Une belle nuit [Pv N. Astate]

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La lune, belle, ronde et majestueuse trône dans son ciel constellé d'étoiles par milliers. Le camp est éclairé, et de fins rayons de lune viennent couvrir le pelage blanc de la lieutenante du Clan du Vent. Incapable de retrouver le sommeil, elle étira ses muscles ankylosés par l'humidité de l'air de la nuit. Sans réveiller les autres venteux, elle sortit de la tanière et passa l'entrée du camp. Émérgée des buissons d'aubépines, elle filla ventre à terre vers les falaises. Nombres de paysages défilèrent devant les yeux d'Esprit Ailé, dont un qui lui arracha le coeur. Le territoire du Tonnerre. Là où son compagnon à laissé sa vie pour son clan, là où son coeur s'est brisé en milles morceaux. Fleur de Miel. Encore et toujours, elle ruminait sa rage contre elle. La lieutenante du Clan du Vent avait malgré tout pu mettre fin aux jours du compagnon de sa soeur, malgré que celui-ci était innocent. Mais, comme dit-on souvent, ce sont ceux qui n'ont rien fait qui payent pour les crimes qu'ils n'ont pas posé. Chassant cette pensée de sa tête, elle continua son chemin. Les quelques feuilles qu'elle écrasa entre les deux territoires, couvertes par la rosée, lui perla son pelage, qui le fit scintiller, à la lumière de la lune. Lorsqu'elle aboutit aux falaises, un spectacle merveilleux s'offrit à elle. Le drap de lune qui recouvrait les rochers, les ombres des quelques fleurs fermés, tout était d'une grande beauté. "Chant d'Espoirs aurait adoré ce paysage.."
pensa-t-elle. Si seulement il était encore présent, rien ne serait comme sa. Son pelage chaud contre le sien, son souffle doux dans ses moustaches, sa truffe contre la sienne.

Une ombre passa, puis disparu. Cependant, Esprit Ailé savait qu'on l'espionnait. Mais aussi, elle avait pris conscience du supposé chat. Un apprenti, et pas n'importe lequel. Un apprenti du Clan du Tonerre. Elle connaissait cette odeur comme celle d'un poisson dans le camp du Clan du Vent. D'ailleurs, l'odeur se rapprocha, et un chat apparut. Pourtant, il n'était vraiment pas grand. Sûrement six lunes, un apprenti, quoi. Calme, elle regarda la lune de ses prunelles émeraude qui brillèrent à l'éclat de l'astre.

- Incapable de dormir en cette nuit de pleine lune ?

Normalement, les pleines lunes n'était là qu'une fois par lune, mais parfois, elle arrivait deux fois, ce qui était magnifique à voir. Heureusement, elle ne manquait pas cette soirée si merveilleuse, qu'elle passerait sûrement en compagnie d'un, elle imaginait, sympatique apprenti.

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♣ Lucky night, right ? ♣
La nuit était tombée et même bien présente. La Lune, oeil astral nocturne, brillait d'un pâle éclat. Pâle éclat non dissimulé par les nuages brumeux de passage, non tout était clair. Le ciel dégagé de toutes impuretés pouvait montrer sa couleur profonde et foncée. Un bleu nuit, proche du noir. Couleur qui n'en était pas réellement une, juste ... Le néant. Et puis ce bleu nuit était parsemé d'innombrables et scintillantes étoiles. Magnifique spectacle que je n'aurai rater pour rien au monde. L'oeil de la nuit éclaire doucement les environs, difficile de trouver le sommeil. La pouponnière était mon lieu de repos, entouré d'amis et de congénères, je me sentais bien.

Cependant, le fait de ne pas pouvoir être accueilli par Morphée me tracassait. Ne pas dormir, je trouvais cela étrange et surtout ... Je devais en trouver la réponse. Quelques hypothèses me vinrent bien vite à l'esprit. Une me parût la plus plausible; la lumière de la Lune m'empêcher de trouver le sommeil. Néanmoins, mon savoir n'était pas encore satisfait d'une telle hypothèse. Mais mon cerveau était brouillé, rien de concret de sortirai de mon esprit cette nuit, j'en avais bien peur.

Alors, il me paru bon de quitter la pouponnière. Prendre l'air me ferrait grand bien, assurément. Je me mis sur pattes et quittai l'abri, sans un bruit, à pas feutrés ... Dehors, mon regard fut spontanément attiré par la douce lumière lunaire. Vraiment calme était l'atmosphère du camp. C'était probablement une aubaine du destin ... Pourquoi donc ? J'allais pouvoir quitter le camp en cette nuit envoûtante. Bien que je ne fus pas jouasse de quitter les autres, de même pour leur présences. Ma phobie de me retrouver seul, sans personne, était vraiment un handicap. J'avais cette impression oppressante d'être enchaîné aux autres chats et de ne pas pouvoir voyager à ma guise. Cependant, j'étais décidé. Cette nuit-là, combattre ma phobie j'allais. Prendre mon courage à deux pattes et partir du camp ... Bien que cela me soit probablement interdit.

Liberté me tendait les pattes et je n'allais certainement pas manquer cette chance. Moi, Nuage d'Astate, allais faire le grand saut dans la vie extérieur au camp. La vie plus palpitante. La vie plus incroyable. La vie ... Plus dangereuse. Un grand esprit était curieux et avait besoin d'espace et de découverte. Je ne pouvais rester confiner cette nuit dans le camp, intuition oblige.
Alors, dans la belle nuit, je quittai le camp. Mes pattes me portèrent vivement à l'extérieur. Je n'avais nul part où aller et là, ma phobie remonta et me prit en ses serres. Quelques pas dehors en solitaire avait finis par brouillé mon esprit. Tremblant et paralysé, mon corps ne bougeait plus. Je ne savais que faire ... Lorsque je me souvins que cette fois, je ne devais pas céder à mes peurs. Non, cette nuit devait être mémorable et gravée au sein de mon âme. Courage ...

Un pas, puis un second. Je repris ma marche nocturne doucement. Quelque peu hésitant, j'avançai. Ma tête n'avait qu'un ordre à exécuter. Avancer et ne pas faire marche arrière. C'était un comportement plus qu'idiot selon moi. Mais ainsi, je trouvai la force de voyager sans personne à mes côtés ... Il y avait tant à voir désormais. Libre de mes actes, pourvu qu'ils restent secret.

Pendant que je marchai, les paysages défilaient. Intrigants et encore emplis de mystère, je voulais voir tous ces lieux de moi même. En une nuit. Cela était impossible, bien évidemment. Alors où aller ? Je m'assis un moment, observant avec réflexion les alentours. Mon regard balayait les lieux avec prudence. Puis, je vis un endroit bien beau ma foi. Des rochers, ou plutôt un immense mur rocheux ... Qu'était-ce ? Je n'avais jamais vu de lieu semblable à celui-ci. Le paysage piqua ma curiosité et je me remis en route sans tarder une seconde de plus. Je courrai à présent, sous le regard blanchâtre de l'astre réflecteur. Prestement, je fus sur les lieux en quelques temps.

Un air salé voletait par ici. C'était étrange de sentir un air tel que celui-ci. J'avais vraiment bien choisi mon endroit. De plus, la vue et le diaporama étaient imprenables. Au bord, je m'assis. Je levais ma tête vers le ciel pour profiter de la vue du soir. Je restai un instant ainsi, sans bouger. Le vent salé passa dans mon pelage, l’ébouriffant au passage. Mon regard devint noir, mes yeux se fermèrent. Profiter de ce pur instant je fis.

...

Un bruit. Presque inaudible mais je le perçu ... Quelqu'un était derrière moi, non loin. J'avais encore le temps de trouver endroit où me cacher. Ce que je fis sans attendre. Heureusement, providence fut le buisson se trouvant à quelques mètres de moi. J'y couru rapidement, puis étant introuvable, je portai mon regard sur l'intrusion.
Pelage blanc comme neige, scintillant sous la lune. Émeraudes pour prunelles. Allure svelte et élancée. Chat ou plutôt chatte fut l'inconnu qui brisa le calme de la nuit. Je soupirai de contentement. Oui, heureux maintenant j'étais. Je n'étais plus seul, une présence m'ayant rejoint. Je fis une brève analyse. Je ne pouvais savoir de qu'elle clan était la chatte. Oui, les odeurs des clans restaient encore mystérieuses pour mes narines. Mais j'allais apprendre le sien ... Lâche était de me cacher, alors je quittais ma cachette de fortune pour me présenter à elle. Je pris un air innocent, voire quelque peu niais. Je revêtais désormais ce drôle de voile qui s'installait sur mon être chaque fois que je parlais, que j’interagissais avec quelqu'un. J'étais un félin incapable de montrer délibérément son savoir, son intelligence. Ce fut la raison pour laquelle je passais pour un simple chaton, sans esprit particulièrement lumineux.

Alors que j'approchai, la voix sans agitation de la femelle blanche s'éleva, se mêlant à l'air salin:

- Incapable de dormir en cette nuit de pleine lune ?

Je fus silencieux jusqu'au moment ou j'atteignis les côtés de l'inconnue. Je m'assis non loin, et pris un air renfrogné. Je penchais également ma tête vers la droite, légèrement. Enfin, j'entrepris de répondre à l'interrogation de la femelle:

- Non ! Mais je peux te retourner la question ... Personnellement, je pense que c'est la Pleine Lune qui m'empêche de dormir.

J'essayais de paraître enfantin, même si cela était en totale contradiction avec ma véritable nature. Après tout, j'étais jeune. Seulement âgé de 6 lunes. Enfant prodige, oui, mais peu le savait.

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Un zéphyr paisible ébourifia le blanc pelage de la jeune lieutenante. Le doux murmure des arbres du Territoire du Clan du Tonnerre vint bercer Esprit Ailé, qui, sous l'effet, calme devint-elle. La lune qui bordait la forêt de son drap argenté procurait la lueur qui réconfortait la chatte. Aussi tempêtueuse était-elle à l'habitude, rien ne laissait croire qur c'était bien le même félin. Ô qui sait, ce qui se passait dans la tête de la chatte aux prunelles d'émeraudes. Pour rien au monde l'âme de la lieutenante aurait voulu être autre part. Jeune félin aux yeux mystérieux brisa l'air d'un souffle faussement enfantin, Esprit Ailé ne put que sourire intérieurement de tout son être. Sa tête légèrement incliné vers l'est fut que déposer la cerise sur le dessus d'une proie. Son air si innocent ne faisait qu'un détour de sa personnalité. Qui sait si ce jeune félin ne cachait pas la plus profonde maturité? Mais pourquoi, par le Clan des Étoiles, cacherait-il ce don qui n'est pas donné à n'importe quel chat ?

- Non ! Mais je peux te retourner la question ... Personnellement, je pense que c'est la Pleine Lune qui m'empêche de dormir.

La jeune chatte lança un regard vif dans les prunelles étranges du jeune apprenti. Une étincelle nouvelle, comme celle que la lieutenante avait vu dans les yeux bleus comme l'océan de sa mère adoptive lors de l'annonce du décès de son père. Le mensonge empestait l'air des falaises, mais pour quelle raison ?

-" La même raison m'oblige à rester les pupilles ouvertes. La clarté si magnifique de l'astre de nuit éclairait ma tanière, alors pourquoi ne pas profiter de la lueur qu'elle m'offre. Rares sont les moments où le ciel est si dégagé et empli de ces merveilleuses boules de feu.."

Si tel était la richesse du calme éprouvé cette nuit-là, Esprit Ailé devenait plus mature avec les mâles. Mais si jeune ? Au moins vingt-huit lunes séparait les deux chats, sans parler de leur provenance différantes. Qu'en dirait leurs ancêtres? Rien que d'y penser, un frisson la réprimanda. Intéressée, ee répliqua ;

-" Toi, par contre, jeune félin, tes yeux ne m'indiquent pas ce que tu me laisses croire. L'air salin est devenu empesté par l'odeur du mensonge qui émèrege de toi. N'ose pas continuer, je le devinerai. Peu importe ce que c'est , naturel tu peux être en ma compagnie. Mentir n'est pas la meilleur chose, tu sais..."

Silence imposant s'incrusta sur les rochers. Qui a-t-il de mal à mentir si jeune, devait-il penser. C'est lorsqu'on devinera, que ce sera fatal. Une habitude cela deviendra, et ô combien cela coûtera cher.