L'alcool face à la rouille ! [pv Rusty] - abandon

✦ Chat domestique

Whisky & Rusty

L'alcool face à la rouille !

Whisky marche d'un bon pas, le nez relevé, tentant d'y déceler les odeurs environnants. Depuis quelque temps, il sort de chez ses deux-pattes pour vagabonder et explorer son nouvel environnement. Mais, étrangement, ses pattes l'amènent toujours jusqu'ici, dans le verger. Il a une pointe de nostalgie, sa première rencontre avec un chat de clan a été des plus mémorables. Il se rappelle, non sans en sourire à présent, combien le félin l'avait terrifié ; il faut dire qu'il lui avait fait croire qu'il était un chat cannibale et qu'il était un très méchant matou. Deux points qui ont tendance à affoler le pauvre domestique qu'il est ! Il se souvient avoir couru comme un fou jusqu'à la maison des deux-pattes pour y trouver une quelconque aide, mais ceux-ci n'étaient pas là et il s'était échiné inutilement sur la poignée de porte...

Il secoue la tête, amusé, continuant son chemin, longeant quelques arbres avant de se diriger vers la maison des deux-pattes. Ses souvenirs l'emportent de nouveau, vers une chatte, cette fois-ci. Une femelle moins malicieuse, calme, mais qui lui avait tout de même envoyé un caillou sur la hanche. Certes, c'était un accident, mais Whisky avait tout de même eu un peu mal ! Il s'était efforcé de trouver un jeu à faire avec elle, elle qui refusait tout ceux qui demandaient un peu trop d'exercice. Il se souvient de sa maigreur, les os saillaient de sous son pelage, même ! Franchement, s'il avait un peu plus de courage, il lui aurait donner sa propre nourriture pour qu'elle engraisse un peu plus...

Une cabane, qu'il n'avait pas prêté attention jusqu'à présent, se dévoile à son regard. Whisky, curieux, observe de droite à gauche. Personne. Il se souvient vaguement que Soleil, la petite chatte toute maigre, lui en a peut-être parlé, mais il n'a pas pu y jeter un oeil ; fausser compagnie à la petite femelle aurait été malvenue. Il s'approche donc du bâtiment à petits pas et commence à en faire le tour, s'arrêtant à chaque nouvelles objets qui lui étaient inconnus, c'est à dire... Tout. Il les renifles, tapote dedans, les mordilles. Malheureusement pour lui, il n'est pas discret. Mais qu'importe, il s'estime seul. Et puis, les rencontres qu'il a fait jusqu'à présent se sont toujours très bien déroulées, pas de quoi fouetter un chat, n'est-ce pas ?

Son nez lui apprend pourtant qu'il y a des chats qui sont déjà venus dans les parages, mais il ne prend pas la peine de se questionner davantage ; c'est sans doute Soleil ou son clan qui doit se promener dans les parages. Il trouve la porte d'entrée et, instinctivement, il a dans l'idée de l'ouvrir. Ni une, ni deux, il se met sur ses pattes arrières et abaisse la poignée avant de tirer dessus, mais elle résiste et il grommelle, un peu frustré ; elle est fermée. Crotte se souris... Il s'assit et observe la porte, la queue battante, se demandant s'il restait sur place, s'ouvrirait-elle d'elle-même ? Peut-être qu'un deux-pattes est à l'intérieur... Il décide de patienter.

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L'hiver, s'endormir au chaud contre la grosse boule sombre et hirsute qu'est Trash est plus que confortable, s'emmitoufflant ensemble dans ce qui était autrefois un nid de draps douillets (maintenant moisis), mais le printemps... Quand la vitre trouble de la fenêtre filtre quelques rayons au travers des saletés qui la couvre, et que ces quelques rayons s'étirent et effleurent les poils noirs de Trash, il se transforme en fournaise.

Le feu aux pattes, Rusty fut brusquement tiré de son sommeil paisible. Il envoya un vigoureux coup de patte à Trash et s'aggrippa les griffes de l'autre aux lattes du plancher, les yeux ronds, le souffle court et les coussinets en sueur. Il devait sortir d'ici - la panique du réveil le fit se débattre avec ferveur, jusqu'à ce qu'il ne parvienne à s'extirper de l'étreinte de son meilleur ami et que la première inspiration de poussière et de rouille des outils abandonnés ne le calme pour de bon. La cabane est vieille, aucun humain n'est jamais venu maintenir les lieux (Rusty l'aurait su), mais voilà plusieurs cycles que pour Rusty, c'était chez lui.

Chez eux.

Une autre inspiration - plus lente, plus contrôlée, qui estompa peu à peu les cendres de sa peur au ventre. Le cauchemar du feu coursant les versants des Landes disparut après un ou deux battement de cils, un ou deux battements de queue, et la vision de son corps supplanta celle des yeux de ses pensées. Rusty secoua sa tête. Puis, tout son corps, s'avançant de quelques pas pour étirer tout ses vieux os qui réclamaient de retourner se coucher. Malheureusement, les pelages sombres de Trash et Oeil Vert absorbaient beaucoup trop la chaleur pour l'encourager à une grasse-matinée bien méritée, alors Rusty courba plutôt sa tête à Ollie (Et Ollie ne répondit rien puisqu'Ollie était son skate), et se dirigea, cahin-caha, vers le tracteur-tondeuse sous la fenêtre où il se rassembla à son pied, bondissant sur le siège, et mettant ses pattes sur le volant pour se hisser sur le bord de la fenêtre.

Lorsqu'il monta tout son dos en arc en ouvrant la fenêtre le vent des Landes vint lui chatouiller les moustaches et les poils grisonnants de sa barbe, imprégnant son parfum de renfermé d'accents de quelques plantes et bourgeons. Qui disait printemps disait nouvelle saison, qui disait nouvelle saison disait jeunesse. Il sourit au ciel et au soleil, gardant une pênsée pour la Tribu de Soleil en se demandant si des nouveaux venus encourageraient peut-être la naissance de quelques portées. Si de petits chatons viendraient galopper au seuil de leur "construxion", comme Trash l'appelait, et s'il apprendrait un jour à quiconque comment grimper sur Ollie et comment descendre la route de quelques coups de pattes. Comment courir sans courir.

Il devait encore à Oeil Vert une ou deux leçons (il espérait, bien que tout les deux savaient qu'il s'agissait d'un prétexte pour se voir, comme les chasses qu'ils partageaient, ensemble, sur la frontière). Et alors qu'il se préparait à bondir dans l'herbe au contrebas, ses grands yeux bleus s'habituèrent aux rayons du soleil et sa vision aussi trouble que la surface de leur fenêtre devint plus nette, reconnaissant les contours d'un visiteur sur leur seuil.

— « Oh! héhé, bonjour!

Ses deux oreilles triangulaires rebondirent hautes sur sa tête, et il entrouvrit sa bouche lorsqu'un rayon de soleil reluit sur une surface métallique, et les deux yeux de Rusty s'arrondirent plus que jamais, trahi par ses épais sourcils blancs, son souffle se coinçant dans sa gorge. La peur de plus tôt revint, mais c'était plus que ça. Immédiatement Rusty fléchit des coudes pour se jeter dans l'herbe et lever haute la queue pour se présenter à l'étranger avec, s'il pouvait admettre, trop d'enthousiasme et d'énergie, mais il avait du mal à en croire ses yeux, ses oreilles (le collier tintait au vent), et surtout son nez car lorsqu'il arriva suffisament près du chat géant, il reconnut sur lui le parfum d'une maison.

D'une maison de la ville.

Il s'immobilisa près de l'apparition, son pelage à taches, son long cou, son dos peut-être deux fois la longueur du sien et verbalisa ses interrogations.

— Tu... tu viens de la ville. »

Le dire lui fit plisser les paupières car de vieilles douleurs s'étaient réveillées, plus particulièrement dans les trois stries partant de son poitrail à la pointe de son épaule, mais il était encore trop abasourdi pour s'affoler.

HRP:

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✦ Chat domestique

Whisky & Rusty

L'alcool face à la rouille !

La chaleur du soleil illumine doucement son pelage claire, lui réchauffant délicatement les pattes et les poils. Whisky, que l'attente ne gêne nullement, bouge doucement ses coussinets sur l'herbe fraîche, qui contraste avec la température qui ne manquerait pas de gagner en intensité avec le temps. La sensation est très différente ici, dans cette vie pleinement sauvage, que dans son jardin, où le sol est découpé par un monstre bruyant. Ici, elle semble se développer naturellement, nullement entravé, elle lui chatouille les pattes et il ne peut s'empêcher de griffer la terre molle dès qu'il est en attente, comme actuellement. Le plaisir de sortir de chez ses deux-pattes, de découvrir ce monde qui semble lui tendre les bras, fait qu'il n'hésite plus autant à sauter sur sa barrière et à passer de l'autre côté.

Un bruit le fait sursauter, il bondit sur ses pattes, soudain sur le qui-vive, mais la menace n'est pas au sol. Il tente de la trouver, perplexe, avant de lever le museau pour observer un matou qu'il ne connaissait pas. Immobile, le corps à moitié sorti d'un trou dans la cabane, l'inconnu ne montre aucun signe d'hostilité, du moins, de ce qu'il peut voir. Whisky renifle doucement, mais, n'étant pas encore à l'aise avec toute les odeurs environnantes, il n'arrive pas à démêler convenablement les senteurs.

Le matou saute au sol, un mouvement qui anime Whisky, qui le force à tendre le cou vers lui, la curiosité poussée à son paroxysme. L'animal n'est pas tout jeune, les poils gris sur son museau l'atteste assez bien, mais il semble encore bien agile. Le plus jeune ne bouge pas, étonné de voir autant de bonne humeur dans le regard de l'inconnu, comme s'ils étaient des vieux amis qui ne s'étaient pas vu depuis longtemps. Il lui rendit le salut de queue, et il arrive enfin, en remuant un peu des narines, à percevoir son odeur. Poussiéreuse, terreuse, et... féline. Le mélange est exotique à ses sens de visiteur et c'est en chat détendu qu'il peut se présenter à cet inconnu qui lui donne envie de se rouler à ses pattes pour quémander un jeu.

Il se retient de justesse de commettre cette bourde quand le chat lui parle. Il ne lui pose aucune question, juste une affirmation qui semble lui tenir à coeur. Whisky penche la tête de côté, un peu étonné par cette réaction. Les deux derniers chats qu'il a pu croisé ne lui ont pas donné la sensation d'être face à un ami, du moins n'ont-ils pas jugé intéressant de savoir qu'il venait de la ville. Il ne peut s'empêcher de ronronner, appréciant ce matou au grand âge pour cetet étrangeté.

- Bonjour, Monsieur. Oui, je... je viens en effet de la ville, là-bas. Petit mouvement de queue dans la direction de ladite ville : Ca ne fait pas longtemps que mes deux pattes ont atterrit ici, c'est tout nouveau pour moi.

Il fait une petite mine embarrassée, son inexpérience lui ayant malheureusement déjà jouer des tours. Il observe d'un peu plus près son nouvel ami et note, avec une pointe d'effroi, qu'il a de grosses cicatrices qui courent de sa poitrine à son épaule, suffisamment impressionnante pour qu'il se demande si elles lui ont fait un mal de chien quand il les a reçu. Il s'approche d'un pas, comblant un peu la distance entre eux deux, pour venir renifler gentiment les trois marques, son museau à quelque millimètres du pelage brun caramel du vieux matou.

- Comment vous vous êtes fait ça ? Ca a l'air... douloureux...

En parlant, il note combien il est proche, ses moustaches chatouillés par des poils inconnus, et il recule vivement en arrière, un peu gêné, une pointe d'inquiétude dans son regard. Le vieux matou était-il un mangeur de chat ? Il n'a jamais su si ce que lui avait dit Epervier était une blague inventée de toute pièce ou s'il connaissait un félin cannibale. Et puis, l'inconnu pourrait ne pas apprécier ses manières de chat domestique.

- Désolé, je ne voulais être trop... Envahissant.

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— « Bonjour, Monsieur.

Monsieur... C'est vrai, c'était lui qu'on appelait "Monsieur", désormais. C'était Rusty l'aîné, désormais.

Oui, je... je viens en effet de la ville, là-bas. »

L'étranger mouva sa queue comme un bâton-guide dans la direction que Rusty ne connaissait que trop bien, la direction qu'il s'était retenu, ou plutôt empêché d'aller tout ces cycles durant. La pensée le rendit très triste, bizarrement, mais ce sont les mots suivants du gentil géant qui eurent raison de son chagrin: « Ca ne fait pas longtemps que mes deux pattes ont atterri ici, il lui dit. c'est tout nouveau pour moi. »

Ces mots envoyèrent le Rusty de ses pensées des années, ou plutôt des Lunes plus tôt dans le passé, frais sorti de son chez-lui, à visiter les terres sauvages et à rencontrer ses tous premiers claniques. L'embarras, l'inexpérience, mais aussi cette naïveté ... Rusty aurait pu jurer être capable de sentir le gros coeur du géant battre en rythme avec le sien.

Rusty aurait pu jurer qu'il voyait par ses yeux - qu'il pouvait se voir en lui.

La réalité lui vint sous la forme d'un nez mouillé et de moustaches piquant sous son poil, le sortant de ses pensées, rondissant ses yeux en aplatissant une oreille au soudain rapprochement du plus jeune. Pas que ses poils se hérissèrent, mais la surprise le fit se dresser assez pour le grossir, et ne pas reconnaître son propre reflet dans les yeux de son interlocuteur interdirent le vieil Abyssin.

— « Comment vous vous êtes fait ça ? Le visiteur lui demanda. Ca a l'air... douloureux...
Comme réalisant soudain son faux-pas, le visiteur recula abruptement sa tête pour rendre son espace personnel au chat cannelle.

— Désolé, je ne voulais être trop... Envahissant.

Et devant tant de bonne volonté, qu'il reconnaissait comme la sienne, qui n'existait pas vraiment chez les claniques à cause de tout ces Codes qui les aidait toujours à justifier où ils mettaient leurs pattes (et qui les justifiait toujours à critiquer où eux, non-claniques, mettaient les leurs), Rusty se mit à pleurer.

Ce n'était pas de la tristesse, pas vraiment. En fait, c'est plutôt qu'il était ému. Il secoua doucement sa tête.

— T'en fais pas, c'est rien!... »

À vrai dire, il avait été à deux battements de faire de même. Il aurait regardé le domestique sous toutes ses coutures rien que pour s'assurer qu'il ne soit pas - qu'un clanique n'ait jamais... Allez Monsieur Rusty, il s'encouragea d'un sourire, montant sa patte à ses yeux, essuyant les larmes qui y débordaient malgré lui. Pas qu'il avait honte de son comportement (il n'y avait aucune honte à pleurer) mais le plus jeune lui avait posé une question! Les règles de courtoisie lui demandait, non, exigeait d'y répondre.

— « Tu as déjà rencontré des chats de Clans? Il faut être très prudent autour d'eux, tu sais? Ces marques, c'était un accident...

J'étais plus jeune, je voulais aider une chatte - elle était très maigre, alors j'ai décidé de lui traîner un sac de mes croquettes depuis chez moi - mais j'ai trop insisté, et puis sa patte a volé vers moi, et ses griffes se sont coincées dans mon poil. »

Rusty tenta de sourire, mais plutôt que de réchauffer comme un soleil d'été, son expression était humide d'émotion, nostalgique et meurtrie par les années à s'endurcir par la vie sauvage. Loin était l'époque où son poil tiqueté était aussi lustré que celui de l'étranger; de nos jours, il était en bataille, imitant les herbes-folles de la Lande non-loin du Verger.

« Moi aussi, je viens de la ville. J'y avais un Père - mon deux-pattes à moi, avec la maison, la voiture, et la boîte à sons...

Et s'il parvint à maîtriser son sourire assez pour l'empêcher de s'affaisser, une sorte de langueur y transparut.

Voilà bien longtemps que je n'y ai pas remis les pattes, héhéhé... Et puis il pointa des deux oreilles, et sa barbe rebondit avec le mouvement de sa tête comme il se précipitait sur ses mots: Oh - mais où ais-je la tête. Je m'appelle Rusty, j'habite ici avec Trash et mon skateboard, Ollie.

Et toi? »

HRP:

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✦ Chat domestique

Whisky & Rusty

L'alcool face à la rouille !

Dès qu'il reprend une distance acceptable, le matou se met à pleurer. Des larmes qui lui font écarquiller les yeux, se demandant ce qu'il a bien pu faire de mal pour le blesser à ce point. Il est prêt à s'excuser milles fois pour se faire pardonner, ne pouvant supporter de rendre un chat si malheureux, mais celui-ci le détrompe vite. Il le rassure à demie en prétendant que ce n'est rien, qu'il n'a pas à s'en faire, mais Whisky ne peut quitter des yeux l'eau qui coule sur son pelage si peu lustré. Les oreilles couchées dans une attitude inquiète, le domestique observe l'inconnu se frotter les poils du bout des pattes pour effacer les traces de son chagrin, comme si cet acte de "faiblesse" ne devait plus être visible.

Puis, il lui parle de chat de clans, il lui demande s'il en a déjà rencontre un. Epervier en était un, Whisky s'en souvient, même qu'il lui a fait peur en prétendant être un chat mangeur de chat, mais il s'était avéré être un chat de bonne compagnie. Il lui a expliqué deux-trois choses sur les clans, mais pas forcément que ceux-ci pouvaient être assez dangereux pour laisser de si profonde entaille. Son vis-à-vis lui conseille d'être très prudent avec eux, que les marques qu'il possède était un malheureux accident. Qu'il voulait aider un chatte très maigre et que celle-ci l'a blessé. un acte qu'elle doit sans doute regretter si c'était un accident, mais qu'aurait-il donné si cela avait été commis avec la volonté de blesser ? Les blessures auraient-elles été plus profondes ? Un frisson de terreur le secoue à cette pensée.

Le sourire du brun semble aussi humide que l'herbe après la rosée du matin, qui tente d'avoir l'air chaleureux, mais qui n'y arrive pas complètement. Il lui explique venir lui aussi de la ville, mais la tournure de sa phrase lui apprend bien vite qu'il n'y habite plus. Whisky s'en serait douté, à voir son pelage, et puis, n'est-il pas sorti de la cabane ? c'était sans doute son nouveau chez lui... Ce qui est confirmer par le matou, qui se présente sous le nom de Rusty. Le domestique apprend ainsi qu'il ne vit pas seul, qu'il a un ami du nom de Trash et... Ollie ? Il ne sait pas ce qu'est un skateboard, cela le rend bien curieux, d'ailleurs.

- Je m'appelle Whisky, enchanté de vous rencontrer !

Il émet un ronronnement accueillant, avant de noter que le poil du vieux chat semblait encore humide. Il s'approche une nouvelle fois, lentement, craintif, avant de commencer à lui lécher la joue pour lui retirer les dernières traces de son chagrin. Peut-être aussi apaiser son coeur meurtri, ne sachant pas comment lui supporterait de vivre éloigné de ses deux-pattes, et surtout de son fidèle ami Cookie. Quelque coups seulement suffisent, mais il n'éloigne que sa tête cette fois-ci, s'asseyant près de lui, dans une maigre tentative de lui remonter le moral, sachant bien qu'il doit être la cause de son chagrin, en parti du moins.

- Je suis désolé... J'ai l'impression de vous rappeler de mauvais souvenirs... Il fait une moue contrit avant de poursuivre, la tête penchée dans l'attitude typique de Cookie quand celui-ci ne comprend pas quelque chose : Qu'est-ce qu'un skateboard ? Un style de chien ?

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— « Je m'appelle Whisky, enchanté de vous rencontrer !
— Eh bé c'est pareil, Whisky! »

Quel nom bien joli. Quel nom normal surtout, mais Rusty était suffisament poli pour ne pas en faire la réflexion. Il avait beaucoup d'amis de Clans, après tout, et il avait appris à accepter malgré lui leurs bizarres dénominations. Tiens, par exemple, leurs voisins de la Tribu du Soleil n'avaient pas tous conservé leurs titres composés, aussi il lui était plus facile de reconnaître Mouche, son oiseau Oiseau, la maigrelette et fragile petite Soleil, Violette, sa jeune amie-mosa... Curieuse Pénombre, il appelait encore Curieuse, mais jamais elle ne lui en voulait en le rattrapant.

...Oeil Vert, c'était différent.

Ça aidait qu'il ait vraiment l'oeil vert (et qu'il ne lui en reste qu'un, d'où le nom au singulier).

En tendant son long cou, Whisky avait à nouveau rapproché sa tête de la sienne à portée d'un coup de langue qu'il donna contre la joue de son aîné, se retrouvant à nouveau les yeux larmoyants face à autant de gentillesse à son égard.

— « Je suis désolé... lui dit Whisky, dont la tentative de consoler Rusty ne fit que redoubler les larmes qu'il avait précédemment essuyées. J'ai l'impression de vous rappeler de mauvais souvenirs... »

Et démunir un autre chat de la sorte embarrassa le vieux Rusty qui secoua à nouveau sa lourde tête, tâchant de bien respirer, de ne laisser aucun sanglot l'étrangler. C'était juste une petite montée d'émotion, pas de quoi s'en faire...!

— « Ça n'y est pas... Combien de fois avait-il souri au travers de sa tristesse. Les douleurs aussi, vieillissent avec nous. Avec le temps elles prennent juste, Rusty haussa une épaule, ...Une autre forme. »

Whisky n'en fit pas trop de tonnes car quelque chose d'autre semblait avoir piqué sa curiosité. Il pencha sa tête tout en posant sa question, Rusty se retrouvant à l'imiter de l'autre côté:

— « Qu'est-ce qu'un skateboard ? Un style de chien ?
Rusty se redressa derechef. Oh! Et puis sa bonne humeur revint: « Non, aha, pas du tout! »

Et puis une idée, pour le moins évidente, surgit dans le brouillard de ses pensées. Rusty se leva sur ses quatre pattes et décrivit un rond avec la queue.

— « Ça tombe bien, je pensais à le sortir pour une promenade aujourd'hui. Reste là --

Le laisser croupir toute la saison froide dans la cabane nuisait déjà aux joints de ses roues, alors venues les saisons chaudes Rusty s'assurait toujours de le sortir un peu, quitte à le trainer du bout des dents jusqu'à l'asphalte de l'autoroute où Ollie pouvait courir comme il se devait (Ollie avait horreur de l'herbe et la neige, il était très capricieux!).

Sur ce, l'abyssin s'éloigna de son nouveau camarade très haut sur pattes pour se hisser sur les siennes au pied des rondins constituant la cabane. Il fléchit les postérieurs, se ramassa sur lui-même, battit de sa longue queue dont le bout se courbait curieusement en serpe et s'arracha de l'herbe d'un prodigieux bond à la verticale (pour son âge!), s'agrippant au rebord de la fenêtre par la force de ses griffes et bras et s'y « Oh... Hisser! » dedans. Dehors, par la fenêtre entrouverte, on entendit les cliquetis des brics-à-bracs perturbés par l'activité que Rusty avait fait entrer avec lui.

Un Clac! plus fort que les précédents résonna de l'autre côté de la porte fermée, et puis un bruyant grincement la fit s'entrouvrir assez pour y faire sortir le museau de l'abyssin, ainsi qu'un bon épis de moustaches:

— « --Comme Ollie a besoin de beaucoup d'espace, je m'en voudrais de te blesser alors pourrais-tu, s'il te plaît, t'éloigner du seuil, au moins de quelques longueurs de queue? Et tiens-la haute! Trash n'a pas ce problème car la sienne est très courte, mais Ollie n'a parfois aucun scrupules à écraser les queues!...

HRP:

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✦ Chat domestique

Whisky & Rusty

L'alcool face à la rouille !

Oh, quelle cervelle de souris ! Plus il tentait de consoler le vieux matou, plus celui-ci semblait laisser ses larmes couler, comme s'il n'arrivait plus à les retenir. Whisky en était inquiet, Rusty ne lui donnait pourtant pas l'impression de détester sa nouvelle vie ; il est certes un peu trop maigre et son poil mériterait bien quelque centaines de coups de langue, mais, mise à par ses détails, il n'avait pas l'air malheureux. La nostalgie peut-être ? Le domestique estime qu'il faudra qu'il lui ramène un peu de sa nourriture, pour lui rappeler de bons souvenirs. Certes, ce n'était pas les croquettes que le chat errant mangeait, mais il est certain qu'il saura apprécier son blanc de poulet !

Le matou tente une nouvelle fois de lui expliquer qu'il faisait fausse route, mais cela le déroute juste davantage. Les douleurs peuvent prendre une autre forme en vieillissant ? Alors Whisky se promet de ne jamais vieillir ! Lui qui fuit toute chose qui pourrait lui faire mal ne se voit pas combattre un ennemi qu'il n'arriverait plus à comprendre, qui aurait changer d'apparence pour le prendre par surprise.

La diversion fonctionne, le vieux matou retrouve le sourire. Son comportement lui avait fait plaisir, le voir pencher la tête de l'autre côté avait été étonnant, mais dans le positif. Jusqu'à présent, aucun autre chat ne s'amusait à le copier quand il imite le comportement canin de son ami Cookie. D'ailleurs, Rusty s'amuse de sa question, déjà redressé, l'oeil pétillant, en dénantissant ses propos ; Le skateboard n'est pas un style de chien. Pourtant, dès qu'il se retrouve debout, il lui demande de rester là pour aller le chercher car il ne l'a pas promener aujourd'hui. Whisky est perplexe, n'est-ce pas les toutous qu'on emmène pour une balade ? Il se rappelle, un peu honteux, qu'il est lui-même régulièrement embarqué pour une sortie avec ses deux-pattes et Cookie. C'est sans doute un type de chat.

Dès que Rusty retourne vers la cabane, Whisky ne peut s'empêcher de le suivre, tout curieux. Il l'observe se fléchir, s'aplatir sur le sol, sa queue fouettant le sol, sa cible dans son champ de vision, puis il bondit jusqu'à elle. Un saut prodigieux, d'une élégance sans pareil, laissant le domestique sans voix. Lui-même ne sait pas s'il aurait atteint la fenêtre avec autant de précision, il a déjà du mal avec sa propre barrière qui est pourtant une cible suffisamment large pour qu'il arrive à grimper dessus malgré les erreurs de calcules. Il lui demandera conseils plus tard, mais il a hâte d'être aussi impressionnant que le vieux matou !

Whisky commence à faire le tour de la cabane, doucement, écoutant l'activité à l'intérieur, se demandant ce que l'ancien domestique va lui sortir comme merveille. Il sursaute quand un CLAC plus puissant que les autres résonnent près de la porte et celle-ci se met à s'ouvrir lentement, dans un grincement sinistre. Le tacheté se couche au sol et rampe lentement, les oreilles tendues, la curiosité l'empêchant de rester à sa place ou de détaler comme un lapin dans l'autre sens. il peut voir le museau de Rusty par la porte ainsi entrouverte et il le met gentiment en garde contre Ollie qui aurait besoin d'espace. Et qui écrase les queue. Sans scrupule.

- Parce qu'il est dangereux ?!

Whisky n'en était pas au courant ! Il détale de quelque longueurs de queue aussi vite que ses longues pattes peuvent aller et s'écrase ensuite au sol, tétaniser, tentant de se faire le plus petit que possible pour ne pas être vu par le monstre. Après tout, quel chat s'amuserait à écraser les queues ? La sienne a beau être un peu plus courte que la moyenne, il y tient !

- Pourquoi gardez-vous un ami aussi dangereux ? miaule-t-il d'une voix tremblante.

La boule de poils est terrifiée, tremble dans son coin, tentant de fusionner avec la terre. Les oreilles écrasées sur son crâne, la queue pressée contre son flanc, il cherche à se faire petit. Tout petit. Dommage que ses poils courts sont aussi ébouriffés que s'il venait d'être séché par les coups de langues vigoureux de Cookie et gonflant un peu sa taille...

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— « Parce qu'il est dangereux ?!
— Oui! de répondre le vieux Rusty de l'autre côté de la porte, y rentrant le nez et les moustaches à nouveau. Enfin, non, il ajouta, et s'ensuivit d'un rire rauque car son explication ne devait pas tenir la route! (Compris? La route? Comme là où il promenait Ollie?)

Lorsqu'il confirma d'un reniflement ou deux que Whisky s'était éloigné de la proximité de la cabane (plus particulier de celle de la rampe accotée au cadre de la porte), les charnières grincèrent d'une nouvelle poussée. Il entendit Whisky lui poser sa question au travers du vacarme (les oreilles de Rusty était très larges, et entendaient très bien!)

— « Pourquoi gardez-vous un ami aussi dangereux ?
— Aha, ce n'est pas qu'Ollie soit dangereux, c'est qu'il est très malin! Il aime faire le pitre. »

Ollie n'avait réellement aucun savoir-vivre, mais Rusty supposait qu'il ne pouvait pas lui en vouloir, car pour avoir du savoir vivre, il fallait d'abord "vivre".

Rusty n'était pas sot au point de croire son skate vivant, mais la sollitude, joint à son parcours effréné dans la vie l'avait fait s'attacher à cet objet au point de le considérer comme un membre de sa propre famille.

Ça, c'était parce-qu'Ollie, et les quelques draps moisis qui leur servait de nid, était(ent) tout ce qu'il lui restait de son chez lui.

La porte s'ouvrit d'un VLAN!

Une silhouette montée sur quatre pattes de munchkin surgit et descendit la mini rampe dans l'herbe et puis les roues s'enlisèrent dans la terre humide et stoppèrent net le mouvement du skate qui s'immobilisa, monté d'un abyssin adroit, la queue haute, quoique le bout un peu tordu.

— J'avais des amis dans les Clans qui disaient qu'il s'agissait d'un bébé monstre - ce qu'ils appellent des voitures.

Rusty poussa un soupir, sentant déjà ses articulations protester en descendant la planche, se penchant pour tirer Ollie par le bout des dents, tout l'effort du mouvement faisant distinctement se tendre son échine sous ses poils. Les roues grincèrent et en soulevant la chose il lui fit voir le truck-avant lui suppliant d'un coup de polissage.

Malheureusement pour Ollie, Rusty n'était qu'un chat.

— Mais c'est juste un skate. Mon ami, Trash - il désigna du nez l'intérieur de la cabane qui disparut derrière la porte qui s'était fermée après-coup - l'a déjà chevauché sur les trottoirs de la ville! Ahhh, Rusty cessa de tirer, laissa son arrière-train retomber dans l'herbe et soupira en levant d'yeux rêveurs au ciel dégagé. C'était la belle époque!... »

Pas que celle-ci soit moins belle mais de réaliser la limite de son souffle, de sentir l'usure de ses articulations, de se savoir progressivement faiblir était une réalité que Rusty détestait faire face. Alors il se la voilait:

— « Tu... le souffle lui manquait, ses vibrisses tremblottant à chaque goulée d'inspiration. Tu as dit que tu ne viens pas d'ici? Je veux dire, que tu viens de déménager à la ville?

