Je crois que j'aurai dû tourner à gauche. - feat Grain de Sel - abandon

Un chat avec pleins de cicatrices, un chat qui était là face à moi. Moi, moi qui suis pourtant très fier, j'ai juste essayé de fuir, qui suis-je pour fuir devant un chat plus petit que moi, par prétexte qu'il est couvert de cicatrices ? Bon d'accord, je m'en voulais un peu, mais en même temps il n'avait qu'à pas surgir comme ça sans prévenir ! Il faut aussi penser que tous le monde ne vit pas comme lui dans la boue.

Je fixais le meuble de ma demeure, les friandises y étaient. Je bondis pour venir monter dessus, mes bipèdes de compagnie dormaient encore à cette heure-ci, l'astre qui éclair venait à peine de montrer les premières lueurs de lumière qui l'entourait. J'ai fouillé un peu, glissant ma patte pour ouvrir le meuble, j'attrapa alors un sachet de friandises. Un coup de crocs et griffes suffiront pour l'ouvrir.

Une fois l'objet récupéré je sauta par terre sans prendre la peine de refermer le meuble, qu'elle idée de le fermer en même temps ? Je sortis par le trou dans la porte et partit en direction du monde sauvage de dehors. Je voulais le retrouver, ce chat, et lui donner des friandises pour m'excuser de lui avoir faussé compagnie comme un mal propre.

Ah mais, je crois que je me suis perdu, je ne me rappel pas d'avoir à un moment passé par ce chemin là... Et cette eau au sol ce n'était pas non plus présent lors du voyage. Je crois que je suis allé plus loin que ce que je devais. Il devait être bientôt 2 heures que j'étais partis de chez moi et, seul, avec mon paquet de friandises en gueule, je m'étais perdu comme un pauvre idiot.

Je tentais de garder mon calme, au moins j'aurai de quoi manger pendant un ou deux jours, peut être que d'ici là mes bipèdes de compagnie viendraient me chercher ? Venez me cherchez !

Le grand chat que j'étais se mit à explorer doucement la zone, inquiet, cet endroit ne me rassurait guère.

Je crois que j'aurai dû tourner à gauche. (22)


Petite patrouille des frontières avec Ambre de Minuit et Faucon Fugueur, je me sentais si léger, si heureux .. Enfin si j'oubliais cette petite Lunar adoptée huit lunes plus tôt qui ne respectait rien ni personne. Nuage de Muguet, elle a pu avoir son nom d'apprentie au moins, elle avait tellement fait n'importe quoi que j'avais parié avec Souc' qu'elle l'aura seulement à cet instant, et non à six lunes ! Bref, pari perdu. Étonnamment. En plus, l'apprentissage ne l'avait pas assagie. Elle piégeait maintes et maintes personne car "c'était sa manière de rendre justice." Tssss sang de sauvage ça, obligé de tout faire dans la violence et le sale. Et ma Lenlen, si douce et si pure qui pensait encore pouvoir la récupérer. J'espérais aussi, que sa pureté les laverait. Nuage de Crocs était un bon chat, connaissant sa place et ses valeurs. Comme deux jumeaux divergeaient autant ?

Enfin, malgré mon seul mais gros problème, j'en vis un se rajouter à notre frontière avec les quelques maisons domestiques au loin. Un chat, énorme, au pelage trop exotique. Et bien sûr un collier bien accroché autour de son cou. Allez, vu son allure, ce devait être un "pur race" Pur rien du tout. Même pas du sang d'un quelconque sauvage, même de clan qu'on ne connaîtrait pas, comme la mystérieuse tribu par delà les Hautes Pierres. Sang modifié par les Bipèdes, docile, mou, mais ils se pensaient supérieurs à nous. Foutaises. D'habitude, ils ont l'air trop précieux et fuient à notre vue, mais celui là était bien bâti et pourrait vouloir se rebeller. Je signe aux deux autres guerriers de rester en arrière, en surveillance, si jamais il voulait faire le malin. Avec de la chance, c'était une chochotte comme les autres domestiques.

Je me faufile au travers d'un buisson avant de sortir près de lui. Le chat haut sur pattes que j'étais, maigre mais avec maintes traces de combat sur moi, feulai sur l'inconnu.

" Tire tes pattes manucurées de notre territoires, sale domestique ! "

Longues oreilles plaquées en arrière, il n'était pas le bienvenue.

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L'astre lumineux continuait à briller dans le ciel de plus en plus haut, il éclairait bien toute la plaine sûrement, mais l'endroit où j'étais m'empêchais de correctement le voir. C'était un peu effrayant d'être ici, loin de chez moi, perdu, ne sachant pas où j'étais.

Le paquet en gueule, je cherchais encore un moyen de retrouver mon chemin, ne plus être perdu et enfin retrouver mon chez moi, tant pis, je retrouverais le chat que j'avais croisé une autre fois, c'était trop d'émotions pour moi de base.

J'ai voulu partir quand j'ai entendu subitement du bruit. Me tournant brusquement en tentant de contenir ma crainte, un immense monstre félin noir aux multiples cicatrices, le poils similaire à des aiguilles acérés et feulant de sa rage se mit à s'approcher de moi, m'ordonnant de partir.

Par réflexe j'ai lâché mon paquet de friandise tout en venant me plaquer contre le sol boueux. J'allais être sale, très sale, mais sur le coup je m'en fichais un peu. Je plaquais mes oreilles contre ma tête tout en enroulant ma queue sous moi, entre mes pattes arrières et bien posée sur mon outil de progéniture.

« Ne... Ne me faites pas de mal, je cherche juste à rentrer chez moi, je me suis juste perdu ! »

Bon, d'accord, ne me jugez pas ok ? J'ai peur et quand j'ai peur, je peux voir des monstres à la place de simples chats. Je tremble d'ailleurs comme une feuille, je n'ai jamais dis que j'étais un chat courageux.

Je crois que j'aurai dû tourner à gauche. (22)


L'énorme chat se pliai face à mes menaces, et dans mes yeux s'allumèrent une lumière, entre la fierté de mon rang et de mon sang de sauvage, et de dégoût face à ce ramollo. Un paquet de muscle, mais même pas capable d'oser penser à s'en servir. Je soufflai du museau, pour bien montrer à quel point je lui étais dédaigneux. Il laissa tomber son paquet de crottes sèches, immonde nourriture de Bipède. J'approchais, ne sourcillant pas à chacun de mes pas qui s'enfonçaient dans la boue. J'étais un noble chat de l'Ombre, qui n'allait pas faire sa précieuse comme un de ces Écureuils. Je touchai l'étrange feuille qui ne sentait pas bon, qui devait contenir son dîner de domestique comme les guérisseurs emballait leurs plantes dans de larges feuilles. Mais.. des feuilles plus naturelles. Je reniflai du bout de mon museau, et lâchai un "Pouah !" face à cet horrible fumet. Je donnais un coup de patte dedans, le relançant sur le faible domestique. Avec un peu de boue aussi, pas fait exprès. Ou si. Personne ne le saurait.

Il demanda ma pitié et je le regardais de toute ma hauteur, tandis qu'il était écrasé dans la boue. Il était perdu ? C'était bien un incapable dorloté. Je feulai en sa direction.

" Et bien t'aurais dû rester chez toi ! Ne reviens plus jamais par ici et ça faudra mieux pour toi ! "

Je grondais encore au fond de ma gorge et le poussa agressivement de ma patte.

" Allez, debout ! Je vais m'assurer que rentre bien chez tes foutus Bipèdes et que tu n'aies pas l'idée saugrenue de faire demi - tour.. "

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