Patrouille boiteuse ▬ pv. Coeur de Givre - abandon

Le souci avec Corne de Bouc, c'est qu'il a beaucoup de mal à se faire à l'idée que son corps a vieilli, et qu'il n'a plus la même force qu'autrefois. Certes, il a arrêté la chasse à l'écureuil dans les arbres mais quand une occasion se présente d'escalader quelque chose, il ressent ce besoin de se prouver à lui-même qu'il en est encore capable. Alors pour lui, parvenir à se hisser sur cette clôture, c'est une victoire en soi. Bon, gérer son équilibre n'est pas vraiment évident mais il se hâte de répartir son poids et de tendre sa queue pour se garantie une bonne stabilité. En contrebas, Coeur de Givre a déjà rejoint le premier marquage. Alors le vétéran balaie les alentours du regard, repérant quelques chats domestiques faisant la sieste dans les jardins de leurs Bipèdes. Néanmoins, aucun danger ne semble en vue. Les alentours sont calmes et silencieux. De quoi rassurer le vieux chat blanc.

Mais alors qu'il s'apprête à redescendre, une odeur forte vient chatouiller ses narines. Aussitôt, il fronce le nez, comme dégoûté. Ce parfum lui dit quelque chose et pourtant, il n'arrive pas vraiment à savoir quoi. Désireux d'en savoir plus, il descend de la clôture et se dirige vers l'origine de l'odeur. Le parfum de Cœur de Givre est présent également et mène à un entrelacement de racines, où la chatte s'est dissimulée. Visiblement l'odeur l'a également dérangé. Le matou la dépasse discrètement, lui faisant signe de rester prête en cas de danger pendant qu'il part en éclaireur. Pourtant, lorsqu'il dépasse le buisson d'où émane l'odeur putride, il aperçoit un hérisson mort, dont la dépouille semble plaire aux asticots. Corne de Bouc esquisse une grimace dégoûtée, mais tient tout de même à rassurer sa camarade :

Tout va bien. Ce n'est qu'un hérisson mort.

Ces petits animaux étant très frileux, il n'a pas dû survivre à la fin de l'hiver. Le redoux l'a trompé. Néanmoins, ce n'est pas prudent de le laisser ici. L'odeur - bien que répugnante - pourrait attirer des prédateurs. Et la présence d'asticots est prompt à l'apparition de certaines maladies. Or ce n'est pas le moment d'encourager une épidémie ! Ni une ni deux, Corne de Bouc commence à creuser la terre afin d'y enterrer le hérisson mort. C'est encore le seul moyen de se débarrasser du cadavre.

Tu veux bien m'aider ? Nous irons plus vite à deux.

HRP:

HRP:

Ce genre de cadavres grouillant d'asticots est malheureusement assez commun dans la forêt. Il suffit qu'un animal meurt d'une maladie, de vieillesse ou n'importe quelle autre raison encore pour que sa dépouille servent de repas pour les insectes. De la véritable chair à corbeau, dégoûtante et dangereuse. Un apprenti un peu naïf se laisserait facilement avoir par du gibier facile, c'est pourquoi il est important de se débarrasser de ce genre de chose avant que quiconque n'ait la mauvaise idée de la ramener au camp. Et la meilleure façon pour faire disparaître ces cadavres, c'est l'enterrement. Au moins, sous la terre, aucun chat ne se prendrait l'idée de venir déterrer cela. Néanmoins, Corne de Bouc veille à creuser profondément, afin d'être sûr que plus personne de la surface ne puisse y avoir accès, chat comme renard. Épaulé par Coeur de Givre, le vieux chat parvient à former un trou suffisamment profond pour y faire rouler le hérisson et s'assurer qu'il y reste. La jeune guerrière s'occupe ensuite de reboucher leur œuvre, ne négligeant aucun lopin de terre pour boucher le trou à tout jamais. Désormais, seuls les insectes pourront se délecter de ce pauvre hérisson.

Rassuré par ce danger écarté, Corne de Bouc prend néanmoins le temps de bien tasser la terre tandis que sa camarade reprend sa surveillance de la frontière. Le vétéran lui emboîte alors le pas – s'il n'a rien vu du haut de la clôture, ça ne signifie pourtant pas que tout est sécurisé. La moindre odeur louche doit être étudiée avec attention, afin de s'assurer que les frontières sont respectées. Bien évidemment, de ce côté-ci, les seuls chats qui s'aventurent sur le territoire du Clan du Tonnerre si ce n'est ses propres membres sont des chats domestiques un peu trop curieux ou des solitaires qui ignorent tout du code du guerrier. Contrairement à d'autres, Corne de Bouc préfère toujours dissuader les visiteurs d'aller plus loin par la parole plutôt de que les courser sauvagement jusqu'à la frontière. Ce qui est parfaitement acquit par les félins de la forêt ne l'est pas forcément par ceux des villes. Bien sûr, si le même chat revient systématiquement malgré les rappels à l'ordre, le vétéran se montre un petit peu plus dur. Mais les petites têtes qui s'éloignent de leur jardin pour la toute première fois … ce n'est vraiment pas nécessaire de leur flanquer la frousse de leur vie.

Alors, tu sens quelque chose ?

Simple curiosité, Corne de Bouc ne considère pas Coeur de Givre comme une apprentie qu'il se doit de tester. Il sait maintenant que la chatte est susceptible et qu'il ne vaut mieux pas l'enquiquiner s'il ne veut pas mettre la patrouille en péril. Néanmoins, puisque le matou se fait vieux, ses sens ne sont pas toujours très alerte et il craint souvent de manquer quelque chose sans le vouloir. Jusqu'à maintenant, son nez ne l'a jamais trompé mais il suffit d'une fois pour qu'une catastrophe arrive. En tout cas, il balaie les alentours du regard sans réperer quoi que ce soit de vraiment suspect. Il y a bien quelques déchets laissés par des Bipèdes peu scrupuleux mais, malheureusement, ces choses font désormais parti du décor. Ce que le vieux matou n'a jamais connu, dans sa prime jeunesse. Comme quoi, il n'y a pas que les Clans qui changent, mais le monde entier …

Un vieux chat solitaire a parfois tendance à traîner par là. Si tu repères une odeur étrange, n'hésite pas à me le dire.

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