destins d'hymen // prio uwny - abandon

Elle saute sur le côté pour m'éviter.
Je vois ses yeux qui rient de la lenteur de mon attaque.
Du fait que c'est qu'un jeu.
Mais un jeu que j'veux gagner.

Ma patte bat l'air dans une danse bizarre, et je réussis par hasard à déchirer son oreille.
Mes crocs claquent dans un sourire à cause que l'oreille ça marque super bien.
J'y avais pas pensé mais ce lambeaux d'oreille qui voltige dans une giclée de sang peut bien me donner la victoire si vous voulez savoir.

Mais je souris pas longtemps à cause qu'elle saute sur mon dos et je HURLE quand je sens ses crocs déchirer ma nuque.
Je rue mais elle tient toujours, alors je retombe sur mes quatre pattes dans un boom et je me dresse sur mes pattes arrières, mais rien à faire, elle tombe pas, elle tombe toujours pas, alors je vais avec désespérance me jeter contre le sol et
Elle descend souplement, juste comme ça.
Et elle dit qu'elle a gagné.
Encore.

Elle me regarde, rouge et blanche et elle sourit.
Et elle pourrait s'évaporer comme un spectre tellement qu'elle est pas saisissable.

Putain tu m'as encore battu.

Debout, la nuque qui brûle, je me sens comme un putain d'abruti. J'ai été battu que deux fois.
Ces deux fois là.

Ca fait deux fois. je marmonne.

Putain, y'a pas à dire, elle est plus forte que moi à cause que deux fois ça peut pas être deux fois de la chance.
Mais jamais je lui demanderai des conseils de combat, putain ça non.

En plus t'es une fille.
Et en plus t'as le cancer.

Je grogne, orgueil blessé, abattu et battu.

Spoiler:

Fière de sa victoire, sa joie fut rapidement volée par les réflexions de son ami. « T'es une fille ». « T'as le cancer ». L'albinos agita les oreilles avec une mine boudeuse, bien que ces pensées la décontenançaient. Elle pensait être plus qu'un cancer et une fille pour Trash, et, par extrapolation, elle se mit à se sentir blessée outre mesure, parce que la gamine avait toujours été excessive.

« Alors, en plus t'as paumé parce que t'es nul, et en plus t'es mauvais perdant. Tu commences à cumuler, Trash ! »

Outrée, la mémoire de sa victoire lui suffisait à ne pas sauter au visage de son ami pour une seconde manche. Le fantôme se battait rapidement, mais s'épuisait aussi plus vite. Si l'imposant chat noir semblait fatigué par sa blessure, il était plus endurant qu'elle, et des combat sur la durée lui ferait défaut. Elle préférait préserver sa suprématie de gagnante, et entretenir son respect de la sorte.
Retour rapide à la réalité, elle était partie du camp depuis un petit moment. Ses oreilles se dressèrent sur son crâne tandis qu'elle regardait en direction de sa seule et unique maison. La guerrière qu'elle était se devait de rentrer gentiment à la maison, afin d'effectuer ses missions dans le plus grand des calmes.

« Il se fait tard, c'est dommage ... » se contenta-t-elle de souffler.

Au fond, elle aurait aimé rester ici. Trash l'appréciait et elle n'avait pas ce sentiment hiérarchique avec lui. Taisant ses pensées, elle s'empêchait de penser qu'un renversement de la hiérarchie clanique était une solution viable. Quand on était fille de cheffe, on avait tout intérêt à se taire comme une saint pour suivre les règles. Elle suivait sa vie comme ça, sans vraiment réfléchir, et ça lui convenait. Ce n'était pas parce qu'elle avait trouvé un solitaire à son égal qu'elle allait remettre en cause tous les principes de supériorité clanique en question après tout …
...
Mince.

« Non, vraiment, j'y vais, il est tard, puis on va s'inquiéter, je pense. »

Touche de panique dans sa voix, elle avait envie de rester ici à chasser des souris pour d'autres personnes que son Clan. C'était contre le Code du Guerrier, mais elle ne voyait aucun tord causé. Elle ramenait une proie à sa Famille, et Trash était nourri.
Cri des Albatros était cocon sur le bord de percer sa chrysalide, et cette perspective l'angoissait.

« Prends soin de toi, vraiment. »

Un pas en avant, puis deux, avant de revenir sur ses pattes et déposer sa truffe contre la joue de Trash. Il était le frère qu'elle aurait aimé avoir, même si Nuage d'Alcidés était sa moitié calme, le côté qu'elle n'aurait jamais. Ils étaient complémentaires et c'était ce qui faisait le charme de sa fratrie. Avec Trash, ils auraient été le noir et le blanc, un condensé d'énergie, d'adrénaline, de violence.
Si les mondes parallèles existaient, peut-être que cette réalité était possible. En attendant, elle était là à refaire son monde, sans oser en bouger ne serait-ce qu'un neutron.
Fuyarde jusqu'à la moelle, elle prenait ses jambes à son cou, préférait tourner le dos à ses nouvelles valeurs pour retourner jouer les soldats dans les dictatures. C'était plus confortable ainsi.

Spoiler: