THE PROPHETIES BEGIN
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Thème X - Terres Inondées
 
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 Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon

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Cœur de Mimosa
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MessageSujet: Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon   Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon Empty01.11.18 6:02


Tout commença par une nuit comme les autres, au Clan de l'Ombre; l'automne avait couvert le paysage d'une froide rosée, la brise s'était faite plus fraîche, dansant dans les tourbillons de feuilles mortes tombées au sol comme de fragiles couvertures pour la terre qui gèlerait plus tard, comme les fragments d'étoiles qui tombaient parfois pour se réincarner, fragiles poussières scintillantes, en fleurs, en animaux, en fées; la nuit avait couvert le monde de son manteau de mystère, berçant doucement les enfants, au milieu de ces couleurs froides, tantôt pastelles, tantôt sombres, et entre les branches des grands arbres, étendues vers l'absolu pour défier le ciel, on pouvait voir étinceler, ça et là, quelque constellations; la lune, quand à elle, mince croissant, jouait à cache-cache derrière les nuages, se parant délicatement d'un manteau de brume, et les buissons, de mille perles de pluie comme les plus beaux ornements. La nature se mourait, et pourtant, cette agonie s'était figée, cette nuit-là, en un étrange spectacle, d'une perfection captivante, peut-être aussi un peu effrayante; quant aux sapins, ils embaumaient le silence de leur doux parfum, et les épines bruissaient dans le vent, ainsi que sous les pas des quelques félins qui, parfois, se risquaient dehors. Se risquaient, oui, peut-être, parce qu'aux yeux d'une enfant, ce genre de nuit était celui de tous les mystères - les nuits des bonbons, des fantômes, des sorcières; les nuits des fées, de la magie, une de ces nuits terribles, belles, et enchantées; quand même le vent malin qui murmurait à votre oreille s'appelait Diablo, on pouvait parfois frissonner, malgré les chaudes pelisses...

Come, little children
I'll take thee away
Into a land
Of enchantment

Peu de félins avaient encore le temps de rêver, ainsi, sous les étoiles et sous la lune voilée, en une tempête d'émotions sublimée davantage par la danse des ombres, le temps de se laisser envahir par le vent, de le sentir chanter en eux, de se créer une robe de ténèbres, tout en restant lumière, de marcher, funambule, entre réel et illusion, de créer la magie; peu de félins, simplement, gardaient encore en eux leurs cœurs d'enfant, et assez d'énergie pour s'envoler, la nuit. Dans le camp, tout était calme: les guerriers s'étaient endormis, fatigués; les reines gardaient tout contre elles leurs petits; les apprentis avaient regagné leurs nids, après s'être entraînés. Les premières heures, bien sûr, dans cette antre en particulier, des murmures se faisaient toujours entendre, mais... Peu à peu, ceux-ci se mouraient également, comme la flamme délicatement soufflée d'une bougie. Le meneur s'était assoupi, le guérisseur, son apprenti, aussi. Les patrouilles nocturnes étaient loin, de même que les chasseurs solitaires. Plus un son. Pas de toux, pas de jeux, pas de rires, pas de cris. Pas même de chuchotis. Il n'y avait plus âme éveillée, à l'ombre... Sauf peut-être une seule, toute petite, si discrète qu'on l'oubliait parfois. Une mince flèche, aux grands yeux d'or, à la pelisse brune tigrée, et au nom de fleur, étendant sa corolle sous la lune comme d'autres sous le soleil. Nuage d'Ouragan n'avait pas toujours le temps de savourer ces nuits-là avec elle, à présent, comme quand ils étaient à la pouponnière, mais cette solitude, loin de gêner Nuage du Mimosa, avait réussi à l'apaiser. Et à présent, elle, elle ne chassait rien - si ce n'était tout petit morceau, précieux, d'extraordinaire.

Come, little children
The time's come to play
Here in my garden
Of shadows

D'ordinaire, l'apprentie réservée, sage et introvertie ne s'aventurait pas hors du camp en pleine nuit; mais cette nuit-là, à n'en pas douter, était différente. Une novice des Clans ne pouvait certes pas deviner que chez les domestiques, d'autres voyaient les enfants frapper aux portes des maisons, pour quémander des bonbons et lancer des sorts, en étant déguisés; elle ne pouvait deviner les histoires à frissons qu'ils se racontaient, une fois dans les maisons, entre les craquements du bois pour le feu, leurs visages auréolés d'un halo rougeoyant; elle ne pouvait deviner qu'il s'agissait d'une fête, celles des morts, des monstres, celle de l'extraordinaire; qu'ailleurs, ils célébraient, oui, dans une démonstration de vie et de magie, lumière dans la nuit. Et pourtant, cette nuit-là était différente, parce que cette fois, le Diablo susurrait à son oreille, en une mélodie merveilleuse, interdite, plus belle et terrible que le chant des sirènes. Viens, lui disait-elle. Viens, suis-moi, viens danser dans le vent. Toi qui chasses l'extraordinaire, petite fille... J'ai le pouvoir, ce soir, d'exaucer tes rêves. D'ordinaire, Mimosa ne sortait pas de son nid, puis de sa tanière, sur la pointe des coussinets, tandis qu'au loin, les cloches des villages voisins sonnaient bientôt minuit; mais cette nuit-là, elle alla même plus loin, et au milieu des ronces, bientôt, à la sortie du camp, une fine silhouette brune élancée, aux yeux de soleil illuminant la nuit, se glissait sans un bruit. Elle laissa derrière elle sa maison, juste pour une aventure. Et, baignée par la lune, volant entre les pins, elle se mit à courir, et fit confiance au vent - elle suivrait son chant. Où qu'il la mène...

Follow, sweet children
I'll show thee the way
Through all the pain and
The sorrows

Le cycle des saisons toujours se poursuivait; d'abord le printemps, si jeune, riant et fleurissant, timide et frissonnant encore de l'hiver, mais se parant de couleurs, de chaleur, de lumière, à la clairière des passiflores; ensuite, l'été, flamboyant, insolent, l'été chaleureux du clapotis de l'eau sur les pierres, et du soleil dans les pins, fort comme ces sapins qui défiaient l'azur, chassant les nuages; mais l'automne arrivait bientôt, pour cueillir les fruits mûrs de la vie, accomplir les moissons, et danser, funambule, entre la mort et la vie; comme le feu qui brûlait, mais redonnait naissance, c'était une saison en demi-teinte, plus sombre, mais toute empreinte d'espoir, qui annonçait la grande dame blanche d'hiver, toute parée de ses colères gelées, comme de ses magies délicates et fragiles, qu'on nommait glace et neige, et flocons, et puis perles. L'automne frappait aux portes pour annoncer le froid, apportait l'enchantement, donnait et reprenait; l'automne berçait les enfants de rêves d'impossible, et réveillait les morts, juste le temps d'une nuit. Quand le monde lui-même revêt ses habits d'illusions, il est tellement facile de croire l'imaginaire ! Mais l'automne, ce soir-là, c'était aussi la saison parfaite pour qu'entre les choses mourante, une nouvelle chose renaisse - une lumière à la fois inconnue et familière, toujours différente et pourtant rassurante, créative, rassurante: une flamme d'amitié, plus vive que les ténèbres.

Weep not, poor children
For life is this way
Murdering beauty and
Passions

La vie prenait, réclamait, c'était vrai;
Mais dans ce genre de nuits qui frissonnaient
On découvrait un autre très précieux secret.
La vie, elle offrait, aussi; elle donnait.
Tant qu'on écoutait. Qu'on croyait.
Et jamais la magie, alors, ne mourait.

*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*

Et les cloches sonnaient, sonnaient;
Au loin, près des maisons de bois, de grès;
Où commençait le faux, où s'arrêtait le vrai ?
Cette nuit-là était masques dont tous se paraient.

Et les cloches sonnaient, sonnaient;
Dans les branches des arbres qui gémissaient;
Dans les cœurs qui à présent, enchantés, battaient;
Et les enfants, effrayés mais ravis, cette nuit, rêveraient.

Et les cloches sonnaient, sonnaient;
Dans le vent, les âmes des fantômes danseraient;
À présent, juste un peu, les vivants frissonneraient.
Mais il fallait explorer cette nuit qui s'achèverait...

Et les cloches sonnaient, sonnaient;
Elles battaient les cœurs qu'elles emportaient;
Elles rythmaient les vies qu'elles ensorcelaient;
Et sur ces enfants, encore et encore, elles veillaient.

Et les cloches sonnaient, sonnaient;
Mimosa courait. Et son cœur battait.
Elle voulait croire en la magie, espérait
- Cette nuit plus encore que jamais.

*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*~*


Diablo, Diablo, où m'emmènes-tu ?
Mimosa aurait bien voulu demander.
Mais c'est bien connu, le vent ne répondait jamais.
Et les sorcières, les fées, les fantômes se cachaient.
Un magicien gardait et garderait toujours ses secrets...
Diablo, Diablo, où m'emmènes-tu ?
Dans le silence, ces mots mouraient;
Sans autre réponse qu'une caresse, un frisson;
Une lueur glacée, et le sucre d'un bonbon;
Il fallait croire la musique, et suivre la chanson.
Diablo, Diablo, où m'emmènes-tu ?
Le vent, un peu plus chaque seconde, l'emportait.
Mimosa avait confiance, alors elle le suivait.
Et l'enfant qui rêvait, elle courait, elle courait.

Quand elle s'arrêta finalement, son souffle était court, et ses pattes, fatiguées; mais qu'importe tout ça, face à l'enchantement du monde ? L'apprentie oublia sa timidité, oublia toutes les règles, oublia sa longue course - elle n'était pas venue pour rien, et à présent, devant elle s'ouvrait une nouvelle porte, celle du pays des merveilles. Celle où, elle voulait le croire, la magie existait, et celle où le mot impossible disparaissait. C'était un mirage, une rêverie au milieu du paysage, une vision d'inconnu, qu'elle n'avait jamais vu; et même si elle ne pouvait deviner à quel point, elle savait, à présent, qu'elle avait trouvé ce qu'elle était venue chercher: il était là, son morceau d'extraordinaire... Son cœur manqua presque un battement - comment savoir à quoi s'attendre, à présent ?

Au milieu de la noirceur, il y avait la lumière
De ce chapiteau rouge et or, qui défiait
Toutes les ombres; lieu de magie, d'interdits.
Que ne disait-on pas, de ne pas approcher
Les Bipèdes, et leurs créations, aussi.
Mais il y avait cette tente comme une rose
Écarlate, brodée de soleil, illuminée
De couleurs, auréolée de mystère.
Captivante.
Belle.
Dangereuse.
Magique.
Cette tente, simplement, c'était Halloween.
Halloween de frissons, Halloween d'enchantements.
Halloween pour chats ou humains, pour enfants.
Halloween, comme un halo interdit, goût étrange:
Du sucre et du piquant, enthousiasme et féerie.
Halloween. Que pouvait cacher ce lieu ?

Nuage du Mimosa s'approcha à pas lents, remarquant les grandes cages, si immenses qu'elles en paraissaient irréelles, ne pouvant rien renfermer que les fantômes de monstres dans la nuit, étincelant dans le clair de lune, théâtre de toutes les possibilités, de toutes les rêveries; le métal était froid, glacé, sous ses petites pattes - elle s'en éloigna vite. Un instant, elle songea même à tourner les talons, à s'enfuir: c'est toujours comme ça, avec les vœux que l'on admet pas, les magies un peu plus sombres, et les grands choix de vie - il faut trouver le courage de marcher sur le fil, virevoltant, funambule, de se lancer dans le vide, de croire ce que l'on est, de s'approprier la magie, de l'apprivoiser, de chanter avec elle. Bien sûr qu'elle aurait pu retourner à sa vie, aux sapins qui avaient toujours été ses repères, à son nid, dans la tanière des apprentis, et faire comme si rien ne s'était passé. Mais cette nuit-là, empreinte de curiosité, l'avait déjà changée. Bien sûr qu'à l'ombre des sous-bois, au cœur de son royaume de nuit, paisible, frais, pastel, elle serait en sécurité; mais on ne pouvait pas fuir pour l'éternité... Et il y avait cette lumière chaleureuse, comme un petit soleil au milieu de la nuit; il y avait ce rouge, flamboyant, évidence, comme un appel mystique; il y avait l'enchantement de ce lieu, et de cette nuit; il y avait l'étoffe, plus fluide que la rivière, plus douce que le rêve, étrange, d'un voile qui flottait, dans la brise, et s'esquissait dans l'entrée de la tente, comme une invitation; il y avait Diablo, qui lui chuchotait à l'oreille, rappelant son serment. C'était vrai, elle avait bien promis d'être forte, d'être courageuse. Il y avait un monde de magie à découvrir... La jolie fleur d'or inspira profondément, puis franchit l'ouverture, avec un grand sourire.

C'était amusant à dire, mais alors que tous se costumaient,
Au milieu des masques, elle, au contraire, se redécouvrait.
Et elle avait choisi la magie, l'enchantement, choisi d'explorer;
Un bruit derrière elle la fit se retourner; elle avait choisi l'amitié.

C'était la nuit de tous les grands mystères
Et eux, ils dansaient entre ombre et lumière.

_________________
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Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa :keur:


Mimosa apprentie :keur::


Mimosa chatonne :keur::


Cadeaux pour une petite fleur :keur::
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Caresse du Vent
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MessageSujet: Re: Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon   Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon Empty02.11.18 7:21


Tout commença par une nuit comme les autres, au Clan du Vent; la lande hululait de bruits étranges apportés par le vent frisquet, les feuilles et les toiles d'araignées se mélangeaient dans une toile macabre sur le pelage des guerriers et la lune, haute dans le ciel, couvrait son oeuvre de son étrange et argentée lumière macabre; les sifflements qui passaient entre les rayons se faufilaient sans mal et les secrets, autant ceux malsains que les plus mystérieux, arrivaient à percer une place dans l'ambiance houleuse… L'on aurait dit que tous les éléments du décor s'étaient appelés pour en créer un autant surprenant que frissonnant, provoquant ceux-ci dans les muscles tendus du grand guerrier épineux au milieu des herbes fantomatiques. Celles-ci renvoyaient, en effet, des ombres irréelles et mystiques à ses pattes, créant un petit chemin sinistre qui se déroulait devant lui dans des rires lointains — mais bien présent, et se répercutant sans fin dans son crâne fermé. Le bicolore avait donc tout pour se mettre dans l'aura bien spécifique de cette soirée où tout se réalisait, autant par ce qui l'entourait que ce qui le hantait… Car si les rares arbres ressemblant à des vieux squelettes dans la nuit étaient épeurant, presque aussi bien que les hurlements lointains d'une créature que Caresse du Vent ne voulait pas du tout rencontrer, un élément le dévorait encore plus que ces images et ces sons funambulesques. Une chose bien plus profonde… La soirée où tout se réalisait, n'était-ce pas une bonne excuse pour aller, une fois de plus, dans l'endroit où sa mère de la rivière l'avait laissé seul sous les étoiles ? Peut-être que les cadavres fantomals allaient pouvoir lui réaliser son rêve, ce soir…

I am the one hiding under your bed
Teeth ground sharp and eyes glowing red


car, seul dans la nuit pesante
il voulait croire que tout allait
se régler dans un enchantement
dans celui-ci, l'image de sa mère

I am the one hiding under yours stairs
Fingers like snakes and spiders in my hair


il y était allé une première fois
dans cette bâtisse aux étranges
couleurs, mais n'avait pas rencontré
la bonne femelle de la rivière

Well, that's just fine
Say it once, say it twice
Take a chance and roll the dice
Ride with the moon in the dead of night


et bien que cette soirée restait à jamais dans ses songes
— son sourire, ses yeux, son rire, son pelage —
et que cette opaline pierre avait pansé un peu son cœur
— sous la cendre, brûlé, violé, assassiné —
il savait que seul la princesse des flots pouvait le secourir

Il combattait donc les démons autour de lui, évitant de jeter un coup d'oeil trop profond dans les buissons qui raclaient ses flancs. Enfoncé plus profondément dans la forêt bien inquiétante, il ne pouvait s'empêcher de comparer les ronces qui cherchait à le retenir à des longues griffes toutes crochues et chaque mouvement, aussi minime soit-il, dans la profondeur de l'ébène, provoquait en lui une série de frissons inattendus qui le faisait rire nerveusement. Quelque chose n'avait-il pas remué, là-bas, près de ce bouquet de fleurs fanées qui ressemblait étrangement à un crâne étendu sur un lit d'os craquant ? Et la lune qui n'arrivait point à filtrer cette partie de feuillage particulièrement robuste, qui n'avait pas encore tombé et s'accrochait en ricanant aux branches tordues dans le ciel sans astres… Il y avait aussi les chuchotements qui susurraient à ses oreilles, les monstres qui, ornés de risette, s'amusaient de lui en rigolant malicieusement, les chouettes fantastiquement noires qui volaient au-dessus de sa tête, d'autres bruits dont il ne connaissait pas vraiment la source… Tout semblait beaucoup plus clair, mais chaotique en même temps; le battement de son cœur était cent fois plus fort dans ses longues cornes et la buée blanche qui s'échappait de sa gueule entrouverte semblait curieusement en vie, se distordant pour ressembler aux cauchemars qui peuplaient ses nuits agités. Et cette odeur dérangeante… Une effluve de mort qui ne voulait point lâcher ses narines.. Senteur de feuilles décédées sous ses pattes, l'air glacée qui apportait des arômes lointaines de peur, de détresse et de… Sang ? Le combattant du vent frissonna d'un air troublé, tentant — avec un échec cuisant, malheureusement, de cloitrer son cerveau à l'approche des émanations consternantes. Dans ce parfum inquiétant s'incrustait aussi la sensation glacée des bourrasques autour de lui, en plus des rêves cassées qui écorchaient ses coussinets en plantant leurs crocs voraces dans la chaire molle de son bas de patte. Ah ! Caresse du Vent devait sortir de la bouche de ce labyrinthe étourdissant avant de se faire manger ! Accélérant le pas jusqu'à ce qu'il trottine mollement, puis se mette à courir nerveusement, il détala en hâte parmi les calomnieuses bêtes qui essayaient de le rattraper, frôlant sa queue de leurs haleines fétides alors qu'il prenait ses pattes à son cou.

et, ouf !
enfin
la lumière

un grand soupir alors qu'il évitait de se retourner
un frisson dans son corps alors qu'il respirait, vite
un clignement d'yeux nerveux, un petit rire, et
un bâillement; tout ceci n'avait été qu'imagination

ouf..
enfin
la lumière

When black cats prowl and pumpkins gleam, may luck be yours on Halloween.

