[Lunar Pod] Promenons nous dans les bois... | Ft. Busard Cendré -end

Un nouveau jour, le soleil débute sa course quotidienne, laissant passer ses doux rayons aux travers des fenêtres de la maison de Figaro. La douce chaleur de l'une de ces lances lumineuses se propageait sur le dos sombre du jeune chat qui se roula sur le dos, appréciant l'effet de ce rayons sur son corps. Il laissa s'échapper un long bâillement tout en étirant ses membres encore légèrement engourdi par le sommeil et l'immobilité dans laquelle ce dernier l'avait plongé. Les yeux encore légèrement embué par son réveil, il se redressa et se mit à marcher sur le carrelage froid de la maison d'une démarche encore pataude, l'esprit à peine tiré de ses songes.

Il parcourra les différentes pièces de sa maison durant quelques temps avant d'enfin mettre la patte sur son bipède, commençant alors un concert de miaulement et de ronronnements dans le but d'obtenir quelques caresses. Après quelques frottements contre les grandes jambes du Deux-Pattes, Figaro s'enfuit en trottinant, et, après un rapide passage devant sa gamelle, se retrouva dans son jardin qu'il avait apprit à aimer plus que tout. Qu'il était agréable de sentir le vent traverser sa fourrure et le soleil frapper son dos.

Un papillon trop audacieux passa devant son nez, il n'en fallut pas plus pour lancer le nouveau jeu, et c'est plein d'énergie et les yeux brillants que le petit mâle bicolore se jeta sur l'insecte volant, qui s'échappa facilement. Courant dans tous le jardin, bond après bond, essai après essai, jusqu'à ce que la petite bête passe par dessus la palissade qui délimitait son territoire. Il n'y eut guère plus que quelques secondes d'hésitation avec que Figaro ne bondisse sur la barrière en bois, puis de l'autre côté. Un grand sourire étalé sur les babines, il rentra dans le bois sans crainte, toujours à la poursuite du papillon qui avait osé le provoquer. Toute inquiétude quant à la possibilité de croiser un autre félin que celui qu'il avait déjà rencontré en pénétrant le bois totalement inexistante, le chaton s'enfonçait toujours plus.

Il accéléra finalement le pas, mais rien à faire, l'insecte volant s'élevait plus haut dans le ciel, disparaissant alors de la vision du jeune félin, le rendant totalement inaccessible. Mais si une pointe de déception apparut sur les traits du chat domestique, cela ne dura pas bien longtemps puisqu'il reprenait déjà son chemin, s'enfonçant toujours plus dans la forêt, dans un endroit qui lui était encore totalement inconnu. A présent, droit devant lui, se trouvait un immense arbre, ou du moins, il était bien plus grand que ses voisins sylvestres. Figaro s'assit alors, levant la tête pour essayer de voir la cime de l'arbre, se contentant de lâcher un ouaaw impressionné.

Perdu dans son contemplation de l'arbre immense et totalement fasciné par cet endroit digne de ses rêves d'enfants, il ne fit absolument pas attention au félin qui avançait dans sa direction. Figaro se demandait si ce grand sycomore était en quelque sorte le roi de cette forêt.. Si on pouvait trouver des rois et reines au sein d'un bois. La voix du nouvel arrivant le fit sortir de ses songes, lui faisant par la même occasion prendre conscience de la présence de ce dernier. Sursautant légèrement, le jeune chaton bicolore se tourna, tout sourire, vers le grand mâle gris qui n'avait, ne le cachons pas, pas vraiment l'air d'apprécier la présence du petit chat domestique. Mais ignorant totalement ce dernier fait, Figaro se contenta de répondre, joyeusement :

— Un autre explorateur du bois ! Tu trouves pas cet arbre gigantesque ?!

Peut être était-ce une sorte de d'habitations groupés pour les petits animaux de la forêt ? Un peu comme ces grandes maisons rectangulaires qui pouvaient être vues en ville. D'ailleurs, vu la taille de l'arbre en question... peut être était-il possible d'atteindre le sommet et d'avoir un superbe vue sur l'ensemble de la forêt ? Peut être que l'autre matou avait une idée sur la question.

— Tu penses que du haut on peut voir toute la forêt ? Ce serait trop bien !

Mais pour vérifié si cela était bel et bien possible, il faudrait grimper sur le tronc.. Et le petit félin noir et blanc ne s'en sentait pas vraiment capable. Il ne souhaitait pas vraiment lâcher prise pour finalement chuter et s'écraser lamentablement au sol. Il lui restait encore bien des choses à découvrir et il serait bien dommage de finir son aventure si tôt. C'est donc avec un sourire en coin et sa queue traçant des zigzags dans l'air qu'il se tourna vers l'inconnu, joueur :

— J'paris que t'es pas cap d'atteindre le haut.

Visiblement l'adulte n'avait pas vraiment envie de jouer.. Il ne lui avait d'abord répondu que par un simple grognement, et une fois le défi du jeune domestique lancé, le matou gris l'avait menacé le ton sec. Figaro avait alors penché la tête sur le côté, sourcils froncés. Comment pourrait-il savoir devant qui il était s'il ne se présentait pas ? Il était bizarre lui.. Le petit félin bicolore haussa finalement les épaules, peut être que ce chat aussi voulait lui faire peur, un peu comme l'autre ? Ils s'étaient passé le mot ou quoi ? Le chaton soupira en secouant doucement la tête de droite à gauche.

— Vous vous êtes passez le mot pour me faire des blagues ? C'est rigolo hein.. mais c'est pénible de faire toujours la même chose tu sais.

L'aîné avec les griffes sorties et paraissait plus menaçant que l'avait été sa précédente rencontre. Mais cela ne changeait rien au fait qu'il en avait assez qu'on lui parle comme ça. Mais si c'était que pour rigoler, c'était plus amusant. Ne leur avait-on jamais dit que les blagues les plus courtes étaient les meilleurs ? A moins que ce soit par rapport à son défi ?

— Tu sais, si t'es pas cap' c'est pas grave, je t'en veux pas. Pas la peine d'être désagréable.

C'était vrai, il ne lui en voudrait pas, lui même avait un peu peur d'essayer de gravir l'arbre. Alors... il pouvait comprendre, il n'était pas totalement idiot non plus. Mais bon.. si aucun des deux voulait essayer de grimper tout en haut de l'arbre.. il fallait trouver autre chose. Réfléchissons.. il y avait peut être des oiseaux sur les premières branches ? Ca pourrait être un jeu d'essayer de les attraper ! Mais.. il fallait aussi grimper sur l'arbre en fait..

Alors qu'il était tout joyeux, cherchant avec enthousiasme une nouvelle activité amusante à faire, l'adulte à ses côtés se montrait toujours aussi peu agréable, mais le petit matou bicolore l'ignora, continuant ses babillements heureux mais visiblement il était allez trop loin sans même s'en rendre compte. Le félin gris semblait plus qu'énerver. A tel point qu'il bondit sur le petit domestique, toute griffe dehors, lui lacérant avec force le dos. Le faisant crier de panique et de douleur.

Figaro se retrouvait donc sur le dos, le grand chat gris au dessus de lui, qui le fixait, plein de colère. Il apprit qu'il était un guerrier, d'un clan du Tonnerre ou quelque chose dans ce goût là. Il se pencha d'avantage, lui rappelant que s'il l'avait voulu, il serait mort. Tremblant comme une feuille, le petit mâle bicolore ne put retenir de grosses larmes qui roulèrent sur ses joues. Il ne trouvait plus ça du tout amusant. Il était méchant cet inconnu. Il n'avait rien fait de mal en plus !

— Arrêtes ! C'est plus rigolo ! VOUS ETES PLUS DRÔLES !

Du bout de ses petites pattes, il chercha à pousser le plus grand, pleurant toujours autant. En plus il comprenait rien à ce qu'il avait dit. C'était quoi un clan du Tonnerre ? Lui il voulait juste s'amuser avec d'autres chats ! Pourquoi il était méchant celui là ? Se débattant légèrement, Figaro cherchait à se dégager mais son dos lui faisait mal. Finalement il stoppa tout mouvement, ne se contentant plus que de légères poussées de temps en temps du bout de ses pattes.

— J'ai rien fait en plus.. Pourquoi t'es méchant.. ?!

Le grand félin gris le regardait de haut, sourcils froncés, lui crachant à la figure des choses qu'il ne comprenait même pas, se faisant insulter au passage. Comment ça un guerrier ? Pourquoi son territoire ? Pourquoi devrait-il être sale ? Il c'était pourtant bien nettoyé en se réveillant, était-ce parce qu'il avait des feuilles dans sa fourrure après s'être frayé un chemin dans la forêt ? L'adulte c'était tut, l'observant de plus près avant de cracher une nouvelle couche de méchanceté.

— TAIT TOI ! J'comprend rien de ce que tu racontes, tu m'énerves ! Et puis lâche moi d'abord, tu m'fais maaal !

Le gamin avait recommencé à se débattre de toute ses forces, à présent énervé par ce grand inconnu. Il n'avait rien fait de mal et il se fait gronder et frapper ! Et en plus de ça, il ne comprenait rien à ce que lui disais l'autre chat. En plus il lui avait dit que c'était pas grave s'il était pas capable de grimper tout en haut de l'arbre, lui non plus l'aurait pas fait, alors pourquoi est-ce qu'il c'était à se point énervé ?

A force de gesticuler en tout sens, aussi agile qu'une larve, il parvint finalement à se dégager en partie de l'emprise du grand chat tacheté. Jusqu'à ce qu'il arrive finalement à s'aider de ses pattes arrières pour donner des coups au plus âgé, se dégageant enfin, se redressant vivement, retrouvant la terre sous ses pattes. Pas étonnant qu'il le traite de sale après ! Il était plein de terre à cause de lui !

— Et puis d'abord c'est toi qui est sale ! Et même que les guerriers ça attaque pas les enfants ! Toi t'es juste un méchant !

Cependant, Figaro restait sur ses gardes, prêt à bondir en arrière au cas où l'adulte chercherait une nouvelle fois à le blesser.