Oula, pfou!...

D'où viens-tu, Whisky?

Comment c'était?

Quelles aventures avait-il vécu dans cet Ailleurs indistinct?

Le coeur de Rusty battait au souvenir de sa jeunesse trop vite essoufflée.

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✦ Chat domestique

Whisky & Rusty

L'alcool face à la rouille !

Rusty ne pouvait-il pas être un peu plus précis ? Confirmer sa dangerosité, puis se contredire, n'était pas le meilleur moyen pour être clair. Whisky ne sait donc toujours pas si Skateboard est un chat dangereux ou non. Aplatit là où il est, il ne peut qu'entendre le matou ouvrir les portes d'une bonne poussée, celle-ci grinçant et protestant à cette manœuvre. Quand il lui pose sa nouvelle question, il tente de déterminer pourquoi le vieux félin s'amuse à avoir un ami aussi imprévisible près de lui, mais le roux rit et lui affirme que Skateboard est juste très malin et qu'il aime faire le pitre. Donc, il adore écraser les queues des chats par jeu ? Ce type est un renard !

Le VLAN des porte grande ouverte fait sursauter Whisky, qui est à deux coussinets de détaller comme un lapin. Mais ses griffes restent plantés au sol, lui empêchant toute retraite. Il est obligé de voir Skateboard débouler dans la clairière, Rusty perché sur son dos. Au départ, le tacheté ne comprend pas. Où était donc le chat que voulait lui présenter le vieux matou ? Mais il finit par faire le rapprochement quand le félin lui explique que les clans le surnommaient bébé monstre, en rapport aux voitures. Skateboard n'est pas un semblable, c'est l'objet où est accroché le rouquin.

- Mais... ce n'est pas un chat ?!

Ce n'est qu'un murmure, un miaulement surprit, qui sort de ses babines. Whisky, qui a bondit sur ses pattes grâce à la frayeur, marche lentement jusqu'à Rusty, l'écoutant lui parler de son ami Trash tout en tirant sur son autre ami. Le domestique penche la tête de côté, de plus en plus perplexe, puis se rapproche davantage et tendit la patte vers ce Ollie, curieux de savoir ce que ça pourrait faire de se dresser dessus mais sans oser le faire vraiment.

Avant de pouvoir le toucher, le solitaire-pas-si-solitaire l'arrête d'une voix essoufflée. Whisky s'en inquiète, croise son regard, repose sa patte près de lui, puis ses oreilles basculent vers l'arrière sous sa question. Il détourne la tête, puis il hoche doucement la tête. Oui, il vient d'emménager il n'y a pas si longtemps. Pas assez pour qu'il comprenne que sa vie ne sera jamais plus comme avant et qu'il pourrait peut-être la regretter.

- Oui, un jour, mes deux-pattes ont décidé qu'ils ne voulaient plus vivre parmi les grandes maisons. Ils étaient tellement, on en voyait même pas le bout !

Il y réfléchit doucement, se rappelle du territoire qu'il disposait alors. Sans terre, sans herbe, mais dont l'intérieur lui semblait également infini. Il pouvait passer de pièces en pièces sans croiser Coca, contrairement à aujourd'hui où ils doivent se côtoyer assez régulièrement. Il se rappelle la salle où sa nourriture lui était servit, il pouvait grimper sur d'innombrables meubles, courir après des ficelles accrocher aux fauteuils ou sur le canapé. Il n'avait pas le temps de penser à vagabonder à l'extérieur, il n'en avait alors pas envie.

- Mais ce n'était pas comme ici. Nous n'avions pas de jardin où nous prélasser à longueur de journée, et puis... Je ne suis sorti qu'une fois de chez moi. Mes deux-pattes avaient oublié de bloquer la porte qui donnait sur l'extérieur. Et vu que je sais les ouvrir facilement... Il hausse les épaules, un peu modeste. J'ai rencontré des chats errants qui m'ont fait passer l'envie de ressortir.

Il s'ébroue, la scène lui revenant de pleins fouet. La peur, la douleur, l'humiliation. Les cris de joie alors que lui miaule de terreur et qu'il tente de filer, ses flancs agrippés par un chat plus petit, mais plus teigneux. Il baisse la tête alors qu'il grimace, puis relève la tête, doucement, observant Rusty d'un air perdu, un peu effrayé.

- Croyez-vous que je pourrais être à ma place, ici ? J'aimerais découvrir l'extérieur sans ma laisse et sans Cookie. il ronronne un peu au nom de son compagnon canin ; J'espère que je pourrais vous le présenter, il est adorable ! Un peu baveux, mais c'est une crème, il lèverait jamais la patte sur un ami. Oh... heu... est-ce qu'on peut... être ami ?

Code by Fremione.

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Whisky !:

L'alcool face à la rouille ! [pv Rusty] - abandon Miniwh10

Merci à Mug pour ce mini-chat

Spoiler:

▼ Solitaire

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☆ L'Alcool face à la Rouille! ☆
^{(timeline nébuleux au cas où) Saison Chaude 2021 - RUSTY et WHISKY... et OLLIE!}
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Eh non, ce n'était pas un chat! C'était des mots raffraîchissants, comme l'était l'air humide du matin. Ils lui rappelaient les chats de l'Ombre, leurs voisins à la berge opposée de la départementale (leur Chemin du Tonnerre). Aucun chat du bourbier n'avait pris Ollie calmement, enfin, sauf peut-être Oeil Vert. Il l'avait vu rouler sur l'asphalte, Rusty sur son dos, et malgré une patte inutile et un oeil en moins Oeil Vert lui avait demandé s'il pouvait l'essayer.

Ici, depuis qu'ils s'étaient installés, Ollie ne faisait plus peur à personne à la Tribu du Soleil. Rusty était encore surpris de se faire saluer les matins de saison chaude où il le sortait et le traînait du bout des dents. Juste un "Bonjour Monsieur Rusty!" ou un "Nous avons mis vos proies dans la gamelle!". Aucune histoire de patrouille, de Lieutenantes du Clan du Vent, de Frontières...

Whisky répondit à sa question, évoquant une image bien nette aux yeux de ses pensées.

— Oui, un jour, mes deux-pattes ont décidé qu'ils ne voulaient plus vivre parmi les grandes maisons. Ils étaient tellement, on en voyait même pas le bout !

Le sourire du vieux Rusty ne fit que s'agrandir en imaginant comme il se devait son ancien chez-lui à Whisky. Les grandes maisons, c'était pour les gens importants. Il n'était pas rare qu'ils possèdent aussi de grandes voitures, de grandes barrières, de grands chiens pour surveiller les Terres. ... Pas du tout le genre du Père, et donc, par conséquent, pas du tout le genre de Rusty, dont l'ancien voisinage se trouvait à mi-banlieue, près d'une rue commerciale, avec un marché, et un parc.

Un skatepark...

— Mais ce n'était pas comme ici. Nous n'avions pas de jardin où nous prélasser à longueur de journée, et puis... Je ne suis sorti qu'une fois de chez moi. Mes deux-pattes avaient oublié de bloquer la porte qui donnait sur l'extérieur. Et vu que je sais les ouvrir facilement...
— Tu ouvres les portes! Il s'exclama et ce sans la moindre honte. Moi, j'ouvre les fenêtres.
— J'ai rencontré des chats errants qui m'ont fait passer l'envie de ressortir.

Ces mots, toutefois, le refroidirent d'un chagrin qu'il ne connaissait que trop bien. Ses deux larges oreilles noires descendirent de chaque côté de sa tête, et il en oublia même Ollie (mais c'était pas grave, parce-que dans l'herbe, Ollie était sage).

Whisky abaissa sa tête, sans doute pesé par ce précédent mauvais souvenir, et donc Rusty tendit la sienne, se mettant à sa hauteur, tentant de l'encourager d'un regard se voulant bienveillant. Il n'en était pas un, un chat errant, il n'attaquait pas les autres chats sans prévenir. Avec lui, Whisky n'avait pas à s'inquiéter qu'il ne sorte les griffes.

— Croyez-vous que je pourrais être à ma place, ici ? lui demanda alors Whisky. J'aimerais découvrir l'extérieur sans ma laisse et sans Cookie. Savoir que Whisky n'était pas seul réchauffa son coeur au vieux Rusty. J'espère que je pourrais vous le présenter, il est adorable ! Un peu baveux, mais c'est une crème, il lèverait jamais la patte sur un ami. Oh... heu... est-ce qu'on peut... être amis ?
— Hoh hoh hoh, la douceur de son rire s'était considérablement asséché avec les années, rauque dans l'intonation.
Mais bien sûr qu'on peut être amis, Whisky! Je serais ravi de rencontrer Cookie.

Il laissa son regard se porter en direction de la ville, où la silhouette découpait l'horizon avec une précision géométrique qui n'existait pas en terres sauvages, même parmis les arbres du verger qu'on ne laissait pas pousser comme ceux de la forêt.

— Parfois, je pense à retourner en ville, revoir le quartier. J'aime vivre ici avec Trash, et la Tribu de Mademoiselle Soleil --...

Pas de mais, mais Rusty prit une grande bouffée d'air frais et se tut et ne dit plus rien sauf par la tristesse dans son sourire. Whisky lui avait demandé s'il aurait un jour sa place ailleurs qu'à son chez lui; Rusty se demandait s'il avait perdue la sienne pour de bon. Si le Véto le reconnaîtrait, si les chats du voisinage seraient heureux de le revoir, si le vieillard du Marché y était encore, si...

Ses yeux s'étaient fermés. La douleur avait pris une autre forme, et lorsqu'il les rouvrit, il s'essuya le museau avec le revers d'une patte, levant la croupe pour l'asseoir sur le dos d'Ollie, et se reculer pour y monter les antérieurs à la même hauteur.

— Enfin. L'extérieur est grand, Whisky. Les chats de Clan sont particuliers sur les limites de leur territoire, il te faudra faire attention. Mais si jamais tu te trouves dans de beaux draps et que tu as des problèmes...

Rusty détourna son attention de l'horizon pour sourire au plus jeune: Tu peux venir ici.

Son ton devint espiègle: Mais je préférerais t'ouvrir la porte que la fenêtre: tu es beaucoup trop grand!

Quel genre de chat es-tu? Même les pattes de Monsieur Feulement sont moins longues!

HRP:

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