Providence ? - end

◊ Meneuse

Providence ?

Privé Brasier Glacial et Coup de Foudre

Il était temps de passer à l’action pour remettre un peu d’ordre à la Rivière. Les évènements récents les avaient accablés : d’abord la canicule, les épidémies, les morts, la perte d’Écho des Ruisseaux, ami et guérisseur… la chance semblait leur avoir tourné le dos, si bien que certains membres, la nuit tombée, finissait par quitter les lieux.

Pouvait-elle vraiment leur en vouloir ? Bien sûr que non. Le clan de la Rivière ressemblait désormais davantage à un énorme cimetière qu’à la définition même d’un clan, dont l’union fait la force. Ici, présentement, l’union tuait. L’union propageait des germes d’un chat à l’autre. L’union propageait la mort. Et même le guérisseur en avait fait les frais.
Comment pouvait-on leur reprocher de perdre espoir, quand le chef, le guérisseur et la lieutenante, figures emblématiques pour guider le clan, s’étaient vus retirer des vies chacun leur tour, à à peine quelques lunes d’intervalles ?

Mais Étoile d’Or, elle, avait retrouvé la foi. Du moins, elle s’y efforçait. Sans espoir, le clan allait tout droit sur le chemin de la mort, et comment leur demander de croire en l’avenir si elle-même n’appliquait pas ses propres conseils ?
Alors, elle puisait dans l’optimisme de Brasier Glacial, son nouveau lieutenant, et se persuadait que tout ça n’était qu’une mauvaise passe. Après tout, les Étoiles recommençaient à leur sourire en leur envoyant un nouveau guérisseur. Elles ne les avaient jamais quitté, elles les guidaient vers la rédemption.

Brasier Glacial et Feuille de Saule formaient un duo neuf et efficace pour l’épauler. À eux trois, ils discutaient beaucoup et parvenaient à trouver des solutions concrètes pour tenter de freiner la maladie et éviter les désertions.
La veille, ils s’étaient mis d’accord pour suivre la piste des enfuis avec l’espoir de les retrouver, discuter, les rassurer et balayer leurs appréhensions. Parmi eux, on comptait notamment Bouquet de Muguet et ses chatons. Rire d’Hippocampe, Sangsue Cendrée et beaucoup d’autres chats évitaient quant à eux le clan comme la peste, sans pour autant le fuir. Cette patrouille viserait à encourager les déserteurs à faire de même, ainsi que s’assurer de leur bonne santé.

C’est en fin de matinée qu’elle s’extirpa de la tanière pour, d’un regard entendu avec Brasier Glacial, quitter le campement et démarrer leur patrouille.
Le programme était le suivant : Brasier démarrerait aux chutes, et Étoile d’Or plus en aval. Suivant le cours de la Rivière à la recherche de leurs membres disparus, ils se retrouveraient au centre et rentreraient ensemble. Récapitulant la chose une dernière fois, ils se séparèrent alors, motivés par la volonté de souder à nouveau leur clan déchiré.

C’est ainsi qu’au petit trot, Étoile d’Or remonta la rivière, attentive aux sons et aux odeurs autant de son côté de territoire que de l’autre côté de la frontière, les rumeurs murmurant que certains chats se seraient réfugiés sur le territoire du Tonnerre…

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◊ Meneur

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☆ Providence? ☆
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Il n'avait pas bien compris - une mère et sa fille étaient descendues de la Rivière pour chercher asile à la forêt, auprès de la nouvelle guérisseuse. Il ne s'y était pas opposé (bien au contraire) mais lorsque leur chère Étoile de Double-Face lui avait dit que c'était parce-qu'une épidémie s'était propagée de l'autre côté de la frontière, un petit pincement au coeur lui avait pris. Il savait que leur Clan avait déjà perdu Museau Bleu (pas que le Clan, à vrai-dire) et apparament bien plus. Étoile Masquée le mit au jus: la lieutenante (même si Coup de Foudre le savait), leur guérisseur, et bien bon nombre de guerriers, et il lui dit avoir entendu tout ça par la bouche d'Amour-en-Cage qui s'occupait de la malade. Ça ne surprenait qu'à moitié le bengal, car, l'été dernier, la canicule avait frappé si fort que la Rivière s'était asséchée. Il se rappelait avoir marché dans la tranchée là où autrefois les poissons nageaient. Et maintenant? Est-ce que les poissons étaient revenus? Quoi qu'il en fut, Étoile Masquée lui demanda d'aller vérifier que tout allait bien. Il était son Lieutenant, il devait donc lui obéir, ce à quoi le bengal avait bronché. Pourquoi ce n'était pas lui, qui y allait?

