[LP] Tomber dans la gueule du loup - end

Tomber dans la gueule du loup

L'assemblée, elle n'y participerais pas, elle le savait. Mirage du Désert avait besoin d'elle et le clan tout entier pourrait avoir besoin d'elle. Elle avait compris à mi-mots que la menace lors de cette nuit la serait peut-être plus grande encore. A moins que ce ne soit sa vision lors de la réunion des guérisseurs qui lui hérisse encore la fourrure ? Elle ne savait pas, mais elle le sentait. Elle aurait besoin de remèdes, de beaucoup de remède, autant que faire ce peux d'ailleurs. Mais cela suffirait il ? Elle ne le savait pas et craignait que le pire n'arrive. Sans doute Cœur de Serpent déteignait elle un peu sur elle ? Sa mère fanatique hurlait que la fin était proche à qui voulait bien lui accorder un instant alors ...

La siamoise soupira, sortant du camp, seule, ombre furtive malgré sa couleur pâle qui tentait de ne faire aucun bruit, furetant ça et là à la recherches de remèdes. Et la jeune siamoise fut surprise de découvrir une tige de ginseng alors qu'elle approcher des rocher du soleil, sans y être encore tout à fait. Avec précaution, elle déterra la racine, songeant qu'Étoile de Suie en aurait sans doute besoin sous peu, trop rapidement donc. Mais avait elle le choix ? Ce remède là en vaudrait bien un autre, peut-être. Au moins, elle pourrait rapporter cela sans honte au camp. Mais une voix la coupa dans ses rêveries et elle s'approcha doucement, jusqu'à reconnaître Nuage de Loup. Ne voulant arriver et le surprendre, elle s'avança à la lumière sans hésiter, son remède en gueule. Elle le déposa à ses pattes et leva la tête sur le félin, l'un de ses parents d'ailleurs.

- Oh bonjour Nuage de Loup, je ne pensais pas te déranger...

Si elle remarqua son regard vide, elle n'en dit pourtant mot, attendant que l'apprenti réagisse.

Tomber dans la gueule du loup

En voyant le sourire et l'air calme de l'apprenti, la novice sourit à son tour, soulagée de ne pas le déranger en apparence. Sa réponse fut une confirmation qui illumina le regard de la siamoise, ravie de se voir accepter. Ça arriver un peu plus souvent au cours des derniers temps et la jeune chatte avait encore du mal à se faire à l'idée d'avoir peut-être, réellement, trouver sa place. Elle pencha la tête de côté, se demandant ce qu'il avait voulu dire sans oser le faire mais elle délaissa sa curiosité pour lui sourire d'autant plus. Et sa pointe d'humour la fit rire alors qu'elle jetait un bref regard sur le précieux remède à ses pattes. Cela lui faisait du bien qu'on ne la traite pas comme une moins que rien, au contraire de ce que Suie savait si bien faire avec les "brouteuses d'herbes" qu'elles étaient avec Nuit Hivernale. Au moins, Vautour Fauve semblait plus respectueux sur ça, même si elle ne pouvait pas tout à faite apprécier son lieutenant de père. Ce qui lui fit finalement penser que le matou n'était autre qu'un cousin de son oncle et du coup, de son fameux paternel. Elle souri distraitement. Dire que sa famille était si étrange et éparse était finalement bien peu dire. Mais de part se fait, sa curiosité se raviva et elle demanda, innocente.

- Mais du coup, je ne me trompe pas, tu paresses ? elle rit faiblement avant d'ajouter, malicieuse. Pendant que moi je remplit mes corvées de "désherbages". La chatte se mit à ronronner. Elle était presque certaine qu'il ne prendrait pas mal sa remarque, à plus forte raison qu'elle venait de tenter de paraître légère, amusée elle aussi par la situation. Et puis, après tout, n'avait elle pas le droit de connaître davantage ses camarades elle aussi ?

