La famille, c'est sacrée [Pv Nuage Roux] -end

La famille, c'est sacrée.

Piéger ... se noyant dans des mensonges ... Inextricablement coincer entre sa volonté de ne pas délaisser son clan et sa douleur de devoir pour cela céder ses enfants à une autres. Et peut-être était-ce due au fait que Nuage Roux était le fils de Coup de Foudre, peut-être voyait elle la compagnie du jeune félin comme celle d'un ancien très sage sur lequel se reposer ... Peut-être oui, se sentait elle proche du jeune chat et de sa loyauté, de son innocence encore de ... Qu'importait à vrai dire la raison mais une larme lui échappa bel et bien sans que jamais elle ne le réalise, trop absorber qu'elle était à songer à ses pauvres petits qui ne la verraient jamais pour ce qu'elle était pour eux ... pour d'autres petits qui de leurs mère, n'avait eu que quelques mots pas nécessairement agréable ... Juste pour qu'elle laisses ses gènes, sa trace. Mais Ni Braise, ni Roux, Ni Bec ne ressembleraient jamais à cette génitrice là. Il avait bien trop d'amour là où Suie n'avait sus en avoir que pour Mirage du Désert ... Et fatalement elle faisait la comparaison, s'imaginant ses petits grandir et devenir son exact opposé ... A cause de son absence ...

Dès les premières questions, elle échappa un rire triste avant de répondre, doucement, comme si la réponse aller alourdir son blâme, comme si répondre rendait plus vivace encore sa trahison ... Un seul amour, le clan ... Une seule union ... Les étoiles ... Parce que jamais un guérisseur ne doit être indisponible pour les siens ... Parce que seul le guérisseur est un pont entre les vivants et les morts ... Une leçon apprise par cœur répété sans cœur, froidement mais avec cette pointe mélancolique qui en disait long. Coup de Foudre avait peut-être reçue d'elle une marque visible de tous, mais il l'avait marquer elle, profondément en ui ouvrant les yeux sur une loi oh combien nécessaire mais oh combien trop lourde pour de frêle épaules ... Mais quand la suite arriva, elle fit un bond en arrière et leva la patte comme si la foudre justement venait de la frapper de plein fouet. Son regard tourna autour d'eux avant qu'elle ne tendent le cou pour que son museau effleure celui de l’apprenti, une panique réelle et puissante s'y lisant.

- Qu'a tu dis ?

Sa queue balaya l'air avec nervosité et sans prévenir, elle se jeta sur le félin pour le pousser un peu plus à l'écart de toute oreille, inconsciente de se trahir vraiment.

- Foudre ? C'est ton père qui t'as tout raconter ?

Elle se tenait au devant du novice, la fourrure en bataille, son trouble révélant une peur réelle, profonde. Celle d'avoir été trahis ... Celle de perdre définitivement tout ce pour quoi elle avait fait ses choix. Oui, Secret du Firmament, si habituellement calme avait en cet instant le visage de celle a qui l'on annonce le pire ... Et quiconque ce serait tourner vers les deux chats auraient aisément pu croire la guérisseuse comme en transe, absorber peut-être, par une vision où au contraire, agacé par un novice irrespectueux qui aurait fait une erreur terrible ...

Nuage Roux s'étonne de sa propre question, mais reste de marbre, ne laisse rien dépasser sur son visage qui était plus que sérieux. Autour de lui, il entendait les chatons au loin s'amuser, les anciens ruminer, les apprentis se raconter leurs exploits et les guerriers se reposer au soleil. Tandis que Secret du Firmament ne bougeait pas d'une griffe, elle semblait perdue, paniquée, comme si le temps de cette discussion entre l'apprentie et la guérisseuse s'était arrêté.

« .. Un seul amour, le clan ... Une seule union ... Les étoiles ... Parce que jamais un guérisseur ne doit être indisponible pour les siens ... Parce que seul le guérisseur est un pont entre les vivants et les morts ... »

C'était comme si elle récitait un poème, un fable par cœur, mais est-ce qu'elle y croyait vraiment ? Réciter oui, mais y croire, elle n'en avait pas l'air. A cet instant, l'apprenti était persuadé que quelque chose clochait. Au départ elle était venue lui parler de son frère, mais voilà que le sujet divaguait pour devenir un peu plus personnel. Et c'est lorsque la guérisseuse fit un bond en arrière qu'une nouvelle chose se brisa. Il tenait quelque chose, et visiblement c'était ce qui rendait la femelle totalement paniquée. Elle approcha son museau de celui du rouquin, qui lui, restait sans rien dire. Il n'avait pas besoin de parler, elle allait visiblement lui déclarer beaucoup de choses..

« Qu'a tu dis ?
- Souhaites-tu réellement que je répète ? » Demanda-t-il avant que la guérisseuse ne le pousse un peu plus à l'écart de la foule.

«  Foudre ? C'est ton père qui t'as tout raconter ? »

Son expression changea, et Nuage Roux fut surpris de la voir dans un tel état comme il ne l'avait jamais vu. La fourrure en bataille, les yeux écarquillés, une odeur de peur qui lui brulait le museau. Tout devint limpide. Roux balaya le camp du regard, à droite, à gauche, tout le monde était encore à ses occupations. Alors ainsi, il venait d'apprendre le plus terrible des secrets à ce jour. Même si ça ne le concernait pas, il avait envie de pleurer, puis finalement de rire.

« Non, mais toi en revanche tu viens de te griller. » dit-il en rigolant doucement avant de reprendre illico son sérieux. « Je te l'ai dit, Coup de Foudre est mon géniteur, j'ai pris de lui. Je suis très observateur, je ne suis pas bête. » Il ne disait pas ça pour se lancer des fleurs, simplement pour faire comprendre de qui il tenait. « Alors, si je comprends bien, l'ancienne guérisseuse a été exilée finalement pour ne pas avoir eu des chatons avec Coup de Foudre. Mais c'est en fait toi, la mère de ses chatons. C'est avec toi que Coup de Foudre les a fait. » Un instant, son regard se voila. Comme s'il était déçue, triste, voire jaloux. « Avant que tu veuilles m'arracher les poils, sache que je ne dirais rien. Je pourrais le faire pour me venger de Coup de Foudre qui m'ait caché ça, mais tu es dans le coup. Ta souffrance doit déjà être immense. » Il hocha doucement la tête. « Sache juste que moi, si j'avais été ces petits, j'aurais été fier d'être le fils de la guérisseuse du clan sans le savoir, plutôt que d'être le fils d'Etoile de Suie, la pire des saloperies. » Puis il cessa de parler pour l'instant.

La famille, c'est sacrée.

La siamoise avait à peine prêter attention à la questions presque railleuse du mâle, tant elle savait, comme lui, qu'elle avait parfaitement entendue ... Alors quand il lui balança, ce qu'elle ressenti froidement, comme elle s'était révélée toute seule, elle gonfla son poil plus encore. Il avait compris ... Par sa faute ... Il savait parce qu'elle n'avait pas sus regarder autres chose que cette maudite pouponnière ... Parce que ...

Un voile noir envahis sa vision,
Noir comme l'absence d'étoiles dans son ciel depuis qu'elle avait céder aux appels de son cœur pour le bengal ...
Noir comme la sentence qui l'attendait dès lors que Nuage Roux dirait au clan la vérité ...

Elle s'était assise sans le réaliser et son poil, rendu légèrement humide par des sueurs froides qui la faisait frémir, était retomber sur son corps platement. S'était fini. Sa vie se terminerait donc ainsi ? Pas bête ... deux mots qu'elle capta dans son brouillard, levant sur le novice ses yeux emplit d'amour et de frayeur, l'observant en silence avec cette terreur sourde et cet espoir infime. Et elle lut dans les perles d'ors du jeune chat un peu de cette douleur qu'elle ressentait. Un peu de ce voile qui l'avait animé les jours suivant l'exil de Nuit Hivernale. Et elle comprit avant même que Nuage Roux n'ouvre sa gueule que ce qui lui faisait mal dans cette vérité, ce n'était pas la trahison de la guérisseuse envers le code qu'elle devait suivre. De ça, comme son père, il se moquait. Non, ce qui faisait souffrir le jeune chat, s'était de ne pas avoir était mis au secret par son père, de voir ce lien si tenu entre eux. Et cela elle le comprit car elle avait elle-même comprit que jamais Coup de Foudre ne saurait lui rendre l'amour qu'elle-même avait pour le bengal. Elle le comprit d'autant mieux qu'elle-même avait tant espérer par le passé que son père la laisse davantage rentrer dans sa vie. Un lien entre eux, invisible. Une demande d'amour qu'elle connaissait parfaitement à présent.

Alors sans répondre, elle se leva et passa sa tête sur l'épaule du félin, l’attirant contre elle de sa patte et sa queue glissant sur le flanc opposé de l'apprenti pour resserrer cette étreinte maternelle. Elle n'était pas sa mère mais en cet instant, elle réagissait comme tel. Parce que ça, elle ne pouvait le faire avec ses propres petits. Parce que Nuage Roux à présent, savait. Parce que son regard venait de la touchée directement au cœur.

Puis elle murmura dans l'oreille du novice, un léger sourire aux lèvres.
- Je vous ait vu naître ce jour là ... J'étais là... Elle s'écarta alors pour le toiser, pour le laisser réagir, pour peut-être, ne pas lire de rejet, désireuse en cet instant de prouver à Nuage Roux qu'elle avait peut-être eu peur qu'il l'ouvre, qu'il annonce la terrible vérité et dévoile le secret qui pesait sur la guérisseuse, mais que depuis le début, et sans qu'il le sache, il avait toujours eu sur lui un regard bienveillant qui ne désirait que son bonheur. Celui d'une guérisseuse. pas seulement parce que tel devait être son rôle ais parce que tel était le cœur de la siamoise. Depuis le début.

Evidemment, en attendant la réponse de la guérisseuse, le regard de l'apprenti se dirigea vers la pouponnière où étaient les chatons. Alors maintenant, il savait la vérité sur eux, la vraie, pas celle que Coup de Foudre et Secret du Firmament avaient visiblement fait croire au clan. Et maintenant qu'il était au courant de tout, Roux était un peu plus motivé à l'idée d'aller les voir, leur parler, leur montrer ce qu'était un clan. Un clan qui contenait beaucoup de secrets. Et l'apprenti venait certainement de découvrir l'un des plus gros. Il avait alors un grand pouvoir, celui de foutre en l'air le clan entier en révélant la vérité au grand jour. En avouant tout. Mais à aucun moment cette idée le frappa, Roux avait beau vouloir prôner la vérité, il prônait avant tout la paix. Et cette paix ne pouvait se faire que si certains secrets n'étaient pas dévoilés. A ce moment, il valait mieux un beau mensonge qu'une triste vérité qui était capable de tout déchirer.

L'apprenti qui maintenant faisait presque la taille de son géniteur, regarda Secret du Firmament qui restait encore silencieuse. Il espérait ne pas l'avoir blessé, après tout, Roux était bien placé pour garder les secrets, celui-ci tout particulièrement. Car aujourd'hui, il ne pouvait pas imaginer sa vie sans avoir Coup de Foudre à ses côtés, ou encore Secret du Firmament qui était la seule femelle à qui il faisait confiance. Il ne voulait pas les perdre. La femelle se releva d'un coup, sans rien dire, et se rapprocha encore un peu du futur guerrier, l'attirant vers elle. Il sentit une douce chaleur lui parcourir le corps, c'était comme une première fois. Comme s'il revivait sa naissance. Car depuis, il n'avait plus jamais ressenti de chaleur comme celle-ci. Car depuis il n'avait ressenti que de la froideur. Finalement, il entendit son murmure au creux de son oreille.

« Je vous ait vu naître ce jour là ... J'étais là... »

Secret du Firmament se retira, mais la chaleur resta. Cette chaleur qui avait fait tant de bien au rouquin. Comme si tout ce qu'il avait traversé de mauvais jusqu'ici s'était envolé, par un coup de baguette magique, par cette présence féminine que Nuage Roux n'avait jamais vraiment eu. Et ça lui avait fait beaucoup de bien, même si ça n'avait duré que quelques secondes. En relevant ses yeux vers la guérisseuse, il n'y voyait plus d'animosité, de peur ou encore de panique. Et c'était beaucoup mieux comme ça.

« Tu étais là, et heureusement que tu l'étais. Si tu n'avais pas été là pour nous, comme tu l'as fait pour Bec en venant me voir aujourd'hui, ça aurait été bien différent. Je ne peux que te remercier. Et tu sais très bien que ton secret sera bien gardé, car il me concerne un peu, et je n'ai pas envie de te perdre toi et Coup de Foudre. » Il finit par sourire, un sourire destiné à la personne qui avait toujours été là pour lui et pour sa fratrie. Et aujourd'hui il la considérait bien plus que comme la guérisseuse du clan.

La famille, c'est sacrée.

Quand Nuage Roux lui répondit, elle esquissa un sourire. Ils étaient des chatons, ils avaient droit de vivre, même si Bec avait une malformation, me^me si ... Oui, le jeune chat grandissait, prenait en force, apprenait comme les autres et finalement, se débrouiller. Elle avait eu raison de demander à Nuit Hivernale à trouver une nourrir. Non, jamais leur mère n'aurait prit soin d'eux comme Chêne Argenté, malgré son caractère parfois insupportable, avait fait. Feue Étoile de Suie ne manquait sans doute pas à grand monde, mais pour ses propres petits, sa disparition était sans doute d'autant mieux qu'à présent, la siamoise pensait qu'ils trouvaient tous leur place dans le clan. Et puis, dans les mots de Roux, elle comprit qu'il ne lui en voulait pas d'avoir comprit que leur histoire n'avait guère fonctionner sur elle. Pas plus qu'il ne lui en voulait à présent qu'il comprenait qu'en venant le voir lui plutôt que Bec, la chatte désirait seulement protéger tout le monde. Eviter au frère du novice de se sentir écarter, de croire que peut-être, on ne lui faisait pas confiance justement. Et finalement, de veiller sur lui, sur eux, en évitant de blesser quiconque. Elle était heureuse que Nuage Roux se montre bien plus chaleureux à présent, contente aussi parce qu'elle-même voulait le meilleur pour ses petits là et par extension finalement, pour les siens. Car à présent qu'elle lui avait parler, elle savait qu'il veillerait sur ses petites étoiles à elle autant que lui semblait avoir comprit qu'il pourrait toujours compter sur elle. Et son sourire eu sur elle l'effet d'une vague de tendresse qui la fit ronronner de bonheur, tel un chaton qui ne se maîtrise pas encore.

- Et pour rien au monde je ne voudrais te perdre toi, où Bec, où Braise, où qui que ce soit.

Sereine, elle l'était à présent, mais la siamoise était connu pour être parfois aussi, émotive et elle donna donc un large coup de langue sur la tête de l'apprenti, ultime remerciement car il avait sus l'écouter et elle espérait avoir fait de même avec lui. Finalement, elle ajouta, doucement.

- il faut que j'y aille, mais on pourrai se retrouver une prochaine fois à l'heure du partage ?

Et ainsi, profiter d'un bon moment, espérait elle. Car Nuage Roux, s'il n'était comme un fils pour elle, était comme un petit frère de plus, comme l'était Nuage de Mouche finalement ... Un membre à part entière de sa grande famille. Mais elle le savait, au fin fond d'elle-même, cette famille là ne serait jamais assez grande. S'était son problème à elle, ses secrets avaient créer un manque affectif profond, qu'elle ne pourrait jamais tout à fait combler.