« Pff, j'aurais même pas dû venir ! » [PV. Esprit Ailé]

Je m'assis lentement en soupirant. Encore une journée a soigné les blessures des uns, les maux de ventre des autres... J'aime être guérisseur mais c'est épuisant. Je n'ai pas arrêté de faire des allées-retours de mon antre aux tanières. Pour aller chercher des toiles d'araignées, ou des baies de genièvre... C'est la saison où le mal vert et là, et, espérons, qu'il ne vienne pas. Mal vert... Papa ! Il faut que j'aille le voir. Je courus aussi vite que je pus et entrai dans la tanière des anciens. Je lui demandai comment il allait. Bien. Ouf. Je restai quelques minutes avec lui. On parlait de tout et de rien... C'est quand je vis que le soleil commençait à se coucher que je décidai de le laisser tranquille et d'aller manger un bout avant d'aller dormir. Je me levai, lui donna un coup de langue sur la tante pour lui souhaiter bonne nuit et sortit. Je me dirigeai vers le tas de gibier, pris un pinson et retournai dans ma tanière. Je mastiquais lentement, la tête dans les nuages... Après le repas je fis ma toilette et me couchai dans ma tanière. Je m'endormis...

J'ouvris les yeux. J'étais dans une forêt sombre... J'entendais des cris, des feulements. Une bataille ? Oui c'est cela ! Je me levai en furie et courus, courus... Essayant d'apercevoir cette fameuse bataille. Mais rien. Soudain, j'aperçus des chiens et puis...

Je me réveillai en sursaut. J'étais en sueur. Sans doutes pour avoir " couru " dans mon rêve. C'est bizarre... Enfin bon, ce n'était qu'un rêve ! Et puis, les chiens se battent souvent, non . Et je n'ai vu aucun chat, ça n'a aucun rapport avec nous. Rien du tout.
N'arrivant plus à me rendormir je me levai et sortis lentement du camp. Je marchais tranquillement, pour me détendre. Je savais où aller. Aux Falaises !

Quand je fus arrivé, je m'assis lentement et regardai au loin. Que c'était beau, le coucher de soleil... Quelques nuages squattaient encore le ciel. L'un d'eux était en forme de coeur... Ceci me rendit nostalgique. C'est bien d'être guérisseur mais, on ne peut aimer autre que son clan. J'aurais aimé pouvoir avoir une compagne, une descendance... Mais rien. C'est le code du guerrier qui veut ça. Je soupirai et fermai les yeux quelques secondes. Quand soudain j'entendis un bruit. Je rouvris vite les yeux et dis :


« Qui est là ?! »

Les feuilles s'écartèrent et j'aperçus une jeune chatte blanche au yeux verts...

L'emprise du vent, une force si puissante comparé à la notre. Nous paressions si faibles, si impuissants devant le déchaînement de la nature. Pourtant, la seule force incontrolable que j'appréciais, c'était bien celle-ci. L'impression de ne plus toucher le sol, ne jamais pouvoir s'arrêter. Puis, ensuite, vien la puissance qu'on en dégage. L'avantage du Vent, à la chasse, au combat ou à la traque. Peu importe, notre clan vit de lui. Sans cette puissance, nous ne sommes rien..


Et elle est tout. Sa chair nourrira les reines, les chatons et les anciens. Tuée de mes propres griffes, avec mes propres crocs dans sa pauvre peau. C'est avec cela que le Clan prospérera. C'est pourquoi j'y met tant d'entrain à le faire. Plusieurs proies comme elle furent victime, chacun leur tour, de la puissance de mes crocs. Je les enteraient tous à la même place, puis partit en direction des falaises.

Le crépuscule tombait, le soleil se couchait avec lui. C'étais de toute beauté. Quelques nuages squattaient encore par-ci et là, mais je ne pus déterminer la forme exacte de chacun d'eux. Dommage, car le ciel pouvait resceler nombres de secrets. J'avançai, doucement, un étrange pressentiment dans les entrailles.

"Crac"

C'est ce son qui me trahi. Envers qui, ou quoi, aucune idée. Mais cela sentait, bien que cette odeur sois lointaine, quelque chose de déjà connu. Si empestant, si dégoutant .. Bingo! Un Ombreux. Un de ces chats arrogants pour lesquels j'éprouvais une certaine haine, plutôt génétique. Ils ne m'avait rien, ou presque rien, fait. Mais ils avaient causé beaucoup de torts à mes ancêtres, et sa, c'est loin d'être pardonnable.


« Qui est là ?! »

Un chat sanguinaire qui te dévorera tout cru, pensai-je. Je sortais des feuillages, amusée par son expression intriguée. J'inclinais la tête, en signe de "non-violation-d'une-limite-imaginaire", puis l'observai. De taille moyenne, des yeux, ma foi, comme je n'en avais jamais vu, des grosses pattes et une façe applatie. Quel drôle de personnage.

« À quoi te servirais de savoir mon nom, mon âge ou même mon clan ? Je ne suis pas hors de mes frontières, et aucune accusation est en jeu. »

Je le regardai, les yeux emplies d'un sentiment de défi, comme lui demandant de me provoquer. C'étais à sa que servait les mâles, parfois. Ils croient qu'on se fiche de leur gueule, alors qu'en fait, on ne veut simplement que s'amuser, en espèrant que l'adversaire joue le jeu.