Copain ? ▬ Petit Lycoris - abandon

Il s'était encore réveillé. Décidément la nuit était beaucoup trop longue pour la passer sans bouger.
Non pas qu'il aimait bouger, courir partout et autres activités physiques éreintantes de chaton, mais quand il ne dormait pas, quand il était conscient, il s'ennuyait.
Rester sans rien voir dans la pouponnière silencieuse, sans bouger, sans parler était rapidement ennuyeux.

Heureusement, un autre chaton semblait être du même avis que lui. Lycoris leva la tête et répondit par un Ok. aussi enthousiaste qu'il pouvait l'être.

Il se mit debout sur ses pattes, encore mal assuré par la marche et rejoignit le chaton noir.
Chaton noir dont le nom lui échappait.

T'es qui ? demanda t-il, avec son éloquence habituelle.

Et il trouva la réponse presque aussitôt, mais ne put s'empêcher de la dire à voix haute.

Ah t'es un ami à ma sœur.

A la fin de ces quelques phrases, ils étaient arrivés à la sortie de la pouponnière. Lycoris huma l'air nocturne, se demandant si Petit Orage comptait faire quelque chose de divertissant.

HRP:

De but en blanc, il lui demanda si il croyait aux étoiles. Lycoris ouvrit la gueule prêt à lui rétorquer que c'était bizarre comme question.
Mais il leva les yeux et compris pourquoi le chaton noir avait demandé.

La ciel étoilé au dessus d'eux formait une immense voûte qui semblait envelopper le monde entier et eux avec. Comment ne pas se sentir tout depuis et insignifiant face à l'immensité de l'Univers ?
Et comment ne pas lui attribuer des pouvoirs ?

Ch'ais pas. Il haussa les épaules. C'est pt'être encore des histoires pour chatons.

Après tout, les adultes - et sa mère surtout - lui racontaient un paquet de choses qu'il était obligé de croire sur parole. Il écoutait avec indifférence. Il ne pouvait rien vérifier, alors ce n'était que des histoires dont il ne tenait peu compte.
Mais cette histoire là, peut-être pourrait-il la vérifier ?

Faudrait .. s'approcher.. un angle différent .... pour être sûr .. réfléchit-il à voix haute comme à son habitude, en se tortillant pour voir les étoiles.

Le chaton se dressa sur ses pattes arrières de toute sa hauteur. La position était instable à tenir, alors il écrasa son antérieur droit sur la tête de Petit Orage pour gagner en stabilité.
Mais il savait à peine marcher, alors se dresser sur deux pattes était un défi trop audacieux.

Ouup !

Lycoris perdit l'équilibre et atterrit avec fracas et grognements sur le sol.

Nouveau grognement de douleur. Lycoris se remit debout doucement, pour voir si il n'avait rien de cassé. Il avait mal partout, sa faible constitution n'amortiçant pas trop les choc mais ça allait.
— Ça va ? Tu ne t’es pas fait mal j’espère !
— Ca va.
Petit Orage était gentil, il voulait savoir si ça allait bien. Lycoris ne voulait pas le contredire en lui disant qu'il avait envie de pleurer.

— Fais doucement tu es encore trop petit pour faire ce genre de figure !
— J'suis pas petit. rétorqua t-il, vexé.

D'ailleurs, il avait remarqué qu'il était plus grand et plus sec que la plupart des chatons dodus de son âge. Mais pas que Petit Orage son aîné. Ce dernier lui paraissait tellement grand qu'il l'aurait prit pour un apprenti, avant d'en avoir vu un.

Toi t'es plus vieux non ? et d’enchaîner les yeux brillants : Les apprentis ont du t'apprendre plein de techniques de guerrier !

C'était quelque chose dont les chatons les plus âgés se vantait parfois. Lycoris aussi voulait apprendre des choses de ces pseudos mentors.

Petit Orage acquisse en ronronnant. Petit Lycoris secoue son tronçon de queue, les yeux brillants d'intérêt. Il sait déjà ce qu'il va demander à son aîné.
Les positions de chasse ne l'intéressent pas. Pourquoi se fatiguer à chasser alors que les membres de son Clan le font pour lui ? Quelle utilité de savoir se déplacer silencieusement et de bondir sur sa proie ? Les seules choses qu'il pourra attraper au camp seront les feuilles mortes et les insectes. Il avait déjà goûté ces derniers t ils n'étaient pas à son gout.
Aucune chance qu'il attrape une délicieuse souris dans le camp. Aucune proie ne serait assez bête pour se balader dans un endroit infesté de prédateurs.

Non décidément la chasse n'était pas ce qui l'intéressait en priorité. Ce qu'il voulait c'était :

Apprends-moi à me battre.

Il devait savoir riposter si un des nombreux nombreux nombreux chatons de la pouponnière venait s'en prendre à son frère ou sa soeur. Sa maman était probablement assez forte pour lui mettre une raclée, mais si elle était pas là ? Et que Boule Colorée était prise pour cible ?
Boule Colorée était débordante de naïveté et d'optimisme ce qui en faisait une proie facile. Il était plus gratifiant de frapper quelqu'un qui se mettait à pleurer comme elle que quelqu'un qui s'évanouissait de douleur après le premier coup comme lui.

Anticipant déjà les réticences du futur apprenti ( après tout il l'avait traité de "petit" ) Lycoris prit les devant et se dressa encore une fois sur ses pattes arrières. Moins haut que la fois précédente, pour lui éviter la chute et garder son centre de gravité près du sol. Une fois son équilibre établit, il sortit ses petites griffes de chatons et commença une série de coups de griffes désordonnés, montrant à l'air de quel bois il se chauffait.

Spoiler:

Par terre, encore.
Petit Orage regarda d'un air circonspect ses mouvements guerriers. Il recula d'un pas, ne se sentant que peu menacé. Avant même que le chaton blanc ait le temps de réaliser ce qu'il venait de se passer, il était cloué au sol, une douleur sourde dans les côtes.

Ta technique est à revoir.

Il se tortilla vainement sous le corps du chaton noir, avant de s'immobiliser.

C'pas juste. il râla. T'es plus gros et plus fort, c'est facile pour toi.

Jamais il n'arriverait à exécuter cette même technique sur son adversaire, qui avait 90% de chance d'être plus massif que lui. Ou alors il devait s'en prendre aux plus faibles que lui ? Attendre le moment où son adversaire était le plus vulnérable ?
Comme maintenant qu'il avait arrêté de se débattre et que Petit Orage le pensait vaincu. D'un mouvement vif, Lycoris replia ses pattes arrières sous lui et les détendit avec autant de force qu'était capable d'en contenir son petit corps pour frapper le ventre du chaton noir.