Tomber dans la gueule du loup

Le rire de l'apprenti soulagea définitivement la chatte qui se senti réellement à l'aise avec ce cousin dont elle ignorait presque tout pourtant. A vrai dire, ce n'était pas peu dire que de confirmer que les liens familiaux étaient plutôt inexistant et si elle été relativement proche de son oncle, sa relation avec ses parents tenaient à la guerre froide plus qu'à la franche camaraderie familial. Mais s'était aussi quelque chose de très triste pour elle de savoir que justement sa famille était tant éclater. Son propre père ne voulait d'elle, sa cousine lui en voulait sans doute d'avoir changer de voie, plus déçue par cette décision qu'autre chose peut-être et sa propre mère lui tourner pratiquement dos par moment. Le poids de tout ça lui pesait alors que Nuage du Loup soit joyeux avec elle lui faisait du bien. Une grande bouffée d'air au milieux de ses tracas. La réplique théâtrale de ce dernier la fit d'ailleurs bêtement rire et lorsqu'il chuta, elle rit d'autant plus tout en approchant, passablement inquiète toutefois.

- J'en conclu qu'on peut se passer du sens de l'équilibre par contre. Elle pouffa, taquine et malicieuse tout en s'asseyant pour plonger ses prunelles dans celles de son vis à vis, cherchant à déceler chez lui autre chose, où l'observant simplement. Il tenait à peu près debout mais elle fronça néanmoins les sourcils, mais la prise de parole de son cousin fit disparaître la trace inquiète de son visage et elle rit de nouveau. Une très belle chute, Maladresse du Loup, c'est indéniable. Nuage du Firmament rit de plus belle avant de redevenir sérieuse. Tu ne t'es pas fait mal j'espère ? Elle était apprentie guérisseuse après tout et même si le rire était communicatif, son rôle lui revenait en pleine face alors qu'elle penchait délicatement la tête de côté.

Tomber dans la gueule du loup

Le novice ne le prit guère mal et la siamoise se sentait bien à présent en sa présence, mieux que lorsqu'elle l'avait surpris. Mais elle avait compris qu'il ne lui en voulait pas, il ne faisait pas partie de ceux qui jugeaient son changement de voie, de destin, comme un gâchis incroyable. Car elle ne gâchait pas sa vie, non, elle s'était persuadés de devenir ainsi plus proche que jamais de ses ancêtres et surtout, plus utile à son clan que la novice tremblante qu'elle fut à sa première bataille. Le sang, elle ferait en sorte qu'il coule le moins possible même si, elle l'avait très clairement compris, il coulerait encore souvent durant sa vie. Mais si elle pouvait éviter une bataille où deux à l'avenir, une mort inutile où ... Et bien s'était toujours mieux que de participer à la donner, la fin. Ce trépas inéluctable arriverait de toute façon un jour où l'autre, mais personne n'auraient du être presser au point de se jeter dans des guerres terribles. Et pourtant, tel était la vie des clans mais pour autant, elle aimait profondément les siens. La siamoise souri doucement en découvrant Nuage du Loup remuer sa patte en tout sens. Elle prit néanmoins soin de scruter cette dernière, s'assurant de ne rien voir de perturbant, miaulant tout aussi doucement, de peur qu'il se vexe peut-être. Je vois, c'est bien. Tu me promet de venir si jamais ça te fais mal, hein ?

Baissant un peu la tête, elle le toisa par en dessous, souhaitant vraiment qu'il ne le prenne pas mal. Puis, elle lui emboîta le pas, récupérant son précieux remède au passage toutefois, habitués à présent a avoir constamment le parfum puissant des plantes en gueule et sous le nez. Un parfum qui l'apaisait presque autant que jadis savait le faire les coups de langues vigoureux de sa mère. Lorsque l'apprenti à ses côté repris parole, les oreilles de la siamoise se tirèrent un instant vers l'arrière mais, en observant son camarade, elle se radoucit aussi vite, répliquant tout en observant le chemin devants eux.

- Hé bien ... C'est pas vraiment un secret que je n'approuve pas que des étrangers soient ... ici. Et puis, toutes ses tensions tout ... Je ne suis pas certaine que quoi que ce soit de bon ressorte de tout ça un jour. Mais ... Et bien j'ai ma part à faire, tout comme toi. J'espère juste que les blessées ne seront pas aussi nombreux que dans mes cauchemars. Un sourire maigre fut tout ce que ses babines parvinrent à fournir alors que son regard se perdait définitivement sur une fougère plus loin sur le chemin. Comme si la plante, banale, pouvait avoir une quelconque opinion à fournir.