« Fais-ce que je te dis » avait sèchement répondu Masquée, et Coup de Foudre, l'espace d'un instant, remarqua les cernes que le masque-en-face de leur chef leur cachait. Il remarqua la pauvre carrure qui le tenait debout. Il remarqua l'aigreur dans son ton et il s'était demandé, l'espace d'un instant, si l'épidémie n'avait pas aussi touchée son ancien ami.

Qu'à cela ne tienne - puisqu'il ne dormait plus dans la tanière des guerriers, au campement, il sortit de la sienne, près des Rochers du Soleil, et bondit au plat de ces-derniers pour regarder la berge et l'eau qui l'avait à nouveau remplie. Sa queue chassa quelques flocons car ses pensées se bousculaient - Taupe, Nuage d'Émeraude, Rouge Pivoine, Étoile d'Or, -- une fourrure familière et de couleur Soir s'approchait de l'autre côté et aussitôt les oreilles du bengal pointèrent, et aussitôt il s'approcha du rebord de l'eau, tâtant la surface gelée, et, après l'avoir jugée assez solide, y trottina pour saluer leur voisine en levant très haute sa queue derrière lui.

— « Or ! »

Le Clan de la Rivière n'était pas le seul à avoir écopé des pertes. Sa fille, Braise avait péri dans l'incendie, le manque d'eau Étoile de Cendre, et Secret du Firmamement... Disons que Coup de Foudre avait vu de meilleurs jours - là où elle l'avait connu avec une vitalité à en faire jalouser les apprentis, il chaloupait désormais ses pas comme si ses épaules portaient un lourd fardeau, mais il n'avait pas laissé le poids du deuil (trop) affecter sa toilette. Les joues rondes, les poils d'oreilles duveteux et il avait même pris la peine de sculpter le poil au bout de sa queue pour le bomber. Bon, il avait réservé cette allure pour Rouge Pivoine, mais il ne s'en plaindrait pas devant la cheffe - libido de côté, il avait tout de même un rôle à remplir pour le bien du Tonnerre. Il fit mine de se tendre sur le bout de ses pattes pour regarder autour d'Étoile d'Or et constater qu'il n'y avait personne - pas de garde, pas de guerriers pour la protéger, pas d'apprenti/es dans les pattes, ce qui le fit sourciller.

— « J'ai entendu les rumeurs, Raton m'envoie pour -- et ses deux oreilles se plaquèrent et il eut un mouvement de recul car à ses yeux n'échappait pas la piètre allure de la cheffe devant lui. « --La vache », il la soupçonnait d'avoir été malade comme l'avait été Étoile de Cendre et visiblement elle s'en était sortie, mais,

— Qu'est-ce qu'il t'es arrivé?... »

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◊ Meneuse

Pas de clapotis de l’eau pour guider ses pas, aujourd’hui. La température avait changé les flots en glaces, figeant un paysage d’ordinaire si mouvementé.
Au moins pouvait-elle mieux percevoir les sons alentours, sans se laisser étourdir par le vacarme du torrent. Ainsi elle remonta les lieux, sans faire attention outre mesure.

Quelle fut sa surprise, en approchant des terres du Tonnerre, de voir approcher une silhouette familière…

« Or ! »

Raideur dans les membres, Étoile d’Or le regarda traverser la surface gelée de la Rivière, qui, les beaux jours, formait une frontière naturelle entre les deux territoires.

« Coup de Foudre. » Le salua-t-elle à son tour d’un mouvement de tête poli, mais distant.

Elle n’était guère ravie de croiser un membre du Tonnerre en ces temps troubles. Sa piètre allure exposait son clan à la faiblesse, et elle n’avait guère envie que la nouvelle s’ébruite. Si les trois clans apprenaient le malheur qui les accablaient, ils n’hésiteraient pas à annexer leurs terres.
Mais Coup de Foudre, loin de se laisser impressionner par la chose, ne stoppa pas son cheminement.

« J'ai entendu les rumeurs, Raton m'envoie pour – --La vache. Qu'est-ce qu'il t'es arrivé?... »

Si sa fourrure entière ne se gonfla pas, la meneuse ne put cependant empêcher les poils du long de sa colonne de se dresser en crête. La nouvelle avait donc fuité, et elle se força à contenir sa colère : l’idée que des membres de son propre clan aient pu ainsi les mettre en danger en ébruitant l’épidémie la rendait folle.
Quant à sa vie perdue… elle ne l’avait même pas avoué à son propre clan en dehors de son lieutenant et son conseil. Ce n’était pas pour aller maintenant se confier à un étranger.

« Les rumeurs sont, comme tu le dis toi-même, Coup de Foudre… des rumeurs. Quant à moi, je vais bien, merci de t’en soucier. » Répliqua-t-elle du tac au tac, bien décidée à étouffer l’affaire, avant de reprendre d’un ton plus sec, dardant sur lui un regard de braise : « En revanche, tu sembles oublier que même si l’hiver est là, le gel de la rivière n’efface pas nos frontières... »

Lui, qui se tenait là debout sur la glace…
En cas d’attaque, elle donnait peu cher pour une victoire de la Rivière, mais le bluff et ses 8 vies restantes étaient les seuls moyens de défense qu’il lui restait.

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☼ Membre Détective Privé

Le soleil était levé depuis quelques temps, mais ses rayons ne parvenaient pas à réchauffer le sol déjà couvert de neige, de givre et de glace. Comme à mon habitude, au moment où le soleil inondait enfin le camp de sa lumière, j'avais déjà eu le temps de chasser ce que je pouvais trouver sur le territoire. En devenant le nouveau lieutenant, j'avais accepté des devoirs supplémentaires, c'est vrai ; mais ce n'est pas pour autant que je me permettrais d'en faire moins qu'avant pour le Clan, en tant que chasseur et patrouilleur.

J'étais rentré au camp juste à temps pour l'heure qu'Étoile d'Or et moi nous étions fixée. Sans un mot, je me dirigeai du côté convenu. Afin de retrouver les quelques chats qui vivent à l'extérieur du camp, nous allions les chercher tout le long de la rivière, et je devais commencer par les chutes. Quelques uns vivaient hors du camp, mais passaient nous voir et accomplissaient certains de leurs devoirs de guerriers. Dans d'autres cas... Certains avaient presque disparu, honnêtement. Nous avions l'espoir de retrouver les disparus, et de prendre des nouvelles des quelques uns que l'on voit toujours assez peu - peut-être de les convaincre de revenir.

Les chutes étaient impressionnantes avec le froid et la glace. C'était plus ou moins le seul endroit où l'eau continuait de s'écouler normalement - partout ailleurs, le cours d'eau était plus ou moins gelé. Les longues stalactites qui se développaient contre les rochers étaient exceptionnellement belles à la lumière du jour. Malheureusement, je n'eus pas la chance de trouver un félin de mon Clan cette fois-ci, malgré mes recherches et toute mon attention. Je poursuivis mon chemin, descendant le long de la rivière vers des zones un peu plus ombragées. Je me doutais que je ne tarderais pas à retrouver Étoile d'Or. Peut-être avait-elle eu un peu plus de chance que moi ?

À ma grande surprise, Étoile d'Or n'était pas seule : un chat l'avait rejointe de notre côté de la rivière. C'était... Coup de Foudre ? Du Clan du Tonnerre ? Que faisait-il ici ? Pourquoi avait-il osé marcher sur la surface gelée, à deux doigts de franchir la frontière naturelle ? Nous n'étions pas prêts pour un conflit avec nos voisins...

"...La vache. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé?" entendis-je d'un peu loin. Pendant que je me rapprochais silencieusement de la scène, j'entendis Étoile d'Or répliquer sèchement. "Les rumeurs sont, comme tu le dis toi-même, Coup de Foudre… des rumeurs. Quant à moi, je vais bien, merci de t’en soucier. En revanche, tu sembles oublier que même si l’hiver est là, le gel de la rivière n’efface pas nos frontières..."

Je choisis ce moment pour dévoiler ma présence, apportant soutien à la meneuse.

"Bonjour, Coup de Foudre." le saluai-je d'un ton froid et sans émotion. "Que fais-tu ici, presque sur notre territoire ? La frontière - même gelée - n'est pas un endroit très propice aux discussions amicales, j'en ai peur." Sur ces dernières paroles, je pris place aux côtés d'Étoile d'Or, ma démarche calme, et mon regard de glace rivé sur le guerrier du Clan du Tonnerre. Quelque chose me disait que s'il venait ici, seul, alors ce n'était pas pour nous causer des ennuis. Peut-être une simple coïncidence. Peut-être connaissait-il Étoile d'Or ; peu importe. Ce n'était pas pour autant que je ne me méfiais pas de nos rivaux.

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By Fira

Feu brasier :

◊ Meneur

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☆ Providence? ☆
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En soulevant la crête de son dos, Étoile d'Or confirma à Coup de Foudre que non seulement elle ne voulait pas que son état se sache, elle ne voulait pas qu'il sache celui de son Clan non plus. Pas facile, lorsqu'une de ses guerrières était venue demander asile et n'avait, de surcroît, aucun filtre (du moins selon Raton-Laveur, qui lui, paraphrasait Amour-en-Cage).

Elle voulut tuer dans l'oeuf cet étrange souci qui avait pris son ... enfin ils n'étaient pas exactement ennemis, mais:

— « Les rumeurs sont, comme tu le dis toi-même, Coup de Foudre… des rumeurs.
— Mm, mais qui ont parfois un fond de vérité.
— Quant à moi, je vais bien, merci de t’en soucier. »

Il pencha la tête, car il ne croyait qu'à moitié ce qu'elle disait, mais bon, mieux valait ne pas trop y mettre son nez. Il la hocha après quoi, une grave vibration lui prenant de la gorge jusqu'à la queue.

— « En revanche, reprit-elle, tu sembles oublier que même si l’hiver est là, le gel de la rivière n’efface pas nos frontières...

Et voilà... Coup de Foudre poussa un soupir avant de lever les yeux au ciel, un fin petit sourire aux babines. En rémission ou non, Étoile d'Or n'avait pas changé, mais il allait bientôt lui faire comprendre que lui, si:

— Eh, oh, je t'ai vu t'approcher, c'est tout, mais il rajouta, pour la piquer de son aussi-peu-de-confiance: je ne suis pas stupide, d'habitude, je me tiens près de la berge ~ zieutant à peine sur elle un petit regard de connivence, ses yeux s'ouvrirent grand lorsqu'un tierce chat s'ajouta à ces retrouvailles:

— « Bonjour, Coup de Foudre.

Lui dit quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Et le bengal tourna aussitôt la tête vers l'inconnu tout de roux vêtu pour lui signaler d'un regard qu'il avait été vu, autant qu'il avait été entendu. Sa queue balançait en métronome derrière lui, cherchant déjà sur quelle patte retomber, jouer de quels mots, quel registre leur plairait, ce qu'il devait leur omettre et alouette.

— Que fais-tu ici, presque sur notre territoire ? La frontière - même gelée - n'est pas un endroit très propice aux discussions amicales, j'en ai peur.

Et pour peu le bengal se mit à remuer des épaules en étouffant un rire sous cape, avant de secouer la tête. Il ne mit pas long à comprendre qu'en se rangeant à côté de sa cheffe, le nouveau venu devait ou bien s'agir de son compagnon (mais était-il simplement possible qu'une chatte frigide comme Étoile d'Or puisse ouvrir son coeur à quelqu'un d'autre?) ou bien son Lieutenant. Et cette pensée surit son sourire, et l'espace d'une seconde, un éclair de tristesse zappa le fond de ses yeux. Il les ferma, mettant de côté son ressenti pour plutôt se concentrer sur il y avait mieux. Veillant à les pacifier d'une légère blague:

— Pas un pour rattraper l'autre, hein! Tu l'as bien pêché on dirait. ♡ »

Il leva sa patte pour l'agiter, au même titre que sa queue. Détrompe-toi (et à l'intention du Lieutenant:) Et toi aussi, je ne suis pas venu ici pour jouer. Je disais qu'Étoile Masquée m'envoyait à votre aide.

Il les rouvrit en prenant plus de présence:

— « Selon la rumeur (et il jeta un regard en coin à Or pour peser l'importance du mot), vos chats auraient passé la frontière pour venir se réfugier de notre côté? Il haussa une épaule, avec cette mine de rien.

Je ne dis pas qu'on déborde de proies, mais après les récentes pertes, vous devinez notre surplus. Alors si vous en avez besoin, ... il termina sa pensée en joignant la parole à l'action, se reculant d'un pas tout en se décalant d'un angle en leur ouvrant l'espace des Rochers du Soleil, derrière, et de tout le reste.

Les ordres d'Étoile Masquée avaient juste été de s'enquérir de la situation à la Rivière mais Étoile Masquée n'était pas là, en ce moment. Coup de Foudre se dit de toute manière qu'il ne répprouverait pas son offre, impossible, pas quand la possibilité de revoir Jolie Abeille était à portée d'une ou deux flatteries (enfin... si la maladie ne l'avait pas fauchée, elle aussi).

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◊ Meneuse

Les lunes étaient passées, l’eau avait coulé sous les ponts, mais Coup de Foudre restait le même, habile jongleur de mots, impertinent, enjôleur. Et elle, toujours, mordait à l’hameçon. Rigide, sérieuse, impulsive, elle était la proie parfaite pour son humour provocateur.
Ainsi donc, il la piquait une nouvelle fois, minaudant :

« Eh, oh, je t'ai vu t'approcher, c'est tout, je ne suis pas stupide, d'habitude, je me tiens près de la berge ~ »

D’habitude. Elle ouvrit la bouche prête à lui conseiller de garder ses distances, car à force de sautiller près de l’eau, il en était tombé une fois à la renverse, se noyant comme un chaton. Et qui l’avait repêché ? Bibi. En le voyant se pavaner ainsi, elle le regrettait presque. Au moins espérait-elle qu’il se gelait bien les coussinets, là, sur la surface givrée.
Mais elle n’eut guère le temps de lui rafraîchir la mémoire, puisque qu’une troisième voix vint s’ajouter à la conversation :

« Bonjour, Coup de Foudre. Que fais-tu ici, presque sur notre territoire ? La frontière - même gelée - n'est pas un endroit très propice aux discussions amicales, j'en ai peur. »

Quel ne fut pas son soulagement en voyant son homologue la rejoindre et se ranger auprès d’elle. Mais sa joie fut de courte durée lorsqu’elle réalisa que si son lieutenant avait rappliqué si vite, c’est que lui aussi avait fait chou blanc pour retrouver leurs compagnons.
Mais Coup de Foudre ne laissait de toute façon pas le temps à la meneuse de s’apitoyer sur son sort. Déjà il pouffait, se gaussant de l’arrivée du lieutenant :

« Pas un pour rattraper l'autre, hein! Tu l'as bien pêché on dirait. ♡ »

Et du tac au tac, elle de répondre, entamant les présentations :

« Brasier Glacial, mon lieutenant. » Et rebondissant sur sa boutade qui frôlait l’insolence, elle cingla : « Il remplit effectivement son rôle à merveille. Et nous avons la chance de partager les mêmes opinions sur les intrus qui font un peu trop souvent fit des frontières, n’est-ce pas ? » Miaula-t-elle en coulant un regard vers le rouquin.

Que Coup de Foudre n’oublie pas qu’il avait tout intérêt à entretenir des relations cordiales avec le nouveau lieutenant. Après tout, Brasier Glacial serait celui qui lui succéderait à la tête du clan si elle venait à succomber. Alors il valait mieux que le mâle sombre pèse ses mots.
Comme si il avait lu dans ses pensées, ce dernier en revint à un sujet plus sérieux :

« Détrompe-toi. » Puis coup d’œil à Brasier Glacial. « Et toi aussi, je ne suis pas venu ici pour jouer. Je disais qu'Étoile Masquée m'envoyait à votre aide. »

Tiens donc. Le nouveau meneur du Tonnerre jouait à présent les héros. Mais durant toute sa maigre vie à Cerfblanc, Étoile d’Or avait appris qu’aucune action n’était vraiment désintéressée, surtout entre la Rivière et le Tonnerre, dont l’histoire commune était agitée par de vieilles rancoeurs.

« Je ne dis pas qu'on déborde de proies, mais après les récentes pertes, vous devinez notre surplus. Alors si vous en avez besoin, ... »

Coup de Foudre conclut en s’écartant, découvrant un chemin tout tracé vers la forêt qui lui servait de gîte, invitant les deux chats à s’y rendre comme si les deux territoires ne faisaient qu’un.
Mais Étoile d’Or n’en fit rien, ne bougeant pas d’un pouce. À la place, elle darda son regard doré sur le mâle sombre.

« Tu m’en vois ravie pour vous, Coup de Foudre. » Siffla-t-elle avant de reprendre d’un ton las. « Et si tu nous disais directement ce que vous attendez de nous ? »

La charité au Tonnerre ? Elle n'y croyait pas.

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#955252

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◊ Meneur

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— Tu m’en vois ravie pour vous, Coup de Foudre.
— ... Tu te vois ravie de nos pertes?
— Et si tu nous disais directement ce que vous attendez de nous ? »

Les deux oreilles du bengal se pivotèrent vers l'arrière et il détourna juste un peu la tête pour dévisager tour à tour la chef et son lieutenant, interdit. Sa queue cessa son métronome et une sorte de petit sourire pinça ses commissures:

— « Euuuh...

La paix?

Une relation cordiale entre voisins?

La preuve qu'on peut compter l'un sur l'autre??

Il leur parlait chien ou quoi?

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☼ Membre Détective Privé

"Pas un pour rattraper l'autre, hein! Tu l'as bien pêché on dirait. ♡" répondit le félin au pelage sombre qui se tenait sur la glace, d'un ton guilleret. Étoile d'Or s'empressa de me présenter, et renvoya sa propre pique face au chat du Clan du Tonnerre. Cependant, Coup de Foudre enchaîna, en prétendant nous proposer de l'aide - je me fis la remarque qu'il parlait au nom d'Étoile Masquée, sans doute était-il lui aussi devenu lieutenant récemment. Mais avant tout, je me demandai si j'avais vraiment bien entendu. Le Clan du Tonnerre, nous aider ? Non, ce devait être une plaisanterie, sans doute. Ou un piège, un marché, d'une manière ou d'une autre. Il nous fallait rester sur nos gardes, jusqu'à ce que la vérité soit révélée. Étoile d'Or semblait tout aussi méfiante que moi, et répondit sèchement à l'étrange proposition de Coup de Foudre.

"Tu m’en vois ravie pour vous, Coup de Foudre." dit-elle froidement. "Tu te vois ravie de nos pertes ?" miaula l'autre mâle, d'un ton surpris, ou choqué peut-être. Non, nous ne nous abaisserions pas à se ravir des pertes de nos rivaux - la tournure était simplement maladroite, mais je gardai patience avant d'ajouter quelques mots à la conversation.

"Et si tu nous disais directement ce que vous attendez de nous ?"

Malgré toute la tension des quelques dernières secondes, c'était aussi la question que je me posais. Alors je continuai d'attendre mon moment patiemment. Malgré tout le dédain que j'éprouvais pour les leaders récents du Clan du Tonnerre, vu l'état de notre Clan, un certain niveau de politesse était tout de même de mise.

"Euuuh... La paix ? Une relation cordiale entre voisins ? La preuve qu'on peut compter l'un sur l'autre??" répondit Coup de Foudre après quelques instants, comme s'il s'agissait d'une évidence.

"Pardonne notre méfiance, mais il n'y a pas exactement un historique de bonne entente entre nos deux Clans. J'ai donc un peu de mal à comprendre pourquoi, soudainement, le Clan du Tonnerre chercherait à aider le nôtre." miaulai-je à l'attention du mâle, d'un ton factuel. Je pris quelques instants de plus pour choisir mes mots - en diplomatie, je préférais privilégier la prudence, plutôt que de répondre du tac au tac.

"Je ne remets pas ta parole en cause, mais pourrais-tu nous expliquer pourquoi le Tonnerre ferait-il preuve d'une quelconque générosité à notre égard ? Encore une fois, au vu des dernières dizaines de lunes, "la preuve qu'on peut compter l'un sur l'autre", ce n'est pas très convaincant."

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By Fira

Feu brasier :

◊ Meneur

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☆ Providence? ☆
^{Hiver 2019(2020) [ÉPIDÉMIE] - COUP DE FOUDRE, ÉTOILE D'OR et BRASIER GLACIAL}
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— « Pardonne notre méfiance, mais il n'y a pas exactement un historique de bonne entente entre nos deux Clans.

Le bengal acquiesca du chef.

— J'ai donc un peu de mal à comprendre pourquoi, soudainement, le Clan du Tonnerre chercherait à aider le nôtre.
— Hmmm.

Qu'il pencha ensuite. S'il avait d'abord brossé le Lieutenant de la Rivière comme une copie-conforme d'Étoile d'Or (mais plutôt que d'être couleur soir, il était roux comme... ben comme Roux, quoi), la minutie avec laquelle il choisit ses mots piqua son intérêt. Ce n'était pas Museau Bleu qui était déjà réchauffée à son rêve de frontières ouvertes, mais,...

— Je ne remets pas ta parole en cause, mais pourrais-tu nous expliquer pourquoi le Tonnerre ferait-il preuve d'une quelconque générosité à notre égard ? Il n'y avait, dans ce ton, aucune condescendance, et pour peu Coup de Foudre dodelina de la tête, agitant les deux oreilles, recourbant sa queue d'une certaine satisfaction derrière lui. Encore une fois, au vu des dernières dizaines de lunes, "la preuve qu'on peut compter l'un sur l'autre", ce n'est pas très convaincant.
— Mm mm, émit le bengal, sourire aux babines, c'est bien dit.

Ils se faisaient face sur la glace et leurs reflets se déformaient sur les aspérités. Qui sait si ces reflets n'étaient pas plutôt un groupe d'autre-eux d'une autre vie où la conversation ne se passait pas aussi bien.

— O.k., je te dois bien ça - il désigna d'un coup de menton l'Étoile en face - Or m'a sauvé la vie, il y a deux cycles, pendant la saison des feuilles mortes. Le campement était attaqué par le Clan du Vent, je suis venu ici pour appeler à l'aide et, soudain, la Rivière m'a bondi dessus - je t'épargne la suite.

Or a aussi sauvé mon fils, Mouche, pendant la bataille de la Lune Rouge. Il était Nuage à l'époque. »

Il eut un sourire, et fit mine de regarder ailleurs, avant de s'asseoir devant eux et de se gratter négligemment l'oreille guérie, c'est à dire celle où Étoile de Suie y avait poinçonné deux trous, à l'époque. Elle était encore sur lui (et la cicatrice derrière sa patte ressemblait à la sienne à l'époque) mais que tout deux sachent qu'il n'y avait plus trace d'elle que dans ses enfants.

— « Enfin, je pourrais bien m'asseoir avec toi pour t'expliquer touuuuus les bienfaits dont nous ferait jouir une alliance, mais laissez-moi vous faire la cour, un peu! Un rire dans les épaules, sans plus. Je veux seulement me racheter à celle qui m'a prouvé qu'on enseigne la haine, qu'elle n'est pas innée.

Ne me méprend pas - Brasier, c'est ça? - ta méfiance est justifiée. Je ne la partage pas, c'est tout.

Et à l'égard d'Étoile d'Or: Rien ne te force à accepter, tu sais? Le hic, c'est que si tu dis non, je crois que votre réfugié-e risque de craindre sa décision de nous avoir demandé asile...

Il ne lui dirait pas son nom - il n'avait aucune certitude qu'elle serait sauve s'il la dénonçait.

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◊ Meneuse

Cocktail de mots, de phrases, d’échanges méfiants et de roucoulements. Une nuit, piégés dans une bâtisse branlante, Étoile d’Or et Coup de Foudre s’étaient découverts, l’un et l’autre, obligés de cohabiter avec les traits de caractère de son comparse. Ainsi, le Tonnerreux l’avait décryptée, il connaissait quelques unes de ses failles. Elle, avait appris que sa dangerosité – si dangerosité il y avait - ne se situait pas dans ses griffes ni dans ses crocs, mais dans sa gueule. Habile, il semblait manier les mots et la psychologie à merveille. Sa méfiance à elle lui constituait une armure imparable, un moyen de se préserver du danger qu’il pouvait représenter, en cas de mensonge.

Silencieuse, elle observait la scène sans mot dire, sa queue morcelant l’air comme un métronome battrait le tempo. Ses yeux brûlants ne quittaient pas Coup de Foudre des yeux, cherchant la faille, le faux pas qui le trahirait, la fausse excuse pour ne pas accepter, ne pas risquer de tout perdre en le croyant.
À ses côtés, Brasier Glacial menait la conversation. Une fois de plus, il lui prouvait qu’elle avait eu raison de lui proposer le poste de lieutenant : il était un parfait diplomate, maniait les mots avec cordialité et fermeté. Peut-être serait-il plus objectif qu’elle, qui connaissait le danger et la providence que représentait Coup de Foudre. C’était quitte ou double.

« Or [...] »

La soudaine mention de son nom la sortit de sa torpeur, et son corps changea de posture : ses muscles se raidirent de nouveau, sa tête se releva en même temps que l’un de ses sourcils, piquée par la curiosité. Elle se souvint soudain de cligner les yeux.

« […] m'a sauvé la vie, il y a deux cycles, pendant la saison des feuilles mortes. Le campement était attaqué par le Clan du Vent, je suis venu ici pour appeler à l'aide et, soudain, la Rivière m'a bondi dessus - je t'épargne la suite. »

L’interpellée fut projetée plusieurs lunes plus tôt, face à une rivière déchaînée, dans ses eaux tumultueuses, deux chats se battaient contre le courant, l’un couleur nuit, l’autre couleur aube, en vain.

« Or a aussi sauvé mon fils, Mouche, pendant la bataille de la Lune Rouge. Il était Nuage à l'époque. »

Cette fois, elle eut plus de mal à se projeter. Le souvenir était déjà bien plus pénible. Mais finalement, elle se revit face à cet apprenti qui se jetait, désespéré, contre quiconque s’approchait d’Étoile de Suie. Si elle savait qu’il était le fils de feu son ennemie jurée, elle ignorait tout de son père. C’est avec surprise qu’aujourd’hui, elle apprenait qu’il était du sang de Coup de Foudre. Qu’avait-il bien pu lui trouver pour partager sa couche ? La nouvelle la raidit la tristesse assombrit ses yeux ; Suie avait toujours été un sujet délicat, elle qui avait précipité tous ses proches dans la tombe. Aigue-Marine, les enfants, Plume de Mésange… Étoile de Pierre.

Plongée dans ses réflexions, ses démons venant occuper son esprit, elle fit fit de la phrase suivante. Mais Coup de Foudre continuait, exposant ses arguments :

« Je veux seulement me racheter à celle qui m'a prouvé qu'on enseigne la haine, qu'elle n'est pas innée. Ne me méprend pas - Brasier, c'est ça? - ta méfiance est justifiée. Je ne la partage pas, c'est tout. » Et, à son attention : « Rien ne te force à accepter, tu sais? Le hic, c'est que si tu dis non, je crois que votre réfugié-e risque de craindre sa décision de nous avoir demandé asile... »

« Laisse-moi la nuit pour réfléchir. » Répondit-elle finalement d’un ton morne où pointait la mélancolie.

Sa posture s’était affaissée et même sa queue avait cessé ses allers-retours. Combien de ses membres laisserait-elle périr au prix d’une vieille rancœur ? Mais la situation méritait-elle de risquer une épidémie générale dans la forêt, en cas d’alliance ? Tisser des liens avec le Tonnerre risquait, de plus, de briser ce pourquoi elle s'était durement battue : instaurer le respect, le sécurité et la confiance, elle, qui avait eu tant de mal à s'imposer du bas de son jeune âge, dans ce clan misogyne. De nombreuses questions auxquelles elle n’avait plus la force de réfléchir, ce soir… ni de lutter en répliques vaines et désespérées. Elle préférait se retirer, se renfermer dans sa coquille où les fantômes et douleurs du passé venaient lui rendre visite.

« Retrouve moi demain, au même endroit, lorsque la lune sera à son zénith. Je te ferai alors part de ma décision. »

Sur ces mots, elle pivota pour s’éloigner de quelques mètres, amorçant un retour vers le campement sans laisser de négociation possible. Mais, marquant un arrêt, elle lança par dessus son épaule :

« Et rassure Bouquet de Muguet : alliance ou non, elle aura toujours sa place au Clan de la Rivière. »

Alors, la meneuse s’éloigna sans demander son reste.

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