Tout dans l'art de l'illégalité - Ft. Danse du Cerf -end

Feulement Nuageux avait bien conscience des bordures physiques et invisibles qui séparaient les territoires de chaque clans respectif depuis quelque temps maintenant. Cela l'avait-il toutefois empêcher de violer celle du Tonerre? Absolument pas. Pas que l'apprenti avait DÉLIBÉRÉMENT franchi la ligne imaginaire, (enfin si mais-) il ne cherchait pas à se mettre en danger non, l'odeur d'une grive l'avait tenté. Ce n'était qu'une simple effluve qu'il avait doucement remonté et la voilà posée sur l'un des cailloux des rochers aux serpents.

Alors oui, merde, qu'ils aillent se faire foutre cet oiseau était le sien le sauvage n'en avait que faire de leurs états d'âmes. Il ne passerait que très rapidement, histoire de chopper sa proie et de repartir. Quelles étaient les chances pour qu'en si peu de temps quelqu'un lui tombe dessus mh? Infimes. N'est-ce pas?

L'espoir fait vivre.

Ses coudes se plièrent et son ventre frôla le sol, doucement, tout doucement et avec prudence il rampa vers l'animal. Cinq mètres, trois, deux- Il remua l'arrière-train en visant de tout son corps le futur repas de l'ombre et bondit en l'air. PAF, il retomba sur l'oiseau qui n'eut pas le temps de s'envoler, pauvre de lui.

Le jeune mâle redressa la tête, cadavre pendant dans la gueule. Sa fourrure était pleine de plumes, tant pis, il ferait sa toilette une fois qu'il aurait quitté les lieux. Pas de risques inutiles pour lui. Enfin, il essayait de les éviter. Autant dire qu'il essayait mal.

Le fils du serpentaire commença à quitter les lieux à la hâte, prenant le petit trot, si proche de franchir à nouveau la barrière imaginaire entre les terres du tonnerre et de l'ombre.

Danse du Cerf, les griffes plantées dans une branche quelconque et haut perché dans le ciel, remuait sa longue queue au rythme des nuages qui passaient. Baillant à foison dans son perchoir improvisé, son niveau de bonheur frôlait presque les cieux tant il se sentait bien en ce moment même, prince des arbres se laissant réchauffer par le soleil après un écureuil bien mérité. Même s'il n'avait pas chassé ce rongeur débile, il avait dû faire un grand effort pour se déplacer jusque dans le c a m p e m e n t, côtoyant toutes sortes de quadrupède qui lui lançaient des regards un peu tordus. Il avait quelque chose sur le museau, ou quoi ? Bref, après l'effort, le réconfort et aussitôt dit aussitôt fait: le matou se reposait.

Enfin, ça c'était jusqu'à ce qu'il sente une odeur désagréable.

Rouvrant brusquement les yeux, ses paupières plissées et ses pattes sur son museau, il mima l'acte du vomis tant l'effluve s'infiltra au plus profond de son corps tendu. Heeerrr ! Clan des étoiles, et il le disait en imitant Nuit Hivernale qui priait comme une prêtresse rondelette, qui pouvait donc amener ce fumet horripilant ? Plantant plus férocement ses griffes dans l'écorce, il descendit sa tête pour essayer d'apercevoir une forme entre les rares dernières feuilles d'automnes, tournant ses oreilles et Oooooh ! Il l'avait vu ♡ ! Bien tristement, ce n'était ni Raton-Laveur, ni Coup de Foudre et certainement pas la portée de celui-ci, mais une grosse masse noire qui se glissait hors des rochers du serpent, une proie à la gueule. Ehhh ! Danse du Cerf ronronna avec une douceur extrême, suivant ce nouveau-venu de ses yeux glacés alors qu'il tentait de s'éclipser en direction de l'ombre. C'était la première fois qu'il voyait quelqu'un… Voler ! Ressentant une bouffée d'excitation à cette pensée, il sauta sur ses pattes comme un ressort, s'étirant de plaisir en imaginant la future aventure dans laquelle il allait se fourrer. Plus tard, sa sieste ! Maintenant, il avait à se comporter comme un grand mâle du tonnerre ! Étoile du Vauvau allait être tout fier de lui, pas vrai ?

Suivant la ligne de ses pensées, il se soutira des bras de l'arbre en quelques bonds, puis posa sa truffe au sol pour suivre les traces de son nouvel ami. Se plaquant au sol et louvoyant comme une salamandre (il se sentait dans le thème, avec les serpents), le matou avança à foulées rapides pour retrouver sa proie, sa queue vibrant d'une émotion nouvelle.

Puis, soudainement…
Il était devant lui.

— Tssssssk, toi ! Ronronna-t-il avec puissance, s'avançant vers le matou comme s'il le connaissait personnellement. Dis moi dis moi, ce joli oiseau que tu tiens dans ta gueule, il appartient au clan du tonnerre, pas vrai ?

S'approchant de lui comme un danseur entre les rochers, il allongea son corps ronronnant, s'échauffant silencieusement en le fixant. Il était plutôt massif et paré de couleurs sombres, des yeux d'éclairs intégrés dans son visage aux cicatrices: en fait, il était plutôt attirant... Devait-il donc l'attaquer pour que Vauvau l'aime, ou se taper... Une discussion philosphique avec le nouveau venu ? Son visage se transforma comme un livre ouvert, les émotions créant une page où se confrontait une grosse intrigue. Bon… Tant que ce gros chaton ne le décevait pas ♡ !!

Trop beau pour être vrai. Alors que l'apprenti atteignait la frontière une odeur féline étrangère bien trop forte pénétra ses narines. Le dégoût face à cette immonde effluve pu se lire dans les yeux du jeune mâle qui du se retenir de ne pas lâcher sa proie. Mais heureusement pour lui la douce odeur du gibier masquait légèrement celle du- Tonnerre. Tonnerre.

" Tssssssk, toi ! Dis moi dis moi, ce joli oiseau que tu tiens dans ta gueule, il appartient au clan du tonnerre, pas vrai ? "

Une forme svelte dansa alors sous ses yeux, s'approchant presque amicalement en soulignant ses paroles d'une voix mielleuse et de ronronnements.

Feulement Nuageux fit directement un pas en arrière, un feulement défensif quitta le fond de sa gorge alors qu'il laissa tomber son oiseau entre ses grosses pattes griffus. La queue de l'apprenti se courba et sa fourrure le fit doublé de volume alors que pendant un instant ses pupilles se dilatèrent de stupeur.

Mais le comportement non agressif de l'individu le fit redescendre sur terre et reprendre, légèrement, le contrôle de lui-même. Il ne devait pas laisser ses instincts primitifs le contrôler.

Qu'avait dit ce connard de Feuille de Houx déjà?

Première chose : on montre qu'on est fort. Souvent, se battre, ça sert à rien.

Il ne devait pas se jeter à la gorge de son adversaire. Se retenir de faire ça. Pour le moment. L'orphelin qui s'était replié sur lui-même de manière menaçante se fit soudainement plus grand, plus imposant, plus impressionnant. Sa queue battue l'air et il força son corps à se tenir droitement alors que ses grosses griffes raclèrent le sol et que ses pupilles se réduire à deux petites fentes.

Qu'il soit sur les terres du Tonnerre ou non il était près à foutre ses armes dans les yeux de l'ennemi s'il le fallait. Surtout pour de la bouffe. (Ce qui n'était pas très sage en soit)

La communication était importante. Il n'était pas bon pour cela mais il l'avait compris. Alors il devait retenir les nerfs et les muscles de son corps comme des chevaux tentant de s'emballer et ne pas céder à ses pulsions. Tant que le guerrier ennemi ne le touchait pas, peu-être qu'il y parviendrait.

" Tu vois pas que j'lai attrapé? Bouge et on en reparle plus. "

D'un grognement qui provenait du plus profond de son être, son nouveau compagnon lâcha l'oiseau entre ses pattes, son corps se transformant en une scène lugubre de sentiments mauvais. Danse du Cerf, loin de se démoraliser, l'observa en plissant ses paupières, faisant briller de mèche ses yeux de glace gelées; il n'attendait que le moment pour savoir. Savoir… Allait-il lui sauter dessus ? Cela lui faciliterait la tâche — et des ronrons de plus en plus puissants commençaient à se déverser de lui, comprenant que l'issue de cette conversation serait peut-être un combat. Il avait besoin de se délier les muscles un peu, n'est-ce pas ?! Mais le gros matou semblait un tantinet se reposer, perdant de sa sauvagerie pour gagner en confiance alors qu'il adoptait la position défensive, les griffes sorties et les pupilles réduites en deux petites fentes.

— Tu vois pas que j'lai attrapé? Bouge et on en reparle plus.

La queue du danseur de la forêt fouetta l'air derrière lui, sentant la voix de ce félin traverser son corps comme une onde de choc. Son visage se déforma dans un angle bizarre de sourire alors qu'il sentit son cœur battre, perdant l'envie de se chamailler en une fraction de seconde. Aaaah ! Il avait envie de discuter, maintenant, il se sentait l'âme… Philosophique, oui oui. Étoile du Vauvau allait devoir attendre, malheureusement, parce que ça ne lui tentait tout simplement plus. Ah, qu'est-ce qu'il espérait que ce membre de l'ombre fasse quelque chose pour le surprendre.. Les membres de son propre clan était ennuyant. Et lui, qu'avait-il en son plus profond ♡ ?

— Non je ne vois pas que tu l'as attrapé, en fait ! Il lui sourit. T'aurais bien pu le trouver et l'enlever, à nous, Ô brillants membres du tonnerre…

Il se laissa tomber sur l'arrière-train, fier de ce qu'il venait de penser. C'était vrai, hein ? Il n'avait pas véritablement vu l'attaque, alors peut-être que son cher compagnon l'avait dérobé comme un voleur ! Même que… Même que c'était peut-être lui-même qui avait chassé l'oiseau ! L'oiseau de Danse du… Il prit une pause. Ahhh — soupira, perdu dans ses pensées en oubliant le matou —, il n'avait pas chassé aujourd'hui. Quel dommage.

— Range moi tes griffes, c'est impoli de les agiter comme un blaireau devant quelqu'un qui te veux aucun mmmaaalllll, termina-t-il en s'avançant vers lui, ses pattes délicates frôlant le sol. Il s'arrêta à une ou deux queues de chats du mâle avant de lui glisser, son visage s'éclaircissant; On est pas des ennemis, hm ?

mdr:

" Non je ne vois pas que tu l'as attrapé, en fait ! T'aurais bien pu le trouver et l'enlever, à nous, Ô brillants membres du tonnerre… "

L'apprenti plissa des yeux face à la remarque qu'il jugeait parfaitement idiote du guerrier du tonnerre.

" Range moi tes griffes, c'est impoli de les agiter comme un blaireau devant quelqu'un qui te veux aucun mmmaaalllll, On est pas des ennemis, hm ? "

Lorsque le corps de son adversaire avança gracieusement vers lui le jeune chat pu sentir ses muscles physiquement tressauter sous la pulsion de caler ses griffes dans le visage de l'étranger mais à nouveau réussit à se retenir.

" Tu veux que j'lai trouvé où? Dans ton camp? Recule. "

Pas question de ranger ses griffes, il ne faisait aucune confiance à ce parfait inconnu. Si le garçon ne l'accordait même pas aux membres de son propre clan ... Alors quant à des étrangers ... Il ne fallait pas rêver.

Sa queue pointa vers la scène de meurtre derrière lui, un bordel de sang et de plumes sur la roche. Truc de l'ombre que de parler silencieusement avec son appendice mais il était certain que l'adulte parviendrait à comprendre. Ses yeux, eux, ne quittèrent évidemment pas Danse du Cerf.

" T'es pas aveugle, tu peux faire le lien. "

Il secoua rapidement sa dense fourrure pour en faire tomber quelques plumes brunes qui s'y étaient entremêlés.

" Laisse moi passer maintenant. "

— Tu veux que j'lai trouvé où? Dans ton camp? Recule.

Le visage de Danse du Cerf tiqua lorsqu'il entendit les mots agressivement balancés, penchant sa tête vers la droite pour afficher un air maussade. Pourquoi fallait-il que des gens, en Cerfblanc, existent pour être de mauvaise humeur et saper le sourire d'autres félins comme lui ? Être souriant n'était pas si difficile, non ? Un long soupire glissa entre la mâchoire serrée du matou tricolore, ses yeux se réduisant en deux fentes alors qu'il grommelait pour lui-même. Il était trop pas drôle...

— T'es pas aveugle, tu peux faire le lien.

Remarquant la queue pointée du matou vers un endroit, ses prunelles s'ouvrirent pour suivre le chemin, déjà plus enchanté par la tournure que prenait tout cela. Un jeu ! Ses moustaches remuèrent d'amusement alors qu'il vit des taches de sang étendus sur une roche, suivi de quelques plumes toutes engluées dans la globule rouge de l'ancien oiseau vivant. D'autres étaient restées accrochées dans le pelage foisonnant du gros matou, dégringolant de son corps pour venir se poser avec douceur à leurs pattes respectives. Suivant la chute intéressante de son regard tout autant intéressé, le tonnerreux se permit un minuscule soupire alors que la dernière tomba sur le sol. Bon.

— Laisse moi passer maintenant.

Le laisser passer ? Cerf, toujours campé sur son arrière-train devant le membre de l'ombre, agita fébrilement le bout de sa queue. Oui, il avait effectivement chassé l'oiseau seul, comme un grand monsieur, mais dans son territoire ! En tout cas, c'est ce qu'aurait dit Étoile du Vauvau, pas vrai ? Mais en même temps, les moindres parcelles de son âme lui disaient de continuer un peu à tournoyer dans la zone grise, choisir une noir ou une grise étant nettement moins intéressant.

— Il y a pas d'oiseau au clan de l'ombre, ou c'est toi qui est aveugle ? Ton mentor t'as pas appris les lignes débiles qui séparent les clans ?

