I need to save my karma ft. Nuage de Guépard - abandon

La pêche, la pêche et encore la pêche. Nuage de Saumon avait conscience que miser tout sur un seul domaine ne lui permettrait pas de sortir de son évaluation victorieux. Mais il portait le nom d'un poisson, et sa patte fendait l'eau comme un aigle fend le ciel. Pêcher, c'était sûrement la seule chose qu'il faisait sans mal. Même lorsqu'il s'agissait d'attraper un rongeur sur la terre ferme, le pauvre matou bicolore se retrouvait tout pataud, hésitant presque sur la patte qu'il fallait alors glisser silencieusement. Il lui était déjà arriver, au début de son apprentissage, de tomber d'une façon ridicule avant même d'avoir bondi sur sa cible. C'est vous dire l'étendue des dégâts... Et alors, quand il fallait se battre, il n'était bon qu'à éviter ou à parer les coups de l'adversaire, gesticulant maladroitement alors qu'on se jetait sur son corps dépourvu de force.

Mais sur ce petit rocher bordant la rivière, il trônait, le regard ancré à l'intérieur de l'eau limpide. Il patientait. Quelques jours plus tôt, il avait repéré un banc de gardons. Cependant, avant d'inviter joyeusement ses camarades pour une séance de pêche fructueuse, Nuage de Saumon se devait de vérifier son information. Et lorsqu'enfin il repéra une ombre géante, ses moustaches frémirent de satisfaction. Ils étaient bien là ! Parfait. Le félin à la pelisse sable se convainc de remonter la rivière et de faire une prise avant de rentrer annoncer sa découverte à ses amis.

Mais alors qu'il marchait jusqu'aux courants rapides succédant aux Chutes, le novice aux yeux bleus perçut un bruit inhabituel. Un miaulement aigu, en grande partie noyé dans le raffut de l'eau mouvante. Intrigué, et horrifié à l'idée qu'un de ses congénères ait besoin d'aide, il se mit soudain à galoper, bondissant par dessus les touffes d'herbes les plus épaisses et évitant de peu plusieurs chutes menant tout droit au lit de la rivière. Son regard scrutait, comme tout à l'heure, les eaux agitées. Jusqu'à découvrir un félin tout fin, perché sur un rocher. Le bougre était coincé, résigné à plonger d'une façon ou d'une autre dans la gueule baveuse de la rivière. De là où il était, Nuage de Saumon ne parvenait pas à voir si le pelage moucheté du chat en détresse était trempé ou non. La vraie question était : savait-il seulement nager ? Car il ne s'agissait pas d'un guerrier du Clan de la Rivière, pour sûr. Un étranger, donc. Peut-être qu'il avait chuté, plus haut, et avait réussi à se percher là. Le courant était un peu fort pour un novice tel que Nuage de Saumon, surmontable pour un guerrier, mais dangereux pour quiconque n'avait aucune connaissance en natation. A plein poumon, il hurla :

« Que faites-vous ici ? ...Savez-vous seulement nager ? » Il ajouta ensuite, comme pour se faire pardonner d'être aussi formel dans une telle situation. « Avez-vous besoin d'aide ? »

HRP:

"Tu vas où?
- Jvais chasser mémé.
- Oulà pas si vite, tu n'as pas fini ma litière et tu sens le clan de l'ombre en plus. Attaqua l'ancienne qui n'avait pas du tout envie d'assumer le fait qu'elle avait besoin de compagnie. Puis c'était vrai qu'il ne sentait pas très bon ce jeune imbécile. Ah, les mâles de nos jours ne sont plus ce qu'ils étaient.
Quand on connait pas ses frontières on reste au camp comme un gentil chaton! Tança la vieille.
- Je connais parfaitement mon territoire d'abord!" feula Nuage de Guépard, vexé et crédule. De plus il avait parfaitement conscience de chaque parcelle de son territoire. Enfin, il en aurait bientôt conscience.

La fourrure encore hérissée par la terrible remarque, le jeune quitta le clan sans prendre de petit déjeuner : il serait un vrai chasseur affamé qui connait ses frontière. Plutôt satisfait de l'image, le matou blanc se mit en quête de ses frontières. Pour ne pas s'épuiser, il parti le vent dans le dos. Finalement il arriva aux falaises, en contrebas coulait la rivière et en face, le clan des faces de tanches. °ça je le savais mémé.En conclut-il, elle l'avait embêté pour rien. A sa gauche, il y avait les hautes montagnes et en continuant vers la droite il se retrouverait sur les territoires libres. Mais il n'avait pas envie de revenir bredouille auprès de l'ancienne, s'il lui disait "ben en fait je connais tout par coeur", elle n'y croirait pas. Très bien, il patrouillerait le long de la rivière, jusqu'au bout de la rivière même.

Nuage de Guépard fut émerveillé de voir le reflet rougeayant du ciel onduler dans l'eau lorsque le soleil acheva de se lever. Un bruit sourd l'inquiéta et il s'en approcha prudemment. "WOAW!"
L'apprenti n'avait encore jamais vu les chutes d'eaux, les membres du clan du vent n'y prêtaient que peu d'attention et il n'avait jamais ressenti le besoin de s'y rendre. Evidemment, il ne l'avouerait peut être jamais à personne, mais dans le soleil du matin c'était magnifique. Enfin, à personne sauf peut etre à Cri des Albatros,
elle trouverait sans doute ça joli et aimerait les longer avec lui? La poiterine gonflée de joie il descendit le long de la cascade et poursuivit sa mission d'exploration. Il était au bas des falaises maintenant et la berge était à hauteur de la rivière maintenant. Curieux, il s'approcha au bord de l'eau et en lapa quelques gorgées. L'eau était meilleure que celle des marres de son clan. Moins méfiant : le sol était dur et n'était pas glissant, il se mit à fureter dans les hautes herbes le long de l'eau.
Soudaint, un sifflement, un mouvement vif au sol, le firent instictivement bondir de côté en hurlant de surprise et il tomba dans la rivière. Les courant rapides le menèrent directement au milieu du lit de l'eau. Paniqué, il s'agitait inutilement dans tous les sens, s'épuisant à toutes vitesses, finalement, il disparut sous la surface translucide.
Soudain, ses pattes et tout son corps heurtèrent une surface dure. Après l'avoir à peive effleuré il y bondit agilement et rouvrit enfin les yeux: Il était sur un rocher en plein milieu de l'eau. Autour de lui, il semblait y avoir quatre ou cinq autres pierres sous la surface de l'eau. Terrifié, émettant des miaulement aigus, il se câla du mieux qu'il pu sur sa pierre salvatrice et attendit de reprendre ses esprits.

Il était mort de froid. Miaulant pitoyablement des qu'une vaguelette plus importante que les autres le touchait,
il commençait vraiment à se dire qu'il allait finir sa vie ici. Depuis combien de temps était il sur cette pierre?
Cela lui semblait être une éternité.
Que faites-vous ici ? ...Savez-vous seulement nager ? Avez-vous besoin d'aide ? »
Il se redressa et vit un guerrier sable sur l'autre rive. Après un grand soupir de soulagement il hurla à son tour :
"Non!! Euh ouii! S'il vous plaît!"
Non il ne savait pas nager, oui il avait besoin d'aide. Mais ce n'était pas très clair.
"Oui j'ai besoin d'aide s'il vous plait!" Soyon aimable avec l'ennemi lorsqu'il se change en sauveur.

L'animal blanc et/ou gris sembla se redresser lorsqu'il entendit la voix paniquée de Nuage de Saumon. L'apprenti du Clan de la Rivière se surprit à en être soulagé : il était entendu. Nerveux d'être au centre de l'attention d'un ennemi, mais surtout d'être un acteur direct dans cette situation, l'animal aux longues pattes se mit à se balancer anxieusement de droite à gauche. Soudain, brouillé par le grondement du torrent, une voix juvénile lui répondit, tremblante de panique :

« Non !! Euh ouii ! S'il vous plaît ! » Le matou sable fronça les sourcils, signe d'incompréhension avant que l'autre ne se montre plus clair. « Oui j'ai besoin d'aide s'il vous plait ! »

Nuage de Saumon se sentit soudain mal à l'aise, comme s'il venait de tomber malade, son estomac se tordant sans pitié. Le novice aux yeux bleus se souvint d'un épisode de sa vie qu'il préférerait oublier. Il se rappela de Trash, cet énorme solitaire à la crinière noire de jais, qu'il avait lâchement laissé coincé dans l'eau glaciale de la rivière gelée. Il s'était senti menacé, et terriblement impuissant face à la montagne de muscles que représentait l'intrus, si bien qu'à la première occasion, le novice au menton blanc s'était carapaté en direction du Camp. Il n'avait jamais su si le colosse sombre avait survécu, et il valait mieux qu'il ne recroise jamais plus la route du combattant. Il pouvait presque entendre à nouveau la voix rauque de l'animal massif le menacer alors qu'il galopait ventre à terre jusque chez lui. Il fallait qu'il agisse aujourd'hui. Il fallait qu'il répare cette erreur, qu'il sauve ce pauvre félin prisonnier des eaux. Félin, qui ne le menaçait pas, et qui était une victime plus qu'un intrus, d'ailleurs.

L'apprenti du Clan de la Rivière se ressaisit, observant avec attention l'environnement. Il se concentra sur le chat en danger. Mais il dut rapidement se confronter à la dure réalité : il ne pourrait sauver l'autre félin qu'en allant le chercher.

« Ne bougez pas, j'arrive ! » s'écria-t-il alors avant de commencer à s'introduire prudemment dans l'eau.

Le courant ne l'emporterait pas. Nuage de Saumon était en fin d'apprentissage et ne présentait pas de réelles difficultés à nager, en revanche, faire traverser le novice du Clan du Vent, qui était plus jeune et surtout qui ne savait pas nager, serait une toute autre histoire. Le problème ne résidait pas tant dans le fait que le matou bicolore n'avait jamais nagé, mais c'était surtout qu'il aurait sans doute peur de la rivière, après une telle mésaventure. Si bien que lorsque Nuage de Saumon atteignit le rocher sur lequel son homologue était perché, il se montra très doux.

« Nous ne nous connaissons pas, et vous êtes sans aucun doute un potentiel ennemi. Cela dit, je vais vous aider au nom du Clan des Étoiles. » Son regard se porta sur la berge qu'il avait quitté un peu plus tôt. « Vous allez devoir nager jusque là-bas. Je vous raccompagnerai plus bas, et vous rejoindrai vos terres ensuite. N'ayez pas peur, je serai juste à côté de vous durant toute la traversée, et comme vous vous en doutez; je nage bien. »

Il harponna un peu plus fermement la pierre, reposant ses pattes afin d'entreprendre ses consignes et explications avec plus d'aisance.

« Bon, écoutez-moi. Le geste de la nage est naturel, chez moi comme chez vous. Vous n'aurez qu'à battre vivement les pattes, et utiliser votre queue pour vous diriger. Le courant est un peu fort, mais si j'ai pu traverser sans mal, ça devrait le faire pour vous aussi. Le plus dur, ça va être de restez serein, car je me doute que pour atterrir ici vous avez du subir de sacrées péripéties. Mais à défaut de me faire confiance, faites-vous confiance. Maintenez votre tête hors de l'eau, surtout le museau et les yeux. Il n'est pas agréable d'avoir les oreilles mouillées, mais vous y survivrez. Je serai juste à côté de vous, de toute façon; si je vois que vous peinez à nager, je vous aiderai. »

Après ce long discours, le félin au menton blanc finit par demander à l'autre matou, sur un ton presque de l'ordre du commandement : « Allons-y. » Et il patienta, donnant le temps nécessaire au Venteux pour prendre ses marques dans la rivière.

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