Réconfort. [PV Feu'] -end

Réconfort(22)


Il avait juste dit ce qu'il pensait. C'était si simple. Peut - être que son allure de guerrier expérimenté, même si les cicatrices dataient de son enfance, lui donnait plus de droit de l'ouvrir sans qu'on ne lui fasse de remarque. Mon regard se perdit d'ailleurs dans le labyrinthe de cicatrices et de motifs qui se dessinaient sur son corps, et je fis une petite mine surprise quand je m'en rendis compte. Depuis quand je reluquais les mâles moi ? En face, je voyais aussi le regard accroché sur moi du guerrier, et je me retrouvais à avoir chaud encore. Plus de jalousie ou de rage, mais, d'une gêne, et d'un peu de flatterie aussi. Je, je ne pensais pas être amoureuse de ce personnage non, mais l'ambiance était spéciale. Le fait qu'il avait été le seul à s'inquiéter, même sans faire exprès, pour moi m'aurait touchée ? Je ne savais pas. Ce n'était pas son action ou ses paroles qui me faisait sentir comme ça, simplement sa présence. J'étais encore de trois - quart dos à lui, je décidai de me lever et de m'asseoir un peu plus à ses côtés. C'était plus convivial, plus poli. Plus proche aussi, me dit une dernière pensée. Par réflexe, ma queue bat de gauche à droite, et si elle rencontrait accidentellement celle du mâle, elle tressautait et faisait demi - tour. C-continuons la discussion plutôt.

" Bah, parfois dire ce qu'on pense logique sans retenue, c'est mal vu, genre, trop franc. Mais j'avoue que ce soir c'est plutôt.. réconfortant, éclairant. "

Le vent ressouffle à nouveau entre les branches du Cèdre Calcinés, et dans ses racines aussi, où nous nous trouvions. Frisson de froid, j'ai voulu faire un pas de côté pour me coller à Feulement, comme habituellement je l'aurais fait avec Nuage de Mimosa, ou Nuage de Crocs quand le temps se rafraîchissait. Je m'arrêtai heureusement à temps, ayant juste fait un léger mouvement, un soubresaut vers lui, rattrapé de justesse. Nos poils se sont peut - être touchés.

" Haha, j'ai retenu maintenant. T'aimes pas qu'on te touche. "

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Merci Nix

Elle s'approcha et étrangement Feulement ne sentit pas ses muscles se tendre. Au contraire il se surprit à attendre qu'elle vienne plus près. Un désir complétement étranger pour le beau mâle qui ne supportait pas le contacte physique. Même au contre vent et neige l'orphelin ne se serait pas approché de qui que ce soit (si ce n'est d'Esprit Soucieux) et pourtant voilà que leurs deux queues se frôlaient et qu'il n'eut aucune pulsion violente non-contrôlé. Pas le moindre désir de planter ses griffes dans le visage de la femelle. Elles n'étaient même pas sorties de leurs fourreaux.

" Bah, parfois dire ce qu'on pense logique sans retenue, c'est mal vu, genre, trop franc. Mais j'avoue que ce soir c'est plutôt.. réconfortant, éclairant. "

La parole de Feulement avait définitivement des résultats aléatoires. Parfois elle blessait, parfois elle réconfortait et ce d'une manière que son propriétaire ne contrôlait absolument pas. Ou bien gauchement.

Le vent souffla, sifflant entre les branches du géant aux longs bras brûlés. Encore, la maine coon tenta un rapprochement qui ne vit jamais le jour. Elle s'arrêta lorsque leurs deux pelisses se frôlèrent et un léger sentiment de frustration envahit le jeune guerrier. Le plongeant plus profondément dans sa propre confusion.

" Haha, j'ai retenu maintenant. T'aimes pas qu'on te touche. "

Miaula t-elle. Le grand félin sombre lança un regard presque perdu à son ancienne camarade de tanière. Puis il répondit en toute honnêteté:

" Non, ça va là. "

Il n'osa pas remuer ou se rapprocher lui-même pour que leurs corps se touchent mais en brûla d'envie. Enivré par le parfum de Nuage de Muguet qui portait en lui une épice qu'il ne su reconnaitre. Quelque chose de tout aussi surprenant et fascinant que sa toute nouvelle tolérance pour le contacte physique. Il en voulait plus. Il voulait plus d'elle et si cette pensée n'occupait pas la totalité de son esprit il y aurait certainement vu quelque chose d'effrayant. Se serait demandé si ce n'était pas un piège.

Réconfort(22)


Non, ça va là.

Changement soudain, l'information qui avait pourtant pris du temps à m'atteindre, qu'il n'aimait pas le contact physique, s'annulait totalement en ce moment ! Pourquoi ? Pourquoi c'était si bizarre, il était bizarre, j'étais bizarre ? Nos regards se croisèrent un moment, et il semblait tout aussi incompréhensif que moi face à cette situation. Je regardais en l'air, dans le ciel, la lune entre les branches. Elle n'avait rien d'anormal, pas du tout pleine, sinon nous serions en période d'Assemblée. Dans ma cervelle curieuse ne tournait qu'une question, pourquoi pourquoi pourquoi ? Les chatons ? La jalousie ? M'éloigner de certains chats me faisait me rapprocher d'autre ? Mon coeur battait fort, j'avais même l'impression qu'à chaque battement, il me poussait vers le grand mâle noir, donc le col de fourrure devenait de plus en plus accueillante, surtout depuis que je savais que je n'aurais pas des griffes dans le visage en réponse. Je lâchai un petit " D'accord. ", qui suivit l'aveu de Feulement, que là ça allait.

Ne voyait pas d'autre obstacle à mon envie de me coller contre lui, outre peut - être de l'incompréhension ou la fierté, je supprimai la distance entre nous, accueillant enfin son contact physique avec une impatience que je ne m'étais pas soupçonnée. Son pelage chaud me fit du bien, réconforta les derniers petits bouts de moi qui rageaient encore ce soir là. Et puis, pourquoi pas. Pourquoi pas juste ne pas penser, me laisser aller sur ce qui me faisait sentir bien, à la place de le refuser et retourner seule, dans le froid, à broyer du noir. Nos flancs se collaient l'un à l'autre, et ma queue arrêtait de tressaillir si par hasard elle rencontrait la sienne. Alors que le clan faisait la fête et se réjouissaient de la venue de trois petits qui allaient que plus bonder le camp, Deux silhouettes noires et blanches se complaisaient de leur seule compagnie au fond du territoire.

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Merci Nix

Elle souffla un:

" D'accord. "

Puis leurs fourrures se mélangèrent en un tableau sombre comme la nuit qui les entourait. Le contacte qui d'habitude horripilait tant le grand guerrier s'était transformé en une sensation accueillante, chaleureuse, lui rappelant même légèrement sa petite enfance bien plus tendre. Mais ici ce n'était pas le terrain de jeux des innocents. C'était un autre pas dans le monde des adultes que tout deux effectuaient au cœur ténébreux de la pinède. La silhouette de leurs deux corps se mêlaient aux ombres avec une certaine harmonie, là, au pied du cadavre de l'arbre aux racines noires.

Dans une confusion partagée les deux compagnons d'un soir s'abandonnaient l'un à l'autre silencieusement en une scène qui aurait été presque romantique si de quelconques sentiments avaient germés entre eux. Mais là n'était pas le cas. Ce n'était ici qu'un cocktail d'émotions et de pulsions. La solitude, le désir. La passion était brûlante, feu réchauffant auquel les deux jeunes félins ne pouvaient échapper. Deux papillons de nuit attirés par la lumière de la luxure.