Heavy Water -end

— Je shais même pas par où commencer en fait... - CROC croc - Il n'a pas disparu genre, pouf, tu sais? Il a juste, -ccrrooc - il a commen'fé à disparaît'e un peu, à revenir, à disparaîchre un peu plus... - gulp -
— Hum hum.. je fais, remangeant aussi, comme si je comprenais.

Et je comprends, c'était progressif, c'était prévisible si on veut bien le voir.
Mais je comprends pas non plus. Pourquoi les humains partent ? Pour aller où et pour faire quoi ? Trop facile de dire que les humains sont humains et qu'ils vivent pas comme nous du fait de quoi ils font des choses qui nous échappent complètement.
Pourquoi il s'occupait si bien de Rusty avant et il en veut plus maintenant ?
Bizarre, humains.

[color=saddlebrown]--Il oubliait de me nourrir et de me caresser, et on ne s'entraînait même plus... je me suis dit qu'il devait en avoir lourd sur la pensée...
— Sur le coeur. je reprends par automatimse. On dit sur le coeur.

Mais l'expression de Rusty a davatage de sens, à cause que quand on est triste, c'est qu'on a des pensées néfastes qui viennent picorer votre cerveau, encore et encore et qui tournent dans votre tête sans s'arrêter, comme un vautour qui dés qu'il peut, arrache un lambeau de chair à une carcasse jusqu'à ce qu'il reste que les os.

Et puis en fait je fais un mouvement de la patte qui veut dire que Rusty peut parler comme ce qu'il veut, je le fais bien moi, et j'aime pas qu'on me corrige.

Alors tu dois te débrouiller tout seul. je conclus, comprenant lentement, comme toujours ( bouclez-là hein ).

Et -
Je comprends autre chose aussi qui me fait me sentir mal

Ca veut dire que quand t'auras plus de croquettes, faudra que tu apprennes à chasser.. Et ça va arriver un peu plus vite que ça devrait à cause de ma faute vu que je mange ses croquettes.

J'suis pas un bon chasseur dans la forêt .. Mais je peux t'apprendre à faire les poubelles !

Les souris du Verger sont plus grosses et plus faciles à attraper que celles toutes maigres de la forêt ou les foutus lapins beaucoup, mais alors beaucoup trop rapides de la Lande. Ce qui fait que la chasse c'est pas mon truc. Heureusement Toucan il se débrouille mieux que moi ..
Ca me donne une idée :

Viens vivre au Verger ! On s'occupera de toi !

HRP:

Rusty partage pas mon enthousiame.
Comme un foutu crétin, je l'ai rendu à nouveau triste. Il a les oreilles qui pendent, la voix qui se ferme et il recommence à se recroqueviller comme si il allait encore pleurer.
Je veux dire quelque chose, n'importe quoi avant ça mais il dit :

— Non... Le Verger, c'est dans La Lande tu m'as dit, et la Lande, elle m'a fait ça. Il montre la cicatrice sur son épaule. Je veux pas partir, et je veux pas-pas partir...
— Okay.. Oka..

Mais il continue la métafore comme quoi il a l'impression d'aller tellement vite et de rien contrôler et qu'il va se prendre un trottoir et se faire mal et comme quoi ça serait grossier qu'il tombe.
Il a tout faux.

Mais t'inquiète ! Le skate ça roule pas sur l'herbe de toute façon !

Mais c'est peut-être pas assez rassurant, et je veux pas qu'il se remettre à se recroqueviller alors :

Et puis si tu veux tomber chez moi, c'est pas grave. J't'aiderai à te relever de toute façon. C'est à ça que ça sert les potes ! je dis, avec un sourire qui montre toutes mes dents.

— « Mais t'inquiète ! Le skate ça roule pas sur l'herbe de toute façon !

Cette tentative de le rassurer piqua au vif Rusty car il ne pourrait pas amener Ollie?!

— « Mais justement !!!

Ollie c'était quand même, Ollie c'était - enfin j'veux dire --... Il n'eut pas le temps de s'enfoncer plus loin dans la réflexion - Trash ne lui en laissa pas le temps:

— « Et puis si tu veux tomber chez moi, c'est pas grave. J't'aiderai à te relever de toute façon. C'est à ça que ça sert les potes !

Et ce fut cette insouciance, et l'éclat de ce sourire plein de dents, après la pluie, le tonnerre, la tempête, les mois de solitude à attendre et à espérer et à prier et à supplier même les Étoiles qui n'étaient même pas ses ancêtres d'une réponse, tout ça le fit ultimement craquer.

Craquer d'un ronron tellement fort qu'il manqua de perdre pied - retombant front le premier dans la fourrure toute noire de son ami, respirant son odeur - avant de plisser le nez puisque bien sûr il n'y avait rien de ragoutant à l'odeur de détritus mouillés. Mais en pivotant une oreille vers l'arrière, puis la seconde, Rusty eut quand même une pensée pour Ollie - puis pour Nuage du Firmament qui connaissait l'emplacement de sa maison - pour Madame Fée chez qui il avait secrètement eu envie d'aller habiter.

