I Fold ! [Feat. Renouveau Printanier] - end

— « Tente si tu veux, mais te plains pas s'il te casse les oreilles.
Ahha... »

Toujours mieux que de casser les couilles, songea le guerrier en se pinçant la langue pour se retenir d'offusquer le fier papa. Mais le fier papa lui fit du bien rien qu'en répondant à sa très légère provocation. Il aurait voulu voir Renouveau Printanier vraiment se fâcher, ou vraiment s'offusquer, rondir le dos comme l'avait fait Graine de Tournesol lorsqu'ils étaient allés chasser le renard ensemble.

— « Et c'est qui, cet autre qui t'énerve ?

Son oreille tiqua, il leva légèrement sa tête du confort de la nuque de son mentor pour se tourner et se rendre compte que ce-dernier en allait à se contorsionner pour tenir son regard. Il aurait été si facile de mentir ou de tordre ses mots avec un " Ne me dis pas que tu es jaloux ♡ " mais comme il n'y avait presque personne autour il n'avait pas besoin de se parer de toutes ces mondanités. Très calme, refroidi, se sentant en sécurité dans cette petite bulle de nuit auprès de Nounou, Coup de Foudre leva sa patte du sol pour la tourner d'une supination, accotant ses coussinets dessous l'os hyoïde de sa mâchoire.

— Un des gamins, il --... cloche. »

Il crochit sa patte pour représenter la malocclusion dentaire qu'il avait voulue régler plus tôt, dans la pouponnière, puis la retourna et la reposa au sol. Il se colla au vétéran et ferma ses paupières.

— « Toi, je sais pourquoi tu m'énerves, tu en sais trop et tu ne veux pas jouer (il eut un sourire pour le taquiner) mais lui j'en sais rien. »

Ça ne tenait pas debout - si la malocclusion devenait un problème et il mourrait, il serait mort, c'est tout. Peut-être que c'était tout le pouvoir qu'il se sentait avoir au-dessus de ces larves : puisqu'ils ne savaient rien faire, pas même réfléchir, ils n'étaient responsables de rien et automatiquement c'était à lui d'être- Il grimaça. - ... D'être leurs griffes.

Par trois fois il entendit un nom se répéter dans ses oreilles.

— « --Nounou...

Il serra les dents, curieusement reconnaissant qu'elles s'alignaient parfaitement dans sa gueule, les cognant ensemble à nerveux petits coups maintenant qu'il en avait eu la réalisation.

— Qu'est-ce que je dois faire? Dis-moi quoi faire... »

Il voyait bien que bientôt la folle ambition d'Étoile de Suie ne serait plus là pour le divertir, et il était prêt à s'adapter mais... Il y avait trop de choses auxquelles s'adapter. Qu'est-ce qu'il devait devenir ? Un père, comme Renouveau Printanier? Ou peut-être un guerrier assidu comme Plume de Chouette? Ou devait-il commencer à viser plus loin? À trouver de nouveaux modèles?...

I Fold ! (PCC loué)

Cet autre devait vraiment le déranger, vu que ça fit bouger son oreille. Pour m’aider dans ma contorsion, Coup de Foudre s’enleva de ma nuque, et commença une démonstration gestuelle de son problème. Il plaça sa patte sous son menton, ce que je comprenne pourquoi dans un premier temps, et me lâcha enfin le morceau. Un des chatons, j’avais presque réussi à deviner. Mais pourquoi un et non les quatre ? Car c’était celui qui cloche, oui ses paroles d’un peu plus tôt me revinrent. Un petit clochait. A ce mot, il utilisa sa patte pour mimer une mâchoire de travers. C’était donc ça. Une telle malformation n’était pas étonnante au vu de l’état de santé de la chef. Bon, je savais ce qui le dérangeait. Mais.. pourquoi ? Il n’était pas parfait certes mais de là à ce que ça puisse l’énerver ? Sans doute.. sans doute ne savait - il pas comment se comporter face à ça. L’aimer quand même ? Lui espérer une belle vie ? S’inquiéter de son futur ? Voir le tuer car il ne remplissait pas les critères des chatons forts ? Mon oreille bougea rapidement. Etoile de Suie ne l’avait pas tué alors qu’elle lui a donné la vie dans elle l’avait vu. Il avait déjà beaucoup de chance ce petit.

Cette pensée ne le quittait pas. Son visage se tordait, se serrait, avant de finalement lâcher un autre " Nounou.. ". Il claquait des dents, je devinai alors son ennui immense et me rapprocha de lui, ma queue entourant ses hanches. Le mentor aux conseils d’or était de retour. Que faire ? Je fermai les yeux. Que pouvait - il faire. Sur quoi pouvais - je l’aiguiller, l’orienter ? Qui pouvait - il imiter pour ça ? Je ne savais pas. Peu d’enfants mal formés vivaient vu que la chef les a faits.. exécuter. Je rouvris les yeux. Au final, je me posais aussi trop de questions, c’était un gosse normal au fond. Alors je lui donnerai un conseil de papa normal.

" Et bien ce sera toi le modèle dorénavant. "

Et sur ces mots, comme pour appeler leur modèle, j’entendais des cris d’enfants venant de la pouponnière. La pauvre Chêne Argentée, seule avec 4 petits qui n’étaient pas les siens. Je me levai et poussai l’épaule du guerrier charcoal avec mon museau.

" Allez jeune papa, allons voir tes petits. C’est plus facile d’expliquer quoi faire lorsqu’on est dans l’action direct ! Vois ça comme un nouvel entraînement~ "

Je lui fis un sourire encourageant avant de me diriger vers la pouponnière, m’excusant de nouveau près de Chêne Argenté. Avant que Coup de Foudre me rejoignit, je regardai avec plus d’attention les chatons. Et là je le vis, ce chaton brun qui clochait. Mais moi avec mon cœur de papa, je ne voyais qu’un chaton un peu spécial. Il sera un bon guerrier j’en étais sûr. Tous même, seront de bon guerrier. Je penserai à demander d’avoir la tutelle de l’un d’eux tiens ! A voir si j’aurais à entraîner un second Coup de Foudre. Mais en attendant leur apprentissage, je demandai à mon apprenti et ami :

" Ils s’appellent comment ? "

Je vis le regard de la nourrice, doutant de la mémoire du Bengal. Je savais également qu’il aura du mal, mais je lui apprendrai à faire au moins cet effort, de connaître le nom de ces petits qui changeront sa vie. C’était le minimum, non ?

Renouveau Printanier vint fermer leur étreinte en lui entourant les hanches de sa queue, secouant le bengal d'un frisson agréable. Plume de Chouette avait trop de chance d'avoir son mentor en tant que compagnon, il aurait voulu qu'elle partage, que lui-même partage comment il se sentait avec lui. Ce n'était pas seulement une question d'hormones - il voulait le faire réagir. Il voulait le pousser à la colère ou lui faire peur ou le taquiner et le voir rire mais il voulait aussi être capable de lui faire bien se sentir, d'être responsable de soulager son corps comme lui le faisait avec son esprit.

— Et bien ce sera toi le modèle dorénavant. »

Sauf que ça lui semblait insensé : il n'était pas un modèle convenable, c'était bien pourquoi il se calquait aux autres. Coup de Foudre pesa l'interrogation dans son regard sur son mentor avant que ses deux oreilles ne se pivotent vers l'arrière, captant des ondes suraiguës qui lui firent plisser un œil. Il ne tenait pas vraiment à retourner voir les chatons mais...

— « Allez jeune papa, allons voir tes petits.
— Hn. Heureusement Nounou était là pour lui dire comment joindre l'utile à l'agréable :
— C’est plus facile d’expliquer quoi faire lorsqu’on est dans l’action direct ! Vois ça comme un nouvel entraînement~ »

Le bengal remua légèrement des épaules en riant sous cape, partageant le sourire de son mentor qui, à son contraire, avait la pelisse fauve et rousse de couleurs, passant la tête sous l'antre de la pouponnière pour y entrer. Chêne Argenté, ses petits aux pattes, lança aux deux mâles un regard de détresse auquel Coup de Foudre ne répondit pas, baissant simplement les yeux sur le petit défectueux.

— « Ils s’appellent comment ?

Et devant l'air d'incertitude de Chêne Argenté, Coup de Foudre grommela et leva ses yeux au plafond, expiant son air (et sa frustration) en ronflant des narines. Il s'approcha de la nourrice, et fit s'avancer Nounou d'une fluide ondulation de la queue. Les quatre chatons lui semblaient les mêmes - non pas par leurs robes mais par leur faiblesse et leur éventuelle mortalité, mais si Renouveau Printanier lui conseillait d'être honnête avec eux, honnête il serait.

« ... Lui » il leva une griffe, vers la petite boule de charbon, que Chêne Argenté s'empressa de le corriger, « Elle », et il reprit, l'agacement dans la voix : « Elle, Boule de... Braise. » Mais vite il perdit l'intérêt. « Patte d'On s'En Fout... », « Petit Minable » et le dernier, le bec cassé.

