[Flashback] Folle comme un lièvre de mars [PV Guêpe Sauvage] - abandon

Le cerveau plongée encore dans mes derniers grammes de sommeil sans rêves, je finis tout de même par décider de me lever, sachant ce que j'allais devoir endurer. Il me fallait de nouveau subir une journée qui m'apporterai son lot de morsures, griffures, brimades. Je connaissais le rituel par cœur et j'en avais déjà une sensation nauséeuse au fond de l'estomac, rien que d'y songer de si beau matin. Vide d'ailleurs. Il me fallait le remplir le plus tôt possible. J'avais assez perdu de muscles comme ça.
Encore toute étourdie, je levais les paupières pour découvrir un ciel encore parsemé par l'aube.
De suite une voix suraiguë et niaise me vrilla les tympans, sans que j'en perçoive la source. C'était trop pour mon cœur, surprit sur le fait, et aussitôt je sentit un reste de ma migraine d'hier remonter l'arrière de mon crâne.

- Bonjour Madame ! Pourquoi vous sentez pas comme moi ? Pourquoi vous dormez dehors ? Votre nid, il est tout mouillé ! Si Tache d’If apprends qu’on vous néglige, elle va punir les apprentis qui vous font ça ! Faut le dire, hein ? Pourquoi vous êtes toute maigre et que vous avez des blessures partout ? C’est des cicatrices, comme Tata Griffe de Boue ? Elles ont toutes une histoire ? Tata Griffe de Boue, elle aime bien s’en vanter ! Mais c’est nul de se battre, tu trouve pas ? C’est quoi ton nom ? Moi, c’est Petit Soleil et j’ai quatre lunes ! T’as des frères et sœur ? Tu t’entends bien avec eux ? Moi j’en ai… TOUT PLEIN ! Et je les aime TOUS ! Quand même, c’est bizarre de dormir dehors, tu pourrais être avec les guerriers, non ?

Je baissais les yeux sur un corps frêle, blanc - roux. Un chaton qui ne devait pas bien faire plus de 6 lunes. Ses yeux verts étaient braqué sur moi, placé à quelques centimètres de moi. J'ouvris la bouche puis la refermait, éberluée par le flot déversé de paroles et tentait de faire des liens dans ma tête avant de rependre une expression plus fermée et grincheuse et de répondre d'une voix rouillée:

- Que...Qu'est ce que tu fous ici, mon bonhomme ? Retourne dans ton nid auprès de ta maman au lieu de me les briser. On ne t'a pas dit dans ton Clan de ne pas t'approcher des prisonnières qui ont une sale gueule ?... Tu veux savoir à cause de qui ?...

Je lui lançais une regard dur et foudroyant, espérant qu'il déguerpisse au plus vite avant qu'on ne vienne me chercher.