Tout ça pour un foutu papillon. | PV. Esprit Soucieux - end

L'herbe chatouillait son ventre duveteux et le vent caressait son doux pelage comme un souffle de liberté qu'elle humait avec délectation. Rien ne pouvait lui résister! Toutes griffes dehors, elle courait depuis de longues minutes déjà sans même être essoufflée. Ses poumons ne lui brûlaient même pas. Lorsque ses pattes fouillaient le sol, c'était comme si l'air se solidifiait pour la porter dans le vent, la faisant se mouvoir plus gracieusement que n'importe quel chat du Clan de l'Ombre.
Et elle heurta un félin dans sa course.

Patte d'Hermine se réveilla dans la pouponnière, avachie maladroitement sur Petit Sureau, son frère. Sans doute venait-elle de le percuter en bougeant dans son sommeil, car lui aussi avait encore les yeux endoloris. Cela ne l'empêchait pas de la foudroyer du regard pour autant.
Depuis qu'il était sorti de la pouponnière et avait rencontré de jeunes apprentis, il se montrait parfois grossier avec elle. Ou en tout cas, plus que d'habitude. Comme si elle était une moins que rien. Et s'il continuait dans cette lancée, elle lui ferait regretter, à l'avenir. Dès qu'il aurait le dos tourné, elle lui roulerait dessus. Ses petites pattes étaient peut-être un réel handicap, mais elles ne lui empêchaient pas de se défendre!
Se reculant d'un air fier, elle n'adressa pas même un regard au chaton qu'elle écrasait quelques secondes plus tard, s'isolant en dehors de son abri d'un pas maladroit. Elle était loin de ressembler à celle qu'elle avait été quelques secondes dans son rêve... Dans son sommeil, ses pattes étaient aussi élancées que celles d'une araignée, et non pas aussi courtes que celles d'une hermine... Elle détestait, ces fichues pattes. Elles la limitaient dans son ambition, si grande alors qu'elle était si jeune! Il y avait tellement de coup de pattes qu'elle aurait aimé mettre dans la face de certains félins qu'elle n'avait pu envoyer, à cause de ce handicap. Agacée, elle s'éloigna du camp, s'installant à l'écart sur un rocher humide entouré de ronces.
Ils verraient, un jour. Elle serait la meilleure guerrière que le Clan de l'Ombre aurait connu, et servirait Étoile du Serpentaire comme personne ne l'avait jamais fait auparavant.

Il était aux alentours de midi, à ce moment là. Les apprentis étaient donc rentrés, accompagnés de leurs mentors, avec diverses proies. Quatre lunes. C'était le temps qu'il lui restait pour devenir à son tour un nuage. Deux secondes. C'était le temps qu'il lui avait fallu pour remarquer le papillon posé sur sa queue.
Patte d'Hermine se retourna d'un bond, les griffes sorties de ses petites pattes ridicules, prête à achever la vie de ce misérable insecte.
Mais ce dernier s'envola, et ses antérieurs trop courts ne lui permirent pas de se réceptionner correctement. Le chaton écrasa sa queue par accident, empêchant ses postérieurs de reprendre un équilibre. Ses pattes avant glissèrent sans prévenir, l'entrainant dans leur course.
Roulant de son rocher sans pouvoir s'arrêter, les ronces enlacèrent son dos tandis qu'elle se débattait sans pouvoir se redresser. Les épines lui lacéraient le dos, mais elle était prisonnière comme une tortue étalée sur sa carapace. Ses poils s'étaient enroulées dans les branches de son tortionnaire.

Un groupe d'apprenti l'observait en riant, et ils avaient raison. Elle aurait eu la même réaction, à leur place. Pour autant, elle ne pouvait s'empêcher de contracter les mâchoires sous le coup de l'énervement. Mais elle était impuissante.
Que pouvait-elle, face à eux, jeune chaton qu'elle était actuellement bloquée sur le dos, pattes en l'air, le dos bloqué dans un enchevêtrement de branches épineuses. L'un d'entre eux pourtant s'approcha d'elle timidement, et dans des gestes précis et méthodiques, il la libéra de sa prison végétale.
- Merci, marmonna-t-elle, honteuse.
Il n'adressa aucun regard à l'écoute de ses paroles, et à peine eut-il achevé de l'aider qu'il tourna le dos pour rejoindre ses camarades.
- Tu devrais aller voir Esprit Soucieux, fini-t-il par déclarer dans l'indifférence la plus totale.

Patte d'Hermine n'était pas blessée aux pattes, mais elle boitait. Ce n'était pas grand chose, rien d'autre que des griffures répétée le long de son échine, mais cela la brûlait tant qu'elle en avait du mal à marcher. La petite femelle habituellement si fière qui se prétendait si forte avançait en gémissant au milieu du camp, tête et queue basse.
Tout ça pour un foutu papillon.

L'antre du guérisseur était, ironie du sort, cernée par les ronces et les aubépines. Arrivée à l'entrée de celle-ci, la petite femelle blanche et rousse ne put réprimander un feulement envers ces maudites branches.
Les bouquets d'aubépine, en revanche, étaient particulièrement accueillant. L'odeur qu'ils dégageaient se mêlaient à la douce odeur des remèdes qui séchaient non loin de là, et les protégeaient des vents du nord.
- Esprit Soucieux? demanda-t-elle d'une petite voix.
Le guérisseur ne lui inspirait pas la confiance, et, à vrai dire, il ne lui inspirait pas grand chose. Elle ne l'avait encore jamais rencontré directement. Juste observé depuis sa pouponnière, mais il lui avait toujours semblé... étonnamment étrange.
- Esprit Soucieux, répéta-t-elle à nouveau, j'ai combattu le Clan du Vent à moi seule, j'aurais besoin de tes services.
Il lui fallait bien trouver une excuse, et il était hors de question qu'elle admette être tombée dans les ronces en roulant, quand bien même il s'en rendrait sans doute compte seul. Et même si elle se doutait bien que cette excuse ne tenait absolument pas debout, elle espérait au moins être capable de faire rire quelqu'un avec ça. Au moins, elle serait enfin bonne à quelque chose...

T’étais pas là à la création du Clan, et de la forêt, et tu n’as jamais su d’où venait la Pierre de Lune et ces pauvres étoiles, des petits points dans le ciel noir, des pauvres tâches que tu vénères quand la poussière, comme un moine aveugle et lobotomisé, et t’étais pas là pour que ta sœur elle soit normale, et où t’étais, hein, quand Dernière Danse elle baisait à tout va, et où t’étais, hein, quand y a des morts dans le blizzard, et où t’étais, hein, où t’étais quand y a eu du sang de versé, et des guerriers blessés, hein, où t’étais ―
De toute manière t’es rien t’es rien t’es rien les chats meurent et tu fais rien tu peux rien faire t’es rien t’es rien t’es rien ―
Tu sais ce que tu devrais faire ―
Ce que tu devrais ―
C’est simple ―
simple simple simple ―
t’es rien t’es rien t’es rien ―
alors pourquoi ―
pourquoi tu disparaitrais pas ?

Réveil en sursaut, ma peau est moite, je m’arrache vite à ma couche, pantelant. Un mauvais rêve, c’était un mauvais rêve, il fait trop trop trop chaud à côté de Naange, un mauvais rêve ou bien, ou bien c’était la Forêt Noire, on veut diminuer ma foi, l’étouffer, me pousser à la faute mais je suis pas une tapette moi, je vais as crever comme ça, je vais pas me pendre hein, j’ai des choses à faire. Je souffle, profondément. Ça va, ça va, c’est fini. J’adresse mes vœux au Clan des Étoiles, et sort rapidement prendre une proie sur la pile de gibier, pour la manger dans mon antre.

Alors que je me nettoyais les moustaches, une petite voix appela.

― Esprit Soucieux ? Esprit Soucieux, j'ai combattu le Clan du Vent à moi seule, j'aurais besoin de tes services.
― Tu m’en diras tant kiddi-kiddo. Dis moi, ils ont des griffes très aiguisées, ces petites teignes de Venteux. C’est Griffe de Ronce qui t’a pourchassée ?

Je fis le tour de la gosse, de ses pattes ridiculement rognées. Elle s’était mangé un buisson. Bon, il me faudrait un peu d’aloe vera.

- Tu m’en diras tant kiddi-kiddo. Dis moi, ils ont des griffes très aiguisées, ces petites teignes de Venteux. C’est Griffe de Ronce qui t’a pourchassée ?
- C'est ça, et je lui ai fait regretter, rétorqua-t-elle.

Elle aurait aimé que ces bobards soient vrais. Que les coupures qui lui criblaient le dos soient réellement les coups de griffes assenés par un guerrier du Clan adverse. Qu'elle ait pu lui donner la leçon de sa vie lors d'un combat passionnant. Qu'elle ait pu servir son Clan d'une façon dont elle ne pourra probablement jamais.
De l'antre du guérisseur émanait une forte odeur de plante qui n'était pas désagréable, il fallait bien l'avouer. Mais cette odeur, celle que portaient ceux qui y vivaient, rappelait le rôle qu'ils portaient. Un rôle considéré comme bien insignifiant pour le meneur qu'elle respectait tant, Étoile du Serpentaire.
Les guérisseurs ne combattaient pas. Ils soignaient. Alors, bien sûr qu'ils étaient essentiels au Clan de l'Ombre. Sans eux, trois quart des guerriers seraient actuellement en train de pleurer dans la combe, boitant d'un air lamentable et pleurant pour trois coupures car personne n'était là pour leur poser une toile d'araignée sur la face.
Mais tout de même.
Ils n'aidaient pas à une potentielle conquête de territoires. Ils ne chassaient pas. Si l'on enseignait à tous l'art des plantes, ne serait-ce pas plus simple? Ainsi, il y aurait moins de bouches inutiles à nourrir.
Inutile.

- N'est-ce pas trop dur d'être si souvent inutile? demanda Patte d'Hermine de manière automatique.

Les mots étaient sortis tout seuls de sa bouche tandis qu'elle observait le vide. Inutile. C'est ce qu'elle avait peur d'être, et ce qu'elle était, en quelque sorte, déjà.
Les autres chatons étaient de potentiels futurs guerriers forts et plein de vigueurs. On en attendait beaucoup d'eux, tout comme ils attendaient avec fierté de devenir des Nuages. Mais d'elle, on attendait rien. On attendait qu'elle se fasse toute petite, dans un coin, restant discrète pour ne faire honte à personne. À cause de son handicap, elle était inutile.

Patte d'Hermine me déballe ses mensonges, avec son espèce de sale candeur enfantine. T'es chou kiddo avec tes pattes coupées, mais d'ici à ce que tu serves à quelque chose, j'ai le temps de faire des gosses. C'est dire. Je me détourne de la petite et vais prendre de l'aloe vera dans ma réserve. Je tâte les plantes, et en prend une assez juteuse, charnue. Je sectionne une portion de la tige avec ma griffe, puis porte le tronçon à ma bouche, et commence à le mâchonner pour en extraire le jus. La tige dans la gueule, le jus coulant sur mon menton, je vais ensuite chercher une pierre plate sur laquelle cracher ma mixture.

― N'est-ce pas trop dur d'être si souvent inutile ?

Je crache par terre.
Je regarde ses petites pattes, le regard mauvais.

― Et si tu allais voir ailleurs pour te faire soigner, l'handicapée ? Tu sais, chez des chats moins inutiles que moi.

Il regardait ses pattes. Elle en avait honte. Elle se sentait ridicule.

― Et si tu allais voir ailleurs pour te faire soigner, l'handicapée ? Tu sais, chez des chats moins inutiles que moi.

Elle était plus inutile que lui, et son regard sur ses membres le lui rappelaient. À vrai dire, le regard des gens le lui rappelaient de manière perpétuelle. Le matin à la pouponnière, l'après-midi dans le camp, le soir avec les autres chatons, et même dans ses rêves de chatons où même là, tout lui semblait inaccessible.
Les rêves. Les guérisseurs, eux, faisaient parfois des rêves différents, disait-on. Ils communiaient avec leurs ancêtres, les étoiles là haut dans le ciel, qui ressemblait davantage à des lucioles immobiles qu'à des chats selon elle.

― Je suis désolée, fit-elle, confuse, face à ce félin étrange. Ce n'est pas ce que je voulais dire tu sais m'sieur Soucieux. Si t'étais pas là, on serait pas bien du tout du tout, oui oui oui. Mais pourquoi t'as pas voulu devenir un guerrier toi?

Ça lui paraissait invraisemblable, dans sa tête, que l'on puisse tourner le dos à la traditionnelle voie du guerrier. Elle qui y aspirait tant. Et qui ne serait probablement jamais une guerrière digne de ce nom, quand bien même le voudrait-elle. Et cette idée lui rongeait le coeur.

Doucement, le spectre de la honte s’élevait sur son visage poupin. Chiale gamine, j'en ai rien à foutre. Je reprend une tige d'aloe vera, et recommence mon manège. Et dire que je vais la soigner, cette sale gosse, car sans chatons le Clan n'est rien...

Je suis désolée. Ce n'est pas ce que je voulais dire tu sais m'sieur Soucieux. Si t'étais pas là, on serait pas bien du tout du tout, oui oui oui. Mais pourquoi t'as pas voulu devenir un guerrier toi ?

Je la regarde, l'air consterné. C'est que ça pense en fait ce petit être. Enfin, pas assez pour comprendre la noblesse de ma voie. Bon, ok kiddo, pour ça, je ne lui en veux pas, il m'a bien fallu une nuit dans les ronces vers mes 6 lunes pour comprendre le truc. Encore une fois, Esprit Lent était là pour m'indiquer la voie. Sans elle, je ne serais pas devenu le chat que je suis. Bon, et mon corps serait un peu plus intact, mais passons.

Je soupire, et continue mon travail. Une fois la mixture crachée sur la pierre plate, je m’essuie les moustaches et viens lui prendre la patte. Les plaies n'attendent pas, je commence à la frotter vigoureusement avec ma pâte. Oups, désolé, peut-être que ça pique un peu trop.

Ouais hein, sans m'sieur Soucieux, tu serais en train de gémir par terre comme un vermisseau - ou plus dégueulasse, un Solitaire. D'ailleurs, tu savais qu'il y avait une espèce de ver qui s'appelle le solitaire ? C'est une saloperie qui te parasite et bouffe ce que tu manges, à ta place. Comme un Solitaire, mais un chat cette fois. Tu vois ? Les Étoiles choisissent les mots avec attention. Enfin. Je m'égare. Je suis devenu guérisseur parce que mes ancêtres m'ont demandé de l'être. J'ai foi en eux, j'obéis.

... Elle a dit qu'elle était fière de moi ?

Je plonge mon œil interne dans les tréfonds de ma mémoire, ausculte mes neurones et dépoussière mes synapses. Fleur de Cerisier... De son vivant, je vois qui elle est - je l'ai aidée à accoucher, c'est dire - mais depuis sa disparition pour le moins soudaine, plus de nouvelles. Peut-être était-elle encore en train de chercher sa route céleste, ou bien visitait-elle les guérisseurs astraux pour qu'ils pansent ses dernières blessures, fatales.

Mais la kiddo a tellement envie qu'on lui parle de sa mère, ce serait criminel de ne pas le faire.
Mais je ne dois pas mentir.
Dilemme.

Tu sais, Hermine, c'est mieux de s'en rappeler quand elle était vivante... Eh puis, toi, tu peux lui parler, dans ton cœur : même si tu ne la vois pas, elle, elle te regarde.

La mixture reste sur la plaie, assez stable malgré son air de grosse gelée. Je me retourne pour prendre de la toile d'araignée, l'enroule avec délicatesse autour de ma patte avant et attrape celle du chaton de l'autre, puis commence à tournicoter le fil d'arakné autour de la plaie.

Ta maman était très gentille, il faut que tu le sois autant.

- Tu sais, Hermine, c'est mieux de s'en rappeler quand elle était vivante... lui dit le guérisseur. Eh puis, toi, tu peux lui parler, dans ton cœur : même si tu ne la vois pas, elle, elle te regarde.

Lui parler dans son coeur? Le chaton ne savait même pas où se situait exactement son coeur. Elle l'avait toujours situé dans son ventre, car c'était là qu'elle ressentait le plus de choses, mais on lui avait dit en riant que ce n'était pas là. Mais alors où? Il fallait qu'elle approche sa gueule de ce fameux coeur, pour lui parler? Allo maman, c'est Patte d'Hermine, comment ça va? Et surtout... Elle la regardait? Où ça? Du ciel, avec les nuages et les étoiles et ses grandes ailes d'oiseau? Patte d'Hermine se tordit le cou en levant la tête bien haut, mais ses yeux ne purent se poser que sur la surface pierreuse de la tanière. Esprit Soucieux, lui, continuait son travail.

- Ta maman était très gentille, il faut que tu le sois autant.

Révélation.

- Ma maman, elle me voit TOUT LE TEMPS? Même quand je fais des BÊTISES?

Avec un peu de chance, les pins et le plafond de la pouponnière qui masquait le ciel aux vivants avaient empêché sa génitrice de voir la plupart des petites bêtises enfantines du chaton. Après tout, si elle était dans le ciel et les étoiles, elle ne pouvait pas la voir. Si elle même ne pouvait pas voir les cloportes si elle ne soulevait pas la pierre, alors ça devait suivre la même logique pour les étoiles. La gamine poussa un long soupir de soulagement.

- Eh, dit monsieur Soucieux, fit elle en chuchotant, dans le doute où sa maman l'entendrait, sait-on jamais, tu lui diras rien sur mes bêtises hein? Je serais sage, promis. Mais je veux pas qu'une étoile me tombe sur la tête pour me gronder, ça doit faire très mal ça, une étoile qui tombe sur la tête.

Révélation numéro deux.

- Eh mais en fait monsieur Soucieux, t'es pas aussi méchant qu'ils le disent les copains à la pouponnière! Promis, je dirais rien si tu veux qu'ils pensent que t'es méchant. Et puis c'est rigolo de les voir avoir un peu peur de toi.

Ma maman, elle me voit TOUT LE TEMPS ? Même quand je fais des BÊTISES ?

J'esquisse un franc sourire dans mes moustaches. Evidemment kiddo, nos Ancêtres voient tout, tout le temps, même quand tu ne le veux pas, surtout quand tu penses qu'ils ne peuvent te remarquer. La toile se dévide autour de la blessure, et Hermine déroule ses phrases.

Tant que tu suis le Code du Guerrier kiddo, rien de mal n'arrivera, tu sais.

J'appose le dernier tour de manivelle à os, et coupe le fil du destin. Sa patte est bandée, mon office est terminé. Je range ce qui me reste, et trempe mes pattes dans l'eau, avant de les essuyer dans ma paillasse. Je relève les yeux vers la petite bicolore. Avec son bandage, sa difformité ressort d'encore plus.
J'ai un petit sourire de compassion. Sa vie ne va pas être facile.

Alors comme ça je fais peur ? Je suis le croque-mitaine de la pouponnière ? Eh bah, quand on pense que c'est moi qui vous sors du ventre de vos mères... C'est ingrat un kiddo.