Sortie en famille | LP - abandon

Ça commençait à faire un bout de temps que j'avais pas eu une journée un peu libre. Je m'étais vu confier mon premier apprenti, ça n'arrangeait pas les choses... Je ne m'en plaignais pas pour autant. Nuage de Lynx me convenait tout à fait. On commençait à développer une bonne relation, et je pensais réellement qu'il ferait un excellent guerrier sous plus d'un angle, si les choses continuaient de cette façon. Mais aujourd'hui, pas d'entraînement qui tienne. Il serait supervisé par quelqu'un d'autre. Et du coup, ça me laissait plus de temps que d'habitude.

Ma routine, avant de devenir mentor, c'était surtout de partir à la chasse. Et ce, plus ou moins toute la journée. Ça m'occupait, c'était productif pour le camp, et j'aimais ça. Mais pour une fois, je me dis que je pourrais faire quelque chose de différent. Il m'était arrivé de sortir des territoires des Clans, et plus près de la ville des Bipèdes, j'avais rencontré Mataï, cet hybride solitaire/domestique. La rencontre avait été tendue au début, mais en fin de compte j'avais passé une très bonne journée, découvert plein d'endroits bien plus attrayants que je ne le pensais. Et même si nous n'avions pas parlé de ça à la fin de notre 'excursion', je pensais avoir gagné son respect. En tout cas, il avait le mien, et ma confiance aussi. Je me souvenais d'un groupe de solitaires dont il avait parlé, et qui lui offrait une place pour dormir. Peut-être que je pourrais essayer de les rencontrer. Il me faudrait faire attention, puisqu'ils seraient plusieurs, alors que je serais seul, évidemment. Mais c'était intéressant pour deux raisons. La première, c'est que j'avais déjà rencontré Mataï, et que je pourrais les aborder en me disant qu'il m'avait parlé d'eux. Pas de problèmes si je dis la vérité ! La deuxième, c'est que... Je n'en étais pas sûr, mais ils habitaient assez près des territoires des Clans. Peut-être avaient-ils entendu parler des Lunar Pod. Si ce n'était pas le cas, alors je pourrais leur en parler moi-même, et les convaincre de ne pas les rejoindre - le Clan de la Rivière, et celui de l'Ombre, maintenant notre allié, n'avaient vraiment pas besoin d'ennemis supplémentaires. S'ils en avaient déjà entendu parler, alors je pourrais au moins essayer de savoir ce qu'ils en pensent. Vu comme ça, ça pouvait être dangereux. Cependant, j'avais le sentiment que ça pourrait être important si une bataille avait lieu. Ou plutôt, quand la bataille aurait lieu. Elle me semblait inévitable.

Je me mis donc en route le matin, assez tôt, comme ça personne ne me poserait de questions au camp. De mémoire, je suivis le même itinéraire que la dernière fois. Après un bon bout de marche - le soleil commençait à s'élever dans le ciel, sans toutefois avoir atteint son zénith - j'arrivai à peu près à l'endroit de ma rencontre avec Mataï. Il ne me restait qu'à essayer de les trouver à partir des indications que j'avais eues la dernière fois. Je me mis à chercher dans les environs, me déplaçant plus lentement, jusqu'à ce que j'arrive sur une zone qui semblait plus fréquentée. Les traces au sol et les odeurs indiquaient la présence de plusieurs chats vivant par ici. Je suivis donc les traces lentement, discrètement mais pas trop, espérant tomber sur l'un d'entre eux. Ça ne pouvait pas être si difficile !

Spoiler:

Cela faisait trois jours ou peu être quatre que ma sœur était décédé.. Hatcha, bien que je la tenais pas toujours en amour dans mon cœur.. Sa mort m'avait bouleversé. Je l'avais vécu en direct, des griffes d'un Lunar Pod. Voyant que je me renfermais sur moi même, Chérif qui était aussi présent pendant sa mort, n'arrêtait pas de me donner des tâches à faire. Il voulait que je reste occupé pour éviter de me laisser mourir. Il n'avait pas tord.. Avec l'aide de différents membres de ma famille, jamais les mêmes, je parcourais les terres libres pour trouver de la nourriture et servir de sentinelle pendant que les autres chasser. Je voulais retomber sur ce félin couturé de cicatrice et lui faire la peau moi même.

Comme les trois précédents jours, je faisais des rondes dans le camp, attendant qu'un nombre suffisant de ma famille se lèvent pour pouvoir partir en patrouille. Les heureux élus du jour était ma sœur de portée Kanaya mais aussi, trois de mes petits frères, le serviable Strak, Poivre et Siter. Je les mettais au garde à vous avant de les entraîner avec moi. Je voyais bien à sa tête que Kanaya avait pitié de mon état. Andy nous interceptait sur le chemin. Je lui jetais un regard noir, elle reculait d'un pas avant de me dire avec une certaine assurance :

"-Je viens avec vous. Nous pourrons faire deux patrouilles et ramener plus de nourriture. N'essaye pas de m'en empêcher, on y va."

J'allais répliquer mais elle m'en empêchait. Nous partions donc tout les six. Avant de nous séparer en deux groupe. Andy partait avec Poivre et Siter, quant à moi, je partais avec Kanaya et Strak. Nous prenions le flanc gauche de la ville. Je lançais aussitôt les directives :

"-Faites très attention. Ne soyez pas blesser comme Mataï ou que vous soyez tuer comme .. Enfin, faites attention."

Je leur faisais un signe pour qu'il se disperse pendant que je surveillerais les environs. Je me retournais en sentant l'odeur d'un Riveux. J'arquais un cil.. Peut être qu'il s'agissait du félin que m'avait parlé Mataï. Etonnant venant du domestiquo-solitaire, il s'était attaché et porté en respect un félin su clan de la Rivière. Je lançais donc :

"-Brasier Glacial ?"

HRP:

Je m'aventurai de plus en plus loin pour essayer de trouver l'un d'entre eux. Je ne venais pas avec de mauvaises intentions, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir mal à l'aise, et d'avoir un assez mauvais pressentiment - ce n'était pas mon territoire, je ne connaissais pas les chats qui y vivaient. Mais Mataï les connaissait, lui. Je pourrais me défendre de mon intrusion, s'ils m'en laissaient l'occasion... Tout à coup j'entendis du bruit dans les environs. La source du son était proche. Je m'immobilisai soudainement et me plaquai au sol, instinctivement. Ça ne me rendrait pas non plus indétectable, mais j'avais mes chances, si jamais ils étaient agressifs. Un petit groupe de félins passait par là, et la voix d'un mâle s'éleva.

"Faites très attention. Ne soyez pas blessés comme Mataï ou que vous soyez tués comme .. Enfin, faites attention."

Mataï, blessé ? Un autre chat tué ? Mais qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? Je me sentis bien mal un instant, apprenant qu'un solitaire/domestique que je voyais comme un ami avait rencontré... Des complications, disons. Une blessure, et la mort de quelqu'un qu'il connaissait sans doute. Je voulais en apprendre plus sur cette histoire, d'une part pour m'assurer qu'il s'en était sorti - ce qui apparemment était le cas - mais aussi pour connaître le responsable. Un chat de Clan n'aurait jamais fait ça, du moins pas à mon sens. Si c'était un Lunar... Alors, nous avions un ennemi commun, et des choses à nous dire. Pendant toute ma réflexion j'étais resté au sol, caché par la végétation, mais ma présence fut trahie par autre chose.

"Brasier Glacial ?"

Il connaît mon nom ! Stupéfait mais n'en montrant rien, je me relevai lentement et m'approchai de la voix. Se cacher ne servait plus à rien, ma présence était détectée, et mon identité connue - bien que ce ne fut peut-être qu'un essai de nom dans le vide. Après quelques pas, je tombai nez à nez avec le mâle au pelage beige, tirant sur le blanc par endroits. Sa carrure moyenne me rassura un peu, mais de toute façon à se stade il me semblait évident que nous n'aurions pas à nous battre l'un contre l'autre. Gardant mon apparence calme et neutre, je lui répondis :

"Oui, c'est mon nom. Comment le connais-tu ? Et quel est le tien ?"

Évidemment c'était surtout un moyen d'établir la communication. J'en avais entendu plus qu'il ne le savait. J'avais des questions à poser, mais les poser directement serait irrespectueux, alors autant commencer par lui demander son propre nom, puisqu'il connaissait déjà le mien.

Si ce n'était pas lui, le pauvre guerrier de la Rivière allait devoir s'expliquer en rentrant chez lui ce soir.. Je ne connaissais ni son odeur ni son physique. Mataï m'avait juste parlé de leur petite escapade en duo et qu'il était assez sympathique. Le chat caché sortait de sa cachette et s'approchait de moi sans agressivité. Il devait bien s'agir du guerrier rencontré par Mataï.. Le félin de la Rivière confirmait ma pensée en me disant qu'il s'agissait de son nom et qu'il aimerait savoir le mien et comment je savais le sien. Voyant que nous étions dans un climat de calme, je lui faisais un petit geste de politesse avant de décliner mon identité sans oublier de lâcher un petit 'enchantée'. Je reprenais par la suite la parole, pour répondre à sa question avant de lui en renvoyer :

"-Eh bien, je suis un ami de Mataï. Il vit avec moi et ma famille.. Et vous, que faites-vous dans le coin ? Vous êtes bien loin de vos terres."

Mon ton était calme et posé, je n'avais pas du tout montré d'agressivité. J'étais simplement curieux de savoir ce qu'il faisait si près des terres de ma famille.. Si loin des terres libres classiques.

HRP:

Spoiler:

Il n'y avait pas d'agressivité entre nous, et c'était agréable. Je ne savais toujours pas à quoi m'attendre, mais celui qui s'appelait Kézenkiel semblait me connaître par l'intermédiaire de Mataï. Ce qui voulait donc dire que je n'avais a priori rien à craindre, si lui et sa famille avait quelque chose contre moi, je ne serais déjà plus là... Donc, un temps pour discuter. C'était ce que j'étais venu chercher.

"Eh bien, je suis un ami de Mataï. Il vit avec moi et ma famille.. Et vous, que faites-vous dans le coin ? Vous êtes bien loin de vos terres."

Que dire ? Que c'était lui et sa famille que j'étais venu rencontrer ? C'était peut-être un peu trop direct, mais d'un autre côté, mon instinct me disait que le félin en face de moi apprécierait ma franchise. Puisque nous avons un ami commun, qui de plus semble leur avoir parlé de moi plutôt en bien, autant construire là-dessus et partir sur de bonnes bases. Quitte à paraître un peu menaçant, dans le genre je sais où tu habites !, je décidai de lui donner la raison de ma venue sans artifices.

"C'est vrai, ça fait un bon bout de chemin pour venir jusqu'ici. Mais je pense qu'en tant que Clan, il est aussi nécessaire de savoir qui vit en dehors de nos territoires, dans les alentours. C'est comme ça que j'ai rencontré Mataï."

Je m'efforçai de montrer un grand calme, afin de conserver le respect entre nous. J'étais sur son territoire, logiquement, je lui devais le respect. Il était de mon avis que si les Claniques veulent que leurs règles soient respectées sur leurs territoires, alors il faut respecter celles des autres lors des rares fois où nous sortions de chez nous. Cependant j'étais content qu'il me traite plus comme un invité qu'un intrus - nous avions peu échangé, mais les attitudes communiquent parfois plus que les mots. Je continuai, toujours calme et sincère :

"Il m'a parlé de vous et votre famille aussi. À vrai dire, je vous cherchais. Ça me semblait une bonne occasion de rencontrer tout un groupe dans cette zone. Je suppose qu'il m'a facilité la tâche."

Je ne lui disais pas tout non plus, puisque je ne lui dis pas ce que j'avais entendu de sa courte conversation avec des membres de sa famille il y a quelques instants. Mais j'aborderais le sujet tôt ou tard si possible, donc ce n'était pas vraiment un manque d'honnêteté... Du moins, j'espérais qu'il ne le perçoive pas comme ça, s'il s'en rendait compte. Quoi qu'il en soit je comptais aborder le sujet des Lunar Pods, puisque c'était la plus grande menace pesant sur la forêt en ce moment. Cela demanderait du tact, de la patience, deux atouts que j'espérais posséder pour ne pas brusquer mon hôte.

Le guerrier des Rivières confirmait la distance avec les terres neutres classiques et notre position avant de me sortir un petit discours sympathique sur le fait qu'il est nécessaire de connaître ses voisins. Les territoires alentours et que c'était de cette façon qu'il avait rencontré Mataï. Enchaînant sur sa conversation avec le domestiquo-solitaire. Alors comme ça, Mataï avait parlé de nous à ce clanique.. Pas étonnant qu'il soit venu ici, si près de mon campement. Mais si le félin moitié domestique avait parlé de ce genre de chose avec le clanique c'est qu'il était de confiance. Et la description et la manière dont il parlait de lui me le confirmait. Son ton posé et calme finissait ma première impression sur le spécimen Riveux qui me faisait face. Ne voyant aucune raison d'être agressif, je lui répondais calmement avec un sourire sympathique :

"-Tu as donc un membre de cette famille devant toi.. Que veux-tu savoir ? Tu veux apprendre des choses de la zone ? Mataï m'a dit qu'il t'a fait un peu visiter le coin et il semblait apprécier ta compagnie. C'est bien rare que Mataï apprécie quelqu'un.."

HRP: