THE PROPHETIES BEGIN
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Thème X - Terres Inondées
 
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 Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d

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Nuage de Vague
♪ Apprentie
Nuage de Vague
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Âge: 9 lunes (juin 2020)
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Mentor/apprenti: Étoile Tropicale

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MessageSujet: Re: Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d   Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Empty11.10.18 9:27


Certaines personnes peuvent bien penser que la famille est composée de mille liens de sang; mais la réalité est bien plus compliquée, bien plus belle, bien plus sombre et lumineuse et magique tout à la fois; la réalité, c'est aussi quelque chose de propre à chacun, dans cette situation - et ça, beaucoup de gens ne le comprennent pas... « Un enfant grandira toujours mieux, sera toujours mieux plus heureux, avec sa vraie famille. » Parfois, les gens disent ces phrases sans réfléchir, parce que pour eux, qui ne vivent pas d'autre situation que celle d'une famille biologique tout à la fois aimante et parfois énervante, mais toujours présente, c'est réel; chacun a une perception subtilement altérée, et chacun découvre, expérimente et vit sa réalité... Mais parfois, les gens ne pensent pas une seconde que ce qu'ils disent peut blesser. Qu'est-ce qu'une vraie famille ? Et comment leur expliquer ? Comment leur dire que ces simples mots, "vraie famille", ne veulent rien dire, s'ils sont tracés en gouttelettes écarlates, pour certains; comment leur dire que parfois, les liens de sang peuvent être bien décevants ? Comment leur expliquer que parfois, c'est par le cœur que l'on s'est liée, et que la famille, c'est bien davantage une magie, un choix, répété encore et encore, avec patience, douceur et loyauté, à l'infini ? La famille, c'est un renouveau, sans cesse, une floraison d'amour, des regards, des conseils et des gestes, ses sourires, des fous rires, des larmes, des peines, du réconfort et des aventures; c'est une série de petites mimiques que l'on apprend par cœur, et des clins d'œil complices, et encore tellement plus; c'est se sentir protégée, comprise, et tout simplement aimée... La famille, la vraie famille, c'est celle qui nous choisit et qu'on choisit aussi, celle qui nous a élevée; et plutôt que celle qui nous a donné la vie, c'est celle qui, peu à peu, pas à pas, l'a transformée. Mais le problème, c'est que les gens, parfois, ne comprennent pas.

Elle est là quand tu as froid en hiver
Toujours là pour t'offrir un abri
Toujours là lorsque tu mords la poussière
Toujours là pour redresser ta vie
La famille

Patte Bleue avait toujours eu la chance d'avoir une famille unie; sa maman était douce, avec un nom aussi pur et délicat que les gestes qu'elle esquissait et les sourires qui éclairaient sa vie: Lune d'Eau, aimante, tendre et maternelle, avait été merveilleuse - et sa fille, malgré la misogynie du Clan, malgré sa présence en tant que seule femelle de la portée, avait été sa jolie fleur et sa petite princesse; son père, quoique distant, n'était pas méchant: Étoile Pâle était juste chef, chef du Clan, et le meneur se tenait loin d'eux, parce qu'il veillait sur tout le groupe, pas juste sur ses enfants... Peut-être que c'était pour cette raison que la fillette avait toujours vu les chats qui l'entouraient comme une seule grande famille. Mais surtout, dans sa vie, elle avait ses trois frères; Petite Fougère, Petite Pierre, et Petite Ombre. Ensemble dès la première heure, grands frères et petite sœur, ensemble pour partager les peines et les émois du cœur, et ensemble pour le bonheur...

« Patte Bleue, regarde-moi ! Regarde-moi ! »
« Tu viens jouer avec moi, petite sœur ? »
« On va regarder les étoiles ? »
« On a trouvé un refuge juste à nous, 'tite sœur ! »
« T'es ma petite sœur, et je te protégerai ! »
« Bien sûr que t'es jolie ! Et forte, et intelligente, et géniale ! »
« Tu... T'es pas toute seule, Nuage Bleu. Je suis là. Toujours. »
« Tu poses de ces questions parfois ! Bien sûr que je t'-... Bien sûr que t'es importante. »
« Quoiqu'il arrive, tu regarde le ciel et puis tu me souris. Promis ? »

Dès que tu as ouvert les yeux pour la première fois
Et que tes prunelles jade ont répondu aux miennes
J'ai su que je t'aimais
Le monde se dessinait sous nos pas, pour toi, pour moi
Et on a découvert ensemble toutes les joies et les peines
Et je t'aimais
Tu étais là pour explorer, pour découvrir et pour jouer
J'étais là pour rassurer, pour répondre et pour te dire
Ce que tu valais, quand tu doutais. On a noué une amitié
Et écrit une histoire à plusieurs mains, qu'on pouvait seuls lire
On savait qu'on s'aimait
Tu ne le disais pas toujours; mais à chaque instant de ce parcours
Je pouvais dire que je comptais, pour toi. On chassait à deux
On se battait à deux; on courait, on pêchait, on nageait, chaque jour
Et tant que tu étais à mes côtés, je pouvais voir mon monde dans tes yeux.
Ils criaient que tu m'aimais
Quand le vent hurlait et que la tempête glaçait les cœurs, tu souriais
Et tu venais te blottir contre moi, quand il faisait froid, pour me réchauffer
Tu me faisais rire quand j'étais triste, me relevais quand je doutais
Tu essuyais mes larmes et tu m'offrais des proies; tu voulais me protéger
Et tu m'aimais.

Avec toi pour t'aider dans tes combats
Toujours là pour t'ouvrir grands les bras
Et parfois sécher les pleurs de ton coeur
Toujours là quand tu cherches ta voie
La famille

Chaque pas que j'ai fait, sur cette route enchantée
Chaque mot que j'ai dit, de cette légende dorée
Chaque geste de cette histoire, ensemble esquissé
Chaque instant se parait d'accents d'éternité
Parce que rien ne pouvait nous atteindre
Pour toi, je pouvais jouer dans le vent et défier le torrent
Pour toi, j'aurais pu soulever les montagnes et porter le ciel
Pour toi, je me serais faite oiseau pour voler très, très haut
Pour toi, j'aurais fait un nid de nuages et cueilli les étoiles
Et j'aurais sacrifié ma vie pour que la tienne soit plus belle

Parce que je t'aimais.

Tu savais que je t'aurais tout donné, tu le savais
Tu me connaissais assez pour savoir que sans hésiter
Je t'aurais tout offert, pour tes yeux, brillants, une seconde
J'aurais défié n'importe quoi, pour la perfection de ton monde
Et tu savais que je n'aurais pas renoncé, tu le savais
Tu savais que pour toi, j'irais trop loin, parfois, et
Tu savais que j'avais le plus grand mal à m'arrêter
Que m'occuper de moi était loin d'être ma pensée.

Parce que tu étais
Mon âme sœur, mon ami
Mon camarade, ma vie
Mon compagnon de jeux
Le gardien des aveux
Et tu étais aussi
Protecteur, protégé
Aventurier à mes côtés
Mon cadeau du destin
Le début et la fin
Tu étais simplement
Précieux
Et je trouvais mon monde
Dans tes yeux
Comme toi dans les miens
Et tu prenais soin
De moi
Tu m'offrais ton cœur dans les mains
Tu me câlinais un peu, chaque matin
Et tes sourires promettaient des lendemains
Je te faisais confiance
Pour chaque danse
De l'existence

« Patte Bleue, tu vas prendre froid ! »
« Les flocons peuvent attendre, je crois. »
« Fais attention à toi, petite sœur... »

Les flocons dansaient au-dehors, pour le premier hiver de la princesse de l'eau; un paysage magique, rempli de féerie, avec l'eau qui gelait, les danseuses de poudreuse qui tombaient du ciel pour parer de perles glacées les branches des arbres effeuillés, qui s'élançaient vers l'azur, grands et élancés, les sapins qui gardaient leur belle couleur verte, émeraude, forêt éternelle, et le manteau blanc qui, comme une étreinte des nuées qui se posaient lentement, couvrait la terre d'un sublime enchantement. Le vent soufflait, faisant danser la neige et les enfants qui jouaient, et le soleil brillait: tout était beau. Et puis il s'était mis à faire plus froid encore, malgré les pelisses chaudes, épaisses, et malgré les étincelles de joie qui flamboyaient, sublimes, dans les cœurs des petits; malgré tout, Patte Bleue aurait voulu rester encore un peu, hors de la pouponnière, où elle s'ennuyait. Elle n'était plus un bébé, à présent ! Elle était une grande fille ! Et en tant que telle, elle pouvait bien résister encore un peu, choisir ! Mais quand Petite Fougère, lentement, était venu la chercher dehors pour ne pas la laisser seule, aussi pour la ramener, elle s'était laissée convaincre de rentrer; simplement au cas où les adultes avaient raison: elle devait prendre soin de son frère. Quand Petite Ombre était tombé malade, elle l'avait veillé, un peu peinée et désolée, pendant plusieurs jours, observant le guérisseur, renonçant à ses sorties à l'extérieur, juste pour tenir compagnie au chaton qui occupait une grande place dans son cœur; et quand Fougère et elle s'étaient gelé les pattes, enfin, juste un peu, Pierre avait gardé tout commentaire, et, avec toute la douceur et l'application du monde, sans le moindre reproche, leur avait appliqué le remède laissé par le "félin des plantes". Le soir, enfin, ils s'endormaient ensemble, fourrures entremêlées et queues entrelacées, prunelles souriantes mais ensommeillées, l'un d'eux racontant parfois une petite histoire, et se servant, les uns les autres, de moelleux oreillers. Ils jouaient ensemble, partageaient leurs repas, se créaient mille courses poursuites, dans le camp d'abord et plus tard dans les bois; ils nageaient, ils plongeaient, s'apprenaient ce que l'un ou l'autre savait; et le soir, juste parfois, ils se berçaient ou se câlinaient. Et en tous temps, ils se parlaient... Grand frère et petite sœur, pour faire fleurir le bonheur. Grand frère et petite sœur, pour arpenter tous les chemins du cœur. Grand frère et petite sœur, encore et encore. Grand frère et petite sœur, créant un lien plus précieux que l'or...

La famille
Qu'est-ce que c'est la famille ?
Des coeurs débordant d'amour
Qui t'offrent chaque jour
Tout au long de ta vie leur amour

Ma famille, c'était celle qui m'a appris à parler, à marcher, à faire confiance et à aimer; celle qui m'a appris à lire et à compter, à écrire et à dessiner; celle qui a veillé sur mes premiers pas, et préparé mes repas, celle qui m'a prise dans ses bras d'innombrables fois, et consolée quand ça n'allait pas. Ma famille, c'était celle qui m'a appris à me battre pour ce que je voulais, à ne pas abandonner, celle qui a arpenté la route à mes côtés, celle avec laquelle j'ai cueilli des bleuets, et appris à cuisiner; celle qui m'a observée quand j'ai déballé mes premiers cadeaux, et celle qui m'a tenue quand j'ai découvert l'eau. Avec elle, j'ai appris à nager, à voguer, à courir, à sauter; j'ai appris à rire, j'ai appris à pleurer, à tomber et à me relever; avec elle, j'avais presque l'impression de pouvoir apprendre à voler... Ma famille, c'était et c'est encore chacun de ces instants, chacun de ses souvenirs, c'est chaque pensée, chaque geste, et chaque seconde d'amour qui vit encore en moi et qui chante dans mon cœur; ma famille a esquissé ma personnalité - et j'en suis heureuse. Parce qu'aujourd'hui je peux dire qui je suis, et parler de mes qualités, et leur montrer ma reconnaissance, chaque jour de ma vie. Ma famille n'est pas créée par le sang - elle a été créée par les petites joies de quand j'étais enfant, les émotions et les conseils, en grandissant... Ma famille est ma plus grande fierté, et j'ai été heureuse; et pour rien au monde je ne voudrais en changer, parce que la vie m'a offert une famille merveilleuse.

Toujours là pour t'accueillir en hiver
Qu'est-ce que c'est la famille ?
Toujours là pour t'ouvrir grands les bras
Tout près de toi
Et parfois sécher les pleurs de ton coeur
Toujours là dans la peine ou la joie
La famille

« Bleuet, Bleuet ! Je t'ai pêché une truite ! »
« J'ai refait ton nid, et trouvé des fleurs, aussi. »
« J'ai un enchaînement à te montrer, si tu veux... »

Les lunes avaient passé et ils avaient grandi, été baptisés, aussi
Un quatuor inséparable, qui développait des techniques en riant
Parce qu'un frère et une sœur, c'était une part d'un cœur d'enfant
Qui ne vous quittait jamais, et vous accompagnait, pour toute votre vie
Novices puis guerriers, ils avaient vu passer l'automne, l'hiver, le printemps et l'été
Ils avaient appris à se séparer et à se retrouver, à changer et tout réinventer
Mais rien n'avait changé; ils étaient tombés amoureux, sans pourtant s'abandonner
Et bien qu'ils s'éloignent physiquement, une part de leur âme toujours restait mêlée.
Les lunes avaient passé encore cette fois, magiques puis douloureuses
Et un océan de larmes avait mis fin aux rires et aux plages heureuses
Mais même la mort ne saurait pas les séparer; dans la nuit pleine d'étoiles
Ils étaient une constellation; une famille unie, tendre, aimante et amicale.

« Bonne nuit, grand frère. »
« Ce n'est pas un adieu. »
« On se reverra bientôt. »
« Je t'attendrai. »
« Au revoir... Je t'aime. »

La famille


----------------------------------


« Tu es désolée ? »

Dès la première phrase, cette simple phrase reflet de la sienne, la princesse de la rivière comprit combien son petit prince des sables souffrait de la décision qu'elle venait de prendre - combien le monde les détruirait, finalement, alors qu'elle n'avait jamais voulu tout ça. Les fleurs semblaient bien fragiles, à présent, face à l'hiver sans fin qui s'annonçait... Et dans les prunelles d'ambre, une lueur de trahison; dans les grands yeux de jade, les premières larmes. Pour eux, ce fut comme si toutes les étoiles s'éteignaient. La nuit finirait-elle par triompher du soleil, et l'océan de larmes par engloutir la fragile silhouette qui se tenait là, immobile, devant elle ? Une autre famille, un autre renoncement, un nouveau déchirement et un nouveau fantôme - la muse n'osa pas faire un pas vers son enfant de cœur; elle resta simplement captive de son regard, muette, réduite au silence par les pleurs qui lui serraient la gorge. Aucun mot ne pouvait réparer ce qui venait d'être détruit, d'amour et de confiance, et de bonheur aussi; le château de cartes s'effondrait, et, leur moment écoulé, celui de sable était lentement rongé par la mer sans pitié, les grains ocre retombant tristement dans le sablier du temps, comme les feuilles d'automne mourantes et flamboyantes sur le sol, caractère éphémère, comme les fleurs au printemps ou les flocons l'hiver. Tout se fanait, fondait, ou pourrissait... Et tout ce que la lieutenante touchait se brisait: elle n'était pas faite pour les petites choses fragiles. Elle le ruinerait, lui aussi, alors qu'elle n'avait jamais, jamais voulu ça. Mais rien ne durait éternellement... Museau Bleu aurait voulu pleurer; elle était trop fière pour ça. Elle aurait voulu avouer ses faiblesses et ses doutes; elle était trop sûre d'elle. Elle aurait voulu lui raconter Rosée Nocturne et Crocs Nacrés; mais la bataille avec son ancien mentor blesserait encore davantage le jeune chat, et elle n'en avait pas le droit. Elle aurait voulu tout lui dire, pour s'expliquer... Une nouvelle phrase l'arrêta court.

« Tu es désolée ? »

Trahison et douleur.
Peine et désespoir.
Incrédulité.
Une enfance brisée.
Des rêves éparpillés.

Au vent
À la rivière
Pour les emporter
Et les tourments
Restaient.

Ils n'avaient pas le choix, ne l'avaient peut-être jamais eu... Museau Bleu regarda les yeux soleils de Caresse du Vent, et pour la première fois, n'y trouva pas l'habituelle gentillesse, la belle innocence et les couleurs ainsi que la magie qui avaient illuminé sa vie; pour la première fois, les orbes d'ambre l'auraient presque faite frissonner - ils ressemblaient à ceux de Crocs Nacrés. Quelle triste ironie ! Le serpent du remords et des regrets mordait au cœur la guerrière, et celle-ci se brisait, un peu plus, à l'intérieur. Elle faisait tout cela pour protéger le petit, sur les mots de son ancien mentor, et pour la première fois, elle qui n'avait jamais vu la moindre ressemblance entre ces deux félins, sinon leur appartenance à la tribu des landes, venait de la créer. Il y avait une lueur dangereuse, dansante dans les yeux du tout jeune combattant, et pour la première fois, l'amie du torrent se dit qu'il allait peut-être vraiment l'attaquer... Elle n'avait pas peur; elle n'avait pas eu peur, non plus, le jour de la bataille - juste mal à en crever; elle n'avait pas eu peur, non plus, sur le Chemin du Tonnerre, face aux monstres, dont l'un avec une fourrure grise et blanche - une vague de tristesse l'avait submergée. Était-elle destinée à voir tous ses rêves se muer en cauchemar ? Le grondement des chutes au combat avait couvert le chant si doux et limpide de la rivière, mélodie d'amitié, le jour où elle lui avait appris à nager; les corps qui tombaient, près du ruban de pierre qui grondait plus que les tempêtes, avaient remplacé les tas de feuilles où elle avait joué, avec l'apprenti; et à présent, les Quatre Chênes, lieu d'Assemblée, le lieu où elle avait recommencé à espérer, en grimpant avec Coup de Foudre pour effleurer le ciel, belle symphonie de vie, n'était plus que dissonances, avec celui qu'elle appelait son fils... Chacun de ces endroits qui recelaient certains de ses plus merveilleux souvenirs lui serait-il arraché ? Une larme roula, lentement, sur sa joue.

Rester.
Elle aurait aimé
Pouvoir ignorer
La rivière
Et le vent.

Mais les loyautés
Allaient les séparer.
Fatalité.
Deuil et tristesse.
Renoncement et souffrance.

« Tu es désolée ? »

Quelle étrange chose, que deux réactions si opposées puissent transmettre la même émotion. Le silence de la mère valait bien ces phrases que l'enfant répétait, identiques, chacune plus forte, plus empreinte d'agonie encore que la précédente... Elle aurait voulu briser la distance qui s'était instaurée, entre les deux silhouettes et entre les deux âmes, aurait aimé sentir encore leurs cœurs battant à l'unisson, et les ronrons qui se répondaient, en les faisant vibrer. Mais désormais, il n'y avait plus que les violons, les violoncelles, pour faire vibrer leurs cordes et pleurer... Que dire, face à ces mots, qui n'avaient rien d'un guerrier ? Au diable les Clans, ce n'étaient que des phrases d'enfant, celle d'un petit qui ne voulait pas y croire ! Et pourtant, et pourtant, c'était ces mêmes Clans qui les sépareraient, en tirant les ficelles de la destinée; et le pire, c'est que Museau Bleu aimait sa tribu, elle aimait sa famille - pour la première fois, elle aurait souhaité les détester, pour pouvoir s'enfuir avec Caresse du Vent, sans arrière-pensée. Mais c'était la seule décision possible, non ? La lieutenante eut soudain l'impression qu'on coupait les fils de sa marionnette; les Parques ne rompaient le fil que pour ceux que le passeur, Charon, mènerait aux Enfers, mais, pour elle, c'était comme si le ciseau avait déjà tranché - peut-être parce qu'une part d'elle mourait à cet instant. Et en miroir, elle pouvait contempler ce sentiment sur les traits du petit prince des sables.

If I fall, can you pull me up?
Is it true, you're watching out
And when I'm tired, do you lay down with me?
In my head so I can sleep without you?

Hey, hey
Without you there's holes in my soul
Hey, hey
Let the water in

« Tu es désolée ? Tu.. Tu n'as pas le droit d'être désolée.
Tu ne peux pas, tu comprends ? J'avais.. J'avais enfin réussi à aller mieux.
Je m'étais relevé de la perte de ma sœur..
Elle aussi, m'a dit qu'elle était désolée en me quittant, tu sais ?
Tu ne peux pas faire ça. T'AS COMPRIS ? TU NE PEUX PAS M'ABANDONNER !
Je m'étais enfin relevé, tu, tu ne vas PAS m'abandonner ! Tu ne peux pas, t'as compris ?
Je suis là, je ne suis pas un cadavre de souris qu'on jette quand on a plus faim !
Je suis un être vivant, je suis un.. Je.. Qu'est-ce qui te donne le droit.. De… Me laisser.. Tomber..
»

Le déni passé
Il y avait la colère
Deuxième phase
Du deuil de leur lien
Sous les étoiles
Voilées par les larmes
Et les voix qui criaient
Les leurs, se répondaient
Et elle se contrôlait
Parce qu'elle ne pleurerait
Pas devant lui
Jamais

« Parce que tu crois... » Son murmure se tut, trop ému.
« Tu crois sincèrement que j'ai envie de ça ? Ta sœur a la chance
d'être du même monde que toi. Ta sœur n'a jamais eu à se battre pour le simple fait de te voir.
Ta sœur ne porte pas des cicatrices qui ne s'effaceront jamais, parce qu'elle a été punie
pour le seul fait de te sauver la vie. Ta sœur ne reste pas éveillée pendant des heures
parce qu'elle est terrifiée que ton Clan découvre tes escapades, et que tu sois puni par sa faute.
Parce que, qu'elle soit inquiète pour toi, ça je n'en sais rien. Mais ce ne sera pas sa faute
s'il t'arrive quelque chose. Tu crois que j'ai envie de te laisser ? Tu penses que j'ai envie de t'abandonner ?
»

Au seul regard qu'il lui décocha, flèche droit dans le cœur
Elle comprit la suite, et, colère disparue, dut combattre les pleurs.
Troisième étape: le marchandage. Les yeux de soleil, de retour
La suppliaient de changer d'avis. Cherchaient en elle.
Comme s'ils cherchaient la vraie, l'heureuse, la lumineuse.
Mais celle qu'il cherchait, existait-elle encore ?
Il la scrutait, pour une nouvelle chance.
Encore. Juste une fois.

Where ever you've gone?
How, how, how?
I just need to know
That you won't forget about me
Where ever you've gone?
How, how, how?
I just need to know
That you won't forget about me

Caresse du Vent observait la féline beige et grise
Avec une expression qui remuait le cœur de celle-ci
Elle aurait voulu lui dire qu'il n'avait pas à avoir peur
De l'oubli; qu'il serait avec elle, chaque jour, et aussi
Qu'elle ne prenait pas cette décision pour elle.
Elle aurait voulu lui dire, que pour elle aussi
Chez elle, c'était avec lui. Qu'elle l'aimait encore.
Qu'elle l'aimerait toujours. Qu'il était sa famille.

« Tu m'avais dis de retourner chez moi. Mais chez moi, c'est toi aussi..
Tu vas me laisser seul, Museau Bleu ? Je pensais que tu avais compris, pourtant..
»
Sa voix se brisa.
« Je vais mieux, avec toi… J'ai appris à écrire les pages de mon destin,
à ne pas refuser les échecs et la douleur, à mieux accepter l'amour et l'amitié.. Je refuse.
Où que tu sois, je te retrouverai, parce que… Parce que je ne peux pas m'imaginer sans toi.
Tu vas m'oublier, comme une étoile qui disparait dans la lumière du jour et moi..
Moi, je vais être seul dans.. Ces landes…
»

Elle secoua la tête
Simplement
Chercha ses mots
Dans les étoiles
Dans les feuilles
Dans le vent
Dans l'eau
Elle secoua la tête
Tristement
Et des perles irisées
Tombèrent de ses yeux
Fine pluie peinée
Fragments d'océan

Quand sa voix lui obéit enfin, elle souffla
Retardant la chute, qui ne tarderait pas :

« Tu iras bien sans moi... Je t'ai appris à l'écrire, tu le dis toi-même, ce destin.
Tu sauras le faire, maintenant, très bien. Je te souhaite juste, à toi, d'avoir le choix.
De ne pas devoir un jour te tenir où je suis... J'espère qu'il n'y aura personne pour forcer ta main.
»

Il suppliait presque, à présent.
Il implorait, et cela la blessait terriblement.
Parce qu'elle aussi le souhaitait, tellement !

Lost through time and that's all I need
So much love, then one day buried
Hope you're safe, cause I lay you leaves
Is there more than we can see?
Answers for me


Il demandait plus de temps, encore le présent
Et elle aurait tellement voulu dire oui à l'enfant.
Mais elle brisait leurs cœurs en le protégeant...

« On n'a… On n'a qu'à se voir une fois par saison !
Se donner un rendez-vous, personne ne s'en rendra compte, n'est-ce pas ?
Ce n'est pas dangereux si on fait attention ! On ne fait rien, rien de mal… S'il te plaît..
Tu n'as pas voulu partir avec moi ce jour-là et je l'ai enfin compris…
Mais ne m'abandonne pas aujourd'hui. Pas comme ça. Pas maintenant.
Je suis fatigué de tous ces abandons, Museau Bleu… Je voulais simplement être heureux.
»

And hey, hey
Without you there's holes in my soul
Hey, hey
Let the water in

Where ever you've gone?
How, how, how?
I just need to know
That you won't forget about me
Where ever you've gone?
How, how, how?
I just need to know
That you won't forget about me

« Et crois-moi, je suis fatiguée de perdre mes proches.
Je ne voulais pas ça non plus, petit prince des sables.
Je n'ai pas eu le choix; ce n'est pas ma décision.
Un jour, peut-être, tu comprendras. En attendant...
Retourne vers tes proches. Je ne t'oublierai jamais.
Mais toi... Toi tu vas me détester. Vouloir oublier.
Un jour, peut-être, tu sauras pourquoi je l'ai fait.
Et ce jour-là, j'espère... Que tu sauras me pardonner.
Mais je ne t'ai jamais menti, tu sais. Et je... Je t'aime.
Sois heureux, Caresse du Vent. Même sans moi.
Je ne suis pas la clé de ton bonheur. Tu as une famille.
Tu as des amis. Tu as deux royaumes et toute une vie.
»

And I get lonely without you
And I can't move on
And I get lonely without you
I can't move on
Move on


Elle se détourna pour cacher les cascades de larmes
Qui à présent, coulaient librement sur son visage
La princesse de sable et d'écume aux yeux jade
Aurait tout donné, sacrifié sa couronne pour éviter ça
Mais elle le protégeait, et protégeait son Clan
Alors... Pourquoi se sentait-elle si seule et vide, maintenant ?
Ça en valait la peine, pour protéger tous ceux qu'elle aimait...
Elle devait y croire. Parce qu'autrement... Elle se briserait.

Quelle triste ironie !
Pour la première fois
La jolie féline d'eau
Eut l'impression
Qu'elle allait
Se noyer

« Je le suis vraiment... Désolée... »


Elle n'osait même plus le regarder
Et pourtant, elle refusait de bouger.

----------------------------------


Partout où je vais, je blesse quelqu'un
Mais tout ce que je peux faire ou dire n'y changera rien
Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir
Je donnerai tout ce que j'ai
Mais j'ignore comment trouver le bon chemin


Elle lui souhaitait réellement tout le bonheur du monde
Ce bonheur dont elle ne méritait plus la moindre seconde
Elle chanterait aux étoiles des comptines, des berceuses
Elle lui aurait écrit des histoires, des fins heureuses
Mais tout était fini
Et elle se brisait

Mon frère ours, je t'ai déçu
T'as cru en moi, compté sur moi et je t'ai déçu
De toutes les choses que j'ai cachées
Je ne peux cacher ma honte
Et je prie qu'un jour quelqu'un revienne pour effacer ma peine


Dans une autre vie, s'ils se retrouvaient
Elle ferait tout son possible pour l'aimer
Elle ne laisserait rien ni personne les séparer
Et elle tenterait toujours de le protéger
Elle espérait qu'il saurait, un jour, pardonner
Parce qu'elle, elle ne se le pardonnerait jamais
Et elle se brisa

Y'a pas d'issue à ce cauchemar
Ni avenir ni espoir
Je ne peux me libérer
Mais je ne vois aucune issue
L'avenir, je n'y crois plus


Leurs chemins se séparaient, avant l'aube, à présent
Les fleurs et les chants, les jeux, réduits à néant
Et elle, se tenait là sous les chênes millénaires
Nimbée d'étoiles, alors qu'elle aurait voulu
Disparaître de cette terre
Personne ne garde les vieux jouets usés
Et les gens qui nous blessent, on veut les oublier
Et elle, elle l'avait blessée
Et elle en était brisée.

_________________

Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Vague_11
Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Vague_13
La référence de Vague :keur::

Merci Lou d'avoir immortalisé ma jolie muse :keur::

Autre Mumuse :keur: :

Cuuuuute :keur: :

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Caresse du Vent
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MessageSujet: Re: Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d   Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Empty01.11.18 6:02



rouge - colère

Il prit dans sa patte les fils pourpres opaques, puis les plongea avec lenteur dans la substance foncé de son âme entremêlée. Elle vint valser sur son corps en douceur, marquant des ronds et des milliers de petites étoiles sur son ventre marqué, péché, malmené, sur ses muscles noués. Du haut de ses douze lunes, il se mordit férocement l'intérieur de sa bouche en crispant ses yeux sous le froid, faisant glisser une larme de sang rouge rouge rouge sur son corps. Elle se mélangea à son âme. Colère, passion, il ne faisait qu'un avec celle-ci; couleur du diable, couleur belle, couleur sombre, couleur, couleur, couleur. Son esprit était une tempête d'éclatantes échardes qui se fichaient dans les parois les plus inaccessibles de son crâne, créant des hurlements de rages qui se répercutaient entre les murs trop petits de son esprit. Il aurait voulu maculer ses griffes de cette couleur vive sombre et griffer tout ce qui se trouvait sur son chemin, un élan de rouge perçant tous les ouvertures de son corps. Il était la panthère des landes, le tigre des forêts et le lion des rivières; un amalgame de félins puissants qui, de la simple volonté de leurs pensées, auraient pu changer toutes celles autour d'eux; changer les esprits d'un regard, appuyer profondément pour changer les fils compliqués dans la tête des quadrupèdes. Il était en colère et voulait changer les mots. Les désolé. Les larmes. Le sang.

bleu - tristesse

Il attrapa à pleine gueule le ravage couleur bleu, puis se le versa sur la tête pour le mélanger à ses épaules rouge intense. Violence de la chute. Une larme eut le temps de diluer sa perle sombre, puis les compatriotes s'infiltrèrent avec violence dans les orifices ouvertes, faisant tousser le petit félin solitaire. Le bleu avait un goût amer. Un goût amer de ce qu'ils étaient en train de faire. Pas bleu comme la rivière qui les avaient abrités, tout comme leurs songes heureux, mais un bleu trop sombre pour qu'il puisse apercevoir quoi que ce soit, un bleu qui l'étouffait de son poids aberrant sur sa petite carcasse. Il ne se sentait pas vivant. Il se sentait comme s'il allait. Se noyer. Comme si les grands félins des anciens temps ne s'étaient non pas volatilisés, mais s'étaient tous confrontés dans une rage si intense qu'elle avait explosée; et celle-ci donnait, dans une pluie diluvienne de détresse, la couleur que formattait son âme en ce moment. Plus de rouge, plus de colère, que la boue qui le tiendrait entre son sein pour l'étouffer, que les lianes qui enserraient ses pattes pour l'empêcher de bouger. Un immense cadran qui descendait, tête de métal coupante à son bout, un centimètre par centimètre, prêt à inévitablement lui trancher ce qui lui restait de son organe vitale; des petits bouts dans la cendre, cachés en espérant ne pas être découvert. Il était triste et voulait se noyer. Pour les désolé. Pour les larmes. Pour le sang.

vert - nostalgie

Vent berça son ventre d'une douceur couleur verte, celle rappelant les forêts derrière son grand territoire. Un ton doux, creux, riche, qui se mélangea avec le reste de son enveloppe charnelle comme la fameuse pièce de casse tête manquante. Il se sentait un peu lourd avec tout ça. Ses pattes rouges vinrent palper le vert sur son âme de jeune combattant et il l'étendit tendrement avec son esprit, comme s'il récitait une petite prière. Mais une prière pour quoi ? Ce n'était qu'un môme. Un jeune perdu à qui on avait coupé le vert, à qui on avait arraché les souvenirs comme on déracinait les arbres des quatre chênes; d'une gueule puissante, quelqu'un - non, elle, avait arraché toute la verdure verdoyante des pensées fluides de son cœur. Il voulait qu'on lui rende sa liberté. Il voulait qu'on lui rende le vert. Il voulait qu'on lui rende ses souvenirs. Les premiers regards qui avaient fleuris comme de douces pétales dans l'univers, les immenses branches qui avaient formé leurs conversations et les fleurs vaporeuses qui s'échappaient de celles-ci; une rivière de souvenir de trésor un chemin du tonnerre quatre grands arbres un combat brutal et un câlin non non il ne voulait rien oublier de tout cela mais tout allait trop vite trop loin et il ne sentait plus… Il était nostalgique et voulait tout retrouver. Pour l'amour. Pour la tendresse. Pour elle.

rose - regret

Il termina par inonder son corps d'un rose poudreux, remuant ses oreilles en n'esquissant pas même un sourire à l'encontre du chatouillis glacé. La couleur s'infiltra dans son pelage poisseux, glissa entre ses poils imbibés de sentiments, lécha sa peau nue sans défense comme les nouvelles marées des lacs profonds. Des lacs sur lui, qui ensevelissaient son énergie comme si elle se transmutait dans la couleur. Rose comme tout ce qu'il avait fait de mal à l'encontre de Museau Bleu. Tout ce qu'il avait mal dit, mal fait pour qu'elle le laisse tomber, tout ce qu'il aurait pu changer pour jouer avec les fils du destin et ainsi rester avec celle qu'il aimait; sa mère, sa mère, sa mère… Peut-être ne le considérait elle même pas comme son fils, peut-être tout ceci n'avait qu'été un tour de son esprit et un poids pour la lieutenante de la rivière. Un chaton abandonné sur le bord de la route, si proche des monstres, fou de rage sur le champ de bataille.. Ne pouvait-il pas être lui aussi un monstre dangereux ? N'en était-il pas un, hanté par les rouges félins des temps anciens ? Regret de l'avoir approché, regret de ne pas avoir dit les bonnes choses pour qu'elle reste… Il regrettait, mais ne voulait pas qu'elle parte. Pour son bonheur. Pour ses pensées. Pour lui.

arc-en-ciel - sentiment

Le jeune guerrier se regarda dans le seul miroir autour de lui, les deux iris puissants de la lieutenante qui le regardait. Les couleurs glissaient avec lenteur sur son corps, se mélangeant petit à petit pour ne laisser aucune place à la vraie nature qui était autrefois dessiné sur son être. Il souriait. C'était un sourire un peu faux, et un peu triste. Et surtout, c'était un sourire imbibé de larmes. Qu'est-ce qu'elle voyait, en ce moment même, transposant les deux pupilles sur sa carcasse beignée de millions de couleurs chatoyantes ? Arrivait-elle à comprendre pourquoi elles étaient là ? Mettait-elle un mot sur chacune d'elles, les décrivant comme si elles étaient ses meilleurs amis d'antan ? Car lui. Se sentait. Si. Perdu. Sans elle. Sa maman de la rivière avait toujours réussi à mettre le mot sur sa souffrance, mais cette fois-ci était différente; il avait l'impression que, même s'il le criait, elle n'allait pas arriver à entendre son désespoir. Que même s'il lui disait, tout bas, au fond de son oreille, elle continuerait de le fixer sans émotion, avant de quitter ce champ de couleurs trop écœurants pour le jeune abandonné. Comment allait-il faire sans elle ? Comment allait-il continuer sans elle ?

Have we become what we would hate to be?
Or have I just lost the vision of what you want to see?
It's hard to look beyond those fashioned lies,
The world is a Kaleidoscope and I'm not seeing right.

Et crois-moi, je suis fatiguée de perdre mes proches.
Je ne voulais pas ça non plus, petit prince des sables.
Je n'ai pas eu le choix; ce n'est pas ma décision.
Un jour, peut-être, tu comprendras. En attendant...
Retourne vers tes proches. Je ne t'oublierai jamais.
Mais toi... Toi tu vas me détester. Vouloir oublier.
Un jour, peut-être, tu sauras pourquoi je l'ai fait.
Et ce jour-là, j'espère... Que tu sauras me pardonner.
Mais je ne t'ai jamais menti, tu sais. Et je... Je t'aime.
Sois heureux, Caresse du Vent. Même sans moi.
Je ne suis pas la clé de ton bonheur. Tu as une famille.
Tu as des amis. Tu as deux royaumes et toute une vie.


You're talking to me
But I don't hear a word
You're holding me
But I can't feel your hand upon my cheek
You're praying for me
But I've already burned
I'm lost in a dream
And I cannot return


lui aussi était fatiguer de se battre, de la perdre
il ne le voulait pas, princesse de la rivière
elle aurait pu choisir autrement: c'était la sienne
il n'avait pas envie de comprendre. ne le quitte pas
et pas envie d'oublier, pas envie de reculer
un jour, un jour, qu'elle ne dise point ces mots
ce jour-là, il ne voulait pas qu'il arrive
lui aussi l'aimait, il l'aimait tellement fort
caresse du vent ne pouvait être heureux sans elle
c'était elle sa famille - la clé de son bonheur
il avait des amis, un royaume et une maman

Enfin, il souhaitait oublier. S'étendre au milieu des rêves brisés. Ne plus respirer.
Il savait la suite, il la sentait dans son corps frémissant de douleur et de tristesse; il comprenait qu'elle allait tourner les pattes. Qu'elle allait lui lancer un dernier sourire et ne plus jamais lui parler, oui, il le savait très bien… Parce qu'il l'avait déjà vécu. Parce qu'il était un pot de couleur sentiment alors qu'il ne voulait rien d'autre qu'être un trou noir, un cercle ébène qu'elle aurait pu remplir avec ses rêves; non, non, pas d'adieu… Pas tout de suite. Son âme devenait une détresse. Ses pensées criaient avec virulence, il n'allait jamais y arriver, le poids était bien trop lourd pour qu'il le porte lui-même! Il y avait bien trop de responsabilités, bien trop de choix, de possibilités qui s'ouvraient à lui sans l'épaule si réconfortante de sa mère de cœur! Clan des étoiles, qu'il devait prier et ne pas la regarder parce que s'il la regardait encore il allait voir le même regard ce regard qui le transperçait en milles morceaux non non non il le refusait il était un rêve brisé il le voulait s'il te plaît -

Je le suis vraiment... Désolée...

le papillon dans son ciel
dans un battement aérien
se fit geler les ailes
et tomba sans un bruit, rien

que l'hiver qui s'abattait
dans son corps rouillé
qui trop vite rapetissait
au fil des mots ferrés

n'était-il pas censé grandir
au fil des longues lunes
et non pas s'affaiblir
seul au fond des lagunes

?

il voulait
que ce
qui avait
éclaté se
reforme il
voulait
réinventer
la forme de
l'univers
pour qu'ils
soient encore
et toujours
ensemble

mais la tasse était tombé sur le sol
paf
les morceaux éparpillés dans le vide
pling
et lui dans le noir à tous les chercher
uf
à se couper les mains sur la vitre
fshi
mais qu'était-ce un peu de sang
uh

alors qu'il se serait sacrifié pour elle ?

la tête à l'envers, les pensées retournées
il voulait recueillir les fragments dans
ses bras glissants de sanglante douleur
et les recoller par la force de son amour
oui, il était capable, il en était sûr

s'il te plaît ?

And I've started feeling helpless,
This war cannot be won.
And I'm used to seeing colours,
'Cause I thought you were the one.
And now I'm only restless,
I've got a case of wanderlust,
I just want to venture out in to the darkness,
And see what I've become,
See what I've become.


quand on lui avait dit que sa route
allait être remplie de bosse, de pente
de crevasse de rivière de bourrasque
il n'avait pas un instant pensé qu'elle
serait aussi emplie de ces interminables
cris

Caresse du Vent, dans le dernier automatiste qui lui restait, enfoui avec lenteur sa tête dans ses propres pattes. Les larmes dévalaient les joues des deux guerriers, comme des rivières d'adieu; mais il avait décidé qu'elles ne se rejoindraient pas, il avait décidé de ne jamais créer de pont entre la difficile réalité de ce désaveu. Il acceptait que les matins soufflent sur son pelage tout doux, le réveillant au son des oiseaux joueurs, fils du soleil dans les cieux; il acceptait que la nuit reprenne le contrôle sur tout son monde, chapeau de tous les secrets qui s'échangeaient dans ce territoire d'âmes. Il acceptait que les feuilles tombent, que la pluie s'étale sur son fin visage, que les lapins bondissent hors de ses griffes, le laissant pantois et idiot comme un apprenti de ses premières expériences. Il acceptait que son mentor le remplace peu à peu pour un nouveau novice, car jamais ses griffes n'allaient pouvoir continuer de contenir le mouvement de vitesse du temps encombrant. Il acceptait tout et rien en même temps, la totalité des choses et aucune. Il acceptait… Tout, mais pas ça. Pas sa mère qui le quittait. Pas ce regard-là. Pas ce désolé.

This life with you was never what I planned,
But I keep going under, left in the sinking sand.
The years go by but Im not growing young,
As I begin to gasp for air from this iron lung.


alors il releva sa tête
et de son corps brisé
sorti une voix cassée

Je ne veux pas que tu sois un autre de mes souvenirs, Museau Bleu… Je ne veux pas ouvrir les yeux et me rendre compte que je suis seul… J'ai.. Ce royaume est à nous, tu te rappelle ? Tu m'as montré comment y accéder, mais je ne peux pas y aller sans toi… J'ai encore tellement de chose à te raconter.. Sa tête s'écrasa avec lourdeur sur le sol trop froid, le jeune regrettant déjà la chaleur de sa mère. Et à qui je vais raconter ce qui couvre mon cœur ? Mes douleurs ? Mes peines ? À qui je vais confier que je voudrais tellement sortir de ce territoire… Courir sous les arbres, nager dans la rivière, chasser dans les marécages ? Je comptais sur.. Sur toi.. Et mes futurs amours, des enfants, des morts.. Je… Je ne suis pas assez fort.

non, museau bleu
je ne suis pas assez
fort sans toi, je ne
vais pas savoir comment
faire sans tes paroles

Parce que tu m'aides, tu sais… Tu m'aides à passer par dessus tout.. Tu t'inquiètes, mais.. Je vais faire attention, tout sauf un.. Il toussa doucement, éparpillant les feuilles autour de lui. Un désolé.

La vision de la première fois qu'il l'avait aperçu, sur ce chemin du tonnerre, se transforma lentement dans sa tête pour prendre forme dans son esprit trop souillé. Il se rappelait sa détresse lors de cette soirée-là, son cœur qui avait battu et les différents sentiments qu'il avait ressenti en découvrant qu'il existait quelqu'un comme elle dans ce monde trop dur; tristesse, joie, douleur, colère, encore tristesse - et puis beaucoup de joie. Tout cela allait-il donc se terminer aussi vite qu'il avait commencé ? Dans une roulade un peu désordonnée, dans sa tête qui s'imaginait des pétillantes étoiles noires et blanches devant ses yeux rêveurs ? Il le refusait. Il voulait que leur histoire se termine dans une belle répétition, sous la lune brillante alors que les deux se glissaient rires et joies, choyés de câlins qui ne finiraient plus, de caresse du vent sur le pelage et de museau bleu sur le sien ébène. Tout ce qu'il demandait… C'était un peu de paix. Et pendant un instant, il cru l'avoir trouvé, fermant ses yeux si fort pour imaginer sa première vision d'elle… Priant.

_____________________________________________________________________________

il avait remarqué ses yeux…

La voix le prenant par surprise, il bondit en arrière en ébouriffant son pelage, étonné de remarquer qu'un regard le fixait intensément. Et ce regard qui le couvrait, d'un vert émeraude de ses landes de chez lui, semblait d'une douceur, mais d'une profondeur sans égard. Béat et muet, il l'observa en silence, découpant de ses yeux la silhouette bleutée, beige et grise d'un oeil un peu bizarre. Il fallait dire que, le matou venant de rouler et de se cogner fortement la tête, n'était pas dans son parfait état naturel, et la vue de cet être, après le choc, le laissait un peu pantois.

puis sa voix….

L-la lumière venait certainement de cette voix, de l'éclat profond qui vibrait hors de sa gorge comme des faisceaux lumineux. Cette voix, cette voix ressemblant à celle de sa mère..

et puis, le plus important, ses mots

Il était touché. Touché qu'elle lui ait dit tout ça, cette princesse des eaux qui avait serpenté dans une douleur tout le long de sa vie, battant des pattes contre cette vivace chute d'eau. Les mots, qu'elle avait prononcé d'une manière si douce, étaient entrés dans son corps pour s'y accrocher comme des féroces, mais douces, boules piquantes qui ne le quitterait plus jamais.
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And I've started feeling helpless,
This war cannot be won.
And I'm used to seeing colours,
'Cause I thought you were the one.
And now I'm only restless,
I've got a case of wanderlust,
I just want to venture out in to the darkness,
And see what I've become,
See what I've become.

je suis désolée

trois mots
et leur avenir, et l'avenir ? hein ?
même si les mots essayaient de le calmer
comme pour le rassurer
comme pour lui dire
ne t'inquiète pas, tout va
bien aller, souris, s'il te plaît, tu verras, hein
ne pleure pas mon amour, je te le jure sur mon cœur
( elle aurait rit ; )
il est encore très efficace
et bien capable
de tenir cette promesse

il avait envie de plonger dans ses yeux trop tristes
et son corps dans son pelage trop doux
même s'il n'y avait que tout trop froid

il allait passer la saison de glace sans elle
une chaleur enlevée à son cœur qui battait
faiblement, comment allait-il pouvoir combattre
toute la noirceur habitable de son âme

H I V E R

Caresse du Vent, seul dans la prairie bafouée de vents glaciaux, attendait en silence dans l'immensité blanche. Pelisse sable et orangée dans la sobre couleur si étincelante du territoire, il se laissait cajoler par les morsures violentes de la température, immobile malgré ses membres qui le démangeaient de fuir. Il était seul. Une tache dans l'immensité trop grande et effarée. Il résonnait. Dans la solitude. Et de cette solitude s'élevait des longues lapées brûlantes qui s'élançaient autour de ses pattes tremblantes, laissant des marques indélébiles sur son visage crispé et le rendant lui-même tout fermé comme une huitre qui ne voulait plus jamais s'ouvrir, comme un coquillage qui aurait perdu de sa luminosité comme si quelque chose, oui, comme si quelque chose manquait bizarrement en son corps distordu… Quelque chose clochait. Une altération de la réalité, un flocon de neige parmi l'immense poudreuse alourdie de secrets chuchotés; le guerrier n'arrivait point à comprendre ce qui passait. Mais s'il pesait… Pesait de sa griffe..

il était seul dans l'hiver
où était sa maman ?

il était seul dans l'hiver
depuis bien trop longtemps


et cette pensée de futur proche
était si dur qu'il préférait
s'oublier dans le passé rassurant

et dans sa tête, une litanie

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LUI

ces mots
ces mos hantent mon esprit
hante mes yeux, mon corps fragile, mon cri dans ma gorge
ils jouent, trop forts, dans mon cœur, ses syllabes m'avalent, l'épiderme du monde frissonne à notre contact
POURQUOI AI-JE PEUR D'ÊTRE SEUL ?
ton adieu ne devrait pas être là
je devrais sourir, maintenant
je valse avec toi, les larmes glissent sur ma peau de porcelaine, je valse avec toi, elle me fait tournoyer comme les plumes des grands oiseaux blancs, là-haut, trop haut, qui fonce vers les étoiles dans l'intention d'en incarner une. je suis un oiseau trop blanc, je suis un oiseau trop blanc, et puis je vole sûrement trop haut, mais, si tu montes le son, tu n'entendras plus les cris. tu n'entendras que la musique qui claque à tes oreilles, et ton oiseau trop blanc, celui que tu fixes sous ton masque, tu peux le voir ? élance ton bras, lance le, arrache tes organes, perce de tes yeux, regarde moi, PEUX-TU ME REGARDER EN FACE JE T'EN PRIE ?
JE SUIS CET OISEAU TROP BLANC QUI VOLE, ET MES PLUMES ME FONT COULER, CET OISEAU TROP BLANC QUI VOLE
qui veut laisser quelque chose derrière lui, une trace, un souffle, une rivière et des trésors
dégoulinant du plafond, la tête dans les nuages.
pan pan pan pan pan pan
c'est le rythme
de mes ailes
c'est le rythme
de mes ailes dans le ciel trop grand
c'est le son
du fusil qui essaye de me descendre
je n'ai pas peur de mourir
de vivre,
c'est de ça que j'ai peur
D'ÊTRE SANS TOI
sur des arbres, on se penche, on écrit, on laisse nos crayons tracer le fil de nos pensées, le fil des morts qui nous guident, des sourires en plastique et des cœur en caoutchouc
et quelque part, parmi eux......
tu verras
cet oiseau blanc
qui, brillant comme les pages que tu te forces à noircir,
pansera tes blessures, tu ne sentiras plus la douleur
ni les larmes qui vrilleront tes yeux
tu sentiras
la caresse d'un vent lointain, la rivière qui t'écrase entre ses poumons, l'odeur de l'herbe fraiche après une pluie diluvienne, la senteur âcre du chemin du tonnerre où nous avons valsés, les valeurs qui s'entrelacent pour former une constellation dans nos esprits en fusions, deux êtres qui pensent pareils malgré les lunes qui les séparent, deux félins réunis par toute la puissance de ce monde maman
oui, c'est avec toi que j'ai décidé de valser,
c'est avec toi que j'ai décidé de créer
que j'ai décidé de vivre
maintenant
tout de suite
je vivrai
tu m'attends, là-haut sur cette colline, dans les arbres de notre monde, dans les recoins de ton imagination, mais surtout du mien. dans le mien, maman, tu m'attends sur cette colline et je viens te rejoindre en riant comme un enfant, parce que nous sommes une famille. dans le mien, maman, tu me tends la patte pour que nous courrons côte à côte et nous rions plus fort que tout le monde autour de nous. dans le mien, maman, tu es mienne et je suis tiens; nous ne formons qu'un, l'amour inébranlable d'un fils et de sa mère. mais...
ça valse,
d'un côté
de l'autre,
prend ma main,
tu verras,
je n'ai plus peur de moi
je n'ai plus peur de vous
je n'ai plus peur de
ce monde
cette noirceur
cette blancheur
de cette flûte dans mes oreilles
de ce que vous penserez
de ces mots
de mes mots
je n'ai plus peur, je te le dis,

je ne te demande pas la permission, as-tu compris ? arrête ça tout de suite, arrête ! arrête, arrête, arrache le pour moi, arrache le à toi, pleure les larmes de ton sang que tu viens de mettre au monde, pense à ce que tu fais, ce n'est pas une demande, tu as compris, ce n'en est pas une, arrête de faire ça
et mets toi à
mets toi à
mets toi à m'aimer
et ne m'abandonne pas

_____________________________________________________________________________

Est-ce que j'ai fais quelque chose de mal ? C'est ça ? T-tu ne veux pas me le dire pour ne pas me blesser ? Je suis désolé, Museau Bleu, tu sais… Je vais essayer de me reprendre, mais tu.. Tu ne vas plus être déçu de moi, jamais ! Je ne vais pas te forcer à me rencontrer chaque lune ! On pourra espacer… Le tout et.. et.. Il essaya tant bien que mal de se relever parmi les feuilles glissantes, titubant plus qu'avançant vers le corps qui semblait trop loin de sa mère. Celui-ci lui semblait flou à travers ses larmes et ses hoquets, une lointaine forme qui disparaissait à chaque pas qu'il faisait. Je suis désolé, crois-moi ! Tu ne vas pas vraiment me laisser, hein ?

au fond de son cœur
il espérait qu'elle lui
dise que ses ailes
pouvaient continuer
de battre comme son
cœur et que tout n'était
qu'un mauvais rêve
que la tasse allait se
reformer et la vie
continuer son fil

mais plus les secondes passaient

plus le temps suivait sa route

plus la réponse attendue

ne venait pas

Alors il se contenta de la fixer, laissant tout ce qu'il ne pouvait pas dire tourbillonner dans la nuit qui se diluait, espérant qu'elle lui lance un sourire qui réchaufferait son cœur en un instant. Les étoiles les regardaient sans émettre le moindre son et, pour une fois, pour une fois dans sa vie, Caresse du Vent leurs en voulus atrocement; il aurait voulu que ces idiots de points blancs tombent sur le sol dans un fracas bouleversant, créant des marées et des tempêtes autour des deux corps immobiles dans la nuit. Il aurait voulu que le soleil émette des immenses rayons et que la lune se décroche de son piédestal pour aller lui parler, que les feuilles brisées retournent dans les arbres dans un scintillement de beauté. Que la tasse brisée au sol se reconstruise dans des rires et des paroles, que Museau Bleu soit sa mère, qu'elle l'ait porté dans son ventre en chantant des onctueuses chansons, en le nommant d'un doux poisson; que les étoiles approuvent son choix, que les étoiles fassent quelque chose. Que son cœur batte au même rythme que le sien, comme une musique qu'il partageait en se secouant sur les divines notes qu'ils créaient, que leurs pattes respectivs les mènent dans un même endroit qu'eux pourtant n'auraient choisis qu'inconsciemment. Que l'amour soit leur maître. Pourtant… Il avait beau prier ces astres froides, les ancêtres des quadrupèdes ne faisaient rien pour régler le malheur qui scindait en deux son âme tremblante. Personne ne l'aidait. Il était seul. Atrocement seul. En bas, le ciel n'était qu'un drap fade; les points, des taches qui lui blessaient les yeux plus que les trois mots qu'elle avait prononcé, plus que des griffes qu'on auraient enfoncés dans sa gorge en agonie. Il le sentait, oui, il le sentait au plus profond de lui-même; bientôt, un scintillement annoncerait le fracas d'une partie enfouie au plus profond de son être. Peut-être aux prochaines paroles de la femelle, ou alors quand il dormirait, ou lors d'une chasse ou d'une patrouille habituelle… Cette lune-là, ce jour-là, cette minute-là, cette seconde-là, il le savait, le détruirait. Tic tac, tic tac, les horloges tournaient et il était pris dans l'immense rouage des longs pics de souffrances… Un pantin.

tasse cassée
rêve brisée
je suis désolé

une étoile filante pour
ses espoirs perdus
dans le firmament

une maman pour lui
qui le laissait seul
dans le froid d'un hiver
solitaire

je t'aime

_________________
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MessageSujet: Re: Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d   Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Empty02.11.18 3:05


C'est étrange, non, comme la vie peut être une chose, et puis soudainement se transformer en une autre ? Museau Bleu avait appris à s'y faire, à comprendre les chants de la vie, à écouter les diverses mélodies, à créer harmonies et contrepoint, de sa voix, approuvant, refusant, en une étrange symphonie; elle avait apprivoisé les différents mouvements, créé du vibrato, découvert les différentes tessitures des voix, et les sons que les âmes pouvaient produire, appris, aussi, à jouer sur les cordes du cœur, si fortes et si fragiles, si aisément cassées et produisant pourtant, parfois, des vibrations d'une puissance inouïe; elle avait appris les traits et les articulations, et tous les accents, au fur et à mesure que la musicienne grandissait, découvrant chaque fois des morceaux plus complexes. Et pourtant, après tant de lunes à jouer... Elle se laissait encore surprendre. Une note, puis une autre, un soupir, une pause. Un trait rapide, une ronde, plus longue; rêves, émotions et travail, encore et encore. Créer de la musique n'était pas toujours facile - et vivre, en miroir, ne l'était guère plus. Mais elle avait sincèrement cru qu'après tout ce temps, ses créations pouvaient durer éternellement - peut-être par orgueil, peut-être par trop de joie. Mais le problème, c'était bien que rien ne durait éternellement, n'est-ce pas ? La vie était changeante, en permanence, chaque œuvre trouvait sa fin... Et celle qu'elle créait avec Caresse du Vent, cette nuit s'achevait; mais ces notes mourantes, comme elles vibraient encore ! La lieutenante, figée, ferma un peu les yeux, comme pour mieux écouter tous les sons de ce monde. Elle aurait aimé figer l'univers, à cet instant, et vivre avec celui qui était son enfant, de cœur sinon de sang; elle aurait aimé que ces diverses notes s'inscrivent dans les étoiles, comme la plus belle des symphonies, ou comme simple berceuse. Elle n'avait pas besoin de crier son « Je t'aime », que tout le monde l'entende - elle aurait simplement aimer le murmurer à ce petit chat roux, qui la fixait encore de ses grands yeux ensoleillés. Elle aurait simplement aimé ne pas l'abandonner. Mais au-delà des lumières, la vie d'un artiste n'est pas scènes et paillettes; les spots aveuglants, aux mille couleurs, cachent parfois des ombres; et en coulisses, derrière les rideaux, quand tous les masques tombent, là sont les drames réels. Ils voyaient tous la lieutenante, et la grande guerrière - elle, sous son orgueil, était fille esseulée, amie désolée, et surtout, mauvaise mère. Même si elle les aimait... Son cœur battait encore, au rythme des souvenirs, chaque tempo emmenant de nouvelles images - et elle vibrait. Mais elle le savait déjà... Les cordes de son cœur se brisaient cette nuit-là.

I'm tryin' to hold my breath
Let it stay this way
Can't let this moment end
You set off a dream in me
Gettin' louder now
Can you hear it echoing?

L E N T O

Tout commençait doucement. Des notes timides, de piano, et de flûtes, quelques violons aussi. Juste pour se découvrir; ce n'était qu'une toute petite mélodie, toute empreinte de tendresse. D'espoir, aussi - l'espoir d'avoir trouvé une personne avec qui jouer les duos de rêves éternels. Cette première mélodie avait un goût clair d'extraordinaire; et doucement, la musique commençait. C'étaient les feuilles d'automne, jaunes, oranges, rouges, brunes, qui dansaient dans la brise; C'étaient les voix qui, délicates, posées ou plus émotives, sonnaient pour la première fois, innocentes. C'étaient les nuages qui passaient, lentement, escortant un soleil joueur, dans un ciel d'un bleu tendre. C'était les aveux, les petites confidences, les fleurs à peine écloses, qu'on nommait bonheur, amitié, aussi. C'était les deux silhouettes, côte à côte sous la lune, qui se séparaient, étoiles dans la brise, près des landes. C'étaient des promesses échangées, en murmures, et des étreintes très tendres, avant de se laisser. Une larme de regrets, une vague de nostalgie, mais surtout, un océan d'amour, à partager à deux. C'était ce jour-là, près du Chemin du Tonnerre, sous le vieil érable, avec en filigrane le premier « Je t'aime. »
« J-je.. Nuage du Vent. Je sais pas.. Je cou-courrais...
Vous êtes un chat de la rivière ? C'est vous qui, qui m'avez sauvé ? »
« Oui, je t'ai sauvé. Mais je t'en prie, tutoie-moi !
Je m'appelle Museau Bleu, et je suis la lieutenante du Clan de la Rivière. »
Tout commençait doucement; et pourtant, ces quelques notes, malgré tout, avaient un air d'évidence, et un. goût d'enchantement; c'étaient les premiers sourires, les premiers fous rires, les premiers rêves, et une amitié qui commençait à peine à fleurir. Pour deux âmes jumelles, c'était tout simplement le début d'une très belle histoire, et de mille aventures. Les poussières célestes qui tombent sur Terre deviennent parfois des êtres, enfants des astres, avec leurs vies comme constellations... Ces deux-là, sans nul doute, étaient nés, je le pense, d'une seule et même princesse des étoiles - la plus brillante de toutes.

A D A G I O

Take my hand
Will you share this with me?
'Cause darling without you

A N D A N T E

Allant. C'était une belle continuité que celle de leur symphonie, tandis que les instruments de la vie se rassemblaient peu à peu, une belle journée, au bord d'une rivière, dans un bassin pur comme le cristal des âmes qui se retrouvaient, en une scène unique, magique, aux nuances pastelles. Ce tempo, c'était celui des cœurs, sur le pont, des pattes quand ils sautaient, agiles, sur les élégantes tiges de bois clair, en défiant l'absolu, le ciel, la gravité; c'était le tempo des retrouvailles, le tempo des sourires; c'était celui des plongeons, et des éclaboussures; s'il était un tempo pour transcrire leur bonheur, pour décrire ce jour-là... Ç'aurait été celui-là. Pas trop lent, passées, toutes les hésitations; pas trop rapide, car en ce lieu hors du temps, ils avaient un instant, pour leur constellation. Sans se presser, ils pouvaient s'amuser. C'était le tempo de l'allégresse et du vibrato, celui des rires, comme les trilles des violons, les notes aiguës des flûtes, et les gammes virtuoses, celui d'un royaume qui n'était que le leur, et des plus beaux cadeaux - celui d'une famille qui se créait, contre toutes les lois, parce qu'on ne commande pas aux cœurs, parce qu'ils étaient simplement contents, paisibles, l'un avec l'autre; c'était le tempo des jeux et des plongeons, des vagues et des perles, des plantes et des poissons. Enfin, simplement, c'était le tempo d'une leçon emplie de douceur, de gentillesse, et d'une infinie patience, entre une maman et son petit, au milieu des couleurs, tandis que la rivière, leur amie, les berçait et cachait le plus précieux secret. C'était le tempo d'un de ces moments qui paraissent trop beaux pour être réels, et qui ont l'air de rêve. C'était le tempo de l'orchestre tout entier, en parfaite harmonie. Et c'était beau, tout simplement. C'était tellement beau...
« Tu vas m'apprendre à nager comme toi, dis ? »
« J'aurais aimé naître ici. » « Moi aussi. »
« Mais tu es ici chez toi, mon petit prince des sables. »
« Tu viens ? Je vais t'apprendre à nager. »
« Merci de me partager ton royaume, Museau Bleu..
C'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait. »
« Regarde, je nage ! Je suis capable, je suis capable Museau Bleu ! Tu es fière de moi ?! »
Tellement d'amour, de joie, d'innocence et de fierté; tellement de bonheurs, de couleurs, de mélodies ! Pour deux âmes jumelles, c'était le tempo des listes créées pour le futur, de tous les rêves et de toutes les envies; de leurs aventures en des terres lointaines, et de leurs petits moments côte à côte, simplement, à inventer, encore et encore; c'était l'espérance, et la magie, et toutes ces choses si belles, c'était ce qui avait un air de vacances éternelles, et c'était leur amitié, simplement. C'était tout ce que ces âmes avaient prévues, et qu'elles réaliseraient. Un jour. Un jour on fera tout ça, s'étaient-elles promis. Et le jour viendra. Ensemble.

M O D E R A T O

All the shine of a thousand spotlights
All the stars we steal from the night sky
Will never be enough
Never be enough
Towers of gold are still too little
These hands could hold the world but it'll
Never be enough
Never be enough
For me

A L L E G R O

Tout accélérait, à présent: les premières scènes qui avaient envahi ses pensées devenaient des flashs, les couleurs pastelles avaient cédé le pas à de nouvelles nuances, plus vives, plus sombres, agressives et tristes, vives et mourantes à la fois. Et l'orchestre de continuer, entre contrepoint, crescendo, dissonances, questions, réponses, échanges de notes comme les échanges de mots de cette journée, qui à présent, page suivante de ce petit livre, dessinait son théâtre d'ombres dans l'esprit de la belle lieutenante. Peine. Douleur. Colère. Regrets. Révolte. C'était injuste ! Ce mouvement, ce tempo, c'était celui de la bataille, à la frontière; celui de la guerre, et de la tempête; celui des chutes, et des coups échangés; mais c'était aussi celui d'une famille déchirée, d'un amour aussi intense que désespéré. Des « Je t'aime » qu'ils auraient voulu hurler. C'étaient la joie de se revoir et la souffrance des reproches injustes; c'étaient la tristesse infinie de devoir se battre, et la mélancolie d'une dernière étreinte; c'étaient les regards suppliants, et les envies de se retrouver, de se sauver, au fond; c'étaient ces volontés de défendre ceux qu'on aime, sinistre pantomime sans même nécessité - parce qu'au fond, en d'autres circonstances, dans une autre vie, ils auraient pu, tous, créer des liens d'amitié. C'était le tempo des rugissements, des combats, des pleurs, aussi, parfois, de la violence, enfin, qui ne résolvait rien. Tout n'était plus que griffes, crocs, accusations, blessures, souffrance; et pourtant, au-delà des percussions qui frappaient les tambours de guerre, au-delà des notes graves des cuivres, en hymnes aussi étranges que douloureux, au-delà des gémissements des bois et des cris aigus des violons, au-delà des pleurs des violoncelles, deux instruments différents jouaient un chant d'affection infinie. Note par note, pour une autre mélodie. Ensemble, unis. S'il te plaît, ne lâche pas. Reste avec moi. Encore un peu. Encore une fois.
« Lâche-le ! Pourquoi tu t'en prends à un apprenti ?! Nuage du Vent ! Viens vite derrière moi ! »
« C'est ça qu'on vous apprend, dans ton Clan ? À attaquer sans aucune raison valable ? »
« J'aimerais bien savoir pourquoi une Riviéreuse a emporté un jeune Venteux dans une pente,
si ce n'est pour espérer qu'il s'y brise la nuque ou pour le voler ! » « Voleur de Gibier ! »
« Chez moi, c'est cette journée où j'ai appris à nager.
Chez moi, ce sont les feuilles d'automnes accrochés à ton pelage,
et le premier sourire que tu m'as lancé. Chez moi, c'est l'étreinte
qu'on a partagé sous la lune et les cris des hiboux qui nous couvraient,
la chanson qui a été ma promesse indélébile chaque soir. »
« Je t'ai choisi, sur le chemin du tonnerre et sous le vieil érable
flamboyant, rouge, orange et or. Je t'ai choisi au bord de la rivière
et dans mon monde merveilleux de plantes, de perles, de courants,
tout près de la cascade. Je t'ai choisi près de la lande, sous la lune
et les étoiles, dans les caresses de la brise et le murmure du vent.
Dans les promesses. Je t'ai choisi, chaque fois... Je te choisirai encore. »
Pour deux âmes jumelles, c'était le tempo des récits de choses qui les blessaient, c'étaient ces confidences qui mouraient sur les lèvres, c'était cette volonté de se défendre, de se protéger, c'était cette allégeance comme pour dire « tu seras l'épée, et je serai ton bouclier ». C'était les « Je t'aime » qui voulaient dire « Je suis là », les promesses comme des veilleuses dans la nuit quand, après un cauchemar, dans les chambres d'enfant, les formes sont menaçantes. C'était le tempo des désaccords, aussi, mais surtout, celui des promesses. Il fallait parler, pour arranger les choses. Et avec cette certitude, continuer d'avancer. Elles se protégeaient, s'aimaient. Tout simplement.
V I V A C E

Never, never
Never, never
Never, for me
For me
Never enough
Never enough
Never enough
For me
For me
For me

P R E S T O

Leur musique s'arrêta, sous la pleine lune. Et ça faisait tellement mal.
Le calme retomba. La joie était une marionnette dont on avait coupé les fils.
L'équilibre de leur petit monde, royaume, aussi fragile que celui d'une ballerine.
Le silence revint, après cette symphonie, tempête de souvenirs et d'émotions.
Et, dans la brise froide de cette nuit étoilée, un chant doux revint les hanter.
Cette même mélodie qui, à présent qu'ils devaient se quitter, prenait un autre sens.
Si seulement tous les Clans avaient pu s'entendre, et non s'opposer par leurs différences !

All the shine of a thousand spotlights
All the stars we steal from the night sky
Will never be enough
Never be enough
Towers of gold are still too little
These hands could hold the world but it'll
Never be enough
Never be enough
For me

Sans toi, les feuilles d'automne n'auront plus la magie d'un monde qui change et danse.
Sans toi, le vent ne jouera plus, en une invitation pour rire encore - parce que c'est impossible.
Sans toi, la rivière ne déploiera plus toutes ses merveilles, en mille couleurs, rêve d'enfance.
Sans toi, l'eau ne nous emportera plus pour des courses et des jeux - car nous ne sera plus.
Sans toi, les constellations ne scintilleront plus pour créer les plus belles de toutes les histoires.
Sans toi, il n'y aura plus d'imaginaire à accrocher aux branches des étoiles, le soir, en souriant.
Sans toi, la solitude, la peine, seront amères. Sans toi, j'aurai le poids du monde sur mon cœur.
Sans toi, je survivrai; mais la magie, elle, aura disparu. Et sans toi, désormais, je ne jouerai plus.

Never, never
Je ne veux pas te perdre
Never, never
Je ne veux pas d'une fin
Never, for me
Que la musique s'achève
For me
Parler aux étoiles seule

Never enough
Je ne veux pas tout ça
Never, never
Je veux bien plus encore
Never enough
Des sourires par milliers
Never, never
Des jeux d'éternité
Never enough
Et les fleurs du bonheur
For me
Et la joie dans ton cœur
For me
Et ton rire contre les peurs
For me
La lumière contre les pleurs

For me

Je ne voulais pas ça.
Mais on a pas le choix.

Et à cet instant, le dernier grain de sable doré tomba, achevant le sablier.
Le rideau refermé, les lumières effacées; elle resta figée, puis se sentit tomber.

----------------------------------

L'espoir est un rêve éveillé.

La lieutenante revint au présent, à l'ombre des quatre chênes.
L'orchestre s'étant tu, emportant la tempête, tout aurait pu paraître normal.
Les instruments, plus rares, plus doux, jouaient chacune de leurs rencontres secrètes.
Mais cette fois, la mélodie était triste, emplie de nostalgie; pauvre Muse, pauvre Vent.
Tout ceci était injuste. Mais après le rêve, l'amère réalité venait les rattraper.
Le Cajon des battements de leurs cœurs.
Les accords tristes du clavier de la nature.
Comme si le monde compatissait, lui,
Comme souvent, face à la folie des hommes.
Le violon des voix, suppliantes, désolées.
Tout ceci formait la mélodie du sentier des rêves brisés, où l'espoir se mourait.
Et Museau Bleu, elle, se tenait toujours là, immobile. Caresse du Vent l'appelait.
Gracieuse, comme une danseuse, mais réalisant qu'elle jouait avec le vide,
Funambule à l'aune d'un gouffre sans fin, elle se retourna vers l'enfant;
Une dernière fois. Son regard vert brillait, en se noyant dans les prunelles dorées.

« Je ne veux pas que tu sois un autre de mes souvenirs, Museau Bleu…
Je ne veux pas ouvrir les yeux et me rendre compte que je suis seul…
J'ai.. Ce royaume est à nous, tu te rappelles ?
Tu m'as montré comment y accéder, mais je ne peux pas y aller sans toi…
J'ai encore tellement de choses à te raconter.. Et à qui je vais raconter ce qui couvre mon cœur ?
Mes douleurs ? Mes peines ? À qui je vais confier que je voudrais tellement sortir de ce territoire…
Courir sous les arbres, nager dans la rivière, chasser dans les marécages ?
Je comptais sur.. Sur toi.. Et mes futurs amours, des enfants, des morts.. Je… Je ne suis pas assez fort.

non, Museau Bleu
je ne suis pas assez
fort sans toi, je ne
vais pas savoir comment
faire sans tes paroles

Parce que tu m'aides, tu sais… Tu m'aides à passer par dessus tout..
Tu t'inquiètes, mais.. Je vais faire attention, tout sauf un..Un désolé. »


La voix du petit était cassée. Museau Bleu ne voulait même pas essayer de parler, elle savait... Elle se sentait elle-même comme une poupée brisée - et tentait à grand-peine de ne pas s'effondrer. Mais elle le vit se laisser tomber au sol, fermer les yeux, comme pour ignorer la terrible réalité, et prier; Il ne vit pas les premières larmes de la vétérane couler. Comme elle aurait, oui, comme elle aurait aimé. Ce n'était même pas elle, qu'elle voulait protéger; mais si à cause d'elle son Clan le bannissait, elle ne se le pardonnerait jamais. Parce que ça la tuait de l'avouer, mais Crocs Nacrés avait raison. Et Caresse du Vent avait besoin de son ancien mentor, de ses amis, de sa tante, de sa maison. Et leurs Clans avaient besoin d'eux. C'aurait été égoïste qu'ils s'enfuient, à cet instant, non ? Pas à pas, elle s'approcha, hésitante, comme si elle marchait sur un fil - c'était peut-être le cas. Le roux semblait aussi fragile qu'un tout petit flocon de neige et de lumière, dans tant d'obscurité. Cette vision fit monter un sanglot, qui noua la gorge de son aînée; mais qu'avaient-ils donc fait ? Elle n'aurait rien voulu tant que pouvoir rester ici, avec son enfant, pour créer la joie, à jamais. Mais les Clans s'opposaient, les chefs se déchiraient, la guerre hurlait et... Tous deux, ils pleuraient.