Et à dire vrai Rusty ne savait plus quoi faire, alors il ouvrit la bouche, leva les yeux, hissa un sourire embarrassé quant à sa gorge nouée et se la racla en toussotant avant de s'écarter de Trash pour le regarder d'en dessous. Il déglutit, et tenta de clarifier son idée:

— « Tu... Tu me laisserais du temps? J'ai vraiment envie de te dire "ça roule" là tout de suite, mais il me reste encore des sacs de croquettes, j'- ... j'aimerais quitter la maison sans laisser de restes.

Son Humain avait quand même prit la peine de les lui acheter, c'était la moindre des choses d'honorer sa mémoire sans gaspiller. D'honorer ce qu'il restait de lui.

HRP:

J'attends pas vraiment de réponse, c'est juste une porposition.
Une idée floue, des mots que vous lancez en l'air juste pour voir celui qui va les attraper et c'est rien d'autre que des "peut-être", des images dans une imagination, sauf si vous décidez de les saisir et de les rendre réels.

Ca me rappelle mon rêve de gosse, de fonder une groupe, une meute un clan, une famille. Le Cercle a dit Toucan.
Le Cercle. Si on est déjà trois, ça se réalisera un peu plus ?

— Tu... Tu me laisserais du temps? J'ai vraiment envie de te dire "ça roule" là tout de suite, mais il me reste encore des sacs de croquettes, j'- ... j'aimerais quitter la maison sans laisser de restes.

— Ouais. je dis.

C'est pas un ouais je m'en fous, mais un ouais je comprends. Il est pas obligé de décider tout de suite, et puis ça se trouve il va trouver une solution en attendant. A cause que apparemment, c'est pas si facile de palnifier le futur.

On se fixe pas de rendez-vous cette fois.

Je me lève.
Je marche en rond.
Je pense à voix haute.
Je sens se petit dzzzz électrique dans ma tête.

Même si on peut rien péraper, on peut au moins se mettre d'accord sur le fait de pas essayer.

C'est juste une idée d'accord ? Je te force pas. Je te fais rien promettre.

Je m'arrête. Je regarde Rusty. Je veux vraiment le mieux pour lui. Je veux pas être un déchet que vous trimbalez avec vous jusqu'à ce que vous trouvez un endroit où le jeter.

Promis ??

Spoiler:

— « Ouais.

Une nouvelle vague de soulagement pris l'abyssin qui fut secoué par un tremblotement de ronron. Son sourire peinait à tenir et il était trop fébrile pour lui faire part de sa gratitude - surtout vu la dernière fois où celle-ci l'avait mené...

« Ouais ». Rien de plus. Trash n'avait dit qu'un mot et on aurait dit que toutes les laisses à son harnais imaginaire s'étaient détachées. Rusty se sentit perdre l'équilibre.

— « On se fixe pas de rendez-vous cette fois.
— On...? »

Lorsque Trash se leva, l'abyssin eut un mouvement de recul pour redresser sa tête et se mettre à la même hauteur de son ami qui avait commencé à faire les cent pas. Les oreilles de l'abyssin étaient rendues trop lourdes sur sa tête et le vertige de la liberté le fit tomber assit sur le carrelage de la cuisine, des fourmillements lui prenant aux pattes. Trash posa toutefois ses conditions - un geste qui ne faisait pas Trash du tout :

— « C'est juste une idée d'accord ? Je te force pas. Je te fais rien promettre.

Il lui semblait que le Trash qu'il avait rencontré près de ses poubelles et celui qui était rentré chez lui étaient différents - normal, un cycle des saisons était en train de tirer à sa fin et qui sait quelles péripéties avaient tapies sa vie. Il lui semblait toujours prêt à mettre son nez partout et ses griffes étaient toujours sorties en toute éventualité d'attaque. Il ne s'était décidément pas arrêté à rien que trois petites griffures!

— « Promis ??
Rusty rebondit de la tête, échappant malgré lui un gloussement:
— A-attends, je croyais que --! »

Ses épaules s'affaissèrent, sa patte arrière glissa jusqu'à s'affaisser dans une position décontractée et c'est le sourire vieilli qu'il lui répondit :

« Je promets rien !

Comme ils l'avaient entendus. Il rajouta, à mi-voix, un peu embarrassé de son allure en ce moment « Merci, vieux... » et il abaissa sa tête, pointant le bout de ses longues oreilles vers l'extérieur, s'inclinant respectueusement devant son ami. Immobile, car aucun hoquet et aucun sanglot ne vinrent troubler la sérénité qui l'envahit en réalisant qu'il pouvait enfin compter sur quelqu'un - pour vraiment l'écouter, oui, et pour l'aider, mais surtout pour vraiment, honnêtement, sincèrement vouloir son bonheur.