Plus serein (rien que son imagination..) à la vue de la bâtisse de bipède, il s'efforça d'avancer pour s'approcher d'elle, recréant dans sa tête le même chemin qu'il avait pris avec son autre amie riveraine. Plaçant ses foulées dans les mêmes qu'il avait esquissé en venant ici, un bref sourire illumina son visage qui était rarement habité de cette émotion; il se rappelait, non sans chaleur, le rire pétillant de la jolie féline qui l'avait accompagné lors de cette aventure. Elle lui avait fait oublié ses soucis, pendant un instant, et le clan des étoiles savait comment ils étaient gros; des murs bâtis, sans que rien ne puisse y passer, autour de son âme recroquevillée dans la noirceur. Pourtant, avec courage, elle avait frappé peu à peu les briques pour laisser passer un peu d'air dans l'ouverture, celui-ci enroulant sa queue autour de son cou pour l'aider à lever sa tête; avec curiosité, ce geste avait été effectué, et de passion ses yeux avaient rencontrés les iris imprégnant de la demoiselle. Il ne comptait pas l'oublier avant longtemps, cette Nuage d'Opale… Mais il n'était malheureusement pas encore venu pour s'esclaffer avec elle. Sa route devait alors le mener devant la bâtisse encore plus imposante que dans ses souvenirs, l'arrêtant devant cette même entrée qu'il avait autrefois côtoyé. Une respiration. Deux respirations. Trois respirations. Museau Bleu devait avoir reçu des informations sur cet endroit et, si elle n'y était pas déjà allé, il savait bien qu'elle allait le faire un jour ou l'autre; en attendant, il espérait sentir son odeur sur les éléments alignés dans l'apparence macabre du lieu.

il s'enfonça donc dans les cauchemars
parmi les monstres, les citrouilles, les
sorcières et toute l'épouvante du monde
retenant son souffle en passant sa tête
dans l'orifice inquiétante de ses espérances

….

Écoute-moi, attentivement, maintenant.
Je ne suis pas déçue, tu ne m'as pas forcée.
Mais ça, ces rencontres, ça ne peut pas continuer.
Pas comme ça. Même espacées, c'est... Dangereux.
Par contre, je serai toujours un peu avec toi.
Je t'ai parlé du vent, de la rivière, aussi.
Je t'ai parlé des étoiles. Et il y a les Assemblées.
Mais on a pas le droit de prétendre à plus que ça.

Essaie, s'il te plaît. Vraiment, essaie.
Tu es fort, bien plus fort que tu ne penses.
Et je suis et je serai, toujours, avec toi. Tu n'es pas tout seul.



halloween
les monstres les plus épeurant
étaient les proches regrets

Pendant un court instant, il n'y eut plus que ses paroles qui vinrent flotter dans son esprit embrumé. La beauté… Caresse du Vent savait bien, que ce n'était que son imagination… Mais ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine satisfaction. Pour la première fois depuis l'éclair terrible, il avait réussit à entendre sa voix, très clairement… Et cela lui faisait l'effet d'un baume, comme la lumière des anciennes journées d'antan. Une poussée d'adrénaline pour provoquer cet effet, faire battre son cœur et pousser son cerveau à reproduire les douces notes de musique. Une autre germe dans sa tête, peut-être allait-il devoir reproduire cette sensation magnifique ? Un danger, un surprise, un choc… Comme un électrochoc. L'odeur de sa mère s'infiltrait partout autour de lui, s'invitait dans son corps, son cœur, sa tête, ses pattes et ses oreilles; il était bien heureux, en cette seconde formidable des retrouvailles. Pourtant, comme si on ne le voulait point souriant, il ne put empêcher l'apparition de le quitter, le laissant pantois, sans maman et avec, dans son cœur, cette immense faille. Il voulut gémir, mais rien ne sorti; il voulut lui dire ne me quitte pas, Museau Bleu… Mais il n'y eu que cet immense feu.

qu'allait-il devoir faire
pour la retrouver
enfin ?

cette fois, il avait une idée

Avant qu'il ne la formule, une odeur très différente des autres vint le frapper avec violence. Ouvrant ses yeux avec la même dureté dans la noirceur, tapis parmi la puante de ce royaume des ténèbres, le parfum doux de ce qui l'avait giflé vint onctueusement le réconforter. Il ne ressentait pas de danger, curieusement, ni de peur en suivant le bruit des pas qui s'approchait; qu'une immense curiosité. Dans l'ombre des lieux, il n'était que deux ronds de feux qui confrontait un tout petit enfant dans l'entrée illuminée, comme un monstre qui se tenait prêt à attaquer. Avant de s'approcher, un regret fulgurant lui transperça les flancs; il avait espéré, oui, qu'un petit instant, que l'ombre grandiose allait se matérialiser en son souhait le plus fervent. Pourtant...

s'avançant dans la lumière
un pas pour se mettre dans l'air
il leva sa tête bien haut, la pencha
et esquissa un petit sourire tout bas

Bonsoir, toi. Que fait une apprentie du.. Clan de l'Ombre seul dans ce repère à cauchemar ? Tu ne dois pas avoir froid aux yeux pour t'aventurer en plein dans l'ébène remous. Il prit une pose pour se dévoiler complètement aux rayons lunaires, devant quand même regarder un peu vers le bas malgré sa taille du vent. Moyen pour ceux de son clan, il était donc certain que cette petite était une toute nouvelle apprentie, ce fait faisant sourire tristement le matou; rien du tout de ce qu'il espérait… Une lieutenante des torrents, une jeunesse des ombres. Je suis Caresse du Vent, guerrier des landes. Enchanté.

deux cœurs pour une étoile
jumelle cosmique

_________________
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caresse du vent par ifouille ♡


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MessageSujet: Re: Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon   Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon Empty03.11.18 3:30


L'ensorceleuse de la nuit dansait avec la princesse de lune, sa couronne d'étoiles scintillant au milieu de ses drapés de brume, tandis que les ombres de son cortège en faisaient la plus belle mariée comme la plus belle morte: voile ou linceul, vie ou mort, que le cœur batte plus fort ou s'arrête enfin, joie, terreur, tout était possible, en cette nuit d'Halloween. Trop de gens oubliaient parfois que dans les ténèbres si particulières de cette soirée, se cachaient tous les secrets de Samhain; mais le vent n'oubliait jamais, et il restait de la magie, une magie ancienne, magique, terrible et merveilleuse, pour ceux qui écoutaient, comme un chant intense, envoûtant, qui n'invitait qu'à une chose: rejoindre les sorcières, les loups, les fées, et toutes les créatures... Au loin, une chouette hululait - plus loin encore, dans les montagnes, un loup hurlait. Et au village, les prières se mêlaient aux rires, en rituels différents pour les hommes, qui recréaient ces traditions sans vraiment comprendre, parfois; Halloween est une fête, la fête de la peur, c'est vrai, mais bien plus que ça - c'est le moment où la barrière entre les mondes se fait la plus fragile, et le plus beau moment pour rêver d'impossible: quand les âmes valsent au grand bal masqué dans le ciel qui se couvre, quand elles sonnent les cloches, aux airs, cette nuit, de glas, quand l'ombre et la lumière jouent à cache-cache, et que les citrouilles sourient aux grands épouvantails... Qui sait où s'arrête le réel, et où commence le réel ? Au dehors, tout était froid et silencieux; sous la tente, dans la lumière chaude et dorée tamisée, qui illuminait l'intérieur de la tente grenat, deux silhouettes immobiles se tenaient face à face. Comme au début du monde. Feu et ténèbres. Ombre et lumière. Soleils scintillants, deux regards d'or et d'ambre qui brillaient de tous les espoirs incroyables, de tous les frissons et de toutes les attentes. Sur le tissu, derrière eux, leurs ombres se dessinaient immenses, comme si, venues d'outre-tombe, elles s'approchaient pour mieux les emporter; les formes du cirque prenaient des airs d'enchantement; et eux, Mimosa et Vent, ne bougeaient pas. Du moins au début. Dehors, tout s'était tu, plus rien ne frémissait - et eux se jaugeaient, comme deux apparitions. Dehors, tout s'était figé, et le silence régnait - comme si la mort, juste un instant, reprenait ses droits. Mais dans ce royaume d'obscurité éternelle... Il restait deux étincelles, intenses, semblables et inconnus, rêveurs d'impossibles, chasseurs d'extraordinaire. L'apprentie et le guerrier. Petite fille et jeune homme. Une fourrure claire, de feu, de crème, de sable, l'autre plus sombre, cannelle tigrée de chocolat, bois précieux. Soleil, lune; vent, ombre; ils s'opposaient. Et pourtant... Comme ils se ressemblaient ! Aucun n'osa, tout d'abord, rompre le silence. Ils s'observaient, simplement: il baissait légèrement la tête, comme un prince déchu, et pour la première fois de sa vie, elle la tenait bien haute, sans la moindre peur, princesse elle aussi - le miracle d'Halloween que ces masques, tandis que les esprits et le vent, les arbres et le temps, observaient la rencontre de ces deux enfants.

Diablo continuait de virevolter dans la tente, jouant dans les fourrures
S'infiltrant dans les voiles, faisant tourner un carrousel, là haut, sur le plafond;
Tout en haut du chapiteau, une lumière était accrochée, entourée de formes
- Les ombres se mirent à changer, projetant la magie sur la toile écarlate.

Chevaux, princesses, sorcières, aussi
Citrouilles, fées et chauves-souris
Croix, fantômes, chouettes et vie
Mort, passeur, loups et infini.

Les symboles se poursuivaient
Et partout, les ombres dansaient
Sur le tissu et sur les poils
Sur le sol et vers les étoiles
Ce chapiteau était un monde unique
Et ils partageaient ce chant magique...

Diablo continuait de murmurer, à l'oreille d'une novice qui l'avait suivie
Parce qu'ils étaient bien peu à se soucier encore des sortilèges anciens;
Mais cet instant, après tout, n'était-il pas le plus beau à pouvoir se produire
Étrange mascarade, la nuit des déguisements, une rencontre sincère

Entre ombre et lumière

Que cherchaient-ils, au fond, deux âmes nées de la même étoile, en quête d'un peu de frisson, et de nombreuses réponses ? Quelle question, dans leur cœur, les avait-elle menés là, murmurée par le vent, pour qu'ils se retrouvent ainsi, face à face, alors qu'au dehors, les hommes dormaient, dans les roulottes colorées, auprès des cages d'acier, que la lune faisait scintiller ? Chacun ses gardiens; au-dehors, ceux des humains ne les avaient pas remarqués, et les leurs, oiseaux, bêtes, ne bougeaient, ne hurlaient pas. Tout ceci avait bien des airs de surnaturel, mais Mimosa gardait son calme, fleur d'or dans une nuit qui n'était pas la sienne - celle-ci appartenait aux chrysanthèmes, aux asphodèles. Que cherchaient-ils, entre la vie et la mort, masques qui cachaient des trésors d'espérance ? Au regard du nouveau venu, la novice comprit instantanément qu'il ne s'attendait pas à la trouver ici, flèche délicate, élancée, grande pour ses six lunes, et qu'il cherchait quelqu'un d'autre... Pourtant, il décida de s'approcher, de lui parler. Et elle laissa doucement éclore dans son cœur une fleur de bonheur, tandis qu'elle esquissait un lumineux sourire. C'était la nuit de tous les rêves, de tous les sortilèges - et dans une valse d'ombres et de lumières, tous deux se révélaient, rencontre irréelle qui s'achèverait trop vite. Quand ils repartiraient, que croiraient-ils encore ? Seraient-ils l'un pour l'autre de nouveaux mirages ? Il y avait des fantômes dans les yeux d'ambre du jeune félin - sa cadette l'observait, délicate et muette. Quelle ironie ! Elle était celle du Clan de l'Ombre, mais ses yeux d'or à lui se voilaient de ténèbres - en écho au ciel. Qu'à cela ne tienne, elle serait donc sa lune...

« Bonsoir, toi. Que fait une apprentie du.. Clan de l'Ombre seule dans ce repère à cauchemars ?
Tu ne dois pas avoir froid aux yeux pour t'aventurer en plein dans l'ébène remous.
»

Aucune appréhension, pour la toute jeune fille, au moment de répondre;
Sur sa langue les mots se posaient, un à un, en une danse, au goût d'évidence.
Elle savait qui elle était, là, dans ce lieu silencieux qui n'était que le leur,
Et cette nuit d'Halloween voyait naître une nouvelle assurance, pour elle.

« Je suis Caresse du Vent, guerrier des landes. Enchanté. »

Diablo, Diablo, dis-moi, était-ce donc cela
Cette rencontre nouvelle, ton étrange cadeau ?
Diablo, Diablo, dis-moi, quel est ton mystère et
Pourquoi m'emmènes-tu au royaume d'Halloween ?


« Bonsoir. Que fait un guerrier du Clan du Vent seul dans ce monde où règne l'illusion ?
Qui parle de courage, toi qui viens te noyer au milieu des ténèbres ? En quête d'aventure ?
De rêves, ou bien d'espoir ? Toi aussi, tu viens ici pour croire à l'impossible ?
»

Un étrange mais gentil sourire vint danser sur ses lèvres;
Gracieuse comme une danseuse, elle fit une révérence.
Mais rien de trop sérieux: ses yeux brillaient de malice.

« Je m'appelle Nuage du Mimosa, apprentie guerrière et aide guérisseuse du royaume des pins. »

Ces mots, elle les avait prononcés sans la moindre hésitation, et cette idée fit s'allumer une étincelle dans son cœur, immense bonheur; à cet instant, précis, pleine d'espoir et d'un peu d'assurance, elle se sentait grande et forte, mais surtout, au milieu de toute la magie, face à cet étranger, au milieu de la nuit, elle avait l'impression d'avoir trouvé sa place, et sa vérité; elle avait laissé les mots s'écouler de son âme, et pour la première fois, les pousses des sapins chantaient au plus profond d'elle - tout allait bien. Elle repensa à son baptême, à son père, Étoile Maudite, prononçant son nouveau nom; elle repensa à Nuage du Corbeau, à sa promesse, puis à la rencontre avec Nuage des Vents, près du cèdre calciné, pour un peu de mille feuille; sa nouvelle amie lui avait donné un conseil sans doute sage, mais elle savait à présent, elle ne voulait pas le suivre. Bien sûr qu'elle aurait pu se résigner - mais elle, comme lors de ses mille rêves d'enfant, elle voulait encore cueillir la magie. Je suis désolée, Nuage des Vents... Mais moi, je veux y croire. Elle voulait croire à l'amitié par delà les frontières, elle voulait croire que l'espoir triompherait toujours; elle voulait croire à son royaume des plantes, et croire que la magie illuminerait les jours.

En cette nuit d'Halloween, on pouvait tout rêver
Croire, trésors d'espoir, imaginer, et tout réaliser
Alors en cette nuit de Samhain, elle s'approcha, doucement
Et vint poser son museau contre la joue de Caresse du Vent.
Dehors, le vent était froid; mais cette étincelle de chaleur
C'était simplement un geste, aussi doux qu'une illusion.
Elle ne savait pas ce qu'il pouvait penser
Mais il semblait avoir un lourd poids à porter.

Elle ne pouvait le lui ôter
Mais juste une soirée
Peut-être qu'il pouvait oublier
Laisser la magie l'entourer
Et qui sait, s'amuser

« Ne cesse jamais de croire.
C'est à nous de faire éclore les rêves.
À nous aussi de chasser les cauchemars.
»

Pour elle, tout ceci était lieu de féerie...
Vive comme une fée, elle s'éloigna de lui;
Ils avaient tous les mystères de ce monde à découvrir.
Alors elle s'élança, avec en invitation un tout dernier sourire.

….


Nuage du Mimosa avançait, sans un regard en arrière, aussi légère que s'il lui avait poussé des ailes, entre les bancs disposés sous le grand chapiteau: ça et là, des rubans, des morceaux de papier, quelques perles et des emballages de bonbons colorés s'étaient posés au sol, comme des fragments de rêve, parsemant le sol de terre et d'herbe de toutes petites taches aux couleurs de l'arc-en-ciel et bien d'autres encore. Tout n'était que couleurs - un monde de rêves, ou un merveilleux cauchemar. Et elle souriait, attendant qu'il la suive, tout en observant les nuances du bonheur. À chaque couleur sa signification: Mimosa était toujours sensible à la beauté et à la poésie des choses... C'était comme si le monde voulait s'exprimer, mais tout doucement, un peu comme elle. Alors dans la lumière dorée, semblable à celle d'une chandelle, au milieu des ombres qui tournoyaient encore au rythme du carrousel, là-haut, elle avançait, souriante, d'un pas gracieux et délicat, comme un petit oiseau. Peut-être que cette nuit-là, elle apprenait à déployer ses ailes, entre ombre et lumière. En tout cas, cette nuit-là, Halloween voyait naître de nouvelles certitudes, et c'était une aventure autant dans le vaste monde qu'en elle, que poursuivait l'apprentie. Sous ses pattes, les couleurs continuaient de se succéder, quand elle se retrouva face à un grand miroir. Alors, elle se mit à observer à nouveau tous les petits objets.

V i o l e t

C'était le nom de sa sœur la plus courageuse et aventureuse
Et les fleurs mauves où elle avait roulé, avec Feulement Nuageux
C'était une des couronnes de fleurs qu'elle faisait parfois
Et c'était une des nuances du ciel, avec Ouragan, au crépuscule;
C'était la dernière des couleurs des arc-en-ciels observés avec Aulne,
Et une couleur mystérieuse se confondant doucement avec le ciel.
C'était le rêve, et l'inconnu, l'esprit, la délicatesse, la paix, l'amitié.
C'était la protection, sa famille, au fond, comme la mélancolie.
C'était une couleur calme et douce, et solitaire, aussi.
Et pour tout ça, le violet, c'était vraiment joli.

I n d i g o

C'était le bleu sombre de la nuit qui accueillait parfois Mimosa
Le bleu du ciel quand les chatons suspendaient leurs rêves
Aux branches des étoiles; c'était le froid, un peu, aussi
Et les bleuets qu'elle aimait cueillir et manger au soleil.
C'était les yeux de Nuage du Corbeau, à l'ombre des grands pins
Et leur amitié particulière, aux airs de constellations, de plantes.
C'était le calme, la quiétude du soir, la paix et la sérénité.
C'était le sommeil, l'harmonie, et les montagnes au loin, éternelles.
Alors pour ces raisons, cette couleur était belle.

B l e u

Plus clair que le précédent, ce bleu, c'était les nuées d'été
Doux, clair, sans nuages; c'était l'eau d'une source limpide
Et d'autres fleurs dans sa clairière aux mille passiflores.
C'était le bleu léger de la glace qui reflète l'azur céleste
Ou laisse paraître, en transparence, des petites vagues douces.
C'était une couleur calme, le genre qu'il y avait à la pouponnière
Quand ils trouvaient cette belle nuance sur de jolies pierres.
C'était la pureté, la sincérité cristalline, la vérité, la loyauté...
Mais ce bleu qui reflétait si bien, c'était tout simplement un écho
De la vie, de soi, et puis des cœurs ; comme un petit cadeau.


V e r t

Ça, c'était la couleur des plantes, et les yeux de son père.
Ceux de Feuille de Houx, aussi, ceux de Lys et Violette.
C'était la nature, en toute simplicité, un peu partout
Et les grands sapins qui avaient veillé sur son enfance.
C'était la couleur des premières pousses printanières
Et des jolis remèdes avec lesquels elle jouait, parfois.
C'était Muguet, leurs défis, et leurs fous rires, aussi...
C'était la couleur centrale de l'arc-en-ciel, finalement.
Le vert, c'était l'équilibre, la liberté, la découverte et la jeunesse;
c'était l'ouverture, la tolérance, la chance, l'espoir et le bonheur.
Et ces mots qui guérissaient le cœur en faisaient une jolie couleur.

J a u n e

C'étaient les boutons et les tiges d'or, et le sable chaud sous les pas;
C'étaient le métal précieux, la topaze, l'ambre, aussi, bijoux délicats.
La lumière infinie, illuminant le monde, fort, comme le soleil
- les yeux de Mimosa, ceux de sa maman, d'Aulne, ceux de Vent.
C'était le renouveau, tout l'éclat du printemps, la chaleur de l'été
Et même l'automne, parfois, sur certaines feuilles ornées de doré.
C'étaient les champs de blé, et certaines fleurs, aussi - celle de son nom.
C'était la fête, la joie, la lumière, la clarté; la couleur rassurante et vive
des jeux, du bonheur, de l'énergie, de la chaleur, et de l'intelligence.
Alors, se dit la jolie apprentie, peut-être qu'elle portait chance.

O r a n g e

La lumière dansait au sol et sur le tissu rouge, se teintant d'orangé
Comme ces fruits, et comme les tourbillons de feuilles à l'automne
En un spectacle de beauté, couleur flamboyante, aussi; c'était le feu
Et certaines agrumes, sucrées, piquantes, comme d'autres fruits plus doux.
C'étaient les couchers de soleil qui paraient le ciel de cette teinte délicate
Quand le crépuscule offrait au monde une part toute particulière de magie
Ainsi que les citrouilles, et la pelisse rousse de son camarade d'Halloween.
Changeante et artistique, créative, aussi, rayonnante tout à la fois,
C'était la couleur de la bonne humeur, de la confiance, l'audace, la tolérance.
Dynamisme et optimisme, elle créait aussi jeu et sécurité. Intense de sensations,
Mimosa pensa que cette couleur, c'était vraiment celle qui parlait d'émotions.

R o u g e

La première de l'arc-en-ciel et la dernière citée - celle de la grande tente,
Des fraises, cerises, framboises, du sang, des cœurs et des coquelicots.
Tout en oppositions, c'étaient la guerre, l'amour, les rubis et les grenats.
Précieuse, unique, et intense, c'était une multitude de significations,
Sans justes milieux. Le rouge, c'était les gouttes écarlates sur les griffes
De Feulement, pendant qu'ils parvenaient à s'apprivoiser, peu à peu;
C'était les taches de fruits sur la pelisse de Lys, et la toilette toute douce.
C'était le sang, à Halloween, le lien entre les morts et les vivants, aussi.
Amour, courage, fierté, vie, chaleur, passion, colère, forte;
La beauté de cette couleur, c'est qu'elle vous emporte.

R o s e

Coussinets et petites oreilles, sang sur la neige, innocence heurtée,
Petites blessures et cicatrices, et aussi pétales de fleurs de cerisier,
Cette couleur correspondait tout autant à la magie de celle
Dont le nom lui avait été donné; couleur délicate, printanière
Et toute douce, c'était une nuance des levers de soleil, le matin,
Quand elle les regardait avec ses amis et laissait leurs fourrures
S'effleurer, se mêler. Romantique, c'était aussi une des couleurs
Du bonheur; après tout, on parlait bien de voir la vie en rose.
C'était un cocon de douceur, de jeunesse, d'affection, de sentiments.
Vulnérabilité, tendresse; c'était, par égards, la couleur du printemps.

H a r m o n i e

Un son ténu non loin d'elle tira Nuage du Mimosa de sa contemplation silencieuse, tandis qu'elle quittait le reflet du miroir pour tourner son visage aux traits fins vers celui qui venait de la rejoindre; ses grands yeux d'or se posèrent, doux et scintillants d'une lumière aussi patiente que tendre, mais aussi empreinte d'innocence, de gaieté et de curiosité, sur Caresse du Vent. Le jeune guerrier s'était arrêté à ses côtés, lui aussi, en cette nuit si étrange et si belle, qui, fraîche à l'extérieur, leur offrait ce refuge, à l'intérieur du grand chapiteau baigné de délicate chaleur. Couleurs froides, couleurs chaudes, tendres ou vives, plus sombres ou pastelles; en cette nuit de magie, tout dansait sur un fil, trouvant un fragile équilibre, entre ombre et lumière. Le fils du vent, lui aussi, regardait le miroir, à présent... La petite fleur des ombres eut une idée, au royaume de l'impossible; une idée pour mieux se connaître, et aussi pour rêver; alors, d'une voix cristalline, semblable à la fois au clapotis de l'eau et au chant d'un oiseau, mélodie délicate, elle souffla doucement, timide, quelques mots. Tout était calme, à cet instant - c'était leur cadeau.

« Si cette psyché pouvait te montrer ce que tu désires le plus,
Le rêve le plus précieux qu'il peut y avoir dans ton cœur...
Quelque chose d'impossible, ou de magique, que tu voudrais réaliser.
Si ce miroir pouvait exaucer nos souhaits, toi, qu'est-ce que tu verrais ?
»

Il n'était pas obligé de répondre; mais elle, elle lui dirait.
Parce que cette nuit-là était différente; et elle ferait confiance.
Si on y croyait, les rêves se réalisaient... Elle sourit. Pourquoi pas ?
Oui, il était des landes, et elle des sapins. Mais l'amitié existait.
Il suffisait de foi, de confiance, de poussière de fée... Un peu de tolérance.
Beaucoup oubliaient, mais pour elle, c'était vrai. Toujours;
On pouvait réparer beaucoup de choses, avec un peu d'amour.
Alors elle voulait bien tenter, qu'ils recréent le bonheur,
Et tant pis, tant mieux, si ça voulait dire lui ouvrir son cœur.
Il suffisait d'y croire...
De chasser les cauchemars.
Et de garder espoir.

Moi, j'y crois.
Et je crois en toi.

_________________
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Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa :keur:


Mimosa apprentie :keur::


Mimosa chatonne :keur::


Cadeaux pour une petite fleur :keur::
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Caresse du Vent
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MessageSujet: Re: Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon   Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon Empty04.11.18 6:47

H A L L O O W E E N
When days grow short and nights get cold
And autumn trees turn red and gold,
Move, we may, through sun drenched days
'Midst leaves and berries and bales of hay.


Bonsoir. Que fait un guerrier du Clan du Vent seul dans ce monde où règne l'illusion ?
Qui parle de courage, toi qui viens te noyer au milieu des ténèbres ?
En quête d'aventure ? De rêves, ou bien d'espoir ?
Toi aussi, tu viens ici pour croire à l'impossible ?

caresse du vent était un grand loup
au milieu de cette cité de félins
qui s'exclamaient sur son passage
des feulements et du dégoût

ses griffes raclaient le sol alors
que la pluie s'évaporait dans le ciel
une tempête faisait rage, les chats voulaient
l'achever dans cette même tornade

mais tout ce qui était important
c'était d'aller droit devant, jusque là
où brillait, faiblement dans ses yeux
l'image de sa mère qui lui souriait

le mal courait
et lui avec

Le guerrier du vent, de curiosité et d'amusement; l'un parce que ses mots trop vieux pour son visage d'enfant l'avait surpris, l'autre de découvrir une si grande sagesse enfouie dans le plus profond de ses yeux; des iris ambrés comme les siens, un miroir qu'il n'arrivait pas à briser par la seule force de sa pensée. Cette seule raison le poussa à agrandir un sourire à demi heureux, satisfait de voir qu'une si fragile couche pouvait encore résister à sa douleur qui semblait émaner de son corps trop lourd, qui encerclait ses pattes, faisait de lui une flamme qui se perdait dans l'obscurité trop grande de son entourage. Un deux trois quatre respirations et ses oreilles qui se penchaient vers l'avant, pour recueillir les informations de la jeune demoiselle qui lui adressait la parole comme s'il était son ami - son étoile et aussi peut-être son confident, un idiot qu'elle connaissait depuis bien longtemps. Bien d'autres âmes auraient pu lui sauter dessus pour l'attaquer, mais bien que ceci aurait été franchement irresponsable de sa part, il devait s'avouer qu'il était agréablement surpris de retrouver dans ses iris l'éclat qui illuminait les tiens. Alors, jeune fille ? Quels secrets est-ce que tu caches ? Quelles douleurs t'habitent, quelles douleurs te hanteront lorsque tu seras rendu à mon âge ? Es-tu heureuse ? Pourquoi souris-tu, pourquoi tes commissures de lèvres s'étirent en une risette quand tu me regarde ? Le matou des landes enroula sa queue sur elle-même dans un geste amical, penchant d'un tout petit centimètre son cou vers la droite. De ses pattes agiles il bougeait, comme un danseur sur les cordes qui reliait les étoiles dans le ciel; l'autre valseuse restait figé dans le temps, pelage tigré sur yeux ambrés.

Je m'appelle Nuage du Mimosa,
apprentie guerrière et aide guérisseuse du royaume des pins.


In our hearts we feel the lure
Toward darkness, shivers, and things not pure,
While ghostly shadows creep slowly by,
Spying on witches and brooms that fly.


Le masculin être ouvrit sa gueule en avançant son corps, réceptif à la parade que l'autre lui avait dédié d'un air amusant de jeunesse. Plutôt intrigante, cette aide guérisseuse.. Bien que, maintenant, il pouvait mieux comprendre les raisons du pourquoi elle n'était pas déjà en train de lui lacérer les flancs. Clignant des yeux comme un automate qui retombait dans les doigts de son maitre, il resta cependant dans le rayon de la demoiselle, la fixant sans ciller cette fois-ci. Quatre branches affinées par le temps, comme une oeuvre d'art sur laquelle on aurait posé un tronc mince et agile, paré de douces lianes qui susurraient en enserrant tout son corps, en lui lassant des marques plus foncées sur les flancs, sur sa tête, sur sa queue… Plutôt aérienne, souple aurait-il même dit; grande, ça aussi. Et puis de ce joli tout, deux ronds qui réfléchissaient les lumières de l'habitacle, emplis de malice et de quelque chose d'autre, un truc dont il n'arrivait pas vraiment à mettre sa patte dessus. Deux boules brillantes et flambantes dans l'espace.. Il comprenait bien pourquoi l'on disait que l'âme se transmutait dans les yeux, maintenant.. Curieuse apprentie ! Lui aussi aurait aimé avoir des prunelles aussi pleines de vies… Oui.

avalanche

provoquée par toutes sortes de sentiments
en plein dans la douleur, sans rien pouvoir faire
voyant cette masse galoper, fracassant tout obstacles
comme une horde de chevaux piétinant les herbes de son clan
un sifflement qui s'approche, inévitablement, alors
que même prier n'est plus la réponse à donner
se faire engouffrer de toute part en sachant
sa mort proche comme la douleur sur la peau

tremblement de terre

pressentiment de la tristesse alors que tout
semble étrange, un grésillement dans l'air
et son cœur qui bats toujours plus fort
quelque chose remonte au fond de lui, un cri
qui, lorsqu'il va sortir, provoquera bien plus que
de la douleur, mais aussi des morts, une fleur fanée
et une âme qui peine à trouver sa place
dans les morceaux éparpillés de son corps brisé

inondation

laisser la haine lécher le bout de ses griffes
se débattre n'est pas une option, l'énergie suinte
hors de chaque partie de la peau glacée
sentir la tristesse et la colère et la peur monter
dans une pièce fermée ou rien d'autre ne sort
que les hurlements sanglants, jusqu'à temps
que même eux se taisent et que dans le silence
la mort puisse prendre sa place de reine

ouragan

la pluie reprend et à chaque sentiment, des rafales
qui frappent contre la paroi qui paraissait pourtant solide
du cœur aux épines acérées dans la noirceur
qui engloutit la seule lumière venant du ciel
la colère qui s'amasse en boule et le vent qui reprend
ses droits sur tout, et ce tout ne restera pas debout
car tout ce qui tangue et vacille sur le fil de la vie
se fera emporter dans l'oeil de la tempête

tornade

une danse disloquant les os et les esprits
trop forte, amenant les corps dans l'air comme
des pantins qu'on lançait dans la rage brûlante
le cœur arraché de sa cage thoracique et la
tête penché vers le bas, sous la pression horrifique
un coup brutal entre les côtes sur les épaules écrasées
tout ce qui reste du bonheur dans l'âme des volatils
et en devenir un pour s'écraser encore plus vite

tsunami

en plein dans l'oeil de la terrifiante
la puissante et immense vague où, puissamment
se prélassent les regrets des anciens choix
en avançant plus vite que les jours d'étés
rattrapant le peu de bonheur espéré, une
fois l'ombre au-dessus de nous, une respiration
et dans le chaos total, plus de souffle, que cette
incroyable force décadente sur les rêves

feu de forêt

pris entre les branches tordues comme des mains
le tenant sans armes au milieu des flammes
la fumée qui emplis les corps étendus au sol
s'accapare la place d'oxygène dans les orifices
en attendant la place des craquements ignobles
comme des serpents venimeux, des coups de feu
des longues lapées qui laissent des marques indélébiles
les plus violentes au plus profond de lui-même

Et soudain, parmi toute cette intrusion violente, une douce touche crémeuse vint se poser sur sa joue de flamme. Étonnée, Caresse du Vent remua avec légèreté ses moustaches, son cœur tout autant léger dans sa cage thoracique; cette jeune ombreuse était bien spéciale… Peut-être les jumeaux célestes existaient-ils vraiment ? S'il devait en choisir un, ce serait certainement cette petite féline; cela ne faisait pas une journée qu'il la connaissait, mais se sentait déjà plus proche d'elle que de certains guerriers de son clan. Un début de ronron se glissa alors dans l'échange, le plus vieux sable et blanc promenant avec une douceur inouïe sa queue sur le flanc de l'apprentie - l'aide - guérisseuse. Il n'avait point le temps de se poser une question, car tout allait bien trop vite sans qu'il ne puisse se retenir à aucun accros; il se laissait donc emporter par cette nuit surprenante, essayant tout de même de battre des pattes à son encontre.. Car il devait retrouver Museau Bleu.

Ne cesse jamais de croire.
C'est à nous de faire éclore les rêves.
À nous aussi de chasser les cauchemars.

Le coureur des landes la regarda en silence, plissant à demis ses yeux lorsque la tirade atteint le fond de son âme. Elle avait raison, il devait se l'avouer… Il ne devait jamais cesser d'y croire. Un jour, il la retrouverait et, ce jour-là, elle n'aurait pas d'autre choix que de le confronter; il fallait y penser. Y croire, surtout. D'ailleurs, la tigrée bondit droit devant elle, s'engouffrant dans la noirceur en décochant un dernier regard à son valseur, une dernière invitation à venir le rejoindre dans la danse tourbillonnante qui pourrait les habiter. Le mâle, incertain, resta dans la lumière un moment, les yeux plongés dans ce qui pourrait constituer un retour à la vie normale. Pourtant… Il ne voulait pas vraiment rembarquer tout de suite, car, pensait-il, tous ses rêves pouvaient bien se réaliser à cet instant ! Il devait simplement y croire… Et ce fut ce qu'il fit alors que des fines gouttes commencèrent à pianoter sur le chapiteau, comme si les étoiles pleuraient sa douleur - mais commençaient à l'accepter. Le quadrupède, rejoignant la noirceur sans regard en arrière, esquissa un mince sourire. Dehors, la tempête pouvait bien tempêter… Mais à l'intérieur, rien ne l'atteindrait.

Slowly this night will fade to day
And fiends and monsters will crawl away.
Once a year, on this dank night,
We'll shake and shiver 'til morning light.

__________

La paire étrange s'arrêta comme une personne devant cette grande surface liste, celle-ci ressemblant à une petite rivière devant leurs yeux, mais en bien plus clair. En effet, Caresse du Vent fut bien surpris de se voir aussi bien en détail dans ce bizarre objet, le reflet de sa queue suivant avec un parfait temps son vrai membre qui s'agitait. Il avait bien sûr vu des torrents, des petites flaques et des gouttes de pluie, mais croiser ses mêmes yeux et s'y observer aussi attentivement le laissait agréablement étonné; les bipèdes ne créaient pas que des mauvaises choses, après tout… Malheureusement, son lui-même de cet aire le fit presque grimacer de douleur. Il avait perdu beaucoup de poids depuis une lune et sermonnait mentalement sa faim, fronçant ses sourcils en découvrant ses côtes qui saillaient presque sous son pelage. Il allait devoir recommencer à bien manger, s'il voulait garder des forces pour… Pour retrouver sa mère, pour aider Aigle Vif, pour observer en silence Pelage de Nuit… Et ses futurs petits. Il ne devait pas se négliger, non, et penser aux autres avant de se laisser tomber dans un cycle sans fin. Il espéra aussi que cette Nuage du Mimosa n'ait jamais de troubles comme il en avait connu - et comme il en connaitrait sûrement d'autres, passant un regard gentil sur le petit corps à ses côtés.

Si cette psyché pouvait te montrer ce que tu désires le plus,
Le rêve le plus précieux qu'il peut y avoir dans ton cœur...
Quelque chose d'impossible, ou de magique, que tu voudrais réaliser.
Si ce miroir pouvait exaucer nos souhaits, toi, qu'est-ce que tu verrais ?

son visage, lentement, se ferma alors
que ses songes dérivaient plus loin
dans la tempête qui faisait rage dehors
mais aussi bien en dedans, logiquement

qu'aigle vif, sa compagnonne de tanière
n'ait jamais eu cette cicatrice de guerre ?
ne l'ait jamais aimé, ait évité cette souffrance
trop inutile pour l'étoile brillante qu'elle était ?

que perce-neige ne lui ait jamais parlé ?
courant dans les herbes hautes et
continuant de chasser les souris avec ceux
qu'elle aimait, bref, encore en vie

que nuage d'opale lui explique pourquoi
son cœur vibrait bizarrement, un peu
plus fort à chaque fois qu'elle lui souriait
ou le regardait en échappant un rire discret ?

que crocs nacrés l'excuse et le comprenne ?
comment c'était être lui dans ce monde
de brute et de rire glacé, d'oeillade et
de coups de griffes derrière son dos

que pelage de la nuit lui pardonne ?
d'être différent des autres, d'aimer
chaque être dans ce territoire, à sa façon
et de comprendre qu'il l'aimait aussi

que pelage strié, nuage d'alizée, petit
orage, petit mamba, myosotis et tant
d'autres aient tous bien, se dotant d'une
fabuleuse vie sous les astres rayonnants ?

ou alors

de retrouver museau bleu et de lui dire
ce qu'il n'avait jamais eu le temps de lui annoncer
qu'il l'aimait, que c'était sa mère, qu'il ne pouvait
vivre sans elle, sa maman de la rivière.. et tout effacer
pour recommencer une nouvelle fois - et pour de bon.

Je verrais… Caresse du Vent scruta avec lenteur son reflet, fantomatique et absent de la réalité. Quelque chose d'impossible; le bonheur pour eux. Pour ces gens qui sont morts. Pour ces gens qui vont l'être, pour ces gens qui ne le sont pas et, surtout, pour.. Une personne très particulière dans mon cœur. Ses oreilles pivotèrent avec gracieuseté vers Nuage du Mimosa, la scrutant sous son air amical et attentif. J'espère, qu'un jour, tu pourras la rencontrer, cette même personne. Elle m'a beaucoup aidé… Mais j'ai dû la quitter, ou, plutôt, nous avons dû nous quitter. Chaque jour qui passe, maintenant, est… Beaucoup plus difficile. J'aimerais la revoir. Il laissa un long silence planer, perdu dans ses pensées. Quand il réalisa que le brune était encore à ses côtés, il s'empressa de ronronner en lui disant; Et toi ? Je suis désolé, je me suis emporté. Tu pourras me répondre - quand tu m'auras trouvé !

Un rire faussement épeurant fut la dernière chose qui sorti de sa gueule entrouverte, le matou s'enfonçant dans la noirceur d'un petit couloir qui zigzaguait. Sur les murs, les mêmes minuscules flaques, mais celles-ci étaient particulières; elles reflétaient son corps et le rendait difforme, l'agrandissant ou le rapetissant à mesure qu'il posait les pattes devant lui. D'autres rires sortaient donc de son être, plus amusé qu'apeuré par ces évènements qui le faisaient oublier pendant un instant sa douleur intérieure. Qu'est-ce que les êtres à deux pattes pouvaient être étrange, des fois ! Inventer ces trucs où il ressortait tout petit et gros, ou d'autre où il avait l'impression d'être plus grand qu'un arbre… Ces personnes, bien que dangereuses, l'impressionneraient toujours. Malheureusement, alors qu'il commençait franchement à trouver les images de lui hilarantes, il déboucha en vitesse dans un endroit plus grand, une espèce de.. Tanière changée. En effet, une multitude d'odeurs différentes provenaient cette place et, bizarrement, des objets distordus et autres choses étranges pendaient de partout. Impressionné, le matou se promena avec lenteur parmi le fouillis de ses diverses et étranges formes, étonné de retrouver autant de choses autour de lui. Entendant sa nouvelle compagne arriver, il se tourna avec une lueur dans les prunelles, se penchant pour ramasser un bizarre de truc à fourrure devant lui. Se glissant avec agilité sous la masse qui ressemblait étrangement à du pelage - mais bon sang, il piquait !, le guerrier se releva avec un sourire idiot, se plantant devant Nuage du Mimosa dans l'espoir de la faire rire.

HE ? Alors, tu me reconnais ? J'ai toujours rêvé d'avoir des poils tout noir, regarde comment je suis beau maintenant… Il fit le pitre en tournant sur lui-même, se regardant dans un autre miroir, beaucoup plus petit, sur un bizarre de gros arbre à quatre patte. Ah ! Ahahahaha, mais j'ai.. J'ai l'air d'avoir un surplus de pelage sur la tête, clan des étoiles…

La perruque glissa de ses oreilles en retombant au sol, faisant rire encore un instant le bicolore. Promenant son regard partout dans la pièce, il se rendit compte qu'elle était remplie de toutes sortes de bizarreries autant loufoques que ce deuxième pelage; de grandes capes, des vêtements que portaient les bipèdes, des coffres remplis d'objets… Tout cela était magnifique ! Pris d'une curiosité sans fond, il parti fureter parmi tous ces nouvelles choses, le museau plongé dans des petits cailloux froids qui brillaient particulièrement. Allant rejoindre la petite aide guérisseuse bien vite, il posa à ses pieds une roche absolument magnifique qui reflétait la couleur des yeux de la tigrée, ce fait faisant sourire le plus vieux.

Elle est de la même couleur que tes yeux.. ! Un sourire. Alors dis moi, petite, si tu pouvais te changer, pendant une soirée.. Qu'est-ce que tu ferais ? Que changerais-tu ? En fait.. Qui aimerais-tu être vraiment ?

qu'était son plus grand souhait ?
de devenir la cheffe du clan de l'ombre ?
d'être la guérisseuse du tonnerre ?
une chasseuse de la rivière ?
une reine dans le vent ?

tout lui était permis, dans les déguisements
cette soirée allait pouvoir commencer; et elle
allait pouvoir changer de vie, dans cette pièce
devenir qui elle voulait - pour une seconde

nuage du mimosa
qui était-elle
vraiment ?

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MessageSujet: Re: Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon   Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon Empty05.11.18 5:41


Les yeux sont le reflet de l'âme. Nuage du Mimosa contemplait en silence les siens, dans le grand miroir face à elle, une jeune apprentie au corps svelte et si mince, si fin, qu'il en paraissait gracile, ployant légèrement, comme un roseau ou la tige d'une jolie fleur, se tenant malgré tout élancé vers le ciel, comme un papillon ou un sapin, empli d'espoir, légèrement sur la pointe des pattes, comme elle avait toujours marché - gracieuse, elle ressemblait, ainsi, à une petite ballerine, oiseau qui déployait ses ailes -, lui rendant son regard. Deux prunelles d'ambre scintillantes, des petits soleils lumineux de rêves par centaines, mais marqués d'une grande sensibilité, qui illuminaient son visage aux traits graves; des mirettes d'or un peu timides, certes, mais toujours souriantes, parce qu'elle avait beau être réfléchie, posée et montrer une grande maturité, elle était surtout une toute jeune novice, qui se parait encore de toute la gaieté, le bonheur de l'enfance. Elle se sourit une seconde, puis détourna la tête - soutenir son propre regard, dans les flaques ou les bouts de verre, n'avait jamais été son fort, par manque de confiance. Et puis, pour une fois, ce n'était pas sa silhouette, qui l'intéressait: le jeune guerrier auprès d'elle, auréolé de mystère, attirait bien davantage le regard de la fillette. Peut-être parce qu'elle rêvait, encore et encore, de nouveaux amis. Peut-être parce qu'elle était heureuse de ne pas explorer seule, mais avec lui. Ou peut-être parce qu'elle avait trouvé une part de sa mélodie, au cœur de cette nuit - elle sourit. Quoi que ce soit, ça ne la dérangeait pas.

Tout les opposait; le physique, les clans, le temps.
Il était roux et crème, moyen, elle, brune tigrée, élancée.
Il était des landes, et elle, de son côté, marchait sous les sapins.
Elle n'était qu'apprentie, toute jeune, et lui avait été nommé guerrier.
Et puis... S'il était comme les autres, il se fichait bien de ses rêves de plantes.
Mais pourtant, il l'intéressait, et l'appelait, âme jumelle, mélodie, reflet.
Elle ne savait pas pourquoi; aucun d'eux ne pouvait savoir cela;
Mais en dépit des contrastes, ils se ressemblaient, quelque part.
Les grands yeux d'ambre et les rêves de paix, d'amitié, de douceur.
L'imagination, la tolérance, la soif de liberté, la chasse d'extraordinaire.
Cette envie de briser les codes, pour se réinventer; de réécrire le monde
- C'étaient des visions aussi secrètes que belles, que leurs cœurs partageaient...

Les yeux sont le reflet de l'âme. La petite fleur d'or, au cœur en floraison, avec ses pétales de douceur, de tendresse, de loyauté, de gentillesse, d'amitié et d'écoute comme de curiosité et de compréhension, silencieuse, respectait le mutisme de son compagnon d'un soir, le temps d'une aventure dans ce pays de la magie et du danger, du rêve et de la réalité, de l'illusion, du bonheur, de la vie, de la mort, du spectacle et de l'impossible - et ce faisant, elle le contemplait, l'observait, pour tenter de lire sur son visage et dans ses prunelles, jeunes encore mais marquées de douleur, de tristesse et de regrets, le nom de ce poids intense qui l'affligeait. Peut-être qu'elle était trop jeune pour comprendre... Mais intuitive, elle comprit instantanément que, oui, ce poids avait un nom - de qui ? Comment le savoir ? Elle aurait aimé lui demander, qu'il lui explique, mais réalisait trop tard que sa question face à la glace était déjà, sans doute, un peu trop personnelle... Alors elle fit ce qu'elle faisait toujours quand les mots ne suffisaient pas: elle choisit les plantes. Quand la plume ne suffisait pas pour expliquer l'invisible, alors la jeune fille se tournait vers les fleurs; elles avaient leur langage, et faisait son bonheur. La réponse de Caresse du Vent n'éclosait pas encore, mais elle laissait le temps - il avait bien le choix. Elle, elle l'écouterait. Elle, elle attendait. Et elle attendrait toujours, parce qu'on peut réparer bien des choses, avec un peu d'amour.

