Deux lumières - abandon

Invité

Dans l'obscurité de la pouponnière, mes yeux s'éveillaient dans le matin chaud et crevant que la belle saison nous offrait. J'avais hâte de connaître les autres saisons, même lorsque les anciens en citent certaines de "terrifiantes".

Mes oreilles se dressèrent alors, et je roulai sur le côté, écrasant au passage Patte de Pie. Il grommela dans son sommeil avant de se retourner, tâches brumeuses qu'il était dans la pénombre. Je clignai des yeux, encore fatigué, fixant mon frère aveuglément.

Je finis par frissonner en me rendant compte que je sentais derrière moi le souffle d'une reine. Pas n'importe laquelle. Il était chaud et sifflait légèrement, comme l'écume d'un volcan. Cœur de Serpent ! Je retins ma propre respiration, essayant de la faire plus douce et lisse qu'il ne serait jamais possible, m'avançant de coussinet en coussinet.

Je m'arrêtai en sentant un regard qui perçait ma fine peau. Deux perles d'eau scintillaient dans la pénombre, ronds comme des chapeaux de glands. Dans un chuchotement, je miaulai d'une voix mal assurée :

« Ah tu es réveillée Petit Firmament. T'as vu le temps dehors ? Une belle journée qui s'annonce hein ? »

Si sa mère me faisait peur, Petit Firmament pouvait l'être aussi. Mais j'appréciais la chatonne, bien que dans quelques jours je vais l'abandonner seule dans la pouponnière, mon nom d'apprenti m'attendait bien au chaud dans la bouche répugnante d'Etoile de Suie.

▬ Guerrier

Age estimé : 4 lunes

- Oui, il fait beau, tant mieux.

La chatonne se leva, étirant lentement ses pattes, avant de poser un bref regard sur sa mère. Cette derrière la poussa légèrement du bout du museau, avec douceur. Elle avait l'autorisation de s'éloigner et cela suffisait amplement à la petite. Cette dernière s'étira d'ailleurs de plus belle, il se rapprochait déjà le moment où elle n'aurait plus la pouponnière que pour elle seule. Mais avec cette bonne nouvelle venait le fait terrible qu'il lui restait encore plus de deux lunes à attendre. Un long moment en somme pour un félin aussi curieux que Firmament. D'un pas tranquille, la petite s'approcha de Luciole, le jeune mâle était plus grand qu'elle mais il était gentil, en tout cas, elle ne se souvenait pas lui avoir vu ce regard que d'autres au clan pouvait lui porter. Elle s'assit à environs une longueur de queue de lui et se lécha le bout de la patte, la passant doucement derrière son oreille.

- Tu seras bientôt apprenti alors.

Des que cette vieille chatte aigri d'Etoile de Suie le déciderait, Petit Firmament le savait. Peut-être que son propre passage prendrait d'ailleurs du retard. La siamoise le savait, sa mère ne le lui avait nullement cacher. La cheffe commençais à prendre Cœur de Serpent en aversion, et la reine avait prévenue sa fille. Elle lui en apprenait des choses à la petite, à quel point les signes du clan des Etoiles étaient nombreux pour qui savait ouvrir l’œil. Combien elle devrait se méfier des autres. Et malgré cela, Petit Firmament, toute inconsciente qu'elle était ne voyait en les autres que des compagnons de jeu. Et puis, lui et son frère était des chatons, comme elle, certes un peu plus vieux mais, cela comptait il vraiment ?

Petit Firmament pencha doucement sa tête toute fine de côté, son pelage avait encore cet aspect duveteux des tout petits mais tendait déjà à se faire plus court, plus sec. Néanmoins, comme toujours, Cœur de Serpent, derrière son aspect négligé avait veiller à ce que la robe de sa fille soit immaculé. Et la Petite apprécier les soins de sa mère, autant qu'elle appréciait la relative liberté qu'elle lui laisser. Oh certes, sa fugue presque une demi lunes plus tôt lui avait coûté chère en remontrance mais depuis, la chatonne s'était assagie. Et du moins sa mésaventure du côté de la tanière des guérisseurs avaient elle était tenue secrète. Néanmoins, elle attendait que Petite Luciole lui propose de jouer, où de s’entraîner, n'importe quoi qui lui permettrait de ne plus rester bêtement là, à attendre que la nuit arrive pour un long sommeil. car pour la Petite, toutes les journées se ressemblaient bien trop.

