
Donc pour passer le temps, il observait son fils du coin de l’œil, sans trop d’insistance mais sans être trop fuyant non plus. Il inspira profondément à la question et répondit d’une traite, en priant le clan des Étoiles pour que ça convienne à Esprit Soucieux.
-J’ai glissé.

Il savait que son fils était un guérisseur sérieux. Il le savait. Mais rien que l’incertitude de se demander si ce dernier était intérieurement en train de mourir de rire lui était insupportable. Lui et son narcissisme exponentiel trouvaient cela tout bonnement intolérable.
Mais bien rapidement, une autre inquiétude vint à l’esprit de l’ancien. Est-ce que cette fois-ci était la fois de trop? Et que cette fois-ci on allait le faire rester dans le clan de force? En prétextant être pour sa propre santé? Je vous raconte pas le scandale qu’il fera si c’était le cas. Mais ça l’inquiétait quand même un peu. Il se comportait comme un chaton qu’on avait choppé en train de faire une bêtise. Il se racla la gorge pour faire taire ses propres pensées et se donner une contenance avant de demander:
-Est-ce que c’est grave ce coup-ci?

Sans pour autant le regarder dans les yeux de manière insistante, il regardait dans la direction du guérisseur, attendant une réponse. Il espérait que l’humiliation ne brillait pas trop dans ses pupilles.




(Oui je suis en gros retard aaaaa je suis désolée
Et d’ailleurs pour me faire pardonner, l’expression “narcissisme exponentiel”, je la dois à ma prof de français de l’année dernière, bigup à elle)

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