— « ...Bec.

Il inclina sa tête vers son mentor, lui donnant rien qu'un tout petit coup de coude.

Un sur deux, c'est pas mal !... »

Boule de Braise,
Patte Ardente,
Petit Roux (ehe),
... et Petit Bec.

Et tandis qu'il regardait les quatre larves grouiller contre la nourrice qui échangeait quelques moqueries à son égard avec son ancien mentor, Coup de Foudre calculait froidement, dans sa tête, la probabilité qu'un sur deux, d'entre tout ces petits,

serait arraché à la vie.

Il dormait profondément, entouré de toute cette chaleur qui réchauffait son corps encore tout frêle. Il ne s'en rendait pas encore bien compte, mais sa vie venait de commencer. Petit Roux était venue au monde et maintenant, en faisant partie. Cela faisait seulement quelques jours qu'il était venu au monde, et ses occupations se résumaient à dormir et se rassasier d'un liquide dont il ne connaissait pas encore le nom. Il gesticulait un peu plus chaque jour, et ses sens grandissaient un peu plus. Maintenant, il se rendait compte qu'il n'était pas tout seul dans cet endroit encore inconnu. Ses poils se mêlaient à d'autres qui ne lui appartenaient pas, et il entendait gesticuler très près de lui. Il aurait voulu avoir suffisamment de force pour ouvrir ses yeux, mais malheureusement, il préférait dormir encore un peu. Il avait encore envie d'attendre, le moment n'était pas encore venu.

I Fold ! (PCC loué)

Coup de Foudre me suivi dans la pouponnière avec peu d'entrain. Mais j'étais sûr que cette petite leçon lui donnera l'occupation qu'il cherchait, et que cela lui servira pour les épreuves à venir. A ma question il grogna et souffla. Je pouvais entendre les rouages de son cerveau tourner pour retrouver les noms des petits. Sa griffe pointa la chatonne qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, et dit son nom sans hésiter. Est - ce que sa similitude de pelage jouait sur sa mémoire, sur ses sentiments ? Peut - être, car les deux suivants furent nommés de façon totalement je-m'en-foutiste. Littéralement. La nourrice semblait à la fois embêtée par l'incompétence du père, mais pas plus que ça, protégeant les chatons plus par devoir que par attachement. Le silence dura un petit moment, avant que le bengal lâcha un "Bec" très sec. Je le regardai sur le côté, reniflant sur ce ton sec pour le simple chaton. Mais il se contenta de me donner un coup de coude pour montrer qu'il avait tout de même réussi à retenir la moitié des noms ! Enfin, plus ou moins. Je levai les yeux au ciel en souriant. Oui après tout, la moitié en deux jours, c'était pas mal pour ce chat qui peinait tant avec sa mémoire. Mes oreilles étaient attentives au guerrier, mais mes yeux étaient en train d'étudier les petits. En visitant six lunes Plume de Chouette et Nuage de Musaraigne, j'ai pu voir quelques chatons aux caractères différents, et ces quatre là les démontraient déjà beaucoup.

Le roux doré poussa un fort miaulement de complainte, demandeur. La bengale préféra téter l'oreille de son frère à la mâchoire tordue, ronronnement comme un chaton savait le faire. Ce dernier ne se plaint pas du tout de cette démonstration d'affection. Bec répondit au ronronnement et à l'étreinte, fourrant son museau dans le cou de sa soeur, lâchant un petit miaulement de satisfaction. Et le roux très roux, mais aux pattes plus foncées ne bougea pas, enfin il y a eu une tentative mais il se laissa vite tomber dans les bras de Morphée. Je m'adoucis à la vue de ces petites vies. Je partageai mon étude auprès de mon ancien apprenti. Il ne les connaissait pas, en tout cas il se plaignait de cette ignorance. Et bien j'allais l'aider en les présentant l'un aux autres. Je montrai tour à tour les chatons avec un geste du museau.

" Celui - ci, je regardai Chêne Argenté qui me souffla les noms. Patte Ardente, ce sera un fier chaton, donneur d'ordre. Ensuite, Boule de Braise et Petit Bec seront très câlins, l'une aimant les donner, l'autre préférant recevoir l'attention. Et Petit Roux.. plus calme et posé je dirais. "

Je me penchai vers les petits, malicieux et taquinant Coup de Foudre.

" Et ça, le charcoal, c'est votre papa. Il est peut - être bizarre à première vue mais promis je lui apprendrais à bien vous élever ! Faut juste le décoincer. "

Sur ces mots je tournai la tête vers le guerrier foncé, avec un air de défi dans le regard. J'avais confiance en lui. Puis c'était moi qui l'avait élevé au fond, il n'aurait qu'à m'imiter.

Je me relevais, et poussai un peu le jeune félin pour le faire réagir à mon tour.

" Tu vas voir que tu ne vas pas t'embêter longtemps. Quatre chatons, ça occupe ! "

Je souris et ronronnai, même si le ronronnement finit en toux contenue.

I Fold !

La panique, voilà l'ennemi qui se cachait dans le cœur de la siamoise, le seul qu'elle devait affronter en cet instant. Là-bas, là où la trêve aurait du durer jusqu'à séparation des quatre, là haut, à l'abris des quatre grand chênes aussi vieux que les origines des clans, le sang couler. Son parfum, il semblait à Nuage du Firmament qu'elle pouvait le sentir. La peur, elle la sentait dans son dos, qui la surveiller et attendait le moment propice pour la saisir à la gorge. Elle avait fait ce qu'elle espérait être le bon choix, sa première destination s'était trouver être la tanière des guerriers, vide, mais par chance, elle avait croiser Poil de Carotte laquelle avait accepter de prévenir les autres. La siamoise s'était ensuite ruée vers la pouponnière, où elle venait de faire irruption, surprenant Coup de Foudre et Renouveau Printanier en pleine admiration des petits du premier. Un instant, les yeux saphir de la novice cherchèrent ceux du jeune père, son esprit souffrant sans qu'elle n'en comprenne l'origine. mais aussi vite que la sensation était arrivée, elle disparut et, essoufflée, inquiète, le regard un tant sois peu hagard elle finit par miauler.

- La trêve ... Ils l'ont brisés. Les nôtres vont avoir besoin de renfort de ... Il faudra renvoyer ici les blessés et ...

Elle ne parvenait à trouver les mots, manquant de sang-froid. Pourtant, après avoir regarder les quatre petits, elle se reprit, doucement, le corps tendue pourtant. Les Lunar sont passé à l'attaque ... Ça va être .... un carnage ... Ses derniers mots, elle les souffla tout en baissant la tête, couchant ses oreilles sur un air inquiet à l’extrême. Il lui faudrait encore prévenir les anciens, essayer de les mettre à contribution, car elle aurait sans doute besoin d'eau, de toile, et .. Et de prendre confiance en elle. Tant que sa mentor ne serait de retour, ici, au camp, c'est sur elle que compterait ceux qui rentrerait ...

... Plus il passait de temps à regarder les asticots se mouver et tenter d'interagir avec le monde extérieur, moins il les comprenait.

Les oreilles du Bengal s'étaient raidies vers l'arrière tandis qu'il toisait durement les quatre petits systèmes frissonnants qui lui avaient coûté l'Assemblée ce soir. Il grimaça, jeta un rapide coup d’œil à Nounou à côté qui s'attendrissait devant comme si c'eut été les siens, ne comprenant rien de la compassion intrinsèque qui semblait l'habiter. Il ne comprenait pas non plus ce qu'il y avait à "étudier" ou à "observer" de ces quatre larves dénuées de sentience.

Renouveau Printanier tenta de lui faire voir les choses comme lui:

— « Celui-ci, mais comme lui il ne se rappelait déjà plus de leurs noms, Patte Ardente, ce sera un fier chaton, donneur d'ordre.
— Il fait une queue de souris, Coup de Foudre renchérit.
— Ensuite, Boule de Braise et Petit Bec seront très câlins, l'une aimant les donner, l'autre préférant recevoir l'attention.
— Mm, mais il n'en croyait pas un mot.
— Et Petit Roux.. plus calme et posé je dirais. »

Renouveau Printanier lui semblait si fier de les avoir découverts. Son sourire agaça le bengal qui ronfla de ses narines et détourna le regard, ennuyé:

— « Oh-ohh  Élan de Fierté, c'est encore rien qu'une conjecture. »

Nounou ne l'écouta pas puisqu'il s'était penché vers les chatons, pour ensuite leur glisser:

— « Et ça, le charcoal, c'est votre papa. Mais pas assez bas pour que papa n'entende pas: Il est peut-être bizarre à première vue mais promis je lui apprendrai à bien vous élever ! Faut juste le décoincer.
— Hey ! »

Papa battit de la queue, se redressa sur ses pattes, rondit le dos pour se faire plus grand que son papas-vraiment et le toisa d'un sourire renouvelé.

— « Mais vas-y Nounou, décoinces-moi ! ♡ »

Nounou le bouscula, ils s'échangèrent un regard de connivence qui le fit s'enflammer, et Coup de Foudre en oublia presque Chêne Argenté. Elle ne se sentait pas vraiment concernée : elle les laissait se faire la cour comme deux oiseaux confus.

— « Tu vas voir que tu ne vas pas t'embêter longtemps, quatre chatons, ça occupe !
— Comment tu peux savoir ?? Le mordit Coup de Foudre en riant. Tu n'en as eu qu'un !! »

Coup de Foudre le poussa en retour - en se contenant toutefois, veillant à respecter sa bulle personnelle malgré sa folle envie de le provoquer. Il appuya son front contre son corps à son passage près de lui, ronronnant bruyamment au contact tout en recourbant sa queue avec délice en s’imprégnant de toute sa chaleur. Il se disait que malgré la soirée qui avait prit une tournure inopinée, qu'il avait mal misé, tout s'était tout compte fait bien passé quand soudain il entendit des pas galoper dans leur direction et se freiner brusquement à l'entrée.

Le bengal tourna à peine sa tête, les yeux ronds, rassemblant ses pattes pour interroger des yeux la siamoise qui avait fait irruption.

— « La trêve ... elle chevrota, ils l'ont brisée.

Elle semblait à bout de souffle, visiblement elle avait accouru pour venir leur livrer ce message (qui lui venait d'une autre guerrière, sans doute dans un pire état encore). Coup de Foudre pencha la tête et reconnut vaguement la Grande Nuage du Firmament, l'apprentie-guérisseuse maître-chasseresse mais rien de son apparence ne semblait concorder aux brumes de ses souvenirs d'autrefois.

— Les nôtres vont avoir besoin de renfort de ... Il faudra renvoyer ici les blessés et ...

Ne sortirent de sa bouche que des mots. De bêtes sons qui chatouillaient ses poils d'oreille trop longs pour lui donner l'envie d'écouter. Il dut également se contenir en se retenant, sans mouvement, de se gratter négligemment l'oreille guérie ou d'en profiter pour faire sa toilette intime.

— Les Lunar sont passés à l'attaque ... Ça va être .... un carnage ... »

Pendant ce temps Nuage du Firmament baissait sa tête, vaincue par le poids de la nouvelle, par ce que cela impliquait pour elle, et le Bengal pencha à peine la sienne en réponse. Il calculait : devait-il rester derrière au campement et la réconforter? Lui fournir toute son attention possible pour qu'il aille cueillir toute plante ou tout autre matériel requis pour soigner? Devait-il se dresser devant la pouponnière pour défendre ses petits?

Un carnage - il s'était douté que le chaos finirait par exploser, mais pas comme ça, et la perspective l'emballa - si bien qu'il bondit sur place en gloussant « Hah! » sortant de sa latence pour se mettre en mouvement en caracolant. Il n'avait pas mal misé! Avec cette occasion, il pourrait avoir le beurre et l'argent du beurre ! Il devança Renouveau Printanier, puis l'apprentie guérisseuse, à qui il glissa sa queue sous son menton autant histoire de réconfort que pour créer un contact qui la sortirait de sa torpeur.

— « J'ai qu'à jouer quitte ou double !    Ha-hah, tu sais ce qui occupe vraiment, Nounou? ~

Il retira sa queue d'un claquement, faisant briller ses crocs sur un énorme sourire, roulant ses épaules pour les échauffer d'avance histoire d'être fin prêt pour la bataille:

Un  ^{car ♪} nage ! ♫ »

Pas une fois il ne pensa à la vie de ses camarades en danger. Juste à l'action, et cette ouverture d'observation. Car pendant que tous se démenaient dans cette attaque-surprise il aurait l'avantage de la discrétion et pourrait analyser ses chances en distance avant de frapper - comme la foudre, et d'où son nom.

I Fold ! (PCC loué)

Même avec tous les efforts que je fournissais pour rendre ses chatons un peu plus intéressants, Coup de Foudre n'était toujours pas plus motivé par leur existence. Je baissai un peu les oreilles et m'ébrouai. Désolé les petits, j'ai fait tout ce que je pouvais, ce sera à vous de vous faire aimer, même juste remarqué en fait. Le seul truc qui le fit réagir en fait, c'était la remarque que j'avais faite sur lui. Ce chat qui cherchait les réactions était tout aussi facile à faire réagir. Le dos tout rond, il montra son désaccord mais cela ne m'impressionna pas du tout, juste rire de façon enrouée. Le charmeur prit vite les devant de l'énervé et voilà Foufou qui demandait que je le décoinces avec un ton qui déformait mes dires. Son regard en disait beaucoup, il disait surtout "Essaye de me décoincer pour voir !" mais tout son apprentissage je l'avais décoincé alors j'haussai juste les épaules en souriant. Puis il s'offusqua. Comment pouvais - je savoir que quatre chatons ça occupait ? C'était dans la phrase non ? Quatre chatons Foufou, c'était beaucoup. Son front se colla contre mon flanc pour me rendre ma bousculade, ce qui me fit juste écarter les pattes antérieures pour ne pas tomber.

" Et bien justement Foufou ! J'en ai eu qu'un et c'était fort occupant, donc je peux très bien deviner que quatre sera-- "

Et là, l'apprentie guérisseuse déboula d'un coup, m'hérissant quelques poils par la surprise. Elle était essoufflée et.. effrayée. Mes muscles se tendirent. Que se passait - il ? Venait - elle de l'Assemblée ? Pas le temps de poser des questions, elle répondit à tout d'elle même, les mots saccadés. La trêve était brisée, les blessés allaient arriver, c'était un ... carnage... Ma queue fouetta comme si elle était le prolongement de mon stress et de ma peur. La guerre, la guerre qui pesait tout Cerfblanc était là. Nuage du Firmament était aussi abattue que moi, mais Coup de Foudre semblait de retrouver toute sa motivation. Il gloussa, content, et glissa vers la sortie de la pouponnière en posant sa queue sous le menton de la siamoise. Souriant et content, il partit là où il y avait le carnage, source de plus d'actions que ses chatons. Je regardais là où il avait disparu, ne partageant pas du tout son enthousiasme. Ce n'était jamais bon une guerre. Bien sûr j'étais prêt à taper deux trois chats ennemis pour rendre justice au clan du Tonnerre, mais de la à m'en réjouir.

Plus neutre que mon ancien apprenti, je m'approchai de la novice en l'encourageant à remonter la tête et reprendre un peu de courage. J'étais sûr que Nuit Hivernale était aux Quatre Chênes. Soignait - elle les blessés là - haut, ou les ramenait - elle ici ? En tout cas, il allait falloir épauler la jeune féline ici présente.

" Je resterais pour protéger les blessés et les chatons. Si jamais tu as besoin de pattes en plus, n'hésite pas à me le demander. "

Sur ces mots, je filai dehors pour veiller à ce que la guerre ne soit pas arrivée jusque dans notre camp. Rien à l'horizon encore, tant mieux. Il y avait déjà quelques guerriers amochés, et d'autres plus en forme qui partaient en direction de la bataille, comme Coup de Foudre. Je vis Nuage de Musaraigne partir avec son mentor vers ce lieu dangereux, mon coeur se serra. Les trois autres clans se battaient là - bas, contre nous, tout seul. Tout seul oui, car fallait - il vraiment faire confiance à ces Lunar Pods ? Les chats partis en premiers à l'Assemblée devaient être mal en point et .. Attends... Plume de Chouette.. Elle était à l'Assemblée ! Au milieu de ces chats qui voulaient en finir avec le Tonnerre ! Tout mon pelage s'hérissa ! Mes pattes coururent en la direction des Quatre Chênes mais je me stoppai bien vite, j'avais promis de protéger le camp. Il fallait bien au moins un guerrier valide si jamais des ennemis se pointaient chez nous. Griffes ancrées dans la terre, mon coeur souffrait. Heureusement, je voyais la fourrure bengale s'éloigner, mais être encore à portée de voix.

" COUP DE FOUDRE !" le hélai - je.

J'avais juste besoin qu'il se retourne et qu'il m'écoute.

" Regarde à ce que Plume de Chouette revienne vivante pour moi s'il - te - plait ! " dis - je aussi fort qu'avant.

Et dans mon regard, rien que l'immense demande d'un compagnon, d'un père, dont les deux trésors et l'apprenti dont il était fier venaient de se perdre dans une rage de griffes et de crocs. Sérieux, j'étais confiant que Coup de Foudre le saura aussi. C'était un bon, je l'avais éduqué ainsi. Et quand je ne pouvais plus distinguer sa fourrure parmi les arbres de nos forêts, je retournai dans le camp pour veiller à ce que tout le monde reste en vie.