C'EST PAS MOI QUI SUIS GRAND C'EST VOUS QUI VIVEZ TOUS À GENOUX // champ des bleuets - abandon

Une toux rauque ponctuait chacun de ses pas, et il avait grand' peine à se déplacer maintenant - petite sirène d'un océan d’immondices, il avait comme la belle l'impression de marcher sur des lames dès qu'il avançait. Mille couteaux dans le corps, et tout autant dans le cœur, il se sentait dépérir, là, oui, enfin. Enfin. Il avait attendu autant qu'il redoutait ce moment, où il se sentirait partir - il était déjà à la dérive depuis quelques temps, et voila que même son sang - Trash au figuré comme son hémoglobine au propre - le fuyait. Il cracha du rouge sur le sol.

Il était en train de pourrir, et aucun médecin ne pourrait y faire quelque chose.

Il était
malade
si
malade.

Il venait de quitter Nuée d'Alcidés, se gratifiant sans doute pour la dernière fois la petite mort avant la grande, donnant de sa personne pour aider le jeune guérisseur à afin briser ses derniers tabous - il lui offrait sans doute bien plus un aller simple pour l'enfer le plus froid qu'autre chose, mais il ne préférait pas vraiment y penser. Il ne préférait pas, mais cela lui rongeait l'esprit, qu'il avait déjà fort embrumé.

Il rumine, il rumine, il erre.
Il n'a jamais su où aller dans sa vie, au fond.

Toujours sur les terres du Vent, il finit par s'échouer, bateau sans phare, dans les pâturages, attendant qu'une patrouille le trouve. Qu'un peu d'action vienne le secouer une dernière fois, ou l'endormir à jamais.