Fin d'une vie - end

Ce matin Museau Pâle se réveilla plus tôt que d'habitude, à l'heure où la patrouille de l'aube quittait le camp visiblement puisqu'il manquait certains chats dans la tanière. En revanche une grosse majorité dormait encore. L'albinos sentait que cette journée se devait d'être commencée tôt, il aimait tellement profiter des premiers rayons du soleil dans le froid glacial, les pattes plongées dans la neige fraîche. Les journées étaient courtes avec la saison des neiges qui était bel et bien. Museau Pâle adorait cette saison, pour la simple et bonne raison qu'avec son albinisme il devait faire attention au soleil, alors plus les journées étaient courtes et moins il y avait de soleil, et plus Museau Pâle se sentait bien dans son corps. Il s'éclipsa en douce de la tanière en enjambant ses camarades qui dormaient tant bien que mal, jusqu'à enfin quitter la tanière. A peine sorti que le vent frais le frappa en pleine face, lui retirant un frisson. Il se dirigea tranquillement vers la sortie, saluant le garde qui devait avoir passé une nuit horrible dans le froid. A cette heure là personne n'était encore réveillé, pas même les chatons tout excités à l'idée de sortir de la pouponnière s'amuser.

Une fois la sortie du camp passée, l'albinos se dirigea droit vers les terres libres où il allait pouvoir contempler le lever du jour. Il avait envie d'aller aux falaises pour pouvoir le voir se lever derrière les montagnes, mais rien que le fait de pouvoir se balader tranquillement un matin dans le silence de la nature, lui faisait du bien. Il accéléra un peu l'allure avant d'arriver près du chemin du tonnerre, endroit qu'il n'appréciait pas du tout. Endroit qui lui faisait vraiment peur et lui foutait des frissons dans le dos. Il n'aimait pas voir ces monstres débouler à toute allure. Il s'avança légèrement et tata de sa patte le sol noir aux odeurs qui lui donnaient envie de vomir, jusqu'à ce qu'il entendit au loin débouler le monstre qu'il redoutait tant. Pris d'effroi et de panique, Museau Pâle resta statique un instant avant de courir en direction du mauvais côté, coté qui menait droit au clan de l'Ombre. Il fit demi tour avant de foncer vers le talus, mais le monstre arriva droit sur loin sans ralentir et le percuta de plein fouet. L'albinos roula sur le côté tandis que son souffle ralentit face à la douleur qui le traversait. Il voulait hurler mais n'arrivait pas à ouvrir sa bouche, une partie de son corps commençait à baigner dans son propre sang qui coulait à flots. Une partie de son visage était cramé par la vitesse de sa chute sur le sol noir du chemin. Il sentait son rythme cardiaque ralentir tandis que ses yeux reflétaient sa panique. Il était seul ici et personne ne pouvait l'aider.

Ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait pouvoir voir le lever du jour.

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