La connaissance se transmet, chère collègue

La siamoise en avait assez qu'on la juge, qu'on l'observe, elle porter encore le deuil de sa mère et alors ? La douleur était devenue une constante à sa vie et elle faisait avec. Mais les regards de ses camarades ... Avec ça, elle avait du mal, beaucoup plus de mal. Alors, pour tenir bon, elle passait énormément de temps dans son antre, avec sa mentor, où elle sortait, pour oublier, pour tenir bon, encore. Elle n'avait pas le choix, s'était sa seule façon de continuer à sourire, de ne pas sombrer dans une dépression où le décès de sa mère pèserait pour de bon. Et puis, il y avait ce rêve, cette vision d'un arbre foudroyés qui, si elle pensait en comprendre la signification à mesure du temps passant, devenait à ses yeux de moins en moins valable. Comment le mâle en cause pouvait il faire tant de dégât alors qu'en réalité, il était simplement là, à sa façon bien à lui, mais il était un soutient et non pas une douloureuse épine dans sa patte. Elle le chassa de ses pensées, encore une fois, réalisant à peine que s'était devenue une habitude.

Les quatre chênes furent en vue bien avant qu'elle ne se décide à sortir des bois, mais en avait elle seulement envie. Humant enfin l'air, elle ferma douloureusement les paupière en songeant qu'elle rechercher ici l'odeur familière de sa mère, mais si cet endroit était devenu le dernier lieu de bataille de sa génitrice, à présent, la nature était revenu prendre ses droits. L'odeur de charogne s'était évanouie sous les pluies, emportant avec lui le sang versé en cette funeste nuit de lune rouge. L'endroit était aussi serein qu'il l'était avant l'arriver des Lunar Pod. Tendue, elle allait s’avancer quand une voix la fit sursauter et elle repéra plus loin un mâle noir, plus petit qu'elle mais qu'elle avait déjà vu. Le nouvel apprenti d'Esprit Soucieux. Elle se dévoila au matou et l'observa. Il lui fallu pourtant un moment avant de répondre.

- Oh bonjour Nuage de Corbeau ... Je ne pensais pas te trouvé ici ... A vrai dire, je pensais être seule ...

Elle lui offrit un sourire timide, ne sachant guère que dire au félin, à l'apprenti guérisseur, tout comme elle. Mais elle préféra rapidement enchaîner avant de laisser le malaise créer une barrière entre eux.

- Esprit Soucieux n'est pas avec toi ?

Elle se serait traiter d'idiote, forcément qu'il n'était pas là, elle l'aurait vu sinon ? A moins qu'elle ne soit trop perdu dans ses propres pensées ...

La connaissance se transmet, chère collègue

Le soupir de son cadet lui échappa totalement, trop absorber qu'elle était dans ses propres pensées, son regard fouillant la zone à la recherche d'un souvenir, d'un signe, de quelque chose. Un instant, elle se revit chaton, voyant des signes dans tout et n'importe quoi. Mais il y avait eu la chenille figée dans de l'ambre et la mort de Petit Ver et depuis ... Depuis elle faisait son possible pour tenir debout, pour avancer, pour garder sa joie de vivre. S'était si difficile de se lever chaque matin, d'observer les remèdes, si peu nombreux. Mais elle le savait, me^me débordant, la réserve de plantes médicinales lui paraîtrait toujours trop peu fourni. Parce qu'elle avait peur, peur de perdre des camarades, encore. Même si elle savait que dans certains cas, tout les remèdes du monde ne pouvait suffire. Sa mère serait morte, quoi qu'elle fasse et à présent qu'elle commencer à l'accepter, cela devenait plus facile. Même si elle avait encore beaucoup besoin de solitude. Mais déjà, elle changeait de sujet, et se maudissait intérieurement de sa stupidité. La réponse sèche rassura la siamoise néanmoins et elle hocha doucement la tête. Le guérisseur de l'ombre et son regard semblant vous jugez lui faisait un peu froid dans le dos et puis, elle n'était pas vraiment prête à accepter ce genre de félin en ce moment. S'était plus facile avec plus jeune qu'elle, elle avait la sensation de materner un peu, d'éduquer parfois mais surtout, elle appréciait que les plus petits aient une innocence si belle. même si en grandissant, ils changeaient ... Comme elle-même avait déjà énormément changer.

La question qu'il lui posa finalement la fit doucement sourire et elle répondis, plus sereine. Hé bien, j'ai débuter mon apprentissage il y a seulement trois lunes tu sais, avant, j'ai passer trois lunes en tant qu'apprentie guerrière... Alors je suppose que ça n'est pas encore tout à fait pour bientôt même si ... et bien même si côté remède, je m'en sort plutôt bien. Et toi alors, comment ça se passe ? C'est que ... Ton mentor n'a pas vraiment l'air ... sympathique. Elle offrit un petit rire gêné à son comparse, espérant qu'il ne le prenne pas mal. Après tout, Nuit Hivernale n'était pas des plus délicate non plus dans sa façon d'être même si, Nuage du Firmament s'en était rendu compte, elle avait en commun la douleur. Celle, perfide, qui reste dans le cœur. Finalement, elle lui laissa temps de répondre avant de gratter le sol de sa patte, proposant presque timidement. On pourrait profiter d'être tout les deux là pour chercher quelques pousses, ensembles ? Histoire de discuter, voulut elle ajouter mais les mots se bloquèrent dans sa gorge en même temps qu'un souvenir déplaisant. Elle s'efforça donc de n'en rien montrer, pitoyablement.

La connaissance se transmet, chère collègue

Que son jeune camarade pouffe de rire à sa remarque la soulagea aussitôt. Nuage du Firmament s'était attendu à le voir se fermer comme une huître face à la remarque mais s'était bien l'inverse qui se produisait, lui permettant de se décrisper, de sourire vraiment, de délaisser un peu son air inquiète pour une légèreté plus franche. Qui plus est, le noireau lui confirmait la chose, Esprit Soucieux n'était pas le chat le plus commode au monde, pas le plus armoire non plus en fait ... Pourtant, la suite la fit de suite pensée à Nuit Hivernale, sa propre mentor, pas des plus agréable pour autant mais à présent, la siamoise avait appris à l'apprécier, à occulter un peu le froid de la Birmane pour n'en tirer que l'apprentissage. Plus dur avec elle-même, plus sage peut-être, la femelle avait appris à accepter l'inacceptable. Accepter que parfois, l'on pouvait être impuissant et si la douleur était toujours là, prenant son cœur en étau dans sa poitrine, peu à peu, elle devenait plus distante, jusqu'au jour où peut-être, cette douleur aurait la légèreté d'une plume. Reportant on attention sur son jeune collègue, la siamoise souri, elle aussi avait encore tendance à s'emmêler les pattes, mais Nuit Hivernale l'avait énormément laisser faire seule, du moment qu'elle ne mettait pas en danger la vie de leurs camarades ... Aussi, Nuage du Firmament avait appris certaine choses bien plus vite que d'autres. Et avec pas moins de trois mises bas à son actif déjà, la féline se sentait capable de réussir à devenir un jour Guérisseuse.

- C'est normal, il y a beaucoup de remède et certains ressemble à des plantes sans effet ... Moi aussi, parfois, je trouve cela très compliqué tu sais ...

Mais ça ne durerait pas, fort heureusement. La suite, elle le vit, mit mal à l'aise son camarade, peut-être craignait il qu'elle garde tout pour elle ? Horrifiée par sa propre pensée, sa fourrure se releva un peu, ce qui ne dura pas puisque Nuage du Corbeau lui donna une réponse favorable, balayant sa crainte temporaire comme si elle n'avait jamais été là. Mieux, le félin prit les devants, guettant les alentours, elle lui emboîta le pas avec un peu de retard, scrutant les environ, la gueule légèrement entrouverte à la recherche du parfum léger d'un remède. On ne les sentait que rarement de toute façon, sauf pour certain. Et lorsque son comparse l’interpella, elle le rejoignit, surprise, humant la fleur avant de sourire tristement.

- Un plant de camomille, c'est étrange, on en trouve dans les landes habituellement. Enfin, ce pied là n'a aucune pousse utilisable, dommage. Elle s'assit et prit un instant pour réfléchir avant de miauler. Si je me rappel bien, la camomille redonne des forces, après une mise bas ou avant un voyage par exemple. Nuit Hivernale en avait quelques pousses fut un temps, mais ça faisait longtemps que je n'en avait pas vu. Penaude, la siamoise s'efforça de sourire pourtant. Continuons à chercher ...

Elle s'éloigna sans attendre et, levant tantôt le museau pour scruter les alentours, humant tantôt le sol, elle fini par pousser une exclamation joyeuse. Devant elle se tenait un petit bosquet d'herbe, guère impressionnant certes et certaines avaient déjà une tinte jaune, maladive, mais elle en dénicha plusieurs, apte à être utilisé au besoin. Ronronnant, elle démontra son butin à Nuage du Corbeau. De l'herbe à chat, c'est rare d'en trouver. Peut-être qu'on peut en trouver davantage pour que tu puisses en rapporter toi aussi ? Et ... sinon et bien, si un jour vous en avez besoin, vous n'aurez qu'à venir me trouver, toi où Soucieux ?

La recherche, il la faisaient ensemble, son offre était donc légitime, joyeuse, elle rassembla ses pousses en un tas bien net, facile à transporter, encourageant du regard son collègue, espérant qu'il découvre ici d'autres pousses qui lui seraient sans nul doute utile.

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La siamoise souri à la remarque de son comparse d'étude. Bien que n'appartenant pas au même clan, elle avait l'espoir illusoire de peut-être faire disparaître les tensions entre guérisseurs, ce ne serait guère chose aisé et elle le savait bien mais sa proposition était généreuse et sans arrière pensées. Elle voulait juste ne pas décevoir son collègue. C'est pourquoi quand il lui dit qu'il serait content d'en trouver d'autres, elle hocha la tête, espérant bel et bien qu'il en trouve finalement. Après tout la mauvaise saison approchait et surtout, les risques de mal blanc et vert augmenter malheureusement a mesure que le froid approcher. Leur recherche reprenant, elle fouilla les zones qu'elle connaissait déjà mais les plants qu'elle trouva étaient tous mourant, sur le point de céder au froid jusqu'à ce que le redoux revienne. Et ce serait long. Déçue mais néanmoins ravie d'avoir malgré tout de l'herbe à chat, elle vit Nuage de Corbeau revenir vers elle, une trouvaille en gueule.

- Oh oui. J'en avais quelque unes moi aussi mais, les chatons me les ont sans doute dérober. Elle se mit à rire, doucement, avant de ronronner, plus calme qu'au début de cette rencontre. Tu as de la chance d'en avoir trouvé, les pieds où il reste encore des fruits sont rares maintenant. Au moins, ni toi ni moi ne rentrerons bredouille. S'asseyant, gardant son propre paquet d'herbe prêt d'elle, elle entreprit sa toilette, a léger coup de langue sur sa patte avant tendue devant elle. Relevant seulement les yeux sur son camarade, elle esquissa un sourire. Si nos récoltes sont toujours aussi bonnes quand on est ensemble, alors on devrait envisager de sortir cueillir des remèdes plus souvent tout les deux, non ? A peine taquine, elle attendait la réaction du mâle à cette proposition. Elle pourrait peut-être ainsi lui faire un jour profiter des remèdes présent sur ses terres à elle tout comme elle-même pourrait profiter des remèdes des terres de l'ombre. S'était audacieux de le demander mais elle avait ainsi l'espoir qu'il comprenne que plus que tirer des bénéfices de cette alliance, elle espérait réellement faire taire le climat qui régnait entre les guérisseurs. Un climat qui avait loin de l'entente à laquelle elle s'était attendue dès le début de son apprentissage. Mais la siamoise était une douce rêveuse finalement ...