Bleuet, Lavande et Chèvrefeuille
Premiers pas tout en délicatesse
Une floraison silencieuse de tendresse
Et pour finir, une infinie gentillesse

Marguerite, Lys et Églantine
Trésors d'innocence et patience
La petite éclosait en pureté
Dans cette poésie enchantée

Souci, Bruyère et Camomille
Du chagrin dans les yeux de soleil
Quand la solitude s'éveille
Malgré l'attachement, les merveilles

L'apprentie et le guerrier
Une fleur de pervenche bleue
C'était une amitié naissante
Qui se créait
Éclosait
L'ombreuse écoutait
Le venteux se confiait
Pour une nouvelle rose bleue
En cette nuit d'impossible
Ou l'espoir était éternel.

« Je verrais… Quelque chose d'impossible; le bonheur pour eux. Pour ces gens qui sont morts.
Pour ces gens qui vont l'être, pour ces gens qui ne le sont pas et, surtout, pour..
Une personne très particulière dans mon cœur.
»

La timide aide guérisseuse du Clan des sapins et des ronces fut touchée droit au cœur par cet aveu, tandis que son esprit comprenait à mi-mot une partie de ce drame; on pleurait toujours les morts, bien sûr, et personne n'était éternel - d'autres rejoindraient bientôt les étoiles, pour inscrire dans les constellations leur histoire, en attendant que de nouveaux chatons accrochent, innocents, leurs rêves colorés, par centaines, par milliers, aux branches scintillantes, en mille éclats de rire, pour un cycle éternel. Mais cette personne... Elle n'était pas morte, Mimosa le sentait. Elle n'était pas morte, parce que même si ça devait faire immensément mal, il y avait encore une sorte d'espoir désenchanté, dans la voix de Caresse du Vent - et cela peina la jolie, timide enfant. On ne devrait jamais renoncer à la magie... Foi, confiance, et poussière de fée: s'il te plaît, continue de rêver. Mais elle n'ajouta rien, et le laissa poursuivre, tandis qu'une nouvelle idée entraînait, dans sa tête, une floraison de curiosité, puis de certitudes. Avant de lui sourire, avant de la saluer, elle avait vu un éclat de déception, dans ses grands yeux soleil... Qui voulait-il trouver, en cette nuit, près du cirque, quand la frontière de l'impossible se faisait si fragile ? Était-ce cette mystérieuse inconnue anonyme ? Et surtout... Qui était-Elle ?

« J'espère, qu'un jour, tu pourras la rencontrer, cette même personne. Elle m'a beaucoup aidé… »

Une vivante, en tout cas, auréolée de tendresse, de regrets
D'affection et d'amour, de loyauté, de rêves, et de magie
Une vivante qui paraissait lumineuse par les mots du félin
Et qui ne piqua que davantage la curiosité de la petite fille.
Mais c'était un aveu; elle comprit la suite avant qu'il ne la dise.

« Mais j'ai dû la quitter, ou, plutôt, nous avons dû nous quitter.
Chaque jour qui passe, maintenant, est…
Beaucoup plus difficile. J'aimerais la revoir.
»

La compassion envahit la petite chatte, qui posa un regard tendre, sincère et désolé sur son camarade au Clan de l'Impossible - la tribu du soleil, à voir leurs mirettes; à cet instant, elle avait beau être la plus jeune, il semblait bien plus fragile qu'elle, et elle ne put rien dire que coller leurs fourrures l'une à l'autre, caressant doucement le flanc du fils du vent du bout de sa queue toute douce et vaporeuse, en un geste réconfortant, accompagné d'un ronron. C'était comme ça, parfois, qu'on calmait ses crises d'anxiété à elle, ou les petites peines et les gros chagrins des chatons, alors, peut-être que ça réparait aussi un peu le cœur des grands ? Parce que la digitale, comme plante, ça aidait à le faire fonctionner, mais la fillette des ombres ne connaissait pas de plantes qui puissent réparer un pauvre cœur brisé... Et ça, c'était dommage: c'est tellement joli, les émotions et les sourires ! À cet instant précis, il n'y avait plus de masques, et elle se sentit soudain très grande, très forte; à elle d'être le sapin, au milieu de la tempête - elle ne pouvait pas être timide, ou anxieuse: il fallait bien prendre soin de son nouvel ami ! Et même si elle ne remplacerait jamais cette féline d'un autre Clan - une évidence, puisque la vie les avait séparés -, ça ne l'empêchait pas, elle, de devenir une autre petite étoile, pour le guerrier de flammes, si ? Il y a des milliers d'étoiles dans le ciel, alors on peut bien avoir plus d'une amitié, elles sont tellement belles ! C'était beau, l'amitié. Et ça ne pouvait pas être un crime d'aimer. Pensive, Mimosa se contenta de le laisser parler, et reprit, dans une attitude contemplative, un de ses rôles préférés - celui d'écouter. Ça ne la dérangeait vraiment pas; et pourtant, quand il réalisa, Caresse du Vent eut une drôle de réaction: il s'excusa.

« Et toi ? Je suis désolé, je me suis emporté.
Tu pourras me répondre - quand tu m'auras trouvé !
»

Iris, Coquelicot et Gerbe d'Or
Quand il se détacha d'elle, Mimosa espéra
Qu'il ait compris son message; encouragement
Consolation - elle le pensait, sincèrement.

Lilas, Poirier et Perce-Neige
Elle comprit le sens de ses mots dans son rire
Émotions, affection, et des floraisons d'espoir
Puis il s'élança, et bientôt, disparut dans le noir.

Muguet, Lierre et Edelweiss
Le bonheur revenait toujours au printemps
Avec la beauté des amitiés d'enfant
Et en cette nuit de paix, de rêve loin des Clans.

L'aide guérisseuse et le chasseur
En quête d'extraordinaire
Pour une fleur de mimosa
Empreinte de sensibilité
Amitié
Le fils des vents riait, riait
La fille de la nuit s'amusait
Pour un nouveau bouquets
En cette nuit magique
Pour créer des souvenirs.

Nuage du Mimosa n'observa qu'une seconde le couloir sombre où Caresse du Vent venait de disparaître.
Elle le suivrait, bien sûr, pour le jeu, la magie, pour ce début de lien, pour offrir sa réponse, elle aussi.
Les fleurs éclosaient, à présent, et elle était heureuse. Alors elle riait, elle riait, et elle le suivait.
La fillette n'avait pas peur; princesse de la noirceur, l'amitié lui donnait la plus belle des lumières.

….


You stumble through your days
Got your head hung low
Your sky's a shade of grey
Like a zombie in a maze
You're asleep inside
But you can shake awake

'Cause you're just a dead man walkin'
Thinkin' that's your only option
But you can flip the switch
And brighten up your darkest day
Sun is up and the color's blinding
Take a world and redefine it
Leave behind your narrow mind
You'll never be the same

Caresse du Vent était arrivé à la tente, les yeux pleins d'espoir
Mais son cœur d'enfant bien trop lourd de souvenirs fanés
Mimosa comprenait sa détresse, à présent, elle savait;
Elle comprenait la déception passagère dans ses prunelles d'or
Entendait, sentait vibrer en elle la tristesse d'une mélodie
Trop présente, pour une autre fantôme. Elle savait.
Les jours pouvaient paraître sombres, il les disait difficiles
Mais au cœur de la nuit, contre toutes les attentes
Une étincelle s'était rallumée: il riait, il riait, il riait.
Le son se répercutait, cristallin, dans ce petit couloir sombre
Illuminé de joie; Mimosa le poursuivait, et elle aussi riait.
Juste une nuit, un rêve, un peu d'extraordinaire, de magie, un instant
Juste cette fois, sous la grande tente, ils pouvaient être deux enfants...

I see it in your eyes
You believe that lie
That you need to hide your face
Afraid to step outside
So you lock the door
But don't you stay that way

No more living in those shadows
You and me, we know how that goes
'Cause once you see it,
Oh you'll never, never be the same
A little bit of lightnin' strikin'
Bottled up to keep on shinin'
You can prove there's more to you
You cannot be afraid

Nuage du Mimosa était arrivée au chapiteau, en rêvant de magie
D'espoir, et de bonheur, et de couleurs, aussi; une nuit d'extraordinaire
Loin de la timidité, des doutes, des tristesses, et de l'anxiété
Loin de cette voix à son oreille, quand elle s'observait
Et de cette ensorceleuse qui jouait avec elle
Complexe d'infériorité, détresse
Elle se sentait seule, perdue;
Mais au cœur de la nuit, contre toutes les attentes
Dans ce couloir, empli de dizaines de divers miroirs
La jeune fille avait osé relever la tête, se regarder, se sourire
Elle avait même éclaté de rire, face aux reflets si déformés, si drôles
Là, elle ressemblait à une goutte; ici, sa silhouette déjà fine était une flèche
Et là, un effet tournoyant transformait simplement son visage en tourbillon brun et or;
Ces reflets n'étaient pas la réalité; elle seule pouvait décider. De ce qu'elle voyait.
De ce qu'elle était. De ce qu'elle voulait. De ce qu'elle rêvait. Alors, elle souriait.

Come alive, come alive
Go and light your light
Let it burn so bright
Reachin' up to the sky
And it's open wide
You're electrified

And the world becomes a fantasy
And you're more than you could ever be
'Cause you're dreaming with your eyes wide open
And we know we can't go back again
To the world that we were living in
'Cause we're dreaming with our eyes wide open
So, come alive!

Dans la tente écarlate aux mille trésors colorés
Devant le miroir des rêves, et ceux des rires
Dans la lumière dorée tamisée de l'étrange carrousel
Devant la porte de la magie, de leurs espoirs
Deux enfants s'étaient retrouvés, pour explorer
Une aventure belle, drôle, sensible, passionnée.
Deux enfants que tout opposait; ténèbres et vent
Lande et pins; ombre et lumière; guerrier et apprentie
Caresse du Vent, et, âme jumelle, Nuage du Mimosa.
Il semblait peut-être que tout les oppose, mais
La vérité, elle scintillait, arc-en-ciel, dans les yeux dorés.
Des prunelles et une sincère, unique, vérité partagées.

Des espoirs
Des envies
Des rêves
Deux vies
Rires mêlés
Âmes reflets
Loyauté
Amitié

On pouvait trouver la beauté de la vie
Dans ces simples moments d'harmonie
Et la petite fleur savait que ces merveilleux rires
À l'avenir, feraient partie de ses plus beaux souvenirs.

Come one!
À travers les ténèbres
Come all!
Et sous les étoiles
Come in!
Entre les immenses pins
Come on!
Et à travers les landes
To anyone who's bursting with a dream
Jusqu'au chapiteau, doux sortilège
Come one!
Vers la lumière
Come all!
Et dans les ombres
You hear the call!
Ils s'étaient trouvés
To anyone who's searching for a way to break free
Et se choisissaient, en ce royaume, entre ombre et lumière.

And the world becomes a fantasy
And you're more than you could ever be
'Cause you're dreaming with your eyes wide open
And we know we can't go back again
To the world that we were living in
'Cause we're dreaming with our eyes wide open

So, come alive!

….


« Tu ne t'en sortiras pas comme ça ! »

Quand Nuage du Mimosa était sortie du couloir plus sombre où régnaient les miroirs, après un dernier sourire plus gentil à son reflet, comme une promesse silencieuse d'indulgence à elle-même, c'était avec un rire illuminant son visage, et les prunelles brillantes d'une malice espiègle, tandis qu'elle lançait cette menace enfantine; dans sa voix cristalline, jolie mélodie, aucune animosité - il n'y avait dans son cœur qu'une immense floraison d'amitié, de joie et de bonheur, où la brise portait des fous rires, créant dans son âme un jardin où cacher le secret de cette nouvelle rencontre avec Caresse du Vent - et dans son ton, aucune menace réelle - ce n'était qu'une de ces phrases pleines de défi, d'enthousiasme, très joueuse, qu'échangent les petits, en s'amusant. Mais de toute façon, quand elle retrouva son âme jumelle, ces mots s'effacèrent bientôt, face au capharnaüm s'étendant devant ses yeux; les bipèdes auraient pu appeler cet endroit la caverne d'Ali Baba, remplie de mille trésors de toutes sortes, formes, textures, couleurs, dans une brise parfumée ! Dans la lumière, c'était une tanière joyeuse, étrange, mais emplie de costumes et de mille jeux qui se découvrait à elle: certains vêtements paraissaient sortis des mille et une nuits, ou d'autres légendes et histoires, mais rien n'était normal - ils étaient réellement au royaume de l'extraordinaire, pour rêver d'impossible. Amusée et les yeux grands ouverts face à tant de merveilles, la jolie apprentie au nom de fleur de soleil se glissa, délicate, dans une sorte de voile tombée au sol sur un tapis; le tissu était frais, léger, doux, très doux, comme une caresse. Néanmoins, elle ne s'y intéressa pas si longtemps: son nouvel ami venait de se planter devant elle, couvert d'une étrange pelisse couleur de jais, un grand sourire idiot sur le visage et l'air immensément drôle. Face à cette vision bizarre, Mimosa était tellement perplexe qu'elle s'emmêla une patte dans le long voile, fit une pirouette, retomba assise, et finalement, elle éclata de rire. Quelle scène ! Quelle scène ! Ridicule, mais adorable.

« HE ? Alors, tu me reconnais ? J'ai toujours rêvé d'avoir des poils tout noirs,
regarde comment je suis beau maintenant… Ah ! Ahahahaha, mais j'ai..
J'ai l'air d'avoir un surplus de pelage sur la tête, clan des étoiles…
»
« Et moi, regarde-moi ! » répliqua-t-elle, entre deux rires. « Je suis devenue rousse !
Mais dans les deux ças, y en a définitivement trop, tu remarqueras !
»

Ils s'observèrent un instant, elle emmêlée dans son tissu crépusculaire, et lui, la perruque de jais posée à ses pattes, échangeant un sourire avant de s'intéresser à nouveau au méli-mélo de merveilles qui les entourait; sitôt libérée, elle repartait explorer, et, poussé par la curiosité, le roux alla plonger le museau dans de nouveaux coffres, tandis qu'elle bondissait sur un meuble léger, couvert de fards de différentes couleurs - comment elle le savait ? Parce qu'elle avait plongé les coussinets dedans pour dessiner sur le miroir, Clan des Étoiles, quelle question ! - pour s'intéresser à une composition florale. Si c'était une des acrobates qui l'avait faite, avec tant de délicatesse, alors peut-être que les deux filles se seraient bien entendues ? Mimosa se fit un sourire; décidément, ces bipèdes au royaume de la féerie n'avaient rien en commun avec ceux qui passaient sur le Chemin du Tonnerre en compagnie de leurs monstres... Elle contemplait toujours les pétales, quand Caresse du Vent la rejoignit, pour poser à ses pieds un tout petit cadeau, une roche scintillante, ambrée, d'or orangé, qui semblait avoir capturé le soleil. Il souriait.

« Elle est de la même couleur que tes yeux.. ! »

Mimosa sentit son cœur rater un battement et rougit, timide, tandis qu'elle levait timidement ces yeux jusqu'à ceux du plus grand. Elle ne pensait pas que c'était pour ça qu'il la lui apportait, ou qu'il remarquerait ça - et même si elle avait décidé d'essayer de se montrer plus courageuse, moins réservée... Qu'il la remarque, la voie, ainsi, ça la rendait un peu gênée. Pas dans le mauvais sens du terme, elle était juste touchée ! Un immense sourire vint jouer sur ses lèvres, illuminant ces prunelles qui lui faisaient penser à la petite roche qu'elle tenait à présent entre ses pattes, parfaitement polie, et très, très jolie. Rassérénée, elle l'écouta alors lui poser une question, étonnée qu'il s'y intéresse, et chercha les mots pour lui répondre. C'était la nuit de tous les sortilèges, de tous les jeux - et à travers cette magnifique aventure, petit à petit, ils apprenaient à se connaître.

« Alors dis moi, petite, si tu pouvais te changer, pendant une soirée..
Qu'est-ce que tu ferais ? Que changerais-tu ? En fait.. Qui aimerais-tu être vraiment ?
»

La petite fleur d'or était la fille d'Étoile Maudite et Papillon de Lune
La sœur de Nuage de Violette, Nuage de Lys et Nuage d'Aulne
L'amie de Nuage d'Ouragan, Feulement Nuageux
De Nuage du Corbeau et de Nuage des Vents
L'apprentie, depuis peu, de Chant d'Alouette

Nuage du Mimosa
Qui était-elle
Vraiment ?

L'apprentie guerrière qui aurait voulu devenir guérisseuse
La fille des pins qui rêvait d'un royaume plus étendu, de paix
Et d'un bonheur, d'une joie, à vivre avec tous ceux qu'elle aimait
Celle qui cueillait des plantes, riait sous les coups de Feulement
Et lui redonnait confiance aux Clans et en la gentillesse;
Celle qui tombait amoureuse de garçons comme de filles.
La chasseuse d'extraordinaire, timide mais arc-en-ciel
Lumineuse et réservée, amicale et sensible, rieuse
Et en cette instant, juste une jeune fille heureuse.
Et c'était bien assez, non ? Pourquoi changer ?

« Je suis et je serai toujours l'Optimiste,
celle qui espère les espoirs lointains
et la rêveuse des rêves impossibles.
Je suis moi, je suis Nuage du Mimosa.
Je suppose que j'aimerais être moins timide.
Mais le reste ? Non. Je veux rester moi.
Je veux aimer et je veux rire;
Je veux des amitiés, dans l'avenir
- Qu'importe les Clans, pour ça.
Je veux des aventures, lointaines,
Et pourtant, savoir revenir chez moi.
Je veux le bonheur de ceux que j'aime.
Pour le reste... Je suis moi, Caresse du Vent.
»

Elle souriait.
Pour lui,
Pour elle;
Elle venait de comprendre
Qui elle était vraiment
Et qui elle voulait être
Et elle était heureuse.
Elle souriait.
Pour lui,
Pour elle;
Je suis moi.
Et c'est assez.


« Oui, je rêve de davantage que juste mon territoire.
Je rêve d'une vie de liberté, de paix, de bonheur, aussi.
Je rêve de sourires et de magie à n'en plus finir.
Mais moi, je ne me change pas.
Je suis l'apprentie guerrière
Qui aime les plantes
Je suis l'aide guérisseuse
Qui chasse avec plaisir.
Tout ce que je veux, c'est que le combat ne me change pas.
Ce n'est pas moi que je veux changer tu sais.
C'est notre monde, hors de cette tente d'amitié.
Hors de ce royaume de féerie et d'impossibles espoirs.
»

Son sourire était un peu triste quand elle murmura:

« Je t'ai rattrapé, alors je peux répondre, maintenant.
Dans le miroir, je verrais la paix. Pour tout le monde.
Je verrais ceux que j'aime sourire, rire, s'amuser.
Je verrais l'apprenti guérisseur de mon Clan m'apprendre
Encore davantage de remèdes que je ne sais pas.
Je verrais Nuage des Vents cueillir des plantes avec moi.
Je te verrais, retrouver celle qui te manque, aussi.
Et je nous reverrais rire ensemble comme cette nuit.
Je veux juste... Un monde paisible, du bonheur et des amis.
C'est ça, ma magie. L'espoir, et l'amour.
Je rêve de connaissance, et aussi de féerie.
»

Elle bondit au sol, emportant la pierre avec elle, avant qu'il ne puisse voir ses yeux.
Une petite larme orpheline y brillait, comme une minuscule étoile, près du soleil.
Mais elle se retourna vite, pour l'appeler, souriante, complice;
Et elle avait trouvé, elle aussi, un petit cadeau à lui donner.
Elle souffla simplement, avec un rire délicat, comme une jolie mélodie
Quelques mots qui accompagneraient ce présent qu'elle offrait.

« Tiens. Regarde, le tissu est tout doux. C'est pour ton nid.
Bleu vert, comme ça tu auras un peu de ciel, d'eau et d'arbres.
Un peu de tout. Et il est tout léger, le voile; comme le vent.
Comme ça t'auras un peu des quatre royaumes.
Comme un câlin. C'est pour te rappeler d'espérer.
Et tu sais... Je suis sûre que tu vas la retrouver.
Alors n'abandonne jamais.
»

Puis, avec un rire:

« Tu dois me penser folle.
Toi, qui tu voudrais être ?
»

Elle attendit sa réponse, puis souffla:

« Allez, viens ! On a encore des choses à découvrir ! »

Et elle s'élança, petite danseuse, vers la prochaine merveille.

….


Les pas de la jeune fille la menèrent bientôt près d'une étrange structure, ressemblant un peu à un arbre de métal, plutôt fin, scintillant sous la lumière de plusieurs "soleils" de couleurs différentes - des projecteurs, comme les appelaient les bipèdes, même si elle ne pouvait pas le savoir; dans les halos pastels, tout semblait magique... Rose, bleu, or: c'était une aube nouvelle, au cœur d'une nuit magique. Nuage du Mimosa souriait, en se retournant vers Caresse du Vent... Plus agile, plus rapide, infiniment gracieuse, elle avait appris assez tôt qu'elle était plus douée que beaucoup, et voulait tester son équilibre, là-haut: un fil, tendu entre deux colonnes colorées représentant toutes sortes d'étoiles et d'autres créations joliment dessinées, défiait l'absolu - et elle voulait y danser. Alors elle lui faisait confiance, pour rester là, pour elle - au cas où. Elle grimpait vers l'inconnu, et le regard d'ambre du jeune guerrier la rassurait, elle le savait. Alors elle souffla, gentiment, une demande spéciale, avant de s'élever.

Some people long for a life that is simple and planned
Tied with a ribbon
Some people won't sail the sea 'cause they're safer on land
To follow what's written
But I'd follow you to the great unknown
Off to a world we call our own

« Tu ne me lâches pas... Promis ? »

Hand in my hand
And we promised to never let go
We're walking a tightrope
High in the sky
We can see the whole world down below
We're walking a tightrope
Never sure, never know how far we could fall
But it's all an adventure
That comes with a breathtaking view
Walking a tightrope

With you, ooh, ooh, ooh, ooh
With you, ooh, ooh, ooh, ooh
With you

Pas de peur, juste une légère appréhension; elle atteignit rapidement la plateforme qui permettait d'accéder à ce numéro d'équilibre, admirant au passage les dessins, tout en nuances de blanc, de bleuté, de rose, d'orange, d'argent et d'or, un peu aussi. Là, elle s'arrêta pour observer le monde qui l'entourait: le fil était fin, mais pas trop, et bien tendu, ne ploierait pas sous son poids comme les trop jeunes branches d'arbre. Là haut, comme pour défier les grands sapins, Mimosa eut un petit éclat de rire: elle avait l'impression d'être devenue oiseau. Alors, elle osa déployer ses ailes, et faire un premier pas. Le fil était étrangement frais, sous les coussinets. Un deuxième pas. Il tenait bien, et elle, légère, trouvait son équilibre. Un troisième pas. Elle sentit un sourire se dessiner sur son visage, tandis qu'elle calmait les battements de son cœur, se concentrait, et continuait. Un autre pas, et un autre encore. Elle pouvait le faire... Ce fil - celui des acrobates - avait une particularité: il passait dans une partie du chapiteau, mais en sortait, aussi; Nuage du Mimosa, elle, continuait d'avancer, jolie funambule, observant le monde qui s'offrait à elle. Si les oiseaux avaient cette vue là en permanence, Clan des Étoiles, elle voulait voler !

Mountains and valleys, and all that will come in between
Desert and ocean
You pulled me in and together we're lost in a dream
Always in motion
So I risk it all just to be with you
And I risk it all for this life we choose

Les sapins au loin d'un côté
Et les landes de l'autre
L'infinité du ciel au-dessus d'elle
Étoiles brillantes pour deux âmes jumelles
Et la tente écarlate à la lumière dorée
Leur royaume-étincelle pour la nuit
Et le vent qui murmurait
Diablo veillait encore
Sur la nuit d'Halloween.

Hand in my hand
And you promised to never let go
We're walking a tightrope
High in the sky
We can see the whole world down below
We're walking a tightrope
Never sure, will you catch me if I should fall?

La jeune aide guérisseuse voulut esquisser un sourire à son ami;
Sa patte glissa du fil, qui vibrait un peu dans le vent du soir
- Et une fraction de seconde plus tard, elle se sentit tomber.

Well, it's all an adventure
That comes with a breathtaking view
Walking a tightrope
With you


_________________
Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon A23fb491337058cb28d3acaf82d98f07-dcr0v06

Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa :keur:


Mimosa apprentie :keur::


Mimosa chatonne :keur::


Cadeaux pour une petite fleur :keur::
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MessageSujet: Re: Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon   Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon Empty02.12.18 8:04


Les deux êtres, penchés en équilibre sur la corde de leurs émotions, jouèrent avec les mots et les rires pendant encore quelques minutes, tourbillonnant avant de se séparer dans un grésillement enfantin. Valse entremêlée, tournoiement subtils de leurs sourires et inclinaison des têtes — des rires, un clignement d'oeil, tel un secret qu'eux seuls partageaient, puis... Les deux énergies, électrons libres qui riaient ensemble, cachés sous les perruques et les faux masques, empêtrés dans les soies et la peinture étendue sur leurs pattes humides. Deux compagnons, deux amis, deux enfants qui avaient envie de s'amuser pendant une nuit, sans rien pour se mettre devant eux comme une barrière; la vérité des cœurs. Et comme une caresse dans ses oreilles, une vague qui le calmait et le berçait dans de moelleux bras réconfortants, la voix mélodieuse de sa jeune amie scintilla dans l'air embaumée de ce magique endroit;

Je suis et je serai toujours l'Optimiste,
celle qui espère les espoirs lointains
et la rêveuse des rêves impossibles.
Je suis moi, je suis Nuage du Mimosa.
Je suppose que j'aimerais être moins timide.
Mais le reste ? Non. Je veux rester moi.
Je veux aimer et je veux rire;
Je veux des amitiés, dans l'avenir
- Qu'importe les Clans, pour ça.
Je veux des aventures, lointaines,
Et pourtant, savoir revenir chez moi.
Je veux le bonheur de ceux que j'aime.
Pour le reste... Je suis moi, Caresse du Vent.


la réponse de la femelle fit sourire le félin
un papillon de bonheur sur son visage
ses moindres traits s'agençant pour
créer une frasque de joie et d'émerveillement
devant cette mimosa, perle de la nature
bijou qui rutilait - pierre précieuse - amour

comme un rubis

Passion qui glissait et s'entrelaçait entre les griffes des quadrupèdes de la forêt, définition d'un amour qui brûlait plus intensément que des flammes tueuses; une rivière qui serpentait dans la végétation flétrissante, la faisant s'ouvrir comme des milliers de fleurs dotées d'un courage nouveau, protection des plus faibles et des craquelés -- rouge. Une couleur que cette Nuage du Mimosa porterait avec fierté si elle le pouvait, il en était certain.. Car elle incarnait une sagesse que d'autres apprentis ne connaissaient même pas, portait un regard sur la vie qui était pur, sublime, absolument éclatant. Un galet même plus brillant que les ancêtres qui la regardait dans la nuitée, une vraie constellation à elle-même; toute sa famille devait être absolument fière de l'avoir dans le clan !

Oui, je rêve de davantage que juste mon territoire.
Je rêve d'une vie de liberté, de paix, de bonheur, aussi.
Je rêve de sourires et de magie à n'en plus finir.
Mais moi, je ne me change pas.
Je suis l'apprentie guerrière
Qui aime les plantes
Je suis l'aide guérisseuse
Qui chasse avec plaisir.
Tout ce que je veux, c'est que le combat ne me change pas.
Ce n'est pas moi que je veux changer tu sais.
C'est notre monde, hors de cette tente d'amitié.
Hors de ce royaume de féerie et d'impossibles espoirs.


il y eut une pause avant qu'elle reprenne sa parole
laissant le temps au soupir de caresse du vent
de sortir, comme une promesse qu'il accordait
à la jeune guerrière qui méritait plus que le bonheur

Je t'ai rattrapé, alors je peux répondre, maintenant.
Dans le miroir, je verrais la paix. Pour tout le monde.
Je verrais ceux que j'aime sourire, rire, s'amuser.
Je verrais l'apprenti guérisseur de mon Clan m'apprendre
Encore davantage de remèdes que je ne sais pas.
Je verrais Nuage des Vents cueillir des plantes avec moi.
Je te verrais, retrouver celle qui te manque, aussi.
Et je nous reverrais rire ensemble comme cette nuit.
Je veux juste... Un monde paisible, du bonheur et des amis.
C'est ça, ma magie. L'espoir, et l'amour.
Je rêve de connaissance, et aussi de féerie.

Le guerrier des landes lui adressa un doux regard, l'observant se déplacer pour cacher l'émoi qui grondait dans son être. Elle n'avait point à le dissimuler; quel plus beau souhait pouvait être prononcé que celui qu'elle venait d'énoncer ? Un monde paisible, du bonheur, des amis… Il espérait ces trois mots depuis qu'il avait, pour une première fois, mis son museau dans le monde qui l'entourait maintenant depuis plusieurs lunes. Une vie de paix avec Museau Bleu, Nuage du Mimosa… C'était tout ce qu'il voulait pour sa mère et celle nouvelle petite étoile qu'il venait de rencontrer. Et puis, il le sentait au plus profond de lui-même, cette lumière n'allait certainement pas partir de sitôt ! Un remous dans son organe vital lui soufflait qu'il allait la revoir après cette nuit… D'ailleurs, il ne releva point de sa voix mélodieuse le fait qu'elle connaissait Nuage des Vents, tournant seulement sa tête vers la droite d'un air curieux. Elle était remplie de surprise, celle-là… Mais avant qu'il puisse ouvrir sa gueule pour laisser une porte ouverte à son intrigue, il la vu bondir vers son corps, toute tristesse disparue et quelque chose tendu vers lui;

Tiens. Regarde, le tissu est tout doux. C'est pour ton nid.
Bleu vert, comme ça tu auras un peu de ciel, d'eau et d'arbres.
Un peu de tout. Et il est tout léger, le voile; comme le vent.
Comme ça t'auras un peu des quatre royaumes.
Comme un câlin. C'est pour te rappeler d'espérer.
Et tu sais... Je suis sûre que tu vas la retrouver.
Alors n'abandonne jamais.


ému, le félin pencha sa tête vers elle
la remercia d'une douce étreinte
d'un merci prononcé non pas dans l'air
mais bien plus profond, dans les ébènes
de son cœur. un vrai. un beau. un pure.

Tu dois me penser folle.
Bien sûr que non.
Toi, qui tu voudrais être ?
Hmmm…

un grand chef du vent ?
un guérisseur passionné ?
un amant dévoué ?
ou simplement…
une pause, et
Rien de plus ou de moins que quelqu'un qui répand le bonheur. J'aimerais beaucoup ne faire que ça, mais c'est tellement difficile.. Il ferma ses yeux pendant deux longues secondes, se replongeant dans de difficiles souvenirs. Si je refuse de me battre contre un autre clan, je ferai mal à mes proches; mais si j'accepte, ce sera les autres qui souffriront. Tout ce que je souhaitais, avant, était que nous formions un immense clan uni où tout le monde vivrait en paix et sans grandes difficultés. Et maintenant ? Le rouquin haussa bizarrement ses épaules, un peu découragé. Des fois, j'en suis presque rendu à me questionner… Mais je ne perds pas mon objectif de vue. Je suis comme toi, Nuage du Mimosa; je voudrais le bonheur, des amis et une grande paix pour tout le monde ! Si tout le monde pouvait penser comme ça, cette vie ne serait-elle pas bien meilleure ?

ils s'échangèrent un long regard,
mais l'aventure continuait !
et mener par la voix débordant
d'une joie incroyable, il se laissa
apporter, un sourire aux lèves.

Allez, viens ! On a encore des choses à découvrir !

__________


When I'm furthest from myself
(far away)
Feeling closer to the stars
(outer space)
I've been invaded by the dark
(can't escape)
Trying to recognize myself when I feel I've been replaced
When I'm furthest from myself
(far away)
Feeling closer to the stars
(outer space)
I've been invaded by the dark
(can't escape)
Trying to recognize myself when I feel I've been replaced

Les deux compatriotes, après avoir échangés rires complices dans toute cette découverte de nouvelles choses, débouchèrent dans une salle grandiose aux couleurs éclatantes. Émerveillé, le matou s'ébroua un instant, voulant être certain qu'il ne rêvait pas en observant tous les splendides tons éclatants qui vibraient devant ses iris vaporeux. Les bipèdes avaient beau êtres dangereux et imprévisibles, qu'est-ce qu'ils pouvaient faire d'incroyables choses avec leurs simples corps et esprits ! Caresse du Vent, admiratif, se mit à glisser entre les moindres passages de cet endroit, ronronnant alors qu'il découvrait les arbres de métal et les ronds roses, rouges et oranges qui se balançaient dans le ciel étrange. Comme un petit chaton, le guerrier s'amusait avec une grandeur de cœur foudroyante, rendant le tout bien plus agréable; enfin, il pouvait enlever un peu de poids sur sa cage thoracique. Celle-ci l'alourdissait depuis trop longtemps, malheureusement… Mais le son du rire de la jeune ombreuse chassait le mal. Le rouquin tourna d'ailleurs sa tête vers la brunette, lui envoyant un sourire honnête; celle-ci semblait d'ailleurs avoir une idée en tête, le museau levé vers la structure et des virevoltantes étoiles dans les yeux. Ainsi la danseuse se déplaça-t-elle avec sa grâce habituelle, droit en direction du grand tronc argenté qui grandissait en hauteur.

Tu ne me lâches pas... Promis ?
Promis.
susurra le guerrier, ne sachant même pas son intention

caresse du vent, inquiet, l'observa monter
grimper, se tendre en direction des étoiles
pour aller les pécher, les prendre dans sa patte
doux rubis, perle, saphir, améthyste, elle
lui faisait penser à sa sœur dans leur jeunesse
délicate en apparence, mais bien courageuse !

I can feel it kick down in my soul
And it's pulling me back to earth to let me know
I am not a slave, can't be contained
So pick me from the dark and pull me from the grave
'Cause


il l'observait d'en bas, comme un frère
suivant des yeux sa progression, fier
elle jouait avec les taches du ciel
et qui pouvait le faire, si ce n'était pas elle ?

un mouvement de pattes, de queue, les oreilles
qui s'accordaient avec le reste de son corps agile
c'était dangereux, mais précieux
comme l'amitié entre eux deux

mais elle continuait à marcher sur le fil
et lui, lui continuerait de traverser le sien
ne l'abandonnant jamais à son sort
je te le promets, glissa-t-il pour son conte

I still feel alive
And it is hopeless
I start to notice
And I still feel alive
Falling forward
Back into orbit


mais soudain… il sentit que quelque chose n'allait pas.
une vibration hurlante dans son cœur et un silence
il leva ses prunelles vers le haut, juste à temps
pour la voir tomber d'un lent mouvement, dans les
bras
de
la
mort
trop fort

So when I lose my gravity in a sleepy womb
Drifting as I dream, I'll wake up soon
To realize the hand of life is reaching out
To rid me of my pride and all allegiance to myself


mais il n'allait pas détruire la promesse, non
d'une foulée il détala, comme un ange
doté d'ailes puissantes, dans un bond prodigieux
l'attrapa avant qu'elle ne touche le sol,
les amenant tout deux dans une chute brutale
mais elle était en sureté, à l'intérieur de ses pattes
comme une douce coccinelle entre le diamant...

Mimosa.. Tu vas bien ?

I still feel alive
And it is hopeless
I start to notice
And I still feel alive
Falling forward
Back into orbit
And I still feel alive
It is hopeless
I start to notice
And I still feel alive
Falling forward
Back into orbit

Le mâle ouvrit légèrement la cage qui l'avait protégé du malheur, essayant de ne pas grimacer par la propre douleur qui sciait ses omoplates nouées. Son cœur avait battu trop vite pendant quelques instants, la voyant chuter de ce fil qui tanguait; heureusement, il était arrivé à temps… Mais qu'aurait fait la demoiselle des ombres si elle avait été seule ? Il ne voulait même pas y penser. Juste imaginer, dans un lointain futur, cette pureté écrasée sans vie sur le sol.. Les plumes arrachées, le souffle coupé; jamais, jamais il ne voulait que celle-ci connaisse le malheur et la méchanceté des autres. S'il avait pu, il l'aurait gardé entre ses pattes pour la protéger de toutes les difficultés de ce monde, mais malheureusement, il ne pouvait; il était donc condamné à la regarder s'envoler comme un joli oiseau hors du nid. Un sourire se fit bref, comme un serpent glissant, sur sa gueule. Clan des étoiles ! Allait-il être comme ça avec ses futurs enfants ?! Il retint un rire; peut-être était-il trop émotif…

N'essaye plus de voler toute seule, jolie colombe !
Rajouta-t-il, frottant avec douceur son museau sur le front de la petite.

Se relevant ensuite, il s'étira longuement, secouant toutes ses pattes une à une; plus de peur que de mal, les deux n'avaient probablement rien de casser… Elle lui avait juste donné la frousse ! Ronronnant sur ses penses, Caresse du Vent envoya une pichenette sur l'épaule de la petite guerrière, lui décochant un clin d'oeil du même coup. Si elle recommençait à jouer de son organe vital en le jetant d'une patte parmi les serres d'un aigle, alors il n'allait pas vivre vieux, crotte de souris !

Allez, suis-moi !

Ce fut à son tour de disparaitre dans la noirceur des illusions, le mâle choisissant un passage plus discret derrière une porte faite de draps vaporeux. Ceux-ci encerclèrent avec une curieuse délicatesse son pelage, comme de bizarres branches d'arbres étonnements douces; en vérité, elles étaient de la même substance que le cadeau offert par sa nouvelle jeune amie. Ravi par ce fait, il se retourna une dernière fois pour lui faire un signe de queue, puis s'engouffra dans la noirceur que ce secret lui réservait; qu'allait-il découvrir là-bas ? Tant qu'il était avec Nuage du Mimosa, les surprises semblaient aller de bon train… Curieusement !

But I can feel it kick down in my soul
And it's pulling me back to earth to let me know
I am not a slave, can't be contained
So pick me from the dark and pull me from the grave
'Cause


il passa dans des couloirs sombres
discret

I can feel it kick down in my soul
And it's pulling me back to earth to let me know
And this heart that beats inside of me will show
It will show


dans la vapeur de l'inconnu
sobre

Floating in outer space
Have I misplaced
A part of my soul
Lost in the inbetween
Or so it seems
I'm out of control
Floating in outer space
Have I misplaced
A part of my soul
Lost in the inbetween
But it can't keep me
Asleep all along, 'cause


parsemant le chemin de rires
subtiles

I still feel alive
And it is hopeless
I start to notice
And I still feel alive
Falling forward
Back into orbit
And I still feel alive
It is hopeless
I start to notice
And I still feel alive
Falling forward
Back into orbit


pour être sûr qu'elle le suivait
réservée

I still feel alive
I can feel it
It is hopeless
'Cause I start to notice
I still feel alive
I can feel it
Falling forward
I still feel alive
(I still feel alive)


et puis, enfin...

_________

la lumière

et l'éclat

Caresse du Vent, un peu déboussolé de voir toute cette luminosité agressante après le long couloir paré de sombres nuages, cligna des yeux une ou deux fois pour mieux apercevoir ce qui les entouraient. Les premières formes qui vinrent à ses prunelles furent floues, puis de plus en plus claires; il remarqua après quelques secondes qu'il était sur une espèce de plateforme étrange, celle-ci dominant un sol qui était très loin en bas. Dans quel pétrin s'était-il fourré ? L'on aurait dit le haut des pierres qui bordaient celles sentinelles de sa landes… En beaucoup beaucoup plus hauts. Curieux, le matou se pencha vers l'avant, se demandant quelle surprise lui réservait ce qui se trouvait à ses pattes: mais, ce faisant, un long bras bizarre le fit s'enfarger, créant un énorme son bizarre alors qu'il… Tombait lui aussi.

sa chute sembla durer une éternité
gorge serrée
cœur craquelé
puis - un choc, mais plus doux
et il était de nouveau plongé dans les airs
et encore, encore et encore…
le même mouvement étrange

Se contorsionnant pour essayer de comprendre, le prince des sables comprit après quelques secondes qu'il venait d'atterrir sur une surface pour le moins… Excentrique. En effet, celle-ci n'était pas dure, mais bien.. Molle ? Ou plutôt, quelque chose dans ce genre là, car elle le faisait bondir plus haut qu'il ne l'avait jamais fait ! Sa peur se transformant en un rire éclatant alors qu'il essayait de se stabiliser, tanguant sur le sol tout flageolant à ses pattes. Décidément, les deux pattes avaient de drôles d'idées ! Ses griffes crissaient avec difficulté sur l'espèce de drap sous lui, mais il arriva à se hisser sur un rebord plus dur, s'ébrouant vivement alors que sa gueule laissait passer d'autres rires. L'espace, ici bas, était recouvert de la chose qui l'avait fait sauté, et une espèce de structure formée de plusieurs rectangles le ramenait à l'ancien perchoir qui l'avait abrité.

Saute, Mimosa !
Vient voler avec moi dans le ciel !
Allez, comme deux oiseaux !


_________________
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MessageSujet: Re: Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon   Entre ombre et lumière ~ ft Vent - abandon Empty03.12.18 18:35


Cinq centimètres par seconde.
La vitesse à laquelle tombent
les pétales des fleurs de cerisier.
On dit qu'elle est de
cinq centimètres par seconde.

Fleurs féeriques, délicates et merveilleuses, aussi belles que fragiles; au Japon, chaque année, dans un pays lointain par delà mers, montagnes, vallées, champs et océans, des centaines, des milliers d'arbres se parent de mille pétales aux nuances poudrées de roses et de blancs pastels, qui, s'accrochant aux branches en sublimes éclosions, timides et artistiques, formaient des parures semblables à de minuscules perles et pierres fines, pendentifs de quartz et de cristal représentant, tout en finesse et en douceur, l'arrivée du printemps. Une floraison précieuse, fugace, éphémère, à protéger contre le vent malin qui les entraînait en une chute rapide, jusqu'à ce que les précieux bijoux se posent dans les ombres. Sauf que la féerie disparaît bien trop vite, et il suffit d'une tempête pour ruiner les merveilles - le quartz et le cristal ne sont pas des diamants, et si la joaillerie s'écrase contre le sol, elle peut très vite, dans un tintement clair et mélodieux, être réduite en pièces, en poussière. Comme des cœurs. Comme une silhouette si mince et si fine de danseuse qu'elle paraissait frêle et gracile, dans un trop vaste monde. Et si elle était d'or plutôt que de rose, la jeune fille d'aurore et de crépuscule, princesse de la pénombre et belle amie des plantes, n'était pas plus résistante - elle n'était pas de diamant, elle, fragile corolle chatoyante de rires, qui s'ouvrait pour ceux qu'elle aimait, révélant un cœur limpide, d'ambre et de magie, aux couleurs éternelles. Elle était petite. Timide. Fragile. Délicate. Aventureuse. Et comme tous les astres, l'étoile aux branches si fine, aussi pâle et éphémère qu'un flocon de neige, pouvait aussi s'éteindre... Tombant du fil où elle dansait auparavant, enfantine funambule, en mille émotions, avançant dans les airs comme souvent dans la vie, elle fendait à présent la pénombre, telle une étoile filante - mais que sont-elles, ces bribes de constellations qui dessinent sur le bleu sombre et moiré de la nuit, sinon des astres mourants ? Petite princesse, rêvant d'un conte parfait, avait voulu volé, mais petite fée, ailes brisées, ne pouvait que tomber; et quand elle ferma les yeux, plume dans la tourmente, la pauvre enfant ne pensait pas en réchapper, vraiment...

Cinq centimètres par seconde.
La vitesse à laquelle tombent
les pétales des fleurs de cerisier.
On dit qu'elle est de
cinq centimètres par seconde.

L'ombreuse n'était pas une fleur de cerisier, représentant, dans ce langage sans pareil, une toute autre caractéristique que la beauté éphémère de la vie - même si, à sa manière, la jeune apprentie illustrait bien trop ce message des pétales; mais en tout temps, la signification de son propre nom, c'était la sensibilité... Au fil de sa chute, la fillette aux prunelles de soleil ne put que repenser à sa fratrie, l'âme de son jardin secret, et à ses parents, les deux astres de sa vie: si elle mourait ainsi, qui leur dirait ? Comment expliquer au grand sapin que la timide pousse dans son ombre ne refleurirait pas, quand viendrait le printemps, et qu'un jeu dangereux, pour la nuit de Samhain, lui avait fait traverser le voile, frontière douce comme la soie, entre le monde des vivants et le monde des morts ? La brunette aux yeux d'or n'aimait peut-être pas beaucoup le rôle d'apprentie guerrière, mais... Elle avait fait une promesse à Nuage du Corbeau, celle de l'aider. Et elle devait veiller sur ses sœurs, son jumeau, aussi. Et elle les aimait. Elle voulait encore chasser, explorer, parler à Nuage des Vents, à Nuage d'Ouragan, à Feulement, à Caresse du Vent, elle voulait partager plantes et défis avec celle qui la comprenait, parmi ses amis - Muguet et elle s'amusaient. Il était trop tôt pour l'hiver éternel. Mais elle ne pouvait rien y faire, pas vrai ? À la vitesse des pétales de cerisier, il ne restait au mimosa que quelques précieuses secondes avant le choc. Avant qu'une petite étoile ne se meure en silence, que le dernier pétale de la rose enchantée tombe, et que la plume de la destinée, accrochée au sablier du temps, n'écrive à l'encre de sourires et de larmes d'innocence la fin de son histoire. C'était comme ça que tout s'achevait, vraiment ? Le cœur battant, elle se prépara, tétanisée, attendit que le contact la brise, chasse l'air de ses poumons, n'en fasse plus qu'une poupée de porcelaine fissurée, anéantie, ruinée et disloquée, contre le sol de sable et de terre.

Cinq centimètres par seconde.
La vitesse à laquelle tombent
les pétales des fleurs de cerisier.
On dit qu'elle est de
cinq centimètres par seconde.

Contre toutes les attentes, quand elle atterrit enfin, dans un chaos néanmoins marquant, elle fut surprise de ressentir, contre sa pelisse, une douceur pareille à celle des étoffes, une chaleur tendre, protectrice, un véritable cocon pour un petit papillon, un nid pour un bébé oiseau encore incertain de ses envols. Une odeur désormais familière lui emplit le nez, le cœur, l'entoura, la berça; ce n'était pas chez elle, mais ça comptait quand même, parce qu'à défaut d'être sa maison, cette fragrance de vent et de sables, de bruyère et de poussières d'étoiles représentait son refuge. Un refuge qui s'incarnait dans un petit prince se penchant sur sa rose avec sollicitude. La voix inquiète fit enfin se rouvrir les yeux de l'intéressée qui battit des paupières, un brin désorientée, entendant la question. Elle ne le laisserait pas dans le noir et la peine... Il venait de la sauver.

« Mimosa.. Tu vas bien ? »

Deux grands regards d'or, sensibles, innocents, soucieux, affectueux
Deux silhouettes fines et élancées, qui prirent un moment pour s'observer
Nuage du Mimosa esquissa un pâle sourire frissonnant à Caresse du Vent
Ronronna; il avait tenu sa promesse, finalement... Pour elle.
Au cœur de la nuit, une nouvelle certitude, entre deux amis

La petite fille sourit.
Oui, je vais bien.
Tout va bien.

Bien sûr que leurs deux silhouettes les lançaient encore, mais le pire avait été évité, et la chute passée, la mort s'était enfuie, ayant trouvé un instant son maître tandis qu'ils se cachaient sous leur cape d'invisibilité, au sol, en un entrelacs de fourrures et de pattes et de corps qui se dénouait peu à peu, de même que les gorges serrées et les cœurs battants à tout rompre; peu à peu, tout retrouvait son calme, dans la nuit des merveilles, tandis qu'ils se promettaient silencieusement de demeurer désormais du côté des lumières, jouant dans l'aube et dans le crépuscule, sans que la nuit éternelle du trépas ne puisse les avaler. Il était encore trop tôt pour rencontrer Hadès, seigneur des Enfers, et sa reine, Perséphone, déesse des saisons, même si, à coup sûr, elle prendrait sous son aile la dryade printanière. Trop tôt pour qu'un nouveau nom d'enfant s'inscrive sur la voûte céleste, au milieu des ancêtres.

Sois toujours avec moi.

« N'essaye plus de voler toute seule, jolie colombe ! »

Avec une immense délicatesse, il effleura de son museau le front de la petite
Et celle-ci, rougissante face à tant d'attention, ainsi qu'au nouveau surnom
Sentit son cœur tenter de déployer ses ailes. Elle s'était attachée au vent...
Vole avec moi, alors, aurait-elle voulu répondre. Mais elle n'en eut pas le temps.
Sur la langue de la petite, les mots restèrent, doux comme le miel, fondants
Et dans son cœur, son jardin secret offrit toutes les couleurs d'une nouvelle floraison.
Il était doux, prévenant, et gentil; mais qu'auraient dit leurs clans, face à ces deux amis ?

Qu'importe après tout; vent et ombre de se relever
S'étirant gracieusement, pour une petite fleur
Agile, qui défroissait lentement sa couronne colorée
Avant de joindre sa mélodie à celle de l'autre cœur.
Finalement, personne n'était brisé, personne blessé
Mais au fond, ils avaient partagé la même peur...

Une pichenette sur l'épaule
Comme une caresse
Un clin d'œil malicieux
Et un sourire espiègle
Deux enfants qui renouaient
Pour un bourgeon d'amitié
Entre le soleil et la pluie
Semi-reproche et fous rires

« Allez, suis-moi ! »

Jolie colombe suivit le petit prince des sables
Dans la pénombre des illusions du cirque
Comme elle le ferait, des lunes plus tard
Dans les mille saisons de leurs âmes
Dans les champs fleuris des sentiments
Jusqu'aux plus belles étoiles de l'espoir
Et aux limites des falaises de rêves
Vers les océans de promesses, de souvenirs
Et jusqu'au bout du monde qu'ils créeraient

À deux
Mélodie
Danse
Dessin
Poème
Rires
Amitié
Larmes
Douceur
Sourires
Tendresse
Étreintes
Confidences

Le prince des sables et la princesse des fleurs valsaient à présent au milieu des étoiles
Composant une mélodie de jeux connue d'eux seuls qu'ils lisaient dans leurs yeux
Et dans le sillage l'un de l'autre, entre les draps vaporeux d'une nouvelle porte
Qui s'ouvrait sur un nouveau couloir, un nouveau secret, de la magie, au pays des merveilles.

Caresse du Vent s'engouffra dans la nuit
Et Nuage du Mimosa, silencieuse, le suivit;
Le signe de queue, du reste l'avait faite sourire
Parce qu'un instant, elle avait rêvé d'un destin
Qui les aurait faits être du même Clan.
Les signaux étaient précieux, à l'Ombre;
Et comme il aurait été doux de s'entraîner
De chasser, de patrouiller, de bavarder, ensemble.
Si les choses n'avaient pas été différentes et
S'ils n'avaient pas fait partie de groupes séparés.
Mimosa ne voulait ni gloire, ni richesses, ni pouvoir;
Son seul vœu, c'était l'amitié, l'enchantement et l'espoir.
Mais le monde n'est pas une usine à exaucer les vœux
Et pour réaliser les rêves, il ne tenait qu'à eux de cueillir les étoiles.

'Cause every night I lie in bed
The brightest colors fill my head
A million dreams are keeping me awake
I think of what the world could be
A vision of the one I see
A million dreams is all it's gonna take
A million dreams for the world we're gonna make...


. . . . .


Un éclair dans la nuit
Le jour dans les ombres
Un soleil, soudain
Non plus aube ou crépuscule
Mais vif, jour éclatant
Au zénith du ciel, l'équateur du monde
Une lumière éblouissante après les nuages
Et les formes colorées, mouvantes, diverses

Mimosa se figea un instant, à l'orée d'une nouvelle pièce, laissant dans son dos les caches fraîches et douces du tunnel, pour s'habituer à ce changement soudain, qui, l'espace d'un instant, avait flouté sa vision comme une aquarelle touchée par la pluie, les pigments n'étant plus que des gouttes colorées, dissimulant à ses grands yeux d'or la silhouette rousse et crème de son ami, et de son camarade au Clan des Songes, compagnon d'aventures. Quelle ironie ! Des prunelles de soleil craignant presque le jour ! Mais peut-être que, plus que le matin, c'était son message que fuyait la jeune fille ? Leur vie habituelle les rattraperait bientôt, et... Elle voulait profiter encore un peu de la nuit d'Halloween, celle de la féerie, en ce lieu de Bipèdes devenu, pour un soir, leur royaume, leur refuge. Elle voulait encore assouvir sa curiosité, sur cet endroit comme sur le jeune guerrier des landes, qui portait dans son cœur une intense mélancolie, et dans sa pelisse, le murmure de la brise. Elle voulait en savoir plus, et surtout... Elle ne voulait pas renoncer à cette amitié. Pas maintenant, pas déjà ! Soulagée, quelque part, face à ce qui n'était que la lumière intense d'un projecteur dont le grand œil de verre la fixait sans la voir, elle ne s'intéressa qu'à peine à cette installation, avant de remarquer l'absence de l'étincelle ardente incarnée dans un félin, à ses côtés, bougie rassurante dans la nuit, feu de camp la réchauffant, flammes de tendresse. Où était passé, à nouveau, ce souffle changeant ? La jolie fleur remarqua les barres et les câbles, au sol, s'approcha précautionneusement du bord...

Et faillit crier de surprise
Avant d'éclater de rire
En voyant le jeune chat
Qui sautait, si haut
Leurs regards se croisant
Avant qu'il ne retombe
Pour s'élever encore.

Le sol semblait drôle, tout en bas, lui tendant à elle aussi les bras; mais après sa précédente mésaventure, même si ce nouveau nid étrange à la surface rebondissante semblait bien plus accueillant que la terre et le sable du précédent, elle hésitait encore un peu. Et pourtant, elle riait, elle riait, elle riait, désireuse, au fond, de rejoindre son ami pour jouer, elle aussi, dans cette structure si différente, si extraordinaire, qu'elle ne pouvait, décidément, qu'être magique. Les Bipèdes avaient-ils percé le secret des sortilèges et enchantements, trouvé la féerie, et comptait-on, parmi les êtres qui formaient dans leurs tanières à merveilles de merveilleuses compositions florales, des magiciens et des ensorceleuses ? Nuage du Mimosa n'en fut que plus curieuse - et les mots de Caresse du Vent, qui s'exclamait gaiement, à son intention, ne furent qu'un prétexte et puis une occasion pour qu'elle saute le pas, ceci, si vous êtes attentifs, de manière plutôt littérale...

« Saute, Mimosa !
Vient voler avec moi dans le ciel !
Allez, comme deux oiseaux !
 »

I'd follow you to the great unknown
Off to a world we call our own

« Viens voler avec moi... » souffla-t-elle à son tour.

Et elle ouvrit ses ailes, jolie colombe, paix précieuse et fragile, ses pattes trouvant bientôt sous elle le tissu souple de l'étrange nid qui, ployant légèrement comme les branches dans le vent, les renvoyait aussitôt dans les airs d'une détente, les deux corps ne s'élevant que plus encore, faisant contrepoids l'un pour l'autre ou se souriant dans l'espace céleste qu'ils partageaient, ne serait-ce qu'une poignée de secondes. La jeune aide guérisseuse riait, riait, riait... Un rire qui bondissait et s'élevait avec celle qui le poussait, petite mélodie, sur l'immense trampoline, un rire qui emplit bientôt la salle, se finissant en ronron tandis qu'elle défiait, d'un regard joueur, son aîné, à présent: tous deux habitués, ils pouvaient quitter leur posture de chandelle, de pierre sentinelle ou de sapin, un peu, non ? Vive comme l'éclair, elle forma une première figure, mimant une éclosion, tout en bondissant à nouveau, danseuse dans l'absolu, apprentie acrobate, enfant virtuose d'idées merveilleuses. L'éclosion d'une fleur, d'une amitié, aussi. Puis une autre figure, un envol, simplement, pour une jolie colombe, l'oiseau quittant l'œuf et le nid pour, finalement, un jour, conquérir d'autres cieux. Cette pensée fit naître une nouvelle question sur les lèvres de la novice, qui attendit néanmoins de freiner ses sauts et de pouvoir lentement s'écarter du grand carré magique pour, se retrouvant à nouveau face à Caresse du Vent, la lui poser. On avait tous un nid, un refuge, une maison; on avait tous des grands sapins, et des fleurs, aussi ! Et la petite fille, la brunette à la pelisse de chocolat tigrée... Elle était très curieuse.

« Dis, elle est comment ta famille ? »

Et, cette interrogation formulée, elle s'installa simplement, à l'écoute, attentionnée, pour attendre sa réponse. Ce n'était qu'une question toute simple et innocente d'enfant... Mais c'était une grande, intuitive et sensible, qui attendrait la réponse - si toutefois, bien sûr, son ami voulait bien lui en offrir une telle. La jolie princesse des fleurs ne pensait pas à mal; elle était curieuse, simplement, comme le sont les enfants. Et il l'intéressait, parce qu'il comptait. Et elle attendait, patiente, parce qu'elle l'appréciait.

Mais le reste ? Non. Je veux rester moi.
Je veux aimer et je veux rire;
Je veux des amitiés, dans l'avenir
- Qu'importe les Clans, pour ça.


Elle sourit. Il était un de ces premiers amis.

. . . . .


Que devient une étoile qui meurt ?
Un rêve qui vit
- Pierre Bottero, Le Pacte des Marchombres.

L a r ê v e u s e d e s r ê v e s i m p o s s i b l e s

Parfois, quand ce monde me paraît trop triste, j'écris
Pour faire apparaître, par magie, mon pays de merveilles
J'écris les étoiles dans la nuit, et sur les gouttes de pluie
Pour créer des histoires arc-en-ciel avec mes lettres soleil.
Ici, je peux croire à ce qui est invisible
Et je n'ai pas à être nerveuse
Là, je peux rêver ce qui est impossible
Et je peux être heureuse.
Je peux être qui je veux, dans mon tout petit monde
Oublier mes problèmes, ne serait-ce qu'une seconde;
Je peux créer un enchantement qui n'appartient qu'à moi
Et des milliers de rêves à dessiner, pour les vivre avec toi.

Au milieu des ténèbres dansaient des formes argentées et d'autres colorées, aux nuances légèrement passées, non moins vives ou scintillantes mais légèrement translucides, silhouettes vaporeuses, aussi délicates que des écharpes de brume, qu'on ne pouvait accrocher du bout de la patte sans les détruire, contemplant avec tristesse ou dépit les mille gouttelettes de pluie qui seules subsistaient des visions enchanteresses; les rêves sont fragiles, quoique lumineux... Parce que cette tendre valse, au cœur de la nuit, semblait refléter toute la lumière des étoiles, toute celle des projecteurs - et loin du courroux des constellations ancestrales, entre l'or et l'argent, et toutes les couleurs qui se posaient sur les fourrures amies comme sur les ailes des papillons et de la vie, Nuage du Mimosa et Caresse du Vent jouaient, à se répondre, à se découvrir, et à explorer, toujours davantage, ce nid qui semblait d'une grandeur infinie, aux richesses insoupçonnées. Ils jouaient, à s'en confondre avec les fantômes, et à courtiser le halo scintillant qui, sur la toile du chapiteau écarlate, projetait de jolies ombres chinoises, en un spectacle comme toute leur amitié, entre ombre et lumière.

Entre joie et tristesse
Entre vie et mort
Entre bonheur et désarroi
Entre couleurs, obscurité
Entre soleil et pluie
Entre ombre et vent
Entre ces mondes qui les séparaient
Pour ne plus laisser que ce qui les

U n i s s a i t

Des souhaits à la brise, aux étoiles
Des envies d'amitié, d'amour
De tolérance, de gentillesse, de paix
De l'innocence, des jeux d'enfant
Des curiosités, des découvertes
Des féeries sublimes, précieuses
Aussi fragiles que les rêves...

Ellana, la Voie des Marchombres ne t'apportera ni richesses ni consécration,
elle t'offrira en revanche un trésor que les hommes ont oublié: la liberté.
- Pierre Bottero, Le Pacte des Marchombres.

Mimosa regarda son ami
Et elle sourit.
Ensemble, ils avançaient.

Neige sur flamme
Roseau dans le vent
Marchombre.

. . . . .


What if we rewrite the stars?
Say you were made to be mine
Nothing could keep us apart
You'd be the one I was meant to find
It's up to you
And it's up to me
No one can say what we get to be
So why don't we rewrite the stars?
Maybe the world could be ours
Tonight

Une clef qu'on tourne, un mécanisme qui se remonte, un couvercle qui se soulève lentement et révèle une silhouette, ou deux, tournoyant, enlacés, en une danse aussi pure que les notes cristallines de la boîte à musique; dans le grand chapiteau, au cœur de la nuit, avant que le soleil ne se lève pour parer d'or et de rose le ciel d'un bleu pastel immensément délicat, laissant s'enfuir les dernières nuances violines de la nuit, la mélodie s'élevait, comme un chant d'espoir, plongeant cependant ce petit monde caché aux yeux de tous dans une ambiance mystérieuse, qui poussait à retenir son souffle, à marcher en silence, sur la pointe des coussinets, comme si... Comme si le moindre bruit allait rompre l'enchantement. Une bousculade, tout à coup, un gentil coup d'épaule, un ronron malicieux et une course folle; l'apprentie des ombres à la couronne de fleurs, qui pour l'occasion avait posé tout près le cadeau donné par le guerrier des landes, qu'elle avait porté tout ce temps, venait de le pousser, par yeux, avec une lueur espiègle dans ses grands yeux d'ambre: elle était sensible, mature, intuitive, oui, mais elle n'était aussi qu'une enfant, au fond, une toute jeune fille, une petite princesse, qui découvrait le monde et voulait s'amuser. Alors elle voulait courir, jouer ! Et c'était un défi de ce genre, un "attrape-moi si tu peux" qui brillait dans les prunelles scintillantes de l'agile ballerine. Attrape-moi au sol, dans les tourbillons de sable que soulèvent nos pas et au milieu des minuscules fragments de pierres, de perles, de tissus, d'étoiles, de bonbons et de fleurs. Attrape-moi en t'élevant, dans la grande structure de métal et de bois conçue pour accéder aux étages du cirque, défiant les projecteurs et flirtant avec le vide, vers les grandes plateformes pour accéder, rapides, à de tout nouveaux jeux. Attrape-moi, équilibre, sur cette planche, si haut, là où on pourrait presque tutoyer les constellations, et rire près du soleil, comme Icare dans le ciel, avant de le défier - attrape-moi avant de me laisser m'élancer... Attrape-moi dans les airs, enfin, tournoyant comme les danseuses en plein spectacle, viens jouer avec moi, viens t'envoler, aussi, au milieu des tissus qui nous bercent et virevoltent, légèrement, dans l'air frais du soir qui s'achèvera bientôt, profite des dernières heures de magie d'Halloween, et défie toi aussi les soieries aériennes. Attrape-moi si tu peux, et si tu as le courage, mais surtout, envole-toi. Écoute la musique, lance-toi, viens jouer ! Les moments de ce genre sont ceux qui ne durent jamais - et pourtant, qui vous laissent des souvenirs pour une éternité. La boîte à musique, au sol, continuait. Et Mimosa, elle ? La jolie brune volait.

All I want is to fly with you
All I want is to fall with you

Un bond agile, rapide, une détente étonnamment puissante pour le corps si fin, quittant l'appui de la plateforme pour l'abîme qui lui tendait les bras, défiant la gravité de la chute avec une sorte de poésie insolente pour s'accrocher, en un envol parfait, à une boucle de tissu moiré qui, couleur d'eau, de plantes et d'or, entoura sa taille fine, la laissant s'accrocher et trouver un équilibre irréel, sur un voile, au beau milieu du vide. Nuage du Mimosa se balançait ainsi au milieu de la tente, gracieuse, trouvant de nouvelles poses et de nouvelles figures, heureuse, la jolie colombe déployant ses ailes... Elle éclata de rire. Un rire qui tournait et dansait avec elle. Rire clochette, rire merveille. Rire cristal et rire étoile. Un rire comme une invitation. À son tour, à présent, de lui dire ces mots... Son regard rejoignant celui, si semblable, du fils du vent à la pelisse de flammes qui la contemplait, la plus jeune lui lança, dans une exclamation joyeuse, mélodie de bonheur:

« Deux oiseaux, tu te souviens ?
Fais moi confiance, Vent !
»

Viens jouer avec moi
Viens rire avec moi
Viens danser avec moi
Viens voler avec moi

E t la B o î t e à M u s i q u e t o u r n a i t
E t l e s d e u x a m i s s ' e n v o l a i e n t

How do we rewrite the stars?
Say you were made to be mine?
Nothing can keep us apart
Cause you are the one I was meant to find
It's up to you
And it's up to me
No one can say what we get to be
Why don't we rewrite the stars?
Changing the world to be ours

_________________
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Merci à Fira pour le joli dessin de Mimosa :keur:


Mimosa apprentie :keur::


Mimosa chatonne :keur::


Cadeaux pour une petite fleur :keur::
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