Il poussa un gros soupire en s'évachant sur le sol, comme si toute vie l'avait soudainement quittée. Ce quadrupède foncé lui faisait penser à Coup de Foudre et son poil dans les oreilles, parce qu'il fallait toujours répéter une deuxième fois et p l u s fort. Peut-être lui aussi avait-il des problèmes d'audition ? Il ne risquait rien à essayer !

— Hé, t'as pas compris que je vais pas t'attaquer ? Range tes griffes !

mais qui avait dit qu'il allait le laisser partir pour autant ♡ ?

" Il y a pas d'oiseau au clan de l'ombre, ou c'est toi qui est aveugle ? Ton mentor t'as pas appris les lignes débiles qui séparent les clans ? "

Alors que le félin brunâtre aux multiples nuance s'étala au sol, chose incompréhensible aux yeux de l'apprenti qui n'y lisait qu'un souhait de mourir prononcé, Feulement Nuageux entre-ouvrit la bouche pour lui répondre. Lui réponde qu'il était au courant mais qu'avant de se poser sur les terres du tonnerre la grive se baladait dans l'ombre. Qu'au pire il s'en branlait pas mal et que si monsieur voulait s'en sortir avec ses deux yeux et toutes ses moustaches il ferait mieux de le laisser passer qu'on n'en reparle plus. Mais le danseur se mit soudainement à élever le ton, vrillant les oreilles du fils du serpentaire et provoquant ses griffes.

" Hé, t'as pas compris que je vais pas t'attaquer ? Range tes griffes ! "

Instinct primaire, panique cérébrale face au son soudain un peu trop bruyant, contraction musculaire, agitation de ses nerfs sans le consentement de son esprit. ZBAFF, c'était la baffe. Encore. Toujours.

Un feulement lui échappa alors qu'il recommença à faire le dos rond, patte toujours levée et prête à s'abattre à nouveau s'il le fallait. Le petit était remonté.

" TU T'CALMES J'AI PAS D'ORDRE A RECEVOIR DE TOI. "

Cracha le gamin alors que des deux c'était bien lui qui avait perdu son sang froid.

" Tu redescends tout d'suite sinon j'te défonce. J'suis pas ton pote. "

Cette phrase avait un sens dans sa tête.

Le matou étendu sur le sol, le dos parmi les herbes rêches et les pattes relevées vers le haut comme s'il s'étirait, souriait à foison au mâle de mauvaise humeur. Les crocs accrochés à la barrière du train de son esprit, exécutant roulade et voltige dans les montagnes russes de ses sentiments, il se laissait dériver avec bonheur, passant du rire au questionnement profond. Ce fut donc les yeux plissés qu'il observa son nouvel ami, ne remarquant pas que ---

SBAAAAFFFF

Q-que ?

Danse du Cerf, entrainé pour le combat depuis qu'il n'était qu'un tout petit félin, eut l'instinct primaire de se reculer encore plus loin dans la végétation, les griffes de cet ombreux rageur atteignant avec une douleur aiguisée son cou; il avait évité son visage, mais… L'avait quand même attaqué sans rien dire -- et touché ! Après ce geste brusque, il bondit avec colère sur ses pattes, les oreilles couchées sur son crâne et les moindres parties de son corps tremblant de rage. Il lui avait dit de ranger ses épines de doigts et l'autre avait fait tout le contraire, était-il vide de tout sens logique ?!

— M a i s
t'es complètement débile ou quoi ?

Grommelant ses paroles dans sa barbe, il essaya de jeter un coup d'oeil à sa blessure, remarquant que quelques perles de sang commençait déjà à glisser de la plaie. Certainement pas assez pour lui faire une cicatrice, mais son poil allait être plus court que les autres pendant une bonne lune ! Ronchonnant en premier lieu, il finit par ranger ses griffes et s'ébrouer pour faire descendre le sang vengeur qui tapait dans ses veines, glissant un regard aux yeux plissés vers son camarade. Une chance que celui-ci avait le poil tout entremêlé et était plutôt beau, car il avait bien envie de se délier un peu les pattes.

— C'est bon, c'est bon ! Je vais te laisser partir avec ton petit oiseau, de toute façon on en a plein dans la forêt… Il se décala d'une petite foulée vers la droite, laissant la vue de l'ombre ouverte à ce quadrupède excité. J'ai au moins le droit à un merci ?

Il aborda un long sourire provocateur, réduisant ses yeux en deux fentes provocatrices. Après tout, il le laissait partir avec ce qui leurs appartenaient et ne l'avait même pas attaqué ! Coup de Foudre allait être très fier de lui, il n'avait même pas levé ses griffes… Moins Raton-Laveur et Vauvau, mais il ne pouvait pas faire plaisir à tout le monde, n'est-ce pas ? Et puis, ce gros matou agressif était rentré dans sa ligne de mire. Il ne l'oublierait pas de sitôt… Et dès la prochaine rencontre, il allait savoir son nom ! ♫