[Halloween] Bêtes de scène (Nuage de Pluie) - end

Spoiler:

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La vision qu'offrait le spectacle d'un groupe de passantes à Matin Embrasé était pour lui généralement agréable. Sauf que voilà, ce jour-là il eut l'agréable sensation qu'il ne faisait pas que mater. Il plaisait aussi. Un peu. Certains sourires ne trompaient pas. C'était fou. Génial. A vous en faire oublier les douleurs du passé. Sur son petit nuage, Mat ne fit aucun commentaire quand Aigue-Marine l'envoya en patrouille avec Nuage de Pluie, aux ordres de Rivière Rouge. Il ne chercha même pas non plus à s'assurer que son apprentie était bien occupée quelque part. Qu'elle s'amuse donc !

Il se dépêcha de rejoindre celui qui était déjà un grand apprenti, et tandis qu'ils attendaient Rivière Rouge, le rouquin s'efforça d'utiliser ses yeux et sa mémoire correctement. Quelque chose semblait toujours un peu... lointain... un peu égaré peut-être, dans la figure de Nuage de Pluie. L'espace d'un instant, leurs regards se touchèrent. Immédiatement, Mat décida qu'il ne voulait plus jamais trouver au jeunot cet air hagard et fatigué.

Un clin d’œil.

Regarde-moi bien pendant qu'on patrouille. A chaque fois que Rivière Rouge va soupirer, je vais faire ça...

Rivière Rouge s'arrêta un instant devant le corps de sa patrouille. Elle regarda d'abord Nuage de Pluie, puis Matin Embrasé. Alors, elle lâcha un soupir discret.

" Aaaaaaaaah ", lâcha bruyamment Matin Embrasé, comme vous le feriez en ressentant brusquement tout le confort que procure un étirement, ou une vessie douloureusement tendue qui se vide.

Rivière Rouge tourna de nouveau la tête vers le rouquin, qui lui souriait joyeusement. Elle lui rendit un sourire un peu confus. Car elle devait sûrement se trouver sotte, d'avoir cru que ce n'était pas innocemment que Matin Embrasé avait laissé échapper ce bruitage quelque peu grossier.

Ce matin, je suis en patrouille avec Rivière Rouge et Matin Embrasé. Je suis un peu déçu que Nuage de Bruine ou Papillon Blanc ne nous accompagne pas, j’ai moins de mal à parler avec eux. Je ne dis que Matin embrasé avec qui je m’entends mal, hein, non, non. Juste que heeeeu…. Je sais pas. Quant à Rivière Rouge, elle m’impressionne carrément ! Elle a toujours l’air de bouder ou de s’ennuyer, elle doit être super forte pour agir comme ça sans qu’on lui fasse la moindre remarque, non ?

Perdu dans mes pensées, assis à côté de Matin embrasé jusqu’à l’arrivée de la cheffe de patrouille, je laisse mon regard divaguer jusqu’à croiser celui du chasseur roux qui me fais un clin d’œil avant de me glisser quelques mots. Quoi ? Qu’est-ce qu’il compte faire quand Rivière Rouge va soupirer ? En parlant du loup, on en voit la queue.

La guerrière nous regarde tour à tour et, poliment, je la salue, comme je le ferais avec n’importe quel guerrier. Et puis un soupire de la chatte rousse. Juste à côté de moi, le second guerrier de la patrouille lâche un bruit… Indescriptible… Mais qu’est ce qui lui a pris de faire ça ? Et si Rivière Rouge se fâche ? Bon ça va, la chatte a l’air embarrassée par l’attitude du félin bicolore. Je ne peux retenir un léger ricanement de malice, cette patrouille pourrait être sympa après tout. En parlant de patrouille la voilà qui se met en route.

- On patrouille sur un territoire ou on chasse ? Si on chasse on va où ? Si on quadrille on va où ?

Le rouquin s'étiraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah lentement tandis que Rivière Rouge répondait en un soupir agacé au novice qu'ils allaient chasser plus loin. Une expression désapprobatrice et lasse sur le visage à l'adresse de Mat, la guerrière prit la tête du groupe pour se diriger vers un recoin tranquille de la Rivière où ils pourraient chasser et pêcher.

Durant la marche, Matin Embrasé décida de rester juste derrière Rivière Rouge, et suivit de très très près avec sa tête le bout de la queue de la femelle qui oscillait, sans jamais la toucher. La meneuse de patrouille, dont le champ de vision n'était pas moins large que celui des autres félins, ne tarda pas à soupçonner qu'il y avait dans son dos un peu trop d'agitation, mais juste avant qu'elle se retourne, Mat s'étira lentement avec un grand "Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah."

Elle ne put que lancer froidement un petit : "- Tu vas bien, Matin Embrasé ?
- Oh, cette journée est magnifique, géniale. Toi aussi. Je veux dire, toi aussi tu devrais te détendre un peu ! " répondait-il, presque câlin dans sa voix, avant de se retourner vers Nuage de Pluie, frottant au passage ses vibrisses avec sa queue. " Même à toi, je t'assure, ça ferait beaucoup de bien. Vas-y, essaye !".

