Lovely Little Nest -end

♪ Apprenti

- Bonne question, répondit leur père. Sur les trois petits qu'Étoile de Suie a eue avant vous, deux sont morts ; sur les deux petits de Mirage du Désert, une seule vit encore ; mon frère, Petit Tonnerre, est mort, et moi non. Vous comprenez?

Des petits qui étaient morts... ? Est-ce qu'il essayait de leur expliquer qu'ils étaient susceptibles de quitter ce monde à tout instant ? Qu'entre eux quatre, il était possible que seuls un ou deux survivent ? Patte Ardente avait du mal à comprendre, mais l'adulte ne tarda pas à confirmer ses craintes.

- Tôt ou tard, vous mourrez.

Le chaton roux regarda leur père écarter sa sœur d'un mouvement de patte, cessant soudainement de la caresser comme il le faisait depuis plusieurs minutes. Boule de Braise n'avait pas du apprécier... et même si elle avait tendance à être un petit peu collante, elle ne méritait pas un tel traitement.

- Qu'on se mette d'accord, tant que vous ne deviendrez pas apprentis, je m'attendrai à ce que l'un de vous meure. Que ce soit par empoisonnement, par maladie, par maladresse - si l'un de vous décide d'aller se faire tuer par un renard je ne ferai rien. Quant à toi... Tu crois que s'entraîner et se battre sont les seules manières de vivre, Patte? Qu'être un "Guerrier" est quelque chose d'honorable? Que tout n'est rien qu'une histoire de "bons" et de "méchants" ?

Patte Ardente n'eut pas le temps de réfléchir à la question qu'aussitôt, la patte de son père l'écrasa violemment sur le sol. Sentant ses griffes sorties contre sa peau, le chaton lança un regard à la fois perdu et apeuré à son père.

- Tu m'insultes en répétant ces conneries. La vie est infiniment plus enrichissante que de se limiter à aller se tuer à la Guerre pour des querelles inter-claniques dénuées de sens.

Il le relâcha enfin, non sans l'envoyer rouler à quelques centimètres de sa position initiale. Le corps crispé, Patte Ardente ne se redressa qu'après plusieurs secondes, sans avoir entendu l’ordre de son père. A cet instant, il n'entendait plus grand chose que le martèlement de son cœur dans sa poitrine et le sang qui remontait à ses oreilles. Il venait de comprendre ce qu'était la peur de mourir. Pourquoi son père l'avait t-il humilié de la sorte ? Un parent n'était t-il pas sensé vouloir le bien de ses enfants ? Il avait cependant raison sur un point : tout n'était pas question de bons et de méchants. Si il voulait devenir puissant, ce serait pour lui-même, et pour aucune autre raison. Lançant un regard haineux en direction de l'adulte, Patte Ardente resserra les crocs. Un jour, il lui ferait payer ce qu'il venait de faire. Il lui ferait subir la même humiliation, lorsque les rôles seraient inversés. Il se promettait de survivre, rien que pour ça.

- Vous, tous autant que vous êtes, n'avez aucune valeur à mes yeux et vous n'en n'aurez aucune tant que vous ne deviendrez pas Nuage. Apprenez à vous démarquer, sans quoi je vous confondrai tout le temps.

Lui non plus, n'avait aucune valeur à ses yeux. Il ne le considérait même pas comme son géniteur, et n'avait aucune envie de se démarquer à ses yeux.

- Bec. Je sais déjà qui tu es. Tu te démarques par ton handicap : trouve autre chose.

Son frère était venu près de lui, sans-doute pour s'assurer qu'il allait bien. Redressant le poitrail, Patte Ardente le toisa avec un air dur. Il n'avait pas besoin de son aide. Il se relèverait autant de fois qu'on le ferait tomber.

- Toi aussi, Coup de Foudre, tu finiras par mourir. Peut-être même avant nous ? C'est normal de mourir. Pourquoi nous en parler ? Fit remarquer Petit Roux. Ce n'est pas facile de se démarquer. Tu pourrais nous dire comment s'y prendre.

Comme si il avait envie de leur dire comment s'y prendre. Patte Ardente ne voyait qu'un irresponsable qui préférait sûrement les voir morts que d'avoir à s'occuper d'eux. Il n'avait rien d'un exemple à suivre.

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Spoiler:

◊ Meneur

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☆ Lovely Little Nest ☆
^{Été 2018 [Aftermath] - COUP DE FOUDRE
et BOULE DE BRAISE, PETIT BEC, PATTE ARDENTE, PETIT ROUX (tous 1 lune)}
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À sa tape qui la fit rouler non-loin, Bouboule se roula dans sa bouboule de protection ; Patte s'était relevé sans même oser redonner de la voix ; Bec tremblait... personne n'osait le contredire et Coup de Foudre grinça ses dents ensemble, fouettant l'air de sa queue, se sentant s'énerver en constatant que son message ne passait pas. Son message, autant que son intention d'ailleurs, mais il n'avait aucune idée comment s'adresser à eux contrairement à comment il le faisait aux autres membres de son Clan. La nuance était marquée et il se doutait que les chatons ne la comprendrait pas.

Mais Roux ne se laissa pas faire. Il vint à la rescousse de toute sa fraternité, regardant le Bengal dans ses yeux après avoir couvé Patte des siens un moment.

— « Toi aussi, Coup de Foudre, tu finiras par mourir. Des paroles lourdes qui ne firent même pas tiquer le concerné. Peut-être même avant nous ? C'est normal de mourir. Pourquoi nous en parler ?

Plutôt, l'oeil du Bengal reluit : Roux semblait avoir la même capacité d'observation que lui, et sa mesure des mots à un si jeune âge lui serait tout un atout - à condition de survivre. Faisant fi de son insinuation quant à son voeu qu'il ne meure avant eux, il se pencha en revanche sur le fond de sa question : pourquoi leur dire à eux, ses enfants, même pas encore apprentis, qu'ils allaient tous mourir un jour? Pour Coup de Foudre cela allait de soi.

— Excellente question, Roux. Son compliment lui rendit l'ombre d'un sourire, trouvant un certain confort dans cette adversité. Ils étaient sur le qui-vive et ils étaient attentifs et c'est tout ce qu'il leur demandait.

Parce-que les petits d'Étoile de Suie du cycle dernier sont bêtes comme leurs pieds, comme ceux de Mirage du Désert.

Je préfère vous dire la vérité que la détourner, aussi dure soit-elle. »

Ce qui était curieux, car il avait tellement de facilité à contourner les questions et à omettre toute information à son sujet ou quant à ce qu'il pensait... Petit Roux poursuivit, décortiquant le deuxième point de ses propos:

— « Ce n'est pas facile de se démarquer. Tu pourrais nous dire comment s'y prendre.

Cette fois, leur père haussa ses deux sourcils sur cet air penaud. La question coulait de sens et il fronça bientôt les sourcils pour prendre un air songeur, posant son arrière-train à terre et montant sa patte à sa bouche. C'était logique : s'ils ne savaient pas comment se démarquer, il serait habituellement du ressort du père de leur apprendre. Mais n'importe quel œil attentif aurait pu remarquer que le père de ces enfants n'avait même pas terminé sa croissance. Il sortit les griffes pour se lisser les moustaches, et faire ressortir la rondeur à sa face, qui n'avait en rien perdue de sa tombée des nues.

— Je ne sais pas. Il ponctua cet aveu en haussant les épaules. Je n'ai pas l'habitude de m'adresser à des individus que je n'ai pas l'intention de coucher. Il pencha la tête d'un côté : Je ne suis pas d'accord avec votre vœu de devenir guerriers, car la guerre n'a rien d'amusant, mais ce n'est qu'à mes yeux. Ma perspective. Patte m'insulte mais que vaut vraiment comment je me sens?

Il la pencha de l'autre:

Il en vaut ce que vous en laissez le valoir. Vous allez mourir, c'est évident, et moi aussi, mais c'est en sachant ce qui vous attend que vous saurez comment vous avez envie d'affronter la vie. Il posa sa patte par terre et hocha du menton.

— Que ce soit avec vos pattes, vos griffes, ou vos mots. »

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Lovely Little Nest -end - Page 3 Doublefacefou

TAUP AU TOP :keur:

▬ Guerrière

Lovely Little Nest

PV FAMILLE

Roulée en boule sur elle même, avec seulement ses deux grands yeux qui pointaient au-dessus de ses pattes lovées contre son poitrail, Boule de Braise portait bien son nom, mais n'affichait rien de sa vitalité habituelle. Un peu au-dessus d'elle, un peu couché sur elle, Petit Bec l'avait rejoint dans sa chute, l'amortissant un peu. Ou au moins, lui faisant chaud au coeur, d'être venu auprès d'elle, ce qui n'était pas rien. Elle ne remarqua pas les tremblements qui le saisissait, ni les larmes qui pointaient dans son regard, parce qu'elle ne pouvait détacher son regard du grand bengal. Ses frères, plus courageux, plus réfléchis qu'elle, parvenaient à se soulever contre ce qu'avait dit leur paternel. Elle ne comprenait qu'à moitié, les nuances du discours, la portée des mots, les histoires de mort, tout ça la confondait tellement.

Au fur que l'échange se poursuivait, Petit Bec finit par la quitter. Sa chaleur lui manqua aussitôt, mais le suivant du regard, la gamine pu s'apercevoir qu'il allait s'assurer que Patte Ardente n'était pas blessé. Pourtant, le rouquin n'accueillit pas le brunet avec les pattes ouvertes, et le désir de se faire rassurer, comme elle-même l'avait fait: il préféra rejeter son aide. Boule de Braise eut une petite moue, ne comprenant toujours pas pourquoi Patte Ardente n'aimait pas leur frangin, et comme s'il était au-dessus des comportements affectueux - sauf lorsque, parfois, il acceptait les siens. Mais au moins, s'il était capable de se relever, alors, c'est qu'il était en bonne santé, qu'il allait bien, qu'il était fort.

