Drôle de Pelage ▬ Queue de Serpent. -end

La douce lumière du jour qui se levait dans la clairière rappelait à Queue de Serpent le nouveau jour à venir. Le félin blanc s’était couché tôt hier soir afin de profiter un maximum du petit matin sans personne aux alentours et donc pouvoir traîner dans la combe où régnait une atmosphère silencieuse plutôt agréable au réveil. L’air frais lui picotait le museau alors il secoua la tête pour en chasser cette sensation puis il s’étira longuement pour détendre les muscles endormis de son dos. Il continua sa petite séance en sifflotant –il ne dérangeait pas grand monde à cette heure-ci- lorsqu’une petite voix aigüe retentie derrière lui.

« Dis … Tu veux bien m’apprendre des techniques pour que je les montre à Petite Orque ? »

Ne s’attendant pas à voir quelqu’un de si bon matin, il fit un grand bond sur le côté et se retourna, les poils du poitrail en bataille. N-non ! Il n’avait pas été surpris par un chaton ! C’est faux !
…
Bon peut-être un peu. Se raclant la gorge pour calmer ses poils dressés, il se tourna vers le jeune chat et le dévisagea. Comment s’appelait-il déjà ? Petit…Petite Orque ? Non, s’il suivait ce que venait de dire le chaton, Petite Orque devait être sa sœur qu’il avait déjà vu fanfaronner dans la clairière. Et lui, il était sûr de l’avoir vu derrière la chatonne noire et blanche. Petit… Petit Alpaga ? Oui, ça devait être ça…Le chaton était tellement discret aussi… Enfin bref, se dit Queue de Serpent. Il se tourna vers lui le dos raide avec un sourire forcé sur les lèvres.

« Ahaha…Petit Alpaga…Tu as réussi à me surprendre et ce n’est pas donné à tout le monde. Parce que tout le monde sait comme je suis difficile à surprendre ! Ah… Il se pencha vers le chaton et laissa tomber son air assuré pour prendre un ton plus suppliant. S’il te plaît ne dis à personne que tu m’as surpris. Si tu veux je peux…je peux euh… t’aider à faire…à t’apprendre des supers techniques en échange de ton silence ? Silteplaît ? »

Bon comme ça il avait juste l’air d’un gros dingue qui demandait à un chaton de garder le silence parce qu’il avait sursauté. Mais si jamais on l’apprenait, Queue de Serpent pouvait être sûr que certains individus comme ce très amical Grain de Sel et son acolyte le guérisseur n’en manqueraient pas une.

Devant le regard empreint d’innocence, un peu inquisiteur, le félin blanc se détend et force son poil à redescendre. Il s’excuse d’un petit sourire désolé lorsque le chaton corrige la faute qu’il a faite sur son prénom et s’assoit.

« Eh bien… excuse-moi, Patte d’Alpaga ..! »

Il rigole un peu nerveusement, le blanc, puis se force à adopter une voix plus posée. Queue de Serpent laisse s’agiter sa queue paresseusement sur le sol, raclant un peu de poussière au passage ; il refera sa toilette plus tard, tant pis. Quand le petit lui assure qu’il ne dira rien, le guerrier soupire et adresse à nouveau une petite mine amicale à Patte d’Alpaga.

« Bizarre, moi ? Il ronronne. Mais, dis-moi, tu es déjà debout par ce temps --et cette heure ? Tes camarades et ta sœur doivent encore dormir non ? »

Tout en parlant, Queue de Serpent passe un nouveau coup de langue sur son poitrail impeccable pour remettre en place un épi imaginaire. L’air frais du matin lui picote la truffe et le fait fermer les yeux, il hume alors les senteurs qui stagnent dans le camp ; chats endormis, odeur éventée du tas de proies presque vide, la mousse humide sur les écorces… Une dernière bouffée d’air et il retient à nouveau son attention sur le petit.

« Oh, au fait. Je ne me suis pas présenté, moi c’est Queue de Serpent. »

HRP: