(flashback) Père d'un père - avec Cœur de Puma

La révélation était encore assez fraîche, à vrai dire, elle lui avait fait passé l'envie de dormir toutes ces nuits. Il aurait espéré que le retour de Source de Secrets puisse régler tous ces conflits intérieurs, mais il n'en avait été rien. Toutes ces journées à garder le secret, pour elle, pour lui, il les ressassait en se disant que tôt ou tard, il faudrait dire la vérité à sa famille. Le reste n'avait pas besoin de savoir. Mais son père... La chair de sa chair... Il ne pouvait pas lui faire cela.

Petite mine, il avait attendu à l'orée du camp en faisant les cent pas. Il était stressé, angoissée et cela attira bien les interrogations de la patrouille de son père qui revenait. Mais il ne leur laissa pas le loisir d'ouvrir leur gueule. Car à peine eut-il vu la frimousse brune et rousse de son paternel, qu'il s'exprima rapidement sans autre forme de procès : « Papa... Il faut que je te parle. » puis il glissa un regard à ses accompagnateurs avant de préciser « ... Seul. » de peur que la nouvelle dont il était question, soit ébruitée.

Il avait déjà de grandes craintes quant à la réaction du vétéran. Il avait peur de le décevoir, peur qu'il se détourne de lui par cette nouvelle. Car après tout, il avait compris aux rondeurs de Source de Secrets qu'elle portait des petits, mais personne ne savait de qui.

L'angoisse était à ce point palpable que son père n'avait même pas daigné l'interroger dès qu'il s'était montré, voyant à quel point cela pouvait être important. Et pour cause, c'était l'histoire de toute une vie, de plusieurs vies même. Toute sa famille était embarquée dans l'affaire, et même si Queue de Lézard avait paru rassurant avec sa belle, la solitude lui faisait penser à une milliard de chose au point où il sentait sa tête exploser.

Alors, se délester d'un poids auprès de Cœur de Puma lui sembla être une bénédiction comme une malédiction. Car il avait évidemment ce besoin de ce livrer, mais quand son paternel l'interrogea, tout devint plus difficile, ne serait-ce que de trouver les mots justes. Il n'avait même pas souhaité s'asseoir tellement le stress le faisait bouger, circuler au point où il pouvait en donner le tournis. Mais il avait engagé la conversation, alors il devait se lancer. « Hmpf-, par où commencer... » dit-il, s'interrompant net dans sa course et inspirant un grand bol d'air par la même occasion. Il espérait calmer ses nerfs, et se calmer tout court. « Tu vois... Les oiseaux... Les fleurs... » puis il sut qu'il racontait quelque chose d'incompréhensif. De trop... Vague pour y comprendre quoi que ce soit, alors il grimaça et soupira une énième fois.

Affronter le regard de son paternel était si dur qu'il préféra l'éviter et ne pas avoir droit à ses incompréhensions ou à sa totale compréhension. Alors, il murmura un tas de parole, en fixant le sol qui lui semblait bien beau en comparaison à ses mots. « Je... Il y'avait... Elle. Et disons que je-, qu'on l'a fait. Mais peut-être un peu trop tôt. » puis il repris ses cent pas, sans demander quoi que ce soit au vétéran. « Je l'ai voulu, j'ai même été super content. Mais maintenant, je ne sais plus quoi faire... » expliqua-t-il une énième fois, ne se doutant nullement que ses dires n'avaient aucun sens, si ce n'est dans sa tête à lui seul. Après tout, il n'avait sorti que des morceaux de phrases et les avaient ficelées entre elles.

HRP: