Chant des Coquelicots pouvait être une mère ennuyeuse. Elle restait les yeux fermés, sans rien faire, alors que lui, il voulait courir avec elle. Et il pouvait piailler pendant plusieurs minutes dans la pouponnière à l'adresse de sa mère "Allez, cours ! Essaye de m'attraper !", sans seulement être entendu. Si ces moments étaient assez rares, ils donnaient furieusement envie à la boule de poils de s'élancer en laissant sa mère toute seule.
Une de ces fois-là, le chaton était tellement énervé par l'immobilité de sa mère qu'il décida de la laisser tomber. Oh quand il abandonnait sa maman, ça n'avait jamais rien de définitif (sa décision disparaissait de sa mémoire sitôt que Chant des Coquelicots l'appelait), mais tout de suite il se sentait quand même envahi par un enivrant parfum de hardiesse.
"Bonjour Fl... Freul... Nono !" bégaya-t-il à l'adresse de Fleur Noire en se dandinant dans la direction d'une autre reine dont le nom était dur à dire. "Je... T'as une place, toi ?!" la questionna-t-il d'un air exaspéré.
Au moins, Nono, elle avait les yeux ouverts. Elle ferait une maman beaucoup plus rigolote que Chant des Coquelicots.