« Est-ce que j'ai fais quelque chose de mal ? C'est ça ?
T-tu ne veux pas me le dire pour ne pas me blesser ?
Je suis désolé, Museau Bleu, tu sais… Je vais essayer de me reprendre, mais tu..
Tu ne vas plus être déçue de moi, jamais ! Je ne vais pas te forcer à me rencontrer chaque lune !
On pourra espacer… Le tout et.. et.. Je suis désolé, crois-moi !
Tu ne vas pas vraiment me laisser, hein ?
»

Caresse du Vent, son petit prince des sables, s'était relevé pour trébucher, pas à pas, vers elle, comme un chaton encore malhabile sur ses pattes - elle ne bougea pas, le laissant combler la distance, leurs deux visions troublées par les larmes. Mais c'était trop - et c'était injuste. Alors quand il tomba, elle parcourut, en apparence légère comme une plume, mais avec l'impression de porter le poids du Promontoire, la distance qui restait, et s'arrêta auprès de son enfant. Ils pleuraient, tous les deux. Elle se laissa doucement glisser au sol à ses côtés, comme s'ils n'étaient, eux aussi, rien d'autre que des feuilles d'automne, et enfouit doucement son museau dans la pelisse de flammes, à regret. C'était comme une étrange veillée, pour un deuil d'amitié, bien particulier... Lentement, elle commença alors à lui faire sa toilette; le partage, une cérémonie qu'elle aurait souhaité accomplir chaque jour à ses côtés, peu importe que ce soit sous les arbres de la forêt, dans une clairière fleurie au milieu des grands pins, au cœur du pays des landes, où au bord de la rivière qui l'avait vue naître. Même loin de ces lieux, elle aurait aimé l'accompagner dans ses gammes - mais le monde leur volait tout, les guerres ne laissaient rien. Alors elle fit ces gestes, juste une fois, écoutant les seules mesures qui en vaillent la peine, celles qui faisaient la vie. Et, avec douceur, elle appuya finalement son museau taché, couleur de bleuet, contre le front du jeune chat. Sa voix était d'une infinie tendresse - avec en filigrane toute la peine du monde.
« Tu n'as rien fait de mal, Caresse du Vent.
Rien du tout. Et je t'aime, tellement. Tu es mon petit prince.
Je n'ai aucun reproche à te faire, et t'ai déjà blessé.
Je... Ce n'était pas mon choix.
Un jour, quelqu'un m'a dit de ne pas te détourner.
Je ne veux pas dire son nom, ça te ferait de la peine.
Mieux vaut que ce soit à moi que tu en veuilles, je pense.
Et puis, il n'a peut-être pas tort. Le Clan du Vent...
N'est pas le plus tolérant avec les étrangers, non ?
»

Sa voix était à peine plus ténue qu'un murmure
- se brisa une seconde, ramenant le silence.
Elle reprit son souffle, son courage, puis poursuivit.

« Il ne veut que te protéger, sans doute, et moi aussi.
Si me voir t'attirait des ennuis, je ne me le pardonnerais pas.
Moi, qu'importe ? J'ai prouvé ma loyauté et eu une longue vie.
Mais je n'ai pas le droit de te gâcher la tienne. Tu comprends ?
»

Elle se détacha juste un peu de lui, pour voir ses yeux.
Juste assez pour plonger dans ses prunelles de soleil.
Juste assez pour qu'il voie ses yeux, couleur de jade.
Des lacs scintillants, d'une pureté et d'une sincérité infinies.
Des océans d'amour, qui, à travers les larmes, brillaient toujours.

« Écoute-moi, attentivement, maintenant.
Je ne suis pas déçue, tu ne m'as pas forcée.
Mais ça, ces rencontres, ça ne peut pas continuer.
Pas comme ça. Même espacées, c'est... Dangereux.
Par contre, je serai toujours un peu avec toi.
Je t'ai parlé du vent, de la rivière, aussi.
Je t'ai parlé des étoiles. Et il y a les Assemblées.
Mais on a pas le droit de prétendre à plus que ça.
»

Elle marqua une pause.
Eut un triste sourire.

« Essaie, s'il te plaît. Vraiment, essaie.
Tu es fort, bien plus fort que tu ne penses.
Et je suis et je serai, toujours, avec toi. Tu n'es pas tout seul.
»

Elle aurait du s'arrêter là.
Parce qu'elle n'avait pas le droit.
Mais elle glissa à son oreille
Quelques mots de plus
Une petite phrase-merveille.

« Mais tu as raison.
C'est notre royaume.
»

S'il avait vraiment besoin d'elle
La rivière le guiderait
Parce qu'elle continuait
Son chant, mélodie éternelle.

----------------------------------


I don't want to know who we are without each other
It's just too hard
I don't want to leave here without you
I don't want to lose part of me
Will I recover that broken piece?
Let it go and unleash all the feelings


Ils s'attardaient encore, sous les grands arbres, complices des Assemblées.
Parce que partir, c'était trop difficile, et que c'était vraiment se quitter.
Mais il était temps, avant que l'aube ne trouble le calme de la nuit.
Avant que le ciel ne prenne des teintes de bleu, d'orange, d'or et de rose.
Avant que le matin ne pose sur les feuilles, les fleurs, les baies, de la rosée.
Avant que leurs Clans - tout particulier celui du jeune chat - ne réalisent.
Ils s'attardaient, encore, sous les grands arbres, en silences, en regards.

Did we ever see it coming?
Will we ever let it go?


S'ils avaient agi différemment
S'ils n'avaient pas du se battre
Si elle n'avait pas croisé
Ce jour-là, déjà loin, Crocs Nacrés
Si les choses avaient été différentes
Et les chefs plus amicaux
Si ce monde était un monde de paix
Auraient-ils pu ne pas se quitter ?
Ils ne le sauraient jamais.
Mais vraiment, quel triste monde
Où il s'agit d'un crime
Aimer
Mais c'était leur monde
Celui des rêves brisés.

We are buried in broken dreams
We are knee deep without a plea
I don't want to know what it's like to live without you
Don't want to know the other side of a world without you


Les amis, sont la famille qu'on choisit.

Je t'aime.

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Merci Lou d'avoir immortalisé ma jolie muse :keur::

Autre Mumuse :keur: :

Cuuuuute :keur: :

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Caresse du Vent
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Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d   Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Empty20.11.18 4:44

Mon cœur, tremblant des lendemains,
Est comme un oiseau dans tes mains
Qui s’effarouche et qui frissonne.


Set your dreams where nobody hides
Give your tears to the tide
No time
No time
There's no end, there is no goodbye
Disappear with night

hiver
lourdeur
âme
froideur
et mon cœur
entre tes
mains

Caresse du Vent était un morceau de ciel brisé. Dans la voûte noire comme un ciel sans étoiles, des yeux démoniaque des plus brisants félins, un rêve qui se cassait parmi les rires d'enfants, le plus profond d'un cœur d'arbre entrelacé dans la terre ébène — les baies de sureau pourpres tel le sang des héros tombés au combat, haut dans le ciel, écrasés tête première dans les arbres et plus vite qu'une étoile filante. Dans la voûte noire comme un drap sans astres pour l'illuminer, il était un morceau de ciel brisé. Encore. Son destin, hélas, n'était plus que de tomber avec tous ceux qui avaient échoués, de les rejoindre dans la lente descende qui entrelaçait les moments heureux qu'il ne pourrait plus jamais effleurer - ni de sa patte, ni de ses yeux, ni de ses songes. Il était condamné à s'élancer en fermant les yeux, un picot parmi plusieurs autres, le cœur au bord des lèvres; le vent qui le portait aussi facilement, comme s'il n'était qu'un petit fragment. Une poussière qu'on soufflait sur sa main et une idée qu'on effaçait en clignant des yeux. Une unique perle lancée parmi tant d'autres. Une larme qui se mélangeait à la pluie pour effacer les sanglots des nuages, laver les cœurs battant et s'efforçant de continuer leur seul devoir.

Dans la première partie, il n'y eut qu'un débarquement puissant, lui arrachant les côtes pour les élever dans une sanglante image d'ailes de sang. Son corps disloqué frappait avec vitesse le néant autour de lui, se brisant sur les côtés du vide et du trou noir que formait son environnement; un ricochet, une pierre qu'on lançait sur le lac en le faisant rebondir, un, deux, trois, puis elle coulait sans qu'on n'en entende plus jamais parler. Sauf que les rebonds. Étaient trop violents pour un aussi. Petit corps qui cherchait à reprendre son souffle. Dans tout ce qui se trouvait autour de lui. Et tout ce qui ne s'y trouvait pas. Aussi. Mais pourquoi ne ressentait-il rien alors que son sang virevoltait atour de lui dans la descente et que le seul reflet qu'il pouvait y apercevoir était son corps brisé en milles morceaux ? Pourquoi est-ce que Caresse du Vent ? Ne ressentait ? Rien ? Pourquoi quelqu'un avait-il ? Volé toutes les étoiles de son ciel ?

Puis il - commença à accélérer - plus vite - jusqu'à temps - q-q-que BOUM. La douleur s'accrocha à son être comme des longues branches, des longs bras qui giflaient et ouvraient son corps déjà brisé, le vidait de tout espoir alors qu'il hurlait sans bruit dans le rien. La douleur était un drôle de terme. Un drôle de mot. Un drôle de tout. Avait-il déjà eu plus mal qu'en cet instant foudroyant qui l'avait laissé en l'air, seul pour mort dans la noirceur ? Peut-être. Oui. Non. Probablement pas. Il était spécial de la prendre dans ses pattes pour la regarder, car elle changeait aux nombres de lunes qui grandissaient et rapetissaient; une simple coupure dans une feuille lui faisait le plus grand mal, quand il ne touchait à l'astre blanc que par deux. Et les dix qui le rattrapaient et les marques dans ses flancs avaient semblés lui faire mal, mais maintenant… Il ne savait plus trop comment respirer et le barrage craquait - tout partait avec lui, plus vite et encore, encore, jusqu'à temps qu'il

s'écrase au sol.
No time
se brûle les ailes.
No time
se casse les côtes.
No time
se noie dans la douleur.
No time
se fasse brûler.
No time.

Un long hurlement s'échappa de sa gorge, plus monstre que félin, plus déchireur que couvreur; ses trippes se secouaient alors que des longs filaments de sangs s'écoulaient hors de sa bouche, créant un fleuve de douleur à ses pattes. Celui-ci suivait son cours, comme les pensées de Caresse du Vent qui, brisé sur le sol, commençait à ressentir une étincelle au fond de son ventre noué. Non pas la douleur - celle-ci n'avait plus rien à faire, il l'avait dominé, elle l'avait dominé, qu'importe - ni le choc, ni le déni, rien de tout cela. Non.. C'était plus comme.. Comme un souffle qui annonçait une énorme tempête, un ouragan de cendre qui allait dévaster tout ce qui se trouvait sur son passage, un grognement coincé dans une gorge terminée de crocs acérés. Il allait.. Imploser. Exploser. Secouer et briser la glace, les cœurs et les os de tout le monde, devenir une géante ombre tueuse, plus énorme encore que les montagnes et plus haute que les étoiles et là, seulement là, il pourrait se pencher vers celle qui l'avait brisé. Lui soufflant d'un air cassé, lui disant… Maintenant, EST-CE QUE TU PEUX ME VOIR ?


c'était tous de leurs fautes
la faute aux étoiles, aux arbres
aux rivières, à la vie, à la mort
à ce qui respirait et ne respirait pas
c'était tous à cause d'eux
qu'il n'était qu'un corps sans âme

sœur - mère - déchirure
partie - partie - agrandie
où était ses amis ?

Tu n'as rien fait de mal, Caresse du Vent.
Rien du tout. Et je t'aime, tellement. Tu es mon petit prince.
Je n'ai aucun reproche à te faire, et t'ai déjà blessé.
Je... Ce n'était pas mon choix.
Un jour, quelqu'un m'a dit de ne pas te détourner.
Je ne veux pas dire son nom, ça te ferait de la peine.
Mieux vaut que ce soit à moi que tu en veuilles, je pense.
Et puis, il n'a peut-être pas tort. Le Clan du Vent...
N'est pas le plus tolérant avec les étrangers, non ?


L'apprenti la fixa, son regard brouillé fixant une tache encore plus floue que les larmes devant ses yeux; qui était-elle ? Qui était-elle ? La lieutenante de la rivière ? Une mère d'enfants - et lui qui ne faisait pas parti d'eux ? Une amoureuse déchue, une âme en peine, un museau coloré de bleuet et d'amour ? Il n'arrivait plus à le savoir, alors que la réponse était devant lui, le regardant comme s'il était un oiseau aux ailes arrachées. Probablement, et il eut envie de rire, qu'il en était un. Il pouvait comprendre la souffrance de ceux qui voulaient s'envoler dans le ciel sans le pouvoir, car là était son plus grand souhait; là était ce qu'il espérait, priait et exigeait en s'époumonant aux fils de ses perles épaisses. Mais quand même la voix n'était pas ce qui donnait la réponse, ni la prière… Alors qu'est-ce que c'était ? Était-il condamné à ramper sur le sol glacé alors qu'il aurait pu s'envoler ? Oui. Il allait devoir observer, d'un oeil mort, Museau Bleu ouvrir ses étincelantes plumes et bondir plus haut, plus loin que lui n'allait jamais être capable de rejoindre. Hors de sa portée. Hors de son parfum. Hors d'elle. Arrachée.

Il ne veut que te protéger, sans doute, et moi aussi.
Si me voir t'attirait des ennuis, je ne me le pardonnerais pas.
Moi, qu'importe ? J'ai prouvé ma loyauté et eu une longue vie.
Mais je n'ai pas le droit de te gâcher la tienne. Tu comprends ?

Comprenait-il ? Non. Le souhaitait-il ? Non. Le voulait-il ? Non plus. Les paroles de la reine des rivières passaient dans sa bouche comme si elles appartenaient à d'autres et lui, le museau plongé dans le réconfortant dôme, n'arrivait pas à accepter la réalité. Elle lui parlait de choses… Éclatées. Disjonctées. Difformes. Lui, il voulait retrouver les feuilles d'automnes et le craquement amical sous ses coussinets, les rires qu'elle lui avait soufflé à l'oreille en même temps que les secrets - ses pattes qui battaient dans l'eau remplie de trésor et les paroles innocentes sur ses amis et sa famille. La femelle.. Ouvrait sa mâchoire pour laisser passer une file de mots, en file indienne, sur un fils brisé. Quelqu'un qui voulait le protéger, elle qui l'abandonnait sans rien, un cri dans la noirceur. Non. NOn. NON. Retenir les craques qui parcellaient l'amabile chaleur autour de lui, crier plus fort que tout le monde alors que les failles s'ouvraient et qu'il ne pouvait toutes les retenir; non, non, non, se faire pousser des ailes pour aller tout reconstruire et remonter le passé et l'aimer encore une fois et plus encore et

Écoute-moi, attentivement, maintenant.
Je ne suis pas déçue, tu ne m'as pas forcée.
Mais ça, ces rencontres, ça ne peut pas continuer.
Pas comme ça. Même espacées, c'est... Dangereux.
Par contre, je serai toujours un peu avec toi.
Je t'ai parlé du vent, de la rivière, aussi.
Je t'ai parlé des étoiles. Et il y a les Assemblées.
Mais on a pas le droit de prétendre à plus que ça.


le vent ? la rivière ? les étoiles ?
des mots qui perdaient de leurs sens
sans la magicienne des fragrances
le vent devenait trop brûlant
la rivière trop glacé
et les étoiles trop lointaines

Essaie, s'il te plaît. Vraiment, essaie.
Tu es fort, bien plus fort que tu ne penses.
Et je suis et je serai, toujours, avec toi. Tu n'es pas tout seul.


qu'elle disparaisse
qu'elle s'évapore
dans un dernier râle
il avait besoin d'elle

Mais tu as raison.
C'est notre royaume.


encore une fois
une dernière fois
prend moi dans tes
bras

dans le ciel trop blanc et trop grand
je peux compter les rêves que tu m’as
chuchoté dans l’ombre de mes pensées
et de nos rires en l’automne barbouillé
de ton sourire chocolaté

est-ce que tu m’aimes
comme la voûte là-haut
tient à ses étoiles brillantes
comme la lune garde jalousement
son secret auprès du soleil

après tout je ne connais que l’amitié
raconté par ta voix qui caresse ma peau
peut-être n’était-ce pas là le bon effleurement
pour accorder les notes et les vibrations de
mon corps en ébullition

mais comme tu es belle
là sous les morceaux de ciels
qui s’effritent entre les doigts de
notre planète qui nous regarde
et qui s’évaporent au contact de ton regard

je jalouse ce bout de rêve cassé
pour pouvoir ainsi s’infiltrer
entre les plus secrètes parties de toi
et comment tu les détailles avec
un sourire qui glisse entre mes doigts

prend moi comme une tasse brisée
ou comme le bout de voûte fissurée
et laisse moi fondre entre les lignes
de ta main qui me tiendrait pour enfin
devenir une partie de toi

m
( m )
u
( a )
s
( m )
e
( a )
a
( n )
u

________

The dawn will come

des deux.
le matou l'observa,
doucement.
et parla.

- Je… J'essaye de comprendre, mais je n'y arrive pas. Ce n'est pas plus grave, j'imagine, car.. Tu vas me laisser de toute façon, non ? Une dernière larme s'infiltra sur la faciès du bicolore, craquelant son visage. Je comprends ça, j'imagine. C'est peut-être assez pour continuer et me dire que.. Tu.. Tu seras bien de ton côté. Pour ma part, je vais essayer de résister et d'y arriver… Parce que, après, tout, c'est ton bonheur qui compte, non ? Son visage se déplaça pour éviter le regard de la femelle, Caresse du Vent poussant d'une même force toutes les émotions hors de son être. Il ne lui restait que quelques minutes avant le dernier craquement. Le tout. Vas-y. Il fronça les sourcils. Vas.. Vas-y.

Le matou s'écroula lentement sur le sol, se recroquevillant en boule parmi les racines de l'ancien chêne des terres. La tasse était brisé. Il ne pouvait pas remonter le temps, ni changer l'esprit de celle qui se trouvait devant lui; alors comment allait-il même pouvoir la regarder une dernière fois ? Si elle ne partait pas maintenant, il n'allait jamais la laisser fuir. Si elle ne rebroussait pas.. Si elle ne… Si.. Son regard s'éleva doucement vers ses yeux bleus, comme une demande et un refus en même temps. Ne pars pas. Fuis. Ne me laisse pas tomber. Laisse moi ici.

ramasser les morceaux
ou écraser une dernière fois
les deniers éclats, dans la nuit
sous les paroles qu'elle prononcera ?

Shadows fall and hope has fled
Steel your heart, the dawn will come
The night is long and the path is dark
Look to the sky for one day soon
The dawn will come

The Shepherd’s lost and his home is far
Keep to the stars, the dawn will come
The night is long and the path is dark
Look to the sky for one day soon
The dawn will come

Bare your blade and raise it high
Stand your ground, the dawn will come
The night is long and the path is dark
Look to the sky for one day soon
The dawn will come

et ne te retourne pas

_________________
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MessageSujet: Re: Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d   Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Empty25.11.18 7:07


Heart lying in my hands
I never wanted this
This tear will never mend
How did it come to this

Museau Bleu avait été de nombreuses choses, au cours de sa longue vie; une fille, une sœur, une amie, une mère, une princesse et une reine, une apprentie, une guerrière, une lieutenante, l'enfant de la rivière, l'incarnation délicate de la lune, celle qui marchait à travers les ombres, une jeune femme passionnée, sensible, colérique, orgueilleuse, déterminée et férocement loyale, comme une vétérane plus sage, plus apaisée, à l'écoute, protectrice, secrète, certes, mais toujours sûre d'elle, et aimante jusqu'au bout du monde. Elle aurait pu écrire son histoire dans le ciel, en poussière d'étoiles, avec toutes les certitudes du monde, et laisser son cœur tenir la plume, parce que celui-ci la guidait, depuis toujours; elle était courageuse, elle était forte, imparfaite mais dévouée, et surtout, même si elle avait appris à se remettre en question, elle tentait de ne jamais douter, de ne pas avoir de regrets. Museau Bleu, c'était tout ça; c'était tous les surnoms que les chatons aimaient bien lui donner, à elle, figure si présente pour les plus jeunes, près de la pouponnière; c'était la fierté de son nom de guerrière, donné par son père, c'était la preuve qu'une fille pouvait réussir. Mais à cet instant, la grande féline à la pelisse de sable et d'écume n'avait plus rien d'une reine, et son cœur, incertain, venait de se briser dans les paumes de ses mains. À trop l'offrir, comment faire autrement ? Ce n'était pas sa première perte, son premier renoncement, et peut-être pour cela, celui-ci, sous les constellations et les branches des grands chênes millénaires, demeurait le plus amer et le plus douloureux. N'avait-elle pas assez sacrifié, Clan des Étoiles, par loyauté ? Pourquoi vouloir la briser... Elle aurait aimé se rebeller, mais elle était enchaînée. Alors elle baissa tristement la tête, laissant tomber sa couronne et ses larmes, meurtrie. Davantage que sa souffrance, à elle, la belle dame était inquiète pour lui...

(Ooh)

Caresse du Vent n'était encore qu'un enfant, et se trouverait cent fois plus désarmé qu'elle; Museau Bleu devrait toujours tenir, pour sa famille, pour ses proches, pour son Clan, et pour seconder, quelque peu, Étoile d'Or, pour les quelques pages de vie qu'il lui restait, dans son grand livre bientôt achevé, comme elle le ressentait, bien sûr, dans son corps que les lunes commençaient à marquer - mais Caresse du Vent, lui... Une éternité, presque, l'attendait encore, et elle aurait voulu n'importe quoi, plutôt que de pareils tourments, pour ce si jeune chat. Pauvre petit prince des sables, pauvre petit soleil; c'était la plus flamboyante des évidences, la plus douce des erreurs, cette amitié, cette famille qu'ils avaient créée, mais ça les avait aussi tellement, tellement blessés - la belle dame soupira: ce nom seul exprimait tout, désignant parmi d'autres termes poétiques la belladone - la lieutenante de lune se sentait ténèbres, et grand cœur, se voyait comme poison pour le sien. Comme elle regrettait... Elle ne pourrait jamais souhaiter de ne pas avoir vécu ces lunes de bonheurs, de rires, de paix, certes, mais elle aurait voulu n'importe quoi - n'importe quoi, mais pas ça. Et de ses grands yeux verts qui scintillaient, océans de larmes plutôt que pierres fines de jade, elle observait ce guerrier, lui souhaitant les étoiles, puisqu'elle, d'eux, méritait plus que tout l'obscurité. Avec celui qu'elle appelait son fils, dans le secret de son cœur, elle avait parlé, nagé, plongé, redécouvert le monde, réinventé la vie, elle avait été heureuse, ils s'étaient envolés; mais la chute faisait mal, pour deux oiseaux aux belles ailes brisées. Adieu à la magie, hélas ! Elle retint un sanglot. Douloureuse vérité, que de réaliser que, pour la première fois, elle avait l'impression que le chemin des étoiles n'était pas le bon; elle avait sa foi, bien sûr, mais comment leurs ancêtres pourraient ils condamner ce lien, alors qu'il était précieux, à protéger ? Avec un pincement au cœur, elle se força à contenir la cascade de larmes qui, torrent rugissant, lui déchirait l'âme, puis écouta l'étincelle dans la nuit, qui, pour la dernière fois, illuminait sa vie.

Please don’t slip away
‘Cause my heart can’t take it
Don’t let this be the end
Don’t let this be the end
Please don’t slip away
Cause I’ll just keep breaking
Don’t let this be the end
Don’t let this be the end

« Je… J'essaye de comprendre, mais je n'y arrive pas.
Ce n'est pas plus grave, j'imagine, car..
Tu vas me laisser de toute façon, non ?
Je comprends ça, j'imagine.
C'est peut-être assez pour continuer et me dire que..
Tu.. Tu seras bien de ton côté.
Pour ma part, je vais essayer de résister et d'y arriver…
Parce que, après, tout, c'est ton bonheur qui compte, non ?
Vas-y. Vas.. Vas-y.
»

Dark waters caving in
You were the light I knew
Don’t know how to pretend
I’m not bulletproof

« Tu vas y arriver, tu sais.
Et je te souhaite tout le bonheur de ce monde.
Ton bonheur compte plus que tout le reste.
Si je dois te donner un dernier conseil... Pense à toi.
Vis le reste de ta vie pour ne pas avoir de regrets.
Parce qu'autrement...
» sa voix s'éteignit.
« Autrement, ils finiront par te tuer lentement.
Et tu mérites mieux que ça, toi.
Moi, de toute façon
» elle rit, amère
« J'en ai beaucoup, et je n'en ai plus pour longtemps.
Alors peu importe que je sois heureuse ou pas, maintenant
»

Please don’t slip away
Cause My heart can’t take it
Don’t let this be the end
Don’t let this be the end
Please don’t slip away
Cause I’ll just keep breaking
Don’t let this be the end
Don’t let this be the end

Rassemblant ses dernières étincelles de volonté et les pièces cristallines de son cœur brisé, elle lui lança un dernier regard empli de tout ce qu'elle aurait voulu lui dire, profitant de ce visage qui évitait ses yeux et qui lui donna à la fois envie de rire et de pleurer, un rire désespéré, avant de se détourner - elle devait s'en aller... Même si elle ne le voulait pas, ne l'avait jamais voulu. Elle aurait voulu dire vrai, que le poids des remords et des tourments soit suffisant pour qu'en cette nuit de cauchemar, il brise les cordes délicates des violons de son cœur qui pleurait et suppliait, pour qu'il en arrête les battements, et cesse d'écrire des mesures qui n'auraient plus de sens; mais mourir ici, sous les étoiles, c'aurait été trop doux - elle resterait en vie, pour descendre aux enfers; c'était ça, son châtiment, et sans doute le pire de tous. Parce qu'on ne meurt pas quand le mécanisme de notre cœur s'arrête - on meurt quand les tours d'aiguilles de cette petite horloge qui fait fleurir les joies, les peines et toutes les émotions, quand ce tout petit objet qui régit le temps dans le secret de notre âme, lui, ne trouve plus aucun sens. Mais il lui restait toujours une apprentie, des enfants, des petits-enfants, même, sur qui veiller, même si aucun ne le savait... Il lui restait un Clan, et une meneuse qu'elle respectait. Alors, sans être heureuse, peut-être que tout ça, c'était assez ? Elle devait y croire, pour ne pas se briser. Ce fut donc d'un pas lent et gracieux, mais triste et fissuré, comme une danseuse de boîte à musique ancienne et abîmée, qu'elle s'éloigna un peu; puis elle s'arrêta. Elle n'osait pas aller plus loin. Elle n'osait pas disparaître. Ce serait poser le point final à un chapitre de leur histoire qu'elle n'avait écrit que contrainte et forcée, et plus que tout, elle aurait tant aimé qu'il sache qu'elle ne voulait pas que les choses s'achèvent ainsi ! Elle aurait aimé le prendre dans ses bras, et lui murmurer qu'elle l'aimait, encore une fois. Lui promettre...

« Je penserai toujours à toi. »

Les mots franchirent ses lèvres.
Elle fit un nouveau pas vers les ombres.
Bientôt, l'obscurité, ensorceleuse, l'avalerait.
Et en elle, l'enchantement faisait place au néant.

« Toujours. »

Mais toi, s'il te plaît
Écoute-moi
Oublie-moi

. . . . . . . . . .


For all sad words of tongue and pen
The saddest are these
« It might have been »


Somebody told me you had given up on your smile
That must mean you've been pretending now for a while
To me you don't have to keep hiding away who you are
Remember how we said together we would go far
Summer nights, side by side
Oh I know you remember how we laughed until we cried

P R I N T E M P S
Espoir et amitié, confidences et couleurs
Un monde plein de promesses pour deux
Une mère et un enfant, loin des Clan
Des souhaits, des rêves, du bonheur
Et toute l'innocence dans ses yeux
Ambre et jade, ils avaient discuté
Ils avaient ri, aussi, elle l'avait sauvé
C'était comme ça que tout avait commencé
Sous le vieil érable, puis la voûte étoilée

So when you're down and out from your troubled life
I will be dying for you, dying for you
When all you have is doubt, know that I'm around
I will be dying for you, dying for you

É T É

Bonheur et confiance, une rivière enchantée
Un secret pour deux, et une leçon pour nager
Un monde délicat, cristal et eau limpide
Mélodies de deux cœurs qui redécouvraient
Le monde, la vie, et aussi les fous rires
Et tout le bonheur sur son visage
Sous l'eau, tout n'était que magie
Coraux, perles, galets et plantes, nuances pastels
Elle veillait sur lui, et il restait près d'elle
Parce qu'elle l'aimait, et il l'aimait
Une famille se créait

You kept on changing your colors to be someone else
But you know some paintings should never, ever be changed
Summer nights, side by side
Oh I know you remember how we laughed until we cried

A U T O M N E

Détresse et affection, une bulle dans la tourmente
Ils s'étaient protégés, et ils s'étaient compris
À cet instant, chacun voulait encore y croire
Et cette bataille avait vu apparaître une certitude
Lumineuse, infinie; ils défiaient les clans, par amitié
Ils ne voulaient rien d'autre que de s'entraider
Griffes rentrées, pattes de velours délicates
Deux danseurs en plein spectacle
Tout près du cœur de la cascade
Tentant de s'atteindre
Malgré les obstacles
Une sincérité, de l'amour, à détruire les obstacles
Ils étaient unis, par le cœur sinon par le sang
Et dans le secret des cœurs tous les deux bouleversés
Il l'appelait sa maman, elle le considérait son enfant

So when you're down and out from your troubled life
I will be dying for you, dying for you
When all you have is doubt, know that I'm around
I will be dying for you, dying for you

H I V E R

Tristesse et désespoir, quand tout se mourait
Leurs espoirs tombant avec les flocons
Les rêves fondant sur le sol qui attendait
Sur leurs corps écrasés de chagrin, brisés
Le silence prenait le pas sur la plus belle chanson
Et les notes, assourdies par la tempête, le temps
Ne laissaient plus dans leur sillage que des cris
Des murmures; un autre jour, une autre vie
Peut-être que ces espoirs désespérés
C'était tout ce qui devait leur rester
Des regards pour tout se dire
Des mots qui mentaient
Des cœurs qui suppliaient
Des âmes qui comprenaient
Et ils souffraient
Mais elle l'aimait
Et elle ne l'oublierait
Jamais

I will be dying for you, dying for you, dying for you
I will be dying for you, dying for you
I will be dying for you.

. . . . . . . . . .


Elle marchait, éternelle, dans les ombres, dans les bois, fendant l'air qui devenait brûlant, tant il était froid, ses larmes se glaçant sur ses joues pâles, tandis que ses yeux désenchantés se fermaient lentement au monde; la mort, terrible magicienne, vous enlevait peu à peu vos sens, et un jour quelqu'un poserait sur ses paupières closes à jamais par le sommeil sans fin deux petites pièces d'argent, pour payer son passage; enfin, le Styx. Un des fleuves des enfers, où attendait, sans hâte, Charon, dans sa barque. Fleuve qui conférait le pouvoir de n'être jamais blessée, c'était avant, qu'elle en aurait eu besoin - à présent, pour une jolie fantôme, il n'était plus qu'un flot sombre et amer, immense torrent de haine, représentatif des serments brisés. Ils franchirent l'Achéron, celui des fleuves qu'on ne peut retraverser ensuite; là, son cœur se brisa un peu plus, et de petits morceaux, il devint poussière - était-ce ainsi que le temps emplissait son sablier d'or et d'argent ? Avec toute la souffrance de ces eaux ténébreuses ? Le temps n'était plus aux questions - tout prenait fin ici. L'eau coulait, comme les souvenirs, comme les larmes. Et elle marchait.

Elle marchait, si belle, au milieu des champs d'asphodèles et de chrysanthèmes; les premières symbolisaient la perte de tout sens, et les secondes, la notion d'éternité - telles étaient les fleurs des morts, dont on ne peut échapper. La princesse abandonnée s'en fit une couronne, régnant sur son malheur, puisqu'elle le dispersait. Quel monde des enfers, à présent, serait sien ? L'Érèbe du grand sommeil, les Champs Élysées, que par orgueil seulement, elle osait demander ? - Elle n'avait rien d'une héroïne, et le savait. - Ou peut-être, dans les brumes éternelles et les lacs acides, au cœur de l'horreur si sombre du Tartare, une place l'attendait-elle ? Elle continuait sans hâte - quand on meurt enfin, le temps n'a plus guère la moindre importance. Depuis la barque qui glissait, silencieuse, dans ce monde où la nuit régnait maîtresse, elle contempla le Cocyte, qui entourait ce dernier lieu de damnation éternelle - le Cocyte, le troisième fleuve des enfers, affluent de l'Achéron, composé des larmes de repentir. Plus loin, le Phlégéthon, son jumeau, offrait ses eaux de feu, qui illuminaient les Enfers; mais la lumière, qui lui rappelait une fourrure amie, des prunelles de soleil, était trop vive pour ses yeux en perdition - elle les ferma, comme à regret.

Bientôt, la mort lui prendrait tous ses sens: adieu aux teintes pastelles de son royaume secret, près de la grande cascade, adieu aux feuilles d'automne, à la forêt d'or et de rouge et de brun et de feu, adieu à la voûte céleste constellée de milliers d'étoiles, adieu aux fleurs qui bourgeonnaient et offraient la magie du renouveau, après la fonte des neiges; adieu à tous les sons qui la rendaient heureuse, la musique et les voix, l'eau et les oiseaux, le murmure du vent, et les bruissements des arbres, les animaux, les clans, ses amis, sa famille, les fous rires, bien sûr; adieu aux fruits sucrés, à peine acides, adieu aux proies savoureuses, d'autant plus partagées, adieu aux plantes, adieu à l'eau froide; adieu aux silhouettes qui s'effleurent, adieu aux mains qui se trouvent, adieu aux caresses de la brise, adieu au mordant, aux épines, aux étoffes, à la soie, adieu à l'onde et à l'écorce; adieu, enfin, à tous les parfums qui enchantaient le monde. Et elle marchait.

Atteignant la rive où elle attendrait patiemment son jugement, il ne restait qu'un fleuve pour l'accompagner, celui qui coulait près des Champs-Élysées; c'était de son eau que buvaient les héros qui choisissaient une nouvelle naissance, dans l'espoir, après trois vies vertueuses, de rejoindre l'Île des Bienheureux. Le fleuve du Léthé. Protecteur, doux, aussi, peut-être le plus triste des cinq, le seul qui ne torture pas, au fond - pire, son chant l'appelait. Elle s'en approcha, sans se pencher; elle ne boirait pas. Elle voulait simplement, une dernière fois... Quoi ? Entendre ? Voir ? Ressentir ? Une fine bruine se déposait sur son visage, les notes déjà assourdies formaient à ses oreilles les plus belles mélodies, l'eau étant familière, formant de petites vagues frangées d'écume pour lui souhaiter bienvenue. Elle ne boirait pas, malgré sa curiosité; mais ça devait simplement avoir le goût du repos, finalement, le goût des mille regrets s'effaçant enfin, le goût d'un renouveau, le goût de toutes les possibilités, celui d'un sincère bonheur à rêver. Terrible tentation que ce fleuve; elle s'en éloigna. Le Léthé, c'était celui des cinq fleuves qui offrait de tout recommencer, le fleuve de l'oubli. Et peu importe à quel point la rivière était son amie, elle n'écouterait pas cette jolie symphonie, elle ne renoncerait pas à sa vie. Elle les avait aimés - elle ne voulait pas oublier. Alors elle marchait.

Ce n'était qu'un voyage mental, en attendant le dernier
Mais en laissant derrière elle la clairière baignée de lune
Museau Bleu avait pleuré, à n'en plus avoir de larmes
Et les cris de son cœur semblaient l'avoir rendue sourde
Quand elle se mit à courir, elle ne sentit même pas les branches
Et sur sa langue ne subsistait que le regret amer, et le sel de la peine
Peu à peu, le parfum familier laissa place au vent, et à la rivière.
Elle s'arrêta. Son royaume, son petit monde lui ouvrait les bras...
Et malgré son retour chez elle, son cœur se brisa.
Quand ses pattes touchèrent l'onde, elle se sentit mourir.


Je ne t'oublie pas.

_________________

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La référence de Vague :keur::

Merci Lou d'avoir immortalisé ma jolie muse :keur::

Autre Mumuse :keur: :

Cuuuuute :keur: :

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MessageSujet: Re: Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d   Chaque fin est un nouveau départ | ft Vent - e n d - Page 2 Empty14.01.19 6:12

la douleur était si présente
qu'elle disparut
d'un coup


There's a light on the road
And I think you know
Morning has come
And I have to go


dans les étoiles
il n'y avait que
la douleur reflétée
de son cœur brisé

Alors… Il ne pouvait rien faire ? Rien du tout ? Tout était déjà écrit à l'avance, conte rédigé dans les étoiles qui suivaient leur inéluctable chemin, traçant de leurs traînées de poussières les mots dans les cieux, dirigeant ce qu'elles voulaient en éclairant les chemins des pantins ? C'était tout simplement ça, la suite de son histoire -- un plat roman dénudé de lumière et de vie ? Un chemin déjà parcouru ? La lune qui tournait et le soleil qui montait, les plantes qui mourraient et qui laissaient la place à de nouvelles pousses descendantes ? Un souffle dans l'ambiance autour de lui, comme des milliers d'autres, aucunement unique à un pauvre garçon brisé qui se pensait auparavant élu de toutes les magies de l'univers; vers et rêves cassés ? … Ça ?

Caresse du Vent ne voulait pas -- non, pouvait pas y croire. Il voulait penser que, de son seul regard, les astres pouvaient bouger, et que de son cri le monde allait se modeler. Il voulait penser que chaque pas qu'il posait par terre le menait vers une destination non pas choisie par les étoiles, mais par lui-même, dans une discussion avec ses ancêtres sur les meilleurs moyens d'y arriver; il voulait croire aux histoires d'enfants et écraser celles des adultes, savourant le goût de la liberté écrasé sur son dos voûté. Il désirait retenir la planète sur ses épaules et rugir pour en faire trembler la moindre pierre et le moindre souffle du vent, non pas comme le créateur du monde qu'il découvrait, mais à l'instar d'un père: en tant qu'un symbole de paix et d'amour. Le contrôle.

Pas de guerre, pas de sang, pas de mort. La douleur anéantit, le trou dans son cœur bouché et son esprit réparé, tout cela simplement parce qu'il l'aurait voulu. Un tout petit félin roi du monde, juste pour fixer, avec un ou deux coups de patte, les grosses chassées béantes qu'avaient grattées les grues de son crâne lacéré. Il était le souffle qui protégeait le clan de la lande, les rivières qui parcouraient celui de la rivière; l'ombre douce qui recouvrait le pelage des félins de l'ombre, les arbres qui offraient couverts à ces grands guerriers des forêts. Chaque place où Museau Bleu poserait sa patte, tous les endroits qui accueilleraient son regard paisible; il était elle, elle était lui, ils étaient eux.

Ils étaient nous.

Tu vas y arriver, tu sais.
Et je te souhaite tout le bonheur de ce monde.
Ton bonheur compte plus que tout le reste.
Si je dois te donner un dernier conseil... Pense à toi.
Vis le reste de ta vie pour ne pas avoir de regrets.
Parce qu'autrement...

Autrement, ils finiront par te tuer lentement.
Et tu mérites mieux que ça, toi.

Moi, de toute façon
J'en ai beaucoup, et je n'en ai plus pour longtemps.
Alors peu importe que je sois heureuse ou pas, maintenant


I don't know why, I don't know why
We need to break so hard
I don't know why we break so hard

But if we're strong enough
To let it in
We're strong enough
To let it go

Let it all go, let it all go
Let it all out now


Je penserai toujours à toi.

et elle commençait à décliner
à rabaisser ses couleurs, comme
l'astre qui se couchait derrière
les montagnes enneigées
pour enflammer une dernière fois
les forêts poudrées de rouge sang

un dernier regard orangé
rouge bleu vert orange mauve
les sentiments d'une prunelle
elle brillait de mille feux
qui le dévorait en silence
de son intérieur brûlant

Toujours.

puis derrière les hautes formes
plus de rayonnement, rien que
le silence et le silence et
l'énorme et déchirant, horrible
bruit du silence à ses oreilles
un cri - peut-être était-ce le sien

il hurlait les forêts et les rivières
il hurlait les pensées et les cœurs
portés par les ailes des oiseaux
qui transporterait sa douleur
pour aller se faire brûler et mourir
il hurlait sa peine au silence

Il était couché au soleil, oisillon abandonné, branche cassée, petit enfant séparé. Sa mère l'avait quitté, signant la fin de son livre qui avait rayonné de chants radieux; elle lui avait promis le soleil, mais lui l'avait avalé pour s'en retrouver implosé. C'était une chanson qui se terminait par un tranchement de lame affutée, un grincement de dents à la vue d'un membre coupé -- la douleur brute et forgée dans un organe vital d'enfant. Qu'allait-il faire, maintenant ? Il ne savait pas. Il avait envie de s'éteindre au sol, laissant les dernières poussières d'étoiles s'envoler de sa carcasse après la chute fatale, ne tentant même plus de rassembler les dernières pièces fracturées. Avait-il même assez d'espoir pour tenter d'avancer sa griffe ? De remuer son oreille ? Peut-être. Peut-être demain, peut-être dans une lune ou dans deux, ou peut-être jamais; mais pas maintenant. Maintenant… Il voulait s'endormir. S'endormir et rêver que tout ça n'avait été qu'un rêve, parce que la liberté qui avait guidé ses pas ne pouvait lui être retirée: c'était trop vite, trop loin, trop proche, trop brûlant.

Who says, who says?
Who says, who says?
Who says truth is beauty after all?
And who says love should break us when we fall?


Museau Bleu, où es-tu ?
Je ne te vois plus.
Je crois t'avoir perdu dans la nuit…
Et le voile est trop
Noir
Pour que je te retrouve.
Il fait si sombre.
Il fait si sombre sans toi.

et un enfant
sans sa maman
s'endormit
dans la nuit


deux âmes séparées
une nuit capitulée
le matin se lèverait
sur deux corps qui l'absorberait


et alors là, et là seulement
les étoiles invisibles
pourraient mener
son corps fracturé

Ne m'oublie pas.

_________________
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caresse du vent par ifouille ♡


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