Y'as pas que des poissons dans la rivière! [ft.. Kézenkiel] -abandon

Le soleil tardait à se lever sur le lieux qui servait actuellement de campement aux chats du Clan de la Rivière. Un vent léger balayait les roseaux l'entourant, peu détectable et invisible. Quelque remous apparaissaient è la surface de la rivière qui bordait le camp, des roches en sortant ça et là. À part le cri de quelques oiseaux solitaires, et le bruissement des rares feuilles qui patrouillaient le ciel, le colorant d'un rouge presque surnaturel, rien ne semblait percer le silence qui était installé sur le camp depuis la tombée de la nuit. Quelques bourasques. Un nuage de poussière. L'endroit semblait étrangement paisible, presque désert alors que des chats s'y trouvaient, en majorité assoupis. Un baillement brisa le silence, suivit de près par un léger bruit sourt, - celui de quelque chose tombant par terre. Une patte fendie l'air, sortant d'une tannière à l'allure frêle, hérigée bien longtemps auparavant sur cette même terre battue par la pluie. Bientôt suivit une autre patte, un poitrail, le but d'un museau gris foncé, tous semblant s'être battus avec un buisson. Un autre baillement, d'un ton moins fort cette fois, fit lever le museau du jeune chat qui clignait à présent des yeux. Silence. Il fit un pas sur le sol, pas qui lui sembla presque résonner dans l'atmosphère étrange qui régnait sur la place. Son regard se posa sur quelque brindilles autours de lui, qui auraient peut-être déjà du être écrasées par d'autres guerriers. Comprenant enfin qu'il était seul, le chat cligna des yeux à nouveau, comme pour chasser la poussière qui s'était logée dans ses yeux, et huma l'air longuement. L'air, le vent, l'atmosphère lui semblait lourde, comme gorgée d'une eau qui ne s'était pas encore déversée sur le lieux. Il fit un pas en direction de la sortie, de l'entrée, du camp. Puis un autre. Un bond. Quelque autres, et il fut sortis. À nouveau, il respira le fumet familier de l'endroit vide. L'odeur de la rivière vint lui chatouiller le museau, et il se laissa guider par celle-ci, partant dans une direction aléatoire. Il était encore tôt, peut-être aurait-il temps de s'y prommener, ramener quelque chose, avant que les autres ne se réveillent. Ensuite, peut-être irait-il s'entrainer. Ou pêcher à nouveau. Ou patrouiller. L'avenir était toujours plein de surprises, lui semblait-il.

Il ouvrit à nouveau les yeux, mais pas pour humer l'air à nouveau ou se repérer, non cette fois il n'en abvait plus besoin. Il était déjà arrivé. Le chat fit un pas, avant de faire un bond, puis se mouilla les pattes dans la rivière. Il la suivit quelque minutes, repérant aisément le coin ou il était allé pêcher le jour d'avant. Et un autre jour auparavant, aussi. Et il s'assit sur le bord de la rivière, attendant que qu'un reflet coloré vienne troubler l'eau translucide et incolore. Ou quelque quelqu'un d'autre ne la troubles, avant qu'un poisson ne se jette dans sa direction.

Ma colère n'avait cessé de croître depuis le départ des Lunar. Ces félins de la lune m'avait pris ma sœur.. Et depuis, différentes tragédies c'était abattu sur ma famille. A croire qu'il nous avait maudit. Les décès s'enchaînaient. Cela me mettait hors de moi. Et pour ne pas exploser devant ma famille, voulant garder l'étiquette du jeune frère jovial et souriant, je m'étais éloignée. Les claniques n'avaient pas souhaité notre aide.. Nous les solitaires. Ils ont bien réussi à faire fuir le problème Lunar, mais pour quel prix ? Celui de ma famille détruite et sûrement plein d'autres, autant solitaire que clanique. Il avait détruit plus d'une vie et les claniques étaient trop fière pour demander l'aide de leur voisin de longue date. Nous n'étions pas des monstres.. Nous voulions aider. Je voulais aider. Simplement faire fuir ceux qui menacer ma petite vie pépère de solitaire.

Ne souhaitant plus être indulgent envers les clans, ou même respecter ne serais-ce que leur frontière. Je me promenais en cette matinée sur le territoire de la rivière. Marchant fièrement en bombant le torse, montrant à n'importe quel guerrier du coin qu'il pouvait se frotter à moi. Mais avant de trouver un combat pour passer ma rage. Je trouvais un petit félin noir proche de l'eau. Quelques peu intrigué, je m'approchais.. Il devait sans doute pêcher et peut être que le pousser dans l'eau.. Nan. Ce petit jeu puéril ne serait pas raisonnable. Je m'installais donc à ses côtés, fixant à mon tour l'eau avant de lui lâcher :

"-Tu sais pêcher au moins ? Tu n'as pas l'air d'avoir trouvé de prise, petit."

Le vent semblait bien vouloir se calmer, au moins pour l'instant, ne lui sifflant plus dans les oreilles. Alors le chat noir et gris en profita pour observer l'eau troublée qui s'agitait sous ses pattes. un peu en arrière pour ne pas laisser transparaitre son ombre, ses pattes arrières repliées sous lui, il fixait les remous, des plis de concentration barrant son front. Quelque chose se plaça soudain à ses côtés. Bien trop concentré pour remarquer quoi que ce soit, le petit félin ne bougea pas d'un poil, toujours portant son regard vers l'eau presque stranslucide de l'automne. Un bruit, en fait, des paroles, le firent presque sursauter. Presque était le mot. Il se retourna, surpris de trouver là un chat qui ne semblait pas de son clan. Et aussi proche de lui en plus! Tu sais pêcher au moins ? Tu n'as pas l'air d'avoir trouvé de prise, petit. Le chat grogna légèrement, avant de reculer d'un pas. Pas de peur, ou pour sauter sur le chat et lui arracher les oreilles, mais plutôt parce qu'il ne voulait pas que ce nouveau venu ne l'empêche de chasser correctement. Une de ses oreilles s'agita, pas assez longtemps pour que le compte soit d'une seconde, mais il resta assis. Il n'était pas le genre de chat qui avait peur, ou qui détestait les solitaires, - contrairement à leurs voisins de bordure. Mais ce qui n'aimait pas, c'est qu'on le critique, ouvertement, et visiblement sans raison.

-Bien sûr que je sais pêcher! et Je viens d'arriver! fit-il d'un ton visiblement indigné. Et puis je suis pas petit du tout!

Puis il sembla réfléchir un instant, presque immobile alors qu'il avait auparamment légèrement dandiné sur place. Enfin, il reprit la parole.

-Et toi? Est-ce que tu sais pêcher!