[HALLOWEEN] Oh happy day ft. Esprit Soucieux - end

Bonbon goût framboise pétillante a écrit:

« Quel bonheur de croquer ce bonbon si sucré, si doux, qui rappelle l'été, la chaleur. Vous partez sur un petit nuage, tout est si doux, si agréable, quel bonheur de déguster la saison chaude dans ses papilles. Vous vous sentez tellement joyeux que vous pourriez jeter des pétales et des paillettes sur les chefs ennemis !
L'objectif de votre défi est de parcourir votre territoire et, pour une fois, d'être la bonne humeur incarnée. Vous êtes joyeux, sans raison valable, et vous aimez tout le monde, même les pires. Votre mission, Austin Power en puissance, est de rendre cette joie contagieuse. »

« Oh ça va, ne soyez pas si pessimistes ! Il fait beau, le soleil brille et les oiseaux chantent. » miaula-t-il d'une voix mielleuse à l'égard de deux guerriers boudeurs avant de disparaître dans la barrière de ronces bordant le Camp du Clan de l'Ombre.

Nuage du Fauve s'était réveillé depuis quelques minutes seulement, et déjà il s'éclipsait en chantonnant son bonheur inexplicable. Il pleuvait dehors, les nuages gris voilaient le soleil qui parvenait tout juste à éclairer le territoire et autant dire qu'aucun oiseau n'avait encore commencé à chanter de la journée, contrairement au mâle tigré qui se dandinait tout sourire, en direction des Passiflores. Lui-même ne saurait justifier sa joie; il avait mal dormi et le temps humide n'était pas sa météo favorite, d'ordinaire. Il s'était émerveillé devant les choses les plus banales ce matin, des petits chatons qui jouaient devant la pouponnière à la coccinelle perdue sur une tige de ronce. Tout semblait joli, tout était beau pour lui aujourd'hui.

Lorsque le novice arriva sur les lieux, il n'hésita pas une seule seconde à bondir à côté d'une des très nombreuses fleur violette et blanche. Il resta là, ébahi et admiratif quelques instants avant de déclarer d'une voix trahissant sa bonne humeur :

« Quelle beauté ! Madame la Passiflore, je vous implore de me livrer tous vos secrets ! »

Ceci dit, il se baissant en une espèce de révérence devant la plante. Et il laissa naître sur sa gueule un sourire vrai. Il était seul. Il était fou. Mais il était fin heureux ! Et lorsqu'il entendit bruisser la végétation derrière lui, Nuage du Fauve se retourna sans faire disparaître le rictus joyeux de son visage et accueillit le nouveau venu avec chaleur.

« Oh, bien le bonjour Esprit Soucieux ! Toi aussi tu viens admirer la beauté des passiflores ?! » fit-il tout en ondulant sa queue, intimant au matou gris de s'approcher.

Dans le champ de passiflores, je cherche des petites étoiles par terre, de l'anis luisant dans l'écrin précieux de l'herbe mouillée, sous le ciel bas et lourd qui faisait un couvercle de nuages à ce paysage morne rehaussé de petites tâches de couleurs. Et d'un trou noir taille gamin. Petit, non, Nuage du Fauve, le kiddo royal à la mort suicidaire et au père absent - beau tableau pour l'avenir, j'en connais un qui va venir chialer chez moi après s'être ouvert le cœur pour se prouver qu'il en a encore un.

Enfin, pour l'instant, il se porte bien. Trop même.
Il tape causette à une fleur.
Il ne va pas être pas si bien.

Il me regarde avec les yeux vitreux d'un amoureux épanoui, je frissonne. Nos Ancêtres m'envoient une épreuve, ou bien la Forêt Noire a pris possession du petit tigré - sa cervelle a été blanchie à la chaux, sa langue rappée, son âme arrachée, remplacée par un putain de pantin, et merde merde merde c'est une infection de la tête il faut que je m'en occupe il ne doit pas ne doit pas mourir non non jamais, il ne doit pas je vais m'en occuper et le soigner et tout ira bien et je serai son père sa mère son grand frère

Bonjour à toi aussi, Nuage du Fauve. Je venais chercher des, euh, des anis étoilés, et toi, tu... ?

« Bonjour à toi aussi, Nuage du Fauve. Je venais chercher des, euh, des anis étoilés, et toi, tu... ? »

Sourire idiot. Grand sourire idiot. Son cerveau venait-il de lâcher ? Il n'avait aucune idée de ce qu'il faisait là, à proprement parler. Du moins, il comprenait que "demander le secret de leur beauté aux passiflores" n'était pas une occupation banale pour un novice du Clan de l'Ombre. Il faillit reprendre le contrôle face à cette euphorie, mais raté, elle prit le dessus lorsqu'il répondit joyeusement :

« Je venais demander le secret de leur beauté aux passiflores ! » Grand sourire, yeux d'illuminés. Rire. « Attends Esprit Soucieux, je vais te concocter un remède, moi aussi, car tu as une mauvaise mine ! »

Il lâcha un rire franc avant de faire volte-face, plongeant la gueule dans les nombreuses tiges des fleurs multicolores. Il remua son bassin tandis qu'il arrachait quelques unes des plantes à l'aide de ses crocs. Lorsqu'il se tourna à nouveau en direction du guérisseur, sa gueule était pleine de passiflores et alors Nuage du Fauve s'exclama :

« Tadaaa ! C'est un remède, c'est pour faire ton bonheur Esprit Soucieux. » Il déposa le bouquet de fortune aux pattes du mâle couturé de cicatrices et enchaîna : « C'est pour te remercier de veiller sur le Clan, et de m'avoir aidé lorsque je n'étais encore qu'un Petit Fauve qui braille. »

Sourire idiot. Bientôt, on l’appellerait Esprit Lent.

HRP:

Hum. Oui. Certes. Les fleurs, c'est joli les fleurs, on aime tous les fleurs. Fauve se conduit bien étrangement, et même s'il me gratifie enfin - ingrat - de remerciements pour tout ce que j'ai fait pour lui dans sa jeunesse - moins l'euthanasie de sa mère, je m'en doute - il reste suspect. Il part me cueillir des brindilles. S'il me les fout sur la tête, je, je, je sais pas mais ça va pas aller.

C'est un nouveau traquenard homosexuel.
Pardonnez moi Ancêtres, je n'ai pas su le sauver, le remettre dans le droit chemon, et maintenant le vice lui ronge la cervelle : il veut offrir des fleurs à son guérisseur.

Je baisse la tête, claque ma queue contre le sol. Je toussote, mal à l'aise. Je rapproche l'anis récolté de mon maigre corps, faible barrière odorante entre nos deux chaleurs.

Mais qu'est-ce qui t'es arrivé...

Le guérisseur couturé de cicatrices toussota, gêné devant le comportement surprenant de Nuage du Fauve. Le maigre animal gris rassembla de la patte les remède qu'il avait récolté dès lors contre lui, comme s'ils pouvaient former un bouclier contre la folie du novice tigré.

« Mais qu'est-ce qui t'es arrivé... » miaula-t-il alors, particulièrement surpris, voire effrayé.

Le mâle sombre se redressa, penchant la tête sur le côté tout en arquant un sourcil, étonné qu'on lui pose une telle question.

« Ce qu'il m'arrive ? Eh bien, je suis heureux voilà tout ! »

Son regard fuit parmi les fleurs multicolores, comme si le félin noir ne disait pas tout. Il sembla réfléchir un instant, son sourire s'élargissant avant de d'avouer sur le ton de la confidence à Esprit Soucieux :

« Depuis que je suis novice, je peux dormir avec Nuage du Crépuscule. » Il marqua une pause avant de s'expliquer. « Dans la pouponnière, elle dormait avec sa mère, et moi avec la mienne. Mais maintenant, on fait comme on veut ! »

Il sourit bêtement, sans même songer que ces aveux pourraient être mal interprétés, car contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer, il ne se passait rien de concret pour l'instant entre les deux jeunes chats. Mais évidemment, Nuage du Fauve commençait à développer une attirance -au demeurant, pas réellement physique- pour la jolie féline tricolore, qui attirait déjà les regards d'autres matous.

HRP:

Le guérisseur le détailla du regard. Nuage du Fauve ressentit immédiatement que l'animal couturé de cicatrices était troublé, peut-être parce qu'en tant que guérisseur, il lui était interdit d'aimer, et d'être aimé ? Le novice sombre arqua un sourcil, perplexe quant à l'expression faciale de son aîné, qui semblait choqué ou en colère.

« C'est beaucoup trop tôt. Beaucoup trop. »

Sa tête se pencha automatiquement en biais. Trop tôt ? Y avait-il seulement un temps à l'amour ? Une heure ? Y avait-il un code de l'amour comme il y avait un code du guerrier ? Nuage du Fauve planta ses griffes dans le sol par nervosité avant d'entamer, sur la défensive :

« Enfin, comment peux-tu dire qu'il est trop tôt ? Je dois encore attendre pour être heureux, pour apercevoir son sourire chaque matin dès mon réveil ? Combien de nuits et de jours suis-je censé patienter avant d'être autorisé par de stupides étoiles à être compris par quelqu'un ?! » Il marqua une pause. « C'est parce que tu ne sais pas ce que c'est, que tu me dis ça, Esprit Soucieux ? »

Sa voix ne trahissait ni moquerie, ni haine.

« Me parle pas comme ça kiddo. T'as aucune idée des sacrifices que je consens à faire pour votre bien à tous, pour que des ingrats comme toi fornique à peine sorti de la pouponnière. »

Alors que le pauvre corps du guérisseur s'agitait de rage, Nuage du Fauve s'indignait intérieurement. Pourquoi ce vieux rat avait immédiatement eu en tête des idées noires, impures, sales ? Nuage du Fauve était-il si sale que cela ? Avait-il dans ses yeux le même mépris qu'avait dans ses yeux son père, autrefois ? Ou bien rappelait-il autant à Esprit Soucieux le leader du harem ? Ingrat, l'était-il aussi ? Si imparfait, il en avait à présent conscience. Mais ingrat...

« On rentre, pose tes fleurs, t'es pas pd putain. »

Il grommela d'agacement.

« Moi, ingrat ?! Je viens de t'offrir quelque chose, et je suis un ingrat ? » Plissant les paupières, l'apprenti tigré marqua une pause avant d'enchaîner. « Non j'suis pas pd, et qu'est-ce que ça te ferait que je le sois ? Étoile du Serpentaire s'est tapé ce vieux rat de Toucan, on sait tous qu'il était loin d'être pur mais ça ne l'a pas empêché d'être un grand meneur. »

Énervé, le jeune mâle balança son présent odorant au sol, soufflant de mécontentement avant de doubler le guérisseur, soudain pressé d'en être débarrassé. Mais, pris par un dernier élan de rage, il se tourna vers le matou gris et finit.

« Oh, et entre Nuage du Crépuscule et moi, c'est platonique. C'est le temps qui te rend aussi aigri ? Parce que dans mes souvenirs, tu étais plus agréable. »

L'animal au pelage sombre n'écouta même pas la réponse de son aîné et fila d'un pas pressé en direction du Camp, bien loin de sa joie matinale.

HRP: