Jouer avec le feu | ft. Nuage de Cendre - abandon

La journée avait plutôt bien commencé… Bon si ce n’est la vision de mon frère bien endormie et collé à la sœur de son pire ennemi. Cette vision m’inquiétait fortement. Qu’aller-t-il se passer ensuite ? J’espérais vraiment pour le bien de Nuage de Ronce que mon frère ne ferait pas les erreurs de notre père. C’était connu dans tout le camp, que ce dernier était un coureur de jupon. Il avait laissé derrière lui plusieurs femelles à l’état d’épave, tous comme il y avait des rumeurs selon lesquelles, il serait aussi aller voir ailleurs que dans le camp… Mais je ne pouvais rien y faire, simplement avoir l’espoir que le frère ne prendrait pas le pas du paternelle et ne blesserait pas la jeune demoiselle qui semblait vraiment s’être éprise de lui. Non mais qu’elle idiote de venir se mettre dans se bourbier. Je connaissais le frère, il n’était pas facile à vivre, d’une certaine manière c’était bien fait pour elle, mais en même temps je me sentais jalouse de cette imbécile chanceuse. Cela faisait quelques temps que je cherchais à attirer l’attention de mon frère pour enfin reprendre une relation saine avec, mais rien n’y faisait, il m’ignorait complétement.

Si ce n’est aussi, que mon mentor était décédé. Il y a peu, suite à la guerre ombre contre vent, des suites d’une attaque mal placé, il avait succombé à ses blessures. La veillé n’était pas si lointaine, mais tous avaient repris leur chemin continuant leur vie comme si de rien n’était. Moi, j’avais du mal, je m’en voulais. La culpabilité était forte, car si j’avais pu être là, si l’on m’avait laissée participer à la bataille j’aurais pu faire quelques choses, l’aider, même si je n’étais qu’une novice, je ne pensais pas être la plus nulle, de plus j’avais le même âge que Nuage Embrasé qui avait lui eu le droit d’y prendre part. Alors pourquoi ? Pourquoi étais-je restée au camp ? Pourquoi n’avais-je pas pu être là pour mon mentor. Cela ne faisait que trois lunes qu’il l’était, mais il avait su mettre de coter ma bizarrerie et créer un lien entre lui et moi. Mais maintenant, tous ce qu’il me restait de lui c’était cette image d’un corps raide et dont la sensation froide contraster avec la chaleur habituelle. Sa fourrure n’avait plus se lustre vivant et ses yeux fermer comme s’il dormait, mais à son retour avant qu’on ne les lui ferme, j’avais pu voir des globes vides de lumière. C’était effrayant, je n’arrivais pas à me sortir cela de la tête, je n’arrivais pas à penser à autre chose. J’avais mal, mais je ne savais pas pourquoi. Je broyais du noir, mais personne ne semblait sans faire, quant à cet idiot de frère, il n’avait absolument rien fait pour moi. Il se fichait pas mal de ce que je pensais, il se fichait pas mal de ce qu’il pouvait m’arriver. Qu’importe je devais simplement passer au-dessus, et lui faire ravaler sa maudite fierté ou plutôt sa stupidité.

Il fallait que je m’évade de cette rancœur, de cette culpabilité et de cette colère que j’avais envers Braise. Il fallait que je respire. Et, oh chance ! Comme me l’avait demandée, mon nouveau mentor, je me devais d’aller à la chasse. Me concentrer sur quelques choses m’aiderais à ne plus y penser, du moins je l’espérais. Alors je m’étais rapidement enfuis du camp, avant que quiconque ne puisse me tenir une conversation. Rester seule, ne pas devoir discuter ou répondre toujours à la même question, ne pas devoir rembarrer tout le monde c’était ce qu’il me fallait. Je m’étais donc dirigée vers les marais oubliant complétement cette vase qui d’ordinaire m’embête grandement. Après, un temps qui me paru long, je décidée de rentrer avec les quelques proies que j’avais amassée.

Je pensais qu’en rentrant je pourrais aller me mettre dans un coin pour me prendre un repas tranquille après avoir été vérifié que les anciens avaient eu leur part. C’était ce que je pensais, ce n’était sans compter cette demi portion qui s’amuser à intimider les plus jeunes que lui et à se battre sans cesse avec Braise pour un oui ou pour un non. Oui, je parle bien de Nuage de Pin. Ce même qui doit fortement rager pour sa sœur et lui en vouloir, tous en souhaitant pouvoir étriper notre frère. En pensant à cela, ça m’enchantait comme on dit « le malheur des uns fait le bonheur des autres » et dans cette situation c’était réellement le cas. Mais bon que pouvait-il me vouloir ? Jamais, il ne prendrait la peine de me parler ou de s’approcher de moi sans raison valable. Loin il était de moi, ainsi que de mon frère et mieux il se portait.

Lui venir en aide ? Était-il idiot ? Je passais à coter de lui pour déposer mon butin sur la pile déjà bien remplis de la réserve avant de me tourner vers lui et de l’observer d’un œil noir et méfiant. J’avais vu son regard vers le groupe d’apprentis occupaient comme si cela l’avait enchanté de voir qu’il ne pouvait pas aller leur demander à eux. Deux choix me venait en tête, la première continuer à l’ignorer et repartir à la chasse, la seconde aller droit au but et connaître ses intentions. Mais la seconde était agaçante, ce n’était vraiment pas le moment de ce la ramener, je n’avais vraiment pas envie. Alors que faire ? Le rembarrer et repartir dans mon coin ? C’était une solution aussi. Alors, je m’asseyais et commençais à me faire une toilette rapide, le faisant attendre un peu. Autant lui faire regretter d’être venu à ce moment là et surtout de venir me parler, surtout avec ce ton très peu sincère. Le sifflement de ma voix, ne le fit pas attendre bien plus longtemps.

« - Hey ! Franchement, ne me semble pas que tu es participé à la bataille ombre/vent, donc tu n’es pas blessée n’est-ce pas ? Contrairement à mon frère qui a pu jouer au héro là-bas. Tu es resté ici pour dormir comme un loir, ou dirais-je même un chat domestique, tu ne penses pas qu’en plus, s‘il faut te tenir la patte pour aller chercher de la mousse ça en devient risible ? Non ? »

Mon but ? Le faire enrager le plus possible, je voulais lâcher un peu de ma frustration, je voulais partager cela. N’est-ce pas ce que l’on me demandait depuis plusieurs jours ? De parler et de partager ce qui me faisais mal ? Ça déplaît ? Eh bien, tant pis, je m’en fiche pas mal. Je suis chiante ? Méchante ? Moqueuse ? Ne fallait pas venir titiller la fourmilière si tu ne voulais pas tous te prendre dans la tronche. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi et à personne d’autre. Je j’étais un regard à Nuage de Pin de temps à autre pendant l’attente, mon but ? Découvrir si l’action de le faire poireauter dans sa réponse avait l’effet escompté. Mais apparemment ce n’était pas le cas. Ou il jouait vraiment bien la comédie pour cacher ses sentiments de frustration. Humm, intéressant. Qu’avait-il en tête pour réussir à venir me voir de son plein grès ? Fallait-il que je m’inquiète de cette action ?

Je plissais les yeux, alors que ma voix sifflée, bien que j’énonce des faits véridiques, mon esprit lui était bien loin de l’instant présent. J’enrageais au fond, je contenais tant bien que mal ses sentiments, il me fallait vite bougeait pour ne pas sombrer dans ses pensées noires. Mais pour l’instant ce n’était pas possible, car IL se tenait sur mon chemin pour retourner à la chasse et l’isoloir qu’était la forêt. D’un geste lent, mais continue, ma queue traînée sur le sol de droite à gauche. Et je piétinais le sol de mes pattes, sortant les griffes de temps à autres. Mais je regardais l’autre, attendant qu’il s’énerve et déguerpisse après m’avoir traité d’imbécile, d’idiote ou de tous autres surnoms dont il raffolait quand c’était le moment de nous décrire mon frère ou moi. Mais contrairement à ce que je m’attendais cette partie n’arriva pas et au contraire, le matou expliqua qu’il souhaitait discuter avec moi, la sœur de son pire ennemi dans le clan !!! Trop étrange, bien trop suspicieux pour être vrai ? Pourtant cela semble réel. En observant l’apprenti devant moi, je pouvais affirmer qu’il disait vrai, je pouvais aussi dire qui tentait de faire des efforts immenses pour ne pas avoir cet air de condescendance perpétuelle qu’il avait quand il devait me parler ou quand on se rencontraient malencontreusement dans un entrainement avec… Oublions ça, il ne faut pas y penser.

Fermant les yeux quelques secondes, je les ouvris à nouveau pour les poser sur Nuage de Pin qui se tenait encore devant moi attendant que je lui réponde favorablement. Mais je n’aller certainement pas lui donner une aide pour SON travail car j’étais déjà occupée avec la chasse et en ce qui concerne la discussion. Cela pouvait très bien être fait ici, non ? A moins qu’il n’ait quelques choses à cacher ? Bref, je n’allais certainement pas le suivre hors du camp. Mon frère avait eu la malchance de le suivre et je me souviens clairement de la blessure à son retour. Je suis toujours suspicieuse quant à leurs excuses, mais je ne pouvais rien y faire car je n’étais pas présente et n’avais aucune preuve. Donc je ne me ferais pas avoir. Avoir une belle cicatrice, c’est cool lorsque ça vient d’un combat honorable pour défendre le camp, mais en ce qui concerne des blessures pour des querelles de cervelles de souris… Hors de question.

Un rictus se forma au coin de ma bouche avant que je ne siffle d’une voix dédaigneuse, je lui fit comprendre par cela qu’il m’agaçait un peu :

« - En effet, tu es occupé, mais tu n’es pas le seul dans ce cas-là. Comme tu as pu le voir à mon arrivée, je suis de corvée de chasse, ce qui au passage est bien plus intéressant que le ramassage de mousse. Donc je te donne quelques minutes pour me dire ce que tu veux ? Et ne tergiverse pas en des parlottes inutiles, à moins que ton mentor ne t’ai pas appris à aller droit au but et qu’il t’apprend plutôt l’art de la discussion au lieu du code du guerrier. »

Après ça acceptera tu de me laisser seule ? Pourrais-tu comprendre que je ne souhaite pas discuter ? J’espérais vraiment qu’il comprenne. Ou peut-être était-ce plutôt un cri de rage et de désespoir. Bien que je sois bien plus qu’heureuse d’avoir un mentor comme Pulpe d’Agrume. Elle avait t’en vécue, était passée par plusieurs périodes de vie du clan, mais voilà même si ce n’était que trois lunes je m’étais attachés à ce félin. Il était un peu la figure paternelle que je n’ai jamais eue. De plus, lui ne me regardais pas étrangement à cause de ce problème de voix sifflante. Je me sentais enfin un peu à ma place, mais soudainement il était parti loin, loin très loin, alors qu’il avait promis de faire l’un de ses entraînements géniaux que j’attendais toujours. Mais cela n’ait jamais arrivé, il n’avait pas tenu sa promesse de revenir et d'entrainement, de faire de moi la plus grande guerrière du clan… Je secouais la tête, durcissant mon cœur et mon regard vers ce filou devant moi, attendant avec impatience qu’il me réponde, je léchais ma patte pour me la passer sur mon oreille faisant croire à une gêne occasionnelle.

Mais au fond de moi, il y avait cette petite lueur de curiosité qui était présente. Je voulais vraiment savoir le fond de ses pensées et ce qu’il voulait me dire. C’est aussi pour cela, que je ne l’avais pas tous bonnement rembarré. Car franchement, si cela ne m’avait pas intéressée ne serait-ce qu’un peu, je ne me serais certainement pas gênée pour partir le plantant sur place et ignorant même sa présence. Qu’importe ce qu’il penserait de mon action, je m’en fichais grandement, après tous n’étais-je pas Nuage de Cendre ? N’étais-ce pas dans ma nature d’être moqueuse, vantarde et de donner l’impression d’être au-dessus des autres ? Bon, même si c’était vraiment ce que je tentais de faire en devenant la meilleure dans tous ce que j’entreprends. Mais ce n’était pas mon intention de paraître hautaine, je voulais simplement prouver ma valeur, me faire remarquer de certaines personnes. Était-ce trop demander que d’être vu telle que je devrais l’être ? Était-ce trop demander que de rechercher de l’amour là où il devrait y en avoir ? Ceci n’était pas la réelle cendre, ceci n’est que ce que ces idiots avaient créés par leur ignorance et leur mépris de la vie qui les entoures. Non, il fallait serrer les dents. Un jour ! C’était sûr, ils ne pourraient plus ignorer mon existence, ils seraient face à la vérité, le voile qu’ils avaient posé sur leurs yeux tomberaient pour leur montrer la réalité de la situation. Peut-être qu’enfin, ils tourneraient la tête vers moi, et aurait la gentillesse de prendre du temps pour discuter, pour partager un repas, une partie de patrouille ou de chasse ou même simplement une discussion. MAIS sérieux que me voulais ce bougre d’idiot, voilà ce qui arrive quand je suis laissée à ne rien faire, je laisse tous remonter pour ne plus savoir rien penser que ce rêve si lointain et possiblement éphémère. Tous ses souvenirs, tous ses désirs…

Mais qu’elle idiote, je ne pouvais pas réfléchir deux secondes avant de l’ouvrir et de sortir des inepties sans nom. Et maintenant, tu fais quoi, hein ? Je viens de lui claquer que son mentor n’était absolument pas apte, enfin… Non pas vraiment ça, disons plutôt que j’avais dis qu’il préférait lui apprendre des choses inutiles. Jusque-là, ce n’est pas très très grave. Le soucie ici, c’était le mentor de ce chat de gouttière devant moi. En même temps tous étaient de sa faute, s’il n’avait pas été là pour me causer du soucie, je n’aurais jamais parlé ainsi. Je n’aurais pas eu à discuter tous cours, mais il était là. Et je ne savais pas comment m’en débarrasser. Je ne voulais pas entendre ce qu’il avait à me dire, je voulais juste être seule, ruminer dans mon coin et ne pas faire chier mon monde, ou ne pas être emmerdait par les autres. C’était simple, je ne me trompe pas ? Mais, tous avaient dû être de travers. C’était ainsi dans la vie, alors que l’on pense d’une manière il fallait automatiquement que cela se fasse d’une autre façon. Que cela contredise toujours nos plans ou que ça n’aille jamais droit comme une ligne déjà toute tracée. Était-ce un défi de nos ancêtres ? Cherchaient-ils à nous dire quelques choses par-là ? Si c’était pour nous dire que la rivalité ou que les événements difficiles nous rendent plus fort, tous les chats de ce monde était au courant !! Enfin, sauf les chats domestiques qui se cache entre les pattes de leur bipède puant et monstrueux. Mais alors quoi, dans cette situation que devais-je faire ? N’étais-je pas dans la mouise totale ? Et si ce foutus sac à puce devant, utilisait cette conversation pour me faire du chantage ? Que devais-je faire ? Aller en parler avec mon mentor ? Me taire et nier tout implication et traiter cette cervelle de sourie de menteur éhonté ? Jusqu’alors je n’avais jamais menti ou failli à la tâche que l’on m’avait donnée, donc qui croiraient -on dans cette situation ?

Pourquoi est-ce que je m’inquiétais autant ? Je n’avais qu’à créer une situation dans lequel je serais la victime de ce minus devant moi. Oui c’était une bonne idée, si je le faisais alors toutes ses paroles ne seraient que des inepties aux yeux des autres, une tentative de faire tomber une jeune apprentie modèle qui ne demande rien que d’être la meilleure et la plus forte pour son clan et seulement pour son clan. Si je foutais la merde contre lui alors je n’aurais aucun problème. Un sourire calme et méchant se fit sur mes babines déformées, avant de disparaître sans laisser de trace, ni une chance d’être constaté par se filou devant moi. Mais une lueur indescriptible continua de danser dans mes yeux. Qu’importe ce qu’il pourrait en penser, de cette lueur dans mon regard ou de moi-même. Je savais qu’il n’avait de toute façon pas une bonne impression de moi. Même si je n’avais jamais vraiment compris d’où venait cette haine qu’il avait pour moi.

Huh ? Tu vas me suivre ? Mais pourquoi tant d’acharnement à vouloir me parler ? Ce n’est vraiment pas dans ses habitudes ! Comment le rembarrer ? Comment réussir à me sortir de ce guêpier étrange ? Un regard dans la clairière, me fit comprendre que je ne pourrais pas avoir l’aide de mon mentor, elle n’était pas là. Ou plutôt, je venais de la voir disparaître dans le tunnel menant à la forêt. Elle m’avait prévenue qu’elle devrait participer à une patrouille et m’avais ordonnée de chasser ou de faire des tâches d’apprentie en attendant son retour. Je ne pouvais donc pas compter sur elle. Un soupir s’échappa de mes babines dans un sifflement désagréable à l’oreille. Bon j’imagine que je n’avais pas trop le choix que de me coltiner cet idiot. Après un coup d’œil sur la réserve, tous le monde pouvait clairement dire qu’il n’y avait pas besoin d’autres chasses pour la journée ou du moins pour la matinée. De fait mon excuse devait être risible pour Nuage de Pin.
Surement devait-il penser que j’en voulais plus pour moi-même ! Mais ce bougre sans cervelle pouvait clairement voir que ce n’était pas le cas, après tous j’étais fine et élancée, ce qui ne serait pas le cas si j’étais un estomac sur patte.

« - Soit ! Ne me gêne pas en route ! Ne traîne pas des pattes, ne fait pas trop de bruit et ne parle pas trop fort… Oh est ne fait pas l’éléphant en marchant, tu ferais fuir toutes les proies ! »

Je ne pouvais pas revenir sur mes paroles de plus tôt, donc même si je ne chassais pas vraiment (et j’espérée sincèrement que les proies ne seraient pas de sortie pour aujourd’hui, m’évitant ainsi de devoir justifier chacune de mes erreurs ou de mes échecs devant lui), je lui recommandais de petites instructions, avec une petite pique à la fin pour lui montrer que je n’étais absolument pas enchantait de le savoir dans mes pattes. Hors de question d’être gentille et d’accepter si facilement qu’il me suive. De plus je resterais sur mes gardes en cas de coup fourré de sa part. Je ne voulais pas me retrouver avec une cicatrice ignoble et sans valeur de ce sans cervelle de Pin.

Il devait être satisfait, vraiment satisfait que je lui accorde l’intérêt qu’il souhaitait. Et cela me faisais grincer des dents, car je n’aimais pas cela. Ce devait être moi qui me fasse attendre, ce devait être moi qui doit obliger les autres à me suivre, car cela voulait dire que j’étais la meilleure des apprenties et donc que je serais une très grande guerrière dont le clan serait absolument fier, dont ma mère biologique comme adoptif serait ravi, dont l’oncle tournerait enfin le regard vers moi et dont le père daignerait peut-être enfin féliciter et remarquer. Mais ce n’était qu’un rêve irréel pour certains points, le père et je ne l’apprendrait à mes dépends que quelques jours plus tard sera considéré comme un traître, et mon avenir en tant que guerrière était loin d’être finalisé comme étant sans faille et aussi dur que du roc, avec la perte de mon mentor ce n’était pas bien compliqué de le constater.

Je suivais Nuage de Pin dans les chemins tant et tant emprunter par nos ancêtres comme nos camarades avant nous en traînant des pattes, cela m’agaçait un peu, j’étais réticente et en même temps curieuse. Je m’agaçais moi-même de ressentir ses émotions contraires qui me faisais hésiter. Je levais la tête pour observer mon compagnon, il n’avait pas tant changé que ça du temps de notre enfance à la pouponnière. Il était toujours aussi noir et blanc que dans mon souvenir, bon il avait légèrement grandi et c’était aussi forci avec l’âge, puis son pelage duveteux de chaton n’apparaissait plus non plus. Mais ses yeux (même si en l’instant T, je ne pouvais pas les voir), avait toujours cette couleur vert émeraude tacheté de jaune qui était si similaire au mien si ce n'est cette fragrance de doré dans le regard. Qu’importe, je me devais d’arrêter de le dévisager, de fait, je tournais la tête ouvrant les babines pour aspirer les odeurs alentours. Surement, pensera-t-il que je chasse déjà, même si en réalité je ne faisais que profiter de l’air et rien d’autre.

Sa voix me sortie de mes pensées et je constatais que finalement nous n’étions plus si loin que ça des amas de mousses. Ouf, cela voulait dire que je serais bientôt libre de faire ce que je souhaitais et de partir seule dans mon coin. Mais je fronçais légèrement les sourcils, car jusque là aucun de nous n’avaient daignés prendre la parole, enfin jusqu’à ce qu’il se décide à déblatérer son discours. Et pour un discours, s’en était un. Non mais qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Je failli tomber car je ne regardais plus où j’aller, quant à dire quoi que ce soit, cela m’était complètement impossible, tous ce que je faisais c’était d’avoir les babines ouvertes et rien qui n’en sortait, aucun son. Si je me mettais à l’ouvrir puis la refermer, je ressemblerais surement à un poisson. En plus avec mes yeux qui c’étaient écarquillés de surprise ce n’était vraiment pas une image impossible à se faire.

Impossible de répliquer, impossible de dire quoi que ce soit. Que devais-je faire ? Bon avant toute chose, avant que cette fripouille qui avait des choses en tête ne se retourne, je me devais de reprendre une contenance. Alors dans un premier temps je fermais les yeux, je pris une profonde inspiration discrète avant de me lancer à rouvrir les yeux. Je fermais la bouche aussi, de toute manière j’étais tellement hébétée par ce retournement de situation que je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. Devais-je le prendre au sérieux ou au contraire me méfier encore plus de lui ? Était-ce un coup de sa part pour mieux m’emmener quelques parts pour me faire tuer par des chats inconnus au clan ou me blesser gravement lorsque que je laisserais de coter toutes mes défenses ? Je ne savais que penser. Mais il fallait que je me reprenne est vite, car cela n’était pas dans mon genre de rester là à ne rien dire, ni rien faire. C’était peut-être la première fois depuis un bon moment que je me retrouvais si surprise par quelques choses.

Qu’on ne l’entende me dire ça ? Ce n’était pas un peu puéril de sa part d’avoir peur du regard des autres ? Surtout pour quelques choses comme ça !

« - Euh… Franchement, si tu as peur de parler face aux gens c’est que tu tes réellement ramollie avec le temps mon vieux. Je ne te savais pas si lâche devant le regard des autres. Surtout pour une broutille pareille, tu ne m’aime pas et je le comprends, tous comme je te hais, il n’y a pas de secret. Cela étant dû à une personne, mon frère. Enfin, ce n’est que la cause de nos problèmes en effet, mais bon quoi ? Je suis censé faire quoi là ? Te dire : « écoute pas de soucis, je t’accepte comme ami ! ». Tu pensais réellement que j’accepterais ainsi ? Franchement si c’est le cas, tu es réellement attardé et une cervelle de souris. Cela fait des années que l’on se chamaille, pourquoi soudainement tu as des remords ? Que cherche tu vraiment ? Je ne suis plus la petite Cendre de l’époque de la pouponnière, qui est si facile à manipuler… »

J’arrêtais finalement de parler avant de regarder Nuage de Pin recherchant dans ses yeux et ses gestes corporelle une indication sur ce qu’il pensait de ce que je venais de dire.

Je l’avais énervé, j’en étais quasiment sur. Pourtant il gardait toujours son calme, il ne réagissait pas à mes provocations. Je n’arrivais pas à comprendre ce filou devant moi. Pourquoi ce retournement de personnalité ? Ça ne lui ressemblait vraiment pas du tout. C’était trop bizarre et ça me mettais un peu mal à l’aise. Je constate que sa queue gigote d’agacement, bon au moins j’arrive tous de même à le toucher. Ouf, c’est tous de même bien le Pin que je connais, car s’il avait ne serait-ce pas du tout réagis même inconsciemment, je pense que j’aurais mieux fait de fuir tous aussi vite, car cela annonçait quelques choses de bien trop étrange pour que je puisse le gérer. Bref, j’étais franchement fatiguée de tous cela, ne pouvions-nous pas en finir, que je puisse m’éclipsais et rester seule à ruminer. J’avais mal à la tête à force de tourner en rond dans cette conversation.

Je m’assis, en léchant l’une de mes pattes qui c’était vu une petite aiguille ou je ne sais quoi coincé entre les coussinets tous en écoutant le félin me répondre. Sa voix ne trahissait toujours rien, pas de colère, pas de haine, peut-être une pointe d’agacement, mais rien de plus. Il semblait réellement naturel dans ce qu’il disait. Euh… Pourquoi s’excuser alors ? Si ce n’est pour obtenir quelques choses ou remettre en place une relation positive ? Je fronçais les sourcils en le regardant, si tu ne veux pas être une connaissance ou un ami pourquoi prendre la peine de venir discuter avec moi ? Tu ne veux que réparer tes torts du passé ? Bah à quoi bon, n’est-il pas un peu tard pour cela ? Je ne pense pas que venir comme une fleur marche si bien avec moi, tu devrais connaître mon caractère non ? Si ce n’est pas le cas, c’est étrange après s’être côtoyer autant de temps tu le devrais pourtant.

Et si je tester c’est limite de comédien ? Peut-être qu’en discutant d’une chose qui pouvait fâcher il se révélerait tel qu’il est réellement et qu’il arrêterait de faire son petit jeu actuel ? Puis, d’un côté comme de l’autre, cela me permettrait de me fixer aussi sur la réalité de la situation. Alors devrais-je commencer et lancer les hostilités ? Après tous j’avais un bon sujet de combat avec lui. Me moquer de sa faiblesse serait tellement sympathique, même si je plaignais la petite d’être tombée dans les griffes de mon frère. Nuage de Ronce ne devait certainement pas avoir toute sa tête pour se rapprocher autant de Nuage Embrasé. J’avais bien tenté une discussion pour en apprendre plus sur leur relation, mais il semblerait que je n’avais fait qu’énerver un peu plus le frère contre moi, notre relation n’était plus ce qu’elle était je n’arrivais pas à avoir du poids dans notre discussion. Avant que je ne puisse réagir et répondre, il avait déjà enchaîné en annonçant qu’il souhaitait simplement que j’accepte ses excuses, mais était-je prête à cela ? Moi je n’avais pas vraiment demandé grand-chose à l’époque quand il avait commencé ses attaques contre moi. Je n’arrivais pas à comprendre leur animosité, mais ayant été un dommage collatéral, je ne pouvais pas laisser tous cela se finir ainsi. Si leur dispute avait commencer juste après notre baptême d’apprentis de Braise et moi, peut-être que je n’aurais rien dit et que j’aurais laissée passer les débâcles des temps passé, mais vu que ma relation avec braise à l’époque était bonne je n’avais surement fait qu’envenimer les choses en lui cherchant des noises dès que l’occasion se présenter, comme un peu plus tôt en ramenant le frère dans la conversation. Pourquoi avais-je fait cela en vérité ? Qu’est ce que cela pouvait m’apporter ? Il se fichait pas mal de moi à présent, alors à quoi bon continuer à défendre son honneur et son nom ? Attaquons et voyons ce qu’il adviendra, pas besoin de tergiverser sur des idées pareilles, je pourrais toujours en revenir à cela un peu plus tard.

« - C’est bizarre tous de même, ne devrait tu pas être bien plus en colère à l’heure actuelle ? Ne sais-tu pas que ta sœur fraternise avec mon frère ? Et tu aveugle ? Je ne te savais pas si gentil avec lui ? Tu n’as pas encore réagi, donc cela voudrait-il dire que je t’apprends une nouvelle ? »

Je pourrais en dire plus, mais je voulais d’abords constater de ce qu’il aller faire, de sa réaction. Je me relevais et me préparer à une attaque, c’était bien son genre après tous. Je le savais proche de sa sœur, tous comme moi je l’avais été à l’époque avec Braise. Je savais donc que c’était un sujet sensible et que cela aller certainement le faire réagir. Que ce soit en mal ou en bien.