En reposant son regard sur ses pattes, Boule de Braise se demanda pourquoi elle-même ne s'était pas relevée. Après mûre réflexion, elle se rendit compte qu'elle était confortable, comme ça, repliée sur elle-même au sol, et qu'il était plus facile d'y rester que de se relever. Au-dessus, son paternel avait à nouveau reprit la parole, parlant encore une fois de Mirage du Désert, cette femelle qu'elle ne connaissait toujours pas, et dont elle voyait mal le lien avec la conversations. Autre que ces chatons dont il parlait étaient bêtes, ce qui n'était pas quelque chose de très gentil à dire, selon Chêne Argenté. Mais ensuite, Coup de Foudre repartir sur des histoires de couche et de guerre et de mort, et même d'affronter la vie, et Boule de Braise eut un gros soupir, son esprit s'étant encore envolé trop loin pour qu'elle parvienne à suivre.

Décidant qu'elle en avait assez, de tous ces grands mots et de ces coups lancés un peu partout sans que ce soit drôle pour personne, sauf peut-être le bengal qui semblait ricaner tout seul, la gamine réussi enfin à se relever. Son corps lui faisait tout mal, d'être resté courbé aussi longtemps, surtout à cause d'un caillou sur son fessier; elle s'ébroua pour chasser les sensations désagréables. Comme elle n'était pas forcément impolie, elle annonça à tous son intention:

─ C'est plus drôle, cette bataille. Je m'en vais jouer ailleurs.

Qu'on la suive ou non lui importait peu; elle aimerait bien un peu de câlins, pour compenser la douleur, mais sinon, elle en trouverait ailleurs. Alors elle s'en fut, queue bien haute, et oubliant trop rapidement les événements pourtant marquants pour le reste de sa portée.

hrp:

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♦ F I C H E ♦ L I E N S ♦ C A R N E T ♦
#C23727

Lovely Little Nest -end - Page 3 Yxrq

lou

» Chanteur

Coup de Foudre sembla déçu de la question du rouquin. A vrai dire, Petit Roux n'avait pas plus envie que ça de se démarquer, il n'avait franchement pas envie de faire plaisir au guerrier, mais il savait que le reste de la fratrie avait peut-être envie. Et comme Bec était tétanisé, Ardent lui prêt à beugler et Braise qui ne disait plus vraiment rien, Roux avait pris l'initiative de demander. Il n'avait pas peur de lui, il était même impressionné de voir à quel point un guerrier peut se montrer ainsi avec ses propres enfants. Il ne comprenait pas son attitude, ses gestes, ses paroles. Roux n'avait plus envie de l'écouter, il ne l'écoutait déjà plus qu'à moitié et cela ne servait à rien. Il parlait de devenir guerrier, de guerre, qu'il n'y avait rien de drôle à cela. Mais ça, c'était connu ? La guerre n'était pas drôle, c'était évident, être guerrier n'était pas drôle non plus. La vie en elle-même n'avait rien de drôle pour Roux, elle n'avait rien d'un long fleuve tranquille. Chacun avait sa manière de voir la vie, et Coup de Foudre avait la sienne. A la fin, Nuage Roux ne comprenait plus grand chose aux paroles de son géniteur. Ou alors c'était qu'il n'avait plus envie de chercher à comprendre..

C'est plus drôle, cette bataille. Je m'en vais jouer ailleurs.

Petit Roux remua les moustaches en entendant sa sœur. Elle avait pris la bonne décision, et toute la fratrie devait faire de même. Petit Roux également. Il n'avait plus envie de se tenir devant celui qui l'avait mis au monde tant il l'agaçait avec ses grands discours. Il en avait marre de lui. Le rouquin se rapprocha de Petit Bec avant de fixer le guerrier droit dans les yeux pour la dernière fois de la journée.

« C'est vrai que ce n'est plus drôle. C'est bien connu que le rang de guerrier n'est pas quelque chose de drôle à avoir. Ou que la guerre est un jeu d'enfant. Tu ne nous apprends rien. » dit-il. « Si affronter la vie pour toi c'est de ne pas faire la guerre, faire des chatons avec l'ancienne meneuse du clan pour après les envoyer bouler à coup de pattes ou pour ne pas jouer ton rôle de père, je ne voix pas l'utilité de continuer à l'affronter. » Il pouvait baisser les pattes, il ne servait à rien. « J'espère l'affronter mieux que toi. » cracha-t-il avant de suivre sa sœur, en espérant que les deux autres fassent de même.

out pour roux

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Panda Roux par Top, une dinguerie :keur:

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Merci merci merci :