La guerrière soupira ("Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah."), sans doute se disait-elle que Mat était bien puéril aujourd'hui. Mais elle se remit malgré tout à avancer tandis que Mat, en pouffant, recommençait tel un chaton à suivre la queue de la féline avec sa tête.

Sauf que maintenant, avec sa propre queue, il s'efforçait de titiller les moustaches de Nuage de Pluie.

Pour une raison qui met inconnue, ma question sembla agacer Rivière Rouge et je baisse les oreilles, désolée de l’avoir gênée. Je suis décidé à ne pas gêner les deux guerriers, je les suis, en marchant au même rythme qu’eux, plongé dans mes pensées, à réfléchir, essayant de me souvenir de mes leçons de chasse. Les consignes et les conseils d’Aigue-Marine sont simples dans ma tête, tout est parfaitement à sa place. Ça me rassure, je passe mon temps à m’entraîner encore et encore. Ce serait embêtant que je ne connaisse pas mes positions de chasse après tout ce temps. Puis un truc orange rentre dans mon champ de vision et me fait éternuer.

" Même à toi, je t'assure, ça ferait beaucoup de bien. Vas-y, essaye !"
- Qu’est-ce que je dois faire ? Je n’écoutais pas, désolé.

Me détendre ? J’étais concentré sur la chasse à venir ! Je soupire un peu, mais ne rajoute rien. Ce sont des guerriers, je n’ai pas à les contredire. Mais quand même, si Matin Embrasé pouvait arrêter de me chatouiller le nez avec sa queue. J’ai les vibrisses sensibles et j’éternue dès que celles autour de mon nez sont touchées. Je n’arrête pas, là, à cause du guerrier. Je me recule d’un pas, mais non, le mâle roux est décidé à m’embêter en ce jour.

- Peux-tu arrêter s’il te plaît Matin embrassé ? Tu me chatouille… Atchaaa !

Mais le mec n’est pas décidé à écouter. Alors je me permets une petite folie. J’ouvre grand la bouche et attrape sa queue pour refermer doucement mes crocs dessus. Je vais pas réellement le mordre non plus, je veux pas passer ma lune à nettoyer les tiques des anciens…. Nettoyer les Litière de la Pouponnière par contre, ça ne me dérange absolument pas, comme tâche. J’adore les chatons, ils sont trop mignons !

Au moment où Mat sentait que le jeunot mordait à l'hameçon, il réalisa qu'il avait totalement fait sauter ces insupportables barrière de pudique patience qui rendait à ses yeux impossible l'expression d'un véritable amusement sincère. Il retira vivement sa queue de devant le novice et tourna sa tête vers lui, nullement fâché mais plutôt pétillant d'amusement. Et comme il marchait sans regarder devant lui, ça lui sembla évident qu'il fallait faire semblant de trébucher sur une racine.

Son imitation de l'abruti qui perdait l'équilibre et qui manquait de se retrouver la tête dans la boue fut très satisfaisante à ses yeux, même si, comme elle dura une dizaine de seconde, elle eut le défaut de ralentir quelque peu le groupe, et de faire soupirer encore une fois Rivière Rouge, qui commençait d'ailleurs à se mettre un peu en colère. Mais Mat le savait, elle n'était jamais motivée même par les choses intéressantes. Alors bon, sachant cela, comment pourrait-elle être motivée par quelque chose d'aussi naze que la perspective d'un scandale qui, même s'il tournait en sa faveur, ne lui donnerait rien ?
En se redressant, Mat s'étira lentement avec un superbe "Aaaaaaaaaaaaaaaaaah".

Puis il décida que ça pourrait être amusant de laisser Nuage de Pluie passer devant lui pour le peu de chemin qu'il restait jusqu'à ce qu'ils commencent la... chasse. Il commença donc à marcher lorsque Rivière Rouge reprenait, puis ralentit, ralentit le pas en se mettant un peu sur le côté, comme s'il avait brusquement ressenti l'envie de renifler un de ces champignons que l'automne faisait surgir comme par magie sur leur passage. L'idée était de se faire doubler.

Je sais pourquoi, mais Matin Embrasé à l’air un peu bizarre ce matin, non ? Dès que je serre les dents sur sa queue, il l’enlève de devant mon nez. J’avoue, je suis un peu prie au dépourvu et je penche la tête sur le côté d’incompréhension. A-t-il toujours été comme ça ? Je sais pas vraiment. Et puis, le mâle bicolore trébucha sur une racine et fit son possible pour se rattraper. Le pauvre, je ne peux m’empêcher de ricaner un peu malgré moi, c’est pas drôle, il aurait pu tomber tête la première dans la boue, heurté un caillou et se faire mal.

- Ça va aller, Matin Embrassé ?

Il me dit qu’il va bien et poursuit sa route. Bon d’accord. Puis le guerrier s’arrêta soudainement pour renifler un champignon. Un champignon ? Qu’est-ce qu’il a de spécial ce champignon ? Il est brun avec un chapeau en forme de cloche. Et alors ? C’est juste un bolet. Peut-être qu’il a faim ? Je vais m’assoir près du guerrier et renifle aussi le champignon avant de mettre un petit coup de patte dedans. Dès fois que ce soit vivant, on sait jamais.

- T’as faim ? C’est rigolo de taper sur leur chapeau, non ?
- Mais qu’est-ce que vous faites, tous les deux ? Quelle mouche vous a piqué ? Nourrir le Clan, c’est pas assez important pour vous ?

Rivière rouge, elle rigole pas aujourd’hui. La tête et les oreilles basses, je reprends mon chemin, juste derrière la cheffe de la patrouille. Je voulais pas me faire réprimander par la chatte, moi. Est-ce que Matin Embrassé arrivera à la faire se déridée ?

HRP:

" T’as faim ? C’est rigolo de taper sur leur chapeau, non ? "

Zut, le gamin avait remarqué quelque chose de pas naturel. Il était bien réveillé, et même plutôt malin ! Une agréable tiédeur envahissait le cœur de Mat à cette pensée.

" Ah ah ! Tu trouves aussi que... " commença-t-il avant de se faire interrompre par un ronchonnement qui lui sembla terriblement grossier.

- Mais qu’est-ce que vous faites, tous les deux ? Quelle mouche vous a piqué ? Nourrir le Clan, c’est pas assez important pour vous ? "

Il écarquilla les yeux en direction de Rivière Rouge. Décidément, elle n'avait pas l'air de comprendre toute la profondeur de ce qui se jouait ce jour-là. Ç’aurait été tellement merveilleux que même si elle ne voulait pas se laisser envahir par le calme, elle ne fasse pas obstacle à la légèreté de Nuage de Pluie. Il lança un petit coup d’œil complice à ce dernier, comme pour lui dire "T'inquiète pas, c'est moi qui prends", puis il fit un signe de tête à la meneuse de la patrouille afin qu'elle s'approche. Tandis qu'elle venait, voici ce qu'il lui racontait, d'une voix de gamin, à la fois mielleuse et insupportablement moqueuse :

" Mais enfin, calme-toi ! Regarde bien ce qu'on fait ! " fit-il en faisant mine d'ignorer tout à fait ce champignon qui lui collait au museau.

Son oreille se tendit alors, et il aperçut une souris qui fuyait à l'arrivée de la femelle. Il lui bondit dessus assez vivement. C'était tellement agréable de se sentir en forme. Lorsque Rivière Rouge soupira, il se redressa, la souris entre les crocs, et même si cela lui empêchait de s'exclamer "Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah", on comprenait tout à fait la détente insolente du guerrier. Il lança vivement la souris en hauteur, et la fit atterrir sur son dos afin qu'elle ne l'empêche pas de parler.

" Pour te répondre, Nuage de Pluie, oui, j'avais faim. Et tes remarques sont décidément très pertinentes !", fit-il d'un air réjoui en regardant la guerrière. Comme pour lui dire que ses remarques à elles n'aideraient pas vraiment la patrouille.

" Allez, en avant, mauvaises troupes ! " fanfaronna-t-il en reprenant une marche très gaie, ignorant superbement l'autorité qu'était censée exprimer Rivière Rouge. Il s'arrêta à un endroit assez brusquement.

" Ici, pas de doute, ça sent le poisson-mammouth ! "

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'Chasse Rivière' :

Rivière Rouge nous a pris en flagrant délit, en train de taper un champignon et elle s’est fâchée. Mais Matin Embrasé rattrape vite sa bêtise en attrapant une souris. Wouah, quelle vitesse ! Je suis impressionné. Mais Rivière Rouge ne le félicite pas pour sa capture, c’est triste. Mais le chat roux et blanc s’en fiche, il prend la souris, qu’il lance et atterrit sur son dos. Quel expert, ce Matin Embrasé. Il me félicite même pour mes remarques pertinentes et ça me tire un petit ronron, alors que l’on se remet en route.


" Ici, pas de doute, ça sent le poisson-mammouth ! "


Le quoi ? Incrédule, je regarde Matin Embrasé, une oreille tiquant légèrement vers l’arrière. Puis je me rapproche du guerrier pour lui demander à quoi ça ressemble. Je ne sais pas si j’en ai déjà vu ou pas. Rivière Sombre soupière plus loin avant de lever les yeux au ciel. Qu’est-ce qu’elle est grognon, celle-là !

Puis, une odeur de volatile vient me chatouille le nez. Je m’y précipite attrapant un oiseau avec vivacité. Tout fier de ma prise, je la montre au guerrier amical et comme je veux continuer de lui parler, je l’imite. Je lance l’oiseau en l’air, mais il n’atterrit pas sur mon dos, mais a côté de moi, dans un splotch absolument pas gracieux. Rivière Rouge soupire encore alors que je tourne ma mine déconfite vers le chat roux.

- Comment t’as fait ? Tu veux bien m’expliquer, s’il te plaît ?

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'Chasse Rivière' :