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Par Runa

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La chatonne acquiesça sur mes propos dénonçant la météo. L'air de la pouponnière était presque étouffant soi-dit passant. Petit Firmament se leva alors, sa robe crème comme une vague lumineuse. Ses yeux aquatiques se posèrent sur sa mère, avant que celle-ci ne la pousse avec légèreté du bout de son museau noir.

La femelle s'éveillait en douceur, s'étirant, s'approchant, s'asseyant, se toilettant légèrement. Sa patte sombre passant sur son oreille, elle finit par me miauler tranquillement :

« Tu seras bientôt apprenti alors. »

Rien que d'entendre ces mots me réjouissaient. Elle n'avait pas tort. J'avais tellement hâte de prouver ma valeur, de montrer que je valais beaucoup mieux que tous ces crétins égoïstes dans le clan. J'aimerais tellement dorer le Tonnerre, rendre ses étincelles aussi piquantes que les lames de Zeus. Mes yeux scintillaient à ses pensées glorieuses. Mes yeux se tournèrent alors vers Firmament.

« Ça te dit de bouger un peu ? J'ai pas trop d'idée actuellement, mais peut-être que dans le camp on trouvera quelque chose d'intéressant à faire. »

Ca se voyait dans les yeux de Firmament, cet ennui que chaque chaton rencontre à un moment donné. Et je commençais à être excité, mes pattes pourraient presque trembler, il faut vraiment que je fasse quelque chose ! Ma queue comète en panache, je fis quelques pas à l'approche de la sortie de la pouponnière, avant de lancer un regard vers la chatonne.

▬ Guerrier

Petit Firmament attendait la réponse, sagement assise, patiente. Bien que sa longue queue noir remuer contre son flanc, avec la douceur d'une caresse. Quand enfin Petite Luciole ouvrit la gueule pour lui répondre, elle pointa sur lui ses oreilles. Il avait l'air si ravi ! Elle ne pouvait que le comprendre. Elle avait hâte que son tour à elle vienne aussi, hâte de pouvoir faire ses preuves. Il s'éloigne avant qu'elle ne lui réponde. Mais pour la siamoise, la réponse est déjà là, dans chaque fibre de son corps. Quand il la regarde, elle le rejoint d'un bond joyeux quoi qu'imprécis. Elle le dépasse même, queue bien haute. Le soleil vif la force pourtant à plisser les yeux et elle reste planter devant le buisson de la pouponnière, le temps de s'habituer. La luminosité ne tarde pas à devenir acceptable, en grande partie parce que ses iris ont rétrécit jusqu'à devenir aussi fin que ceux d'un serpent.

- Tu vois quelque chose ?

La voix à beau être douce, l'impatience qu'elle recèle serait perceptible même pour un chat sourd. Elle trépigne sur place, ses petites griffes blanche d'une finesse d'aiguille s'enfonçant dans le sol d'herbe sec pour en ressortir, labourant doucement la terre. La chaleur sur sa fourrure est douce et étonnamment, Petit Firmament parviens à refréné son envie de courir. Elle garde son regard sur Petite Luciole, observant son pelage sous la lumière, attendant qu'il repère quelque chose à faire, à moins qu'il ne préfère discuter. Pour elle peu importe, tant qu'elle n'est pas seule. Bien qu'au fond d'elle-même, elle ne soit jamais seule. Ce seul constat la fait ronronner de plaisir. Et puis, elle sait qu'elle peut se lié à d'autre, il lui suffit de taire ce qu'elle voit non ?

HRP:

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Par Runa

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