Rentrer dans ta famille |W/ Sum (Ety) & Ôl (Cricri)

Il resta entre les deux, fusillant du regard Kurt qui ne semblait pas vraiment comprendre ce qui se passait. Oh, Summer et Ôl n’étaient pas ensemble, le jeune garçon n’était même pas sûr de ses propres sentiments ainsi que ceux de la rousse. Mais la jeune fille ne deviendrait pas l’une des conquêtes du bras droit de la Fraternité. Elle méritait mieux qu’un coureur de jupons.


« Vas te faire voir, Ôl. J’aide qui je veux, j’ai pas besoin de ta bénédiction pour ça. Non mais allez y hein, marchez devant, moi j’porte les courses de Madame et Monsieur la pelote pendant ce temps là. »


Pauvre enfant pas content de s’être fait voler son jouet… Il ne pouvait pas tout avoir. Et cette fois, c’était Ôl le fouteur de merde. Lui qui fermait toujours sa gueule.


« Bon dîtes les gamins, vous comptez me faire votre numéro encore longtemps ou on peut enfin tous se mettre d’accord sur certains points ? »


« tsss » Ôl leva les yeux au ciel. Ouais, se mettre d’accord sur certains points, c’est une bonne idée, une excellente idée. Il se retourna vers la rousse, la regarda, un sourcil haussé, curieux d’entendre ce qu’il avait à dire. Derrière lui, Kurt semblait bouillonner, l’homme ne supporterait sûrement pas une seconde de plus dans cette atmosphère.


« Rentrons. On a l’air con là.


Sans les attendre Ôl fit demi-tour, les mains dans les poches, pour rejoindre son salon de tatouage.

HRP:

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Sortant les clés de sa poche, il se poussa pour laisser entrer Kurt, qui déposa les sacs de courses à la volée à l’entrée, renversant la moitié du contenu par terre. Ôl grogne, pendant que l’autre va s’affaler sur le canapé avec un soupir surjoué. Il s’enfonce un peu plus, avec ses chaussures dégueulasses. Manquerait plus qu’il met ses pieds sur la table. Ôl devait bien avoir un couteau sur lui pour lui lancer dans la gueule. Il ne sortait jamais sans son cran d’arrêt après tout.


« Propre, comme toujours. Bon alors, qu’est-ce tu voulais discuter, Sum’ ? Y’a un truc qui te déranges ? Viens t’assoir ma jolie n’ait pas peur. Allez détendez vous un peu. On dirait que quelqu’un est mort ! »


Ôl s’avança, en direction de la cuisine. Il s’attendait à ce que Summer écoute Kurt et s’installe près de lui. Après tout, les filles craquaient pour son sourire charmeur et ses clins d’œil dégoulinant de « viens par ici je vais te faire découvrir des trucs que t’imaginais même pas. » Et à cet instant, Ôl n’aurait pas été peiné de la voir s’approcher de Kurt. C’était clair dans son esprit, Summer adorait jouer avec les mecs. Le brun n’était qu’une proie, une expérience de plus. Et elle allait bientôt rajouter Kurt à son tableau de chasse.
Pourtant, la jeune fille ne fit rien. Secouant la tête en signe de désapprobation, elle semblait chercher ses mots tandis qu’Ôl la regarda du coin de l’œil, tout en se dirigeant toujours vers la cuisine.


Il y a des choses qui sont assez floues entre nous trois et je n’aimerais pas que ça se termine mal. Alors je vais être honnête. Je… J’aime Ôl, j’ai fais les courses uniquement parce que j’étais à cours de crème et Kurt je te considère comme un ami de confiance… »


Gnieh ? Il s’arrête, se retourne. À quoi elle joue ? Un sourcil levé, il la regarde froidement, ne croyant pas un mot de ses paroles. Sauf pour la crème. Après tout, c’était la seule raison pour laquelle la rousse pouvait sortir. Autre que pour son boulot de « jbouge mon cul devant les mecs pour avoir du fric et des infos ». Kurt se redresse, toujours assis, le buste en avant, il joue avec le poing américain, récemment acheté au vendeur d’armes. Il relève la tête, regarde Summer d’un air surpris, se demandant si elle se fou de sa gueule ou pas. Réponse que le tatoueur aimerait bien entendre. Et puis il se met à rire. Un rire gras, un rire moqueur. Un rire qui donne des envies de meurtre à Ôl. Un rire pervers. Il applaudit. Sauf qu’il n’y a rien à applaudir. Mise à part la connerie de Summer.


« Vous êtes vraiment des bons, vous deux. Allez-y, mettez-vous à l’aise, faites comme si j’étais pas là, je regarde pas. Promis. »


Ôl ne dit rien. Il se détourne, se dirige à la cuisine. Il allume la cafetière, prépare un café aussi noir que les cheveux de Kurt. Là tout de suite, c’est qu’il lui faut. Ou un verre de whisky. Les deux.


« Ferme-là un peu Summer. Épargne-nous tes discours à l’eau de rose, tu vas nous faire chialer. »


Il se retourne. Pose un petit verre contenant deux glaçons devant Kurt et le rempli de whisky. Il s’assoit, croise les jambes, porte la tasse de café à sa bouche, se brûle la langue, mais ne dit rien. Là, tout de suite, il ne ressent plus grand-chose d’autre qu’une profonde déception. Rien que son masque de glace ne pourrait laisser paraître.

HRP:

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Ôl avait mal. C’était pas souvent qu’il avait mal. Il s’enfonça un peu plus dans le canapé, comme s’il voulait disparaître. Il évitait tout contact visuel avec les deux autres, ne pouvait ni voir le visage triste de Summer, ni celui remplit d’étonnement et de dégoût de Kurt. Putain, qu’est-ce qu’il était con.


Ôl avait mal. C’était pas souvent qu’il avait mal. Du coin de l’œil, ses cheveux masquant ses yeux, il observa l’éclat roux des cheveux qu’il aimait tellement s’éloigner de lui. La porte claqua, donnant le même effet qu’une claque bien violente dans l’esprit d’Ôl. Kurt se lève, se frotte les mains. S’il voulait le castagner, qu’il le fasse. Ôl ne se défendrait même pas. Putain, qu’est-ce qu’il était con.


« J’espère que t’es fier de toi. Je vais m’en occuper. Toi, prépare des excuses en béton. Je te dis pas où on va, moi-même je le sais pas, ça va dépendre de Sum’. »


Ôl avait mal. Ça allait finir par devenir une habitude. Quand Summer rentrerait, tenant fermement le torse de Kurt entre ses bras, riant à gorge déployée pendant qu’il la déshabillerait du regard. Comment pouvait-il être fier de lui ? Il venait d’envoyer balader la fille qu’il aimait. C’était Elle qui avait mal. Mais elle l’avait bien cherché après tout ? Après tout, c’était son boulot de charmer les gars ? Elle n’était qu’une fille de joie ? Il ne vit même pas Kurt quitter le salon. Il se pencha, sa tête entre les mains, ses doigts tenant ses cheveux, à la limite de les arracher, ses yeux se posèrent sur la bouteille d’alcool poser sur la table. Il posa sa tasse de café à côté, fixa un moment les deux objets. C’était la même tasse que l’autre jour. La tasse de chocolat chaud. Il la fixa encore un moment, sa gorge se serra, ses lèvres se mirent à brûler en souvenir de la caresse de sa douce. Et il jeta la tasse contre le mur. Elle se brisa dans un éclat sombre, comme son cœur quand il avait vu Summer et Kurt ensemble. Putain, qu’est-ce qu’il était con.


Ôl avait mal. Et le liquide qui coulait dans sa gorge, la brûlure qu’il s’infligeait à lui-même, n’arrivait même à apaiser cette douleur. Jamais il ne s’y habituerait.

HRP: