My orders are absolute. || PV Toucan & Trash - end

― Tu mériterais que je n’en reste pas là, misérable insecte. Je pourrais prendre goût à ton sang.

Toucan agita ses oreilles d'un air dédaigneux. Allons. On ne toucherait pas à son fils - fils qui savait au demeurant bien se défendre.

― La prochaine fois préviens-moi quand tu invites les petits copains de ton espèce. On attend encore quelqu’un d’autre ? Je n’ai pas de temps à perdre. Et j’espérais que la rencontre avec ton… fils se passerait autrement.
― Mais j'en suis tout aussi surpris que toi, très cher. Une bien belle dévotion que celle d'un fils envers son père, tu ne trouves pas ?

Il tapota de sa queue l'épaule de Trash, et lui souffla quelques remerciements à l'oreille..

― Mais je n'ai rien à lui cacher, autant qu'il soit témoin de notre discussion. J'irais droit au but : foin de tests et de boutades, m'acceptes tu au sein de ton Ombre ?

Il s'assit, calmement, à égal distance des deux chats, se lissa la pelisse d'un geste affecté, dans l'attente de la réponse du charcoal, et de la certaine interrogation du solitaire.

Il était serein.

Mes crocs s'enfoncent dans sa chair.
Mais pas dans sa gorge.
Je loupe la veine de la vie pour la nuque. Et mes crocs sont pas assez enfoncés.
La prise est pas bonne.
Je vais pas tenir.

A cause qu'il est très rapide même si j'avais l'effet de surprise. C'est un adversaire de valeur, je le sens tout de suite. Habitué à se battre pas comme ces femelles hystériques qui veulent tout le temps me chasser de leur territoire.

Et la prise tient pas et je lâche et il en profite pour revenir d'un bond vers moi.
Je feule une insulte et déjà il a planté ses crocs dans les poils épais de ma gorge et
je bascule.

Il fait comme moi j'ai fait. Il essaie de me sexssionner la jugulaire. Mais mon poil est épais et je crois pas que ses crocs soient plantés assez bien même si ça suffit pour me faire hurler de douleur et je me débats tellement avec toute la force de mes pattes pour lui taper le ventre, taper marteler n'importe quoi n'importe quelle partie de sa chair pourrie pour lui faire lâcher prise à faire glisser sa mâchoire plus bas.
Et voilà que des griffes étincelantes arrivent à toute allure sur mon œil.
L'oeil droit.

Le même où le fantôme à fait une croix inversée.
L'oeil droit.

Puis plus rien. Il est parti s’asseoir.

Je sens pas la douleur à cause que l'adrénaline parcourt mes veines trop vite et mon coeur bat trop fort et j'veux le buter, je lui dis J'vais te buter enfant de putain, et lui aussi il me regarde et je sens ses ondes de haines qui dégoulinent de partout et J'vais te défigurer tellement qu'elle te reconnaitra pas.

Je suis juste un bloc de nerfs qui vient s'écraser sur le calme de Toucan et sur le mépris de l'enfoiré.
Ils parlent de moi comme si j'étais pas là.
Je crois que je le dis à voix haute.
Parlez pas de moi comme si j'étais pas là.
Je me rappelle pas si je l'ai dit.
A cause que c'est comme si j'étais pas là.
A cause que c'est comme si c'était pas en train de se passer.

Ça.

Putain.
C'est pour de vrai ?

.. Tu veux partir Dad ? je dis.

Je baisse mes yeux verts sur lui qui sont pleins d'incomprenansse et de colère à cause que les deux autres ont l'air de comprendre un truc qui m'échappe à moi.

Tu veux le rejoindre lui ?

Incomprenasse.

Tu peux pas à cause que t'appartiens au Cercle Dad. je dis. .. C'est .. le .. Cercle ..
Dad.

Serp : 260 / 300
Trash : 160 /200
Touc : 125 / 200 ?

– Tu veux partir Dad ? Tu veux le rejoindre lui ?

La voix de Trash, son ton, son regard, tout cela lui faisait mal, d'une manière qu'il n'avait jamais ressenti. Un déchirement du cœur, une boule de douleur dans la gorge, bien difficile à avaler. Mais il n'avait rien à l'extérieur, pas de vraies blessures, juste des marques de jeux à Serpentaire, mais ça, ça, il était habitué. Cette souffrance interne, par contre, c'était nouveau. Et il n'était pas sûr d'aimer cette nouveauté.

– Tu peux pas à cause que t'appartiens au Cercle Dad. je dis. .. C'est .. le .. Cercle ..

De l'eau dans ses yeux. Non, il n'aimait pas cette nouveauté dans son corps, pas plus qu'il n'aimait cet air sur le visage déconfit de Trash? Pleure pas gamin, pleure pas je vais revenir, pleure pas on ira au dessus des gens, dans notre Cercle, pleure pas j'ai mal, pleure pas sinon je, sinon je sais pas mais, je, je –

– Dad.
– Je... Si. Si Trash, je vais partir, mais ça ne change rien, ni entre nous deux, ni pour le Cercle. Je... Tu vois, c'est un peu compliqué mais... Serpentaire, c'est le chef de son Clan. Alors je vais y aller, et voir le pouvoir de plus prêt. Et quand je reviendrais, on pourrait faire un Cercle encore plus fort.

Toucan sourit de son vieux sourire usé, un peu cynique, las. Triste.

– Je reviendrais. Je te le promets.

Hide & Seek

Encore au sol, le monstre noir s’agita, crachant sa haine comme il le pouvait.


« J’vais te buter enfant de putain. J’vais te défigurer tellement qu’elle te reconnaîtra pas.
- Ferme là chaton. Je me ferais une joie de t’envoyer la rejoindre si tu ouvres encore une fois ta sale gueule. »


Sa mère était faible. Elle était morte sous les griffes de son compagnon. Et il était mort sous les griffes de son fils. Il pourrait très bien reproduire le même schéma avec les deux solitaires en face de lui. Les faire s’entre-tuer et observer le spectacle avec délectation.
Le solitaire agita les oreilles. Allons, allons, croyait-il sérieusement que l’empereur allait se laisser faire tranquillement ? Sans rien dire ? Il avait encore du chemin à faire, et le Serpentaire se chargerait de le guider dans le droit chemin.


« Mais j’en suis tout aussi surpris que toi, très cher. Une bien belle dévotion que celle d’un fis envers son père, tu ne trouves pas ? Mais je n’ai rien à lui cacher, autant qu’il soit témoin de notre discussion. J’irais droit au but : foin de tests et de boutades, m’acceptes-tu au sein de ton Ombre ? »


Un grognement sourd monta dans la gorge du charcoal. Un grognement sombre qui trahissait son énervement. Ses oreilles frétillèrent et ses yeux devinrent menaçants. Comme la bête sauvage qu’il était.


« …Tu veux partir Dad ? Tu veux te joindre à lui ? Tu peux pas à cause que t’appartiens au Cercle Dad. C’est… le… Cercle Dad. »


Oh ? Une scène tendre d’amour familiale… Sérieusement ? L’empereur avait d’autre chose à faire. Il n’avait pas le temps pour ce genre de connerie. Un petit ricanement lui échappa, tandis qu’il s’allongea en baillant. Il avait demandé du spectacle, de piètre qualité certes, mais il avait ce qu’il avait demandé.


« Je…Si. Trash, je vais partir, mais ça ne change rien, ni entre nous deux, ni entre le Cercle. Je… Tu vois, c’est un peu compliqué mais… Serpentaire, c’est le chef de son Clan. Alors je vais y aller, et voir le pouvoir de plus prêt. Et quand je reviendrais on pourrait faire un Cercle encore plus fort. Je reviendrais, je te le promets. »


Soupire. Ce solitaire se croyait réellement tout permis. Lentement, le Serpentaire se releva, et d’une patte, il lissa les poils de son torse. Il s’avança, passa entre le père et son fils et prit la direction de son territoire. Il se stoppa un peu avant, et grimpa sur la petite pierre qui avait recueilli le sang de Toucan.


« Tu ne sembles pas te rendre compte de l’importance de ta demande. Tu sembles avoir les capacités physiques pour survivre au sein de mon Clan. Mais tu n’es pas prêt. Tu es un étranger, tu ne connais rien aux coutumes des Clans. Crois-tu sérieusement que les membres de l’Ombre vont t’accueillir à bras ouverts, comme un frère, un égal ? Tu devras suivre les mêmes règles que tout le monde. Aucun traitement de faveur ne te sera accordé. Loin de là. Je suis un souverain, un empereur, un dictateur. J’exerce un contrôle total sur mon Clan. Tu devras suivre mes ordres comme un vulgaire toutou. Je tiendrais ta laisse, celle qui t’empêchera de retourner à ta vie de solitaire. Dit lui adieu, Toucan. Tu ne seras plus libre. Tu ne déploieras tes ailes que si tu le mérites. L’Ombre sera ton monde, tu ne pourras plus poser une patte en dehors de mon territoire. Tu ne reverras plus ton fils. Es-tu prêt pour cela ? »


Sans même un regard pour le chaton pleurnicheur, il se détourna, et sauta de son estrade. Il continuait sa route, en direction de ses terres. Si Toucan était prêt, il le suivrait.

GALLINEA

HRP:

Le Serpentaire caquetait son long sermon d'abstinence et de dévotion, et le Toucan n'écoutait que d'une oreille - et encore, c'est hyperbolique. Il savait bien qu'il avait signé un pacte avec le diable, pour un prix qui ferait se pâmer Faust ; de même il savait bien que nul être vivant sur cette terre, en ces bois, ne pourrait alors lui ôter la douleur de la séparation d'avec Trash, cette douleur insidieuse, pernicieuse, recluse dans les tremblements de voix de son fils et dans ses grands yeux mouillés. Il le savait déjà qu'il resterait la brebis galeuse, le mouton noir, qu'on lui cracherait à la face et qu'on l'enfouirait sous la poussière ; il savait que les temps seraient durs, mais enrichissants ; il savait qu'il deviendrait plus fort ; et surtout, surtout, il savait que rien ne pourrait le séparer de Trash, pas même la mort - tout du moins se berçait-il de cette douce illusion. Alors ce ne serait surement pas Serpentaire, toute étoile qu'il été, qui allait lui interdire de voir son fils.

Il le regarda encore une poignée de secondes, puis lui adressa un autre sourire écorché, lui décocha un clin d’œil goguenard de vieux gigolo et tailla la route, derrière le charcoal, mais sans se presser. Il partait comme il avait l'habitude d'être : l'indolence le suivait comme une amante fidèle.

+:

Je commence à comprendre.
Doucement.
Et puis d'un coup.

Toucan s'en va. Il s'en va pour autre chose. Ça a jamais été un vrai solitaire, il est pas habitué à vivre comme ça mais je pensais que je pouvais l'aider comme il m'avait aidé.
Je pensais pas qu'il était malheureux et qu'il voulait partir. Même si il a pas l'air super heureux maintenant qu'il me regarde et que je le regarde aussi comme un parfait demeuré les yeux pleins d'eau et le nez plein de morve.
A cause que je pensais pas .. Et puis tout d'un coup je comprends que c'est pour de vrai.

L'enfoiré se met à parler, il se met à distance sur une pierre et je suis obligé de lever la tête pour le voir ce qui m'arrive pas souvent croyez moi et pendant qu'il parle j'ai tellement envie de le cogner à cause que je veux effacer cet air qui dégouline de mépris, ces babines tordues qui s'agitent pour vomir des phrases trop longues et ce mépris partout sur son visage.
Je vais le tuer.
Je vais vraiment le tuer.

Il s'en va il s'enfuit et déjà sur mes pattes je fais un bond pour aller à sa suite.
Mais y'a Toucan sur mon chemin.

Toucan.
Il est responsable de ses décisions. C'est sa faute à lui si il s'en va, pas la mienne, pas celle du connard. Et il doit assumer les conséquences de ce qu'il décide.
Je vois son sourire écorché, son regard abîme mais j'y réponds que par un mur d'innexpressivité.

Va t'en.je dis. Je regarde Toucan et je ressens plus de tristesse pour lui. Juste de la haine à cause que la haine est comme un feu qui me consume et si je peux pas brûler le connard je vais brûler Toucan. Si tu reviens, j'te f'rai la peau.
A cause que c'est mon territoire ici maintenant.

Ils s'éloignent tous les deux. Je reste là sans bouger, les veines pulsant de colère. Jusqu'à avoir mal aux yeux avant de les fixer. Toucan se retourne pas. Jusqu'à ce qu'il disparaisse.

Je disparais moi aussi dans la cabane où je laisse exploser ma violence sur tous les objets à ma portée.
Tout Détruire.
Comme si il n'avait jamais existé.

Spoiler: