À en perdre haleine -end

À en perdre haleine

Elle commençait à peine à se faire à l'idée à force de venir là, chaque jour, de grimpé sur un chêne et de scruter le champ de bataille. Sa mère n'était plus, ses amitiés étaient mise à mal. Mais surtout, il manquait à son cœur une fourrure bengal qui, si, il était là, dans le camp, n'était pas là comme elle le voulait. Et pourtant, elle chassait ses propres sentiments pour lui, repoussé sa vision plus loin encore, se murant dans ce simple mensonge. Coup de Foudre était un mai. Et elle y croyait, aussi dur que chaque nuit, elle scruter les étoiles, appelant ses ancêtres à veiller sur sa défunte mère, priant qu'elle les aient bel et bien rejoint, savourant le moindre éclat sur l'encre céleste. Et ce jour là n'était pas différent, sauf qu'au lieu de se concentrer sur le sol, théâtre du terrible champ de bataille, elle s'était mise à observer la lande Les sentinelles, ses chats aux rang nouveaux chez leur voisin du vent qui gardait les frontières. Elle ne savait pas encore que tel était leur rôle, nouveau rang, nouvelle fonction exclusive, et elle s'en moquer à vrai dire. Elle avait juste compris qu'il veiller au grain car chaque jour, ils étaient là. Silhouette souvent immobile, assise, sans doute le visage austère comme l'était celui de feue Cœur de Serpent. Et son visage était là, sous son nez, dans ses pensées seulement pourtant.

Elle en oubliait le temps qui s'écoule de là haut, même si généralement, elle y rester à peine une heure, juste le temps de pleurer, d'être seule, d'oublier un peu le camp. Mais alors qu'elle se redresser, prête à quitter son perchoir, une fourrure blanche au loin attira son regard. Un félin en mouvement, et qui visiblement boiter. Son cœur fit un bond et elle resta là, le corps tendue, le cou étirer jusqu'à être certaine de reconnaître le félin qui longeait le si meurtrier chemin du tonnerre. Se précipitant, elle descendit du chêne à vive allure puis se figea. Elle ne pouvait courir vers lui sans que les sentinelles ne la voient. Et si Silencieux faisaient bel et bien route vers là, se cachant de ses pairs alors ...L'esprit en ébullition, elle se demanda que faire puis, d'une volte vive, elle se détourna pour filer vers le territoire du clan de l'Ombre, escomptant gagner le chemin du tonnerre en longeant le leur.

Nuage Silencieux avait peut-être besoin de quelque chose, s'était peut-être urgent où ... Ne réfléchissant pas plus, elle pressa l'allure et bientôt, ses pattes se figèrent devant la surface d'asphalte ténébreuse. Le souffle court, elle chercha son comparse mais il était clair que sans l'avantage de la hauteur, elle ne pouvait le voir, il était sans doute encore bien loin. retenant son souffle au passage d'un monstre, elle longea la bande rugueuse, profitant de la haie pour s'y tapir dès lors qu'un géant hurlant se faisait ressentir, les vibration sous ses coussinets la faisant se crisper d’effrois presque à chaque fois. Mais plus elle avançait, et plus elle se demandait si elle n'avait pas halluciner. Et si ce n'était pas Nuage Silencieux et si ... Se raidissant, elle s'arrêta, guettant un signe de son collègue, une fourrure immaculée, un mouvement. Un rien qui lui confirmerait l'avoir bel et bien vue venir.

À en perdre haleine

La siamoise poursuivait son avancé, à pas lent, les oreilles pivotantes, à la recherche du moindre bruit me^me si régulièrement, les monstres passant à vive allure la forcer à se figer, à attendre un instant. La fourrure immaculée du novice lui apparut et elle perçut sa voix peu après. S raidissant, elle guetta les environs, réalisant que Nuage Silencieux en faisait de même avant de presser l'allure pour se mettre non loin de son collègue, l'observant avec attention. Et ce qu'il miaula l'effraya plus encore, tant et si bien que du museau, elle le poussa vers la haie qui leur offrirait un meilleur abris. Le regard terrifié de son comparse la figea elle aussi et elle pencha doucement la tête de côté attendant qu'il s'explique, sentant son sang se figer dans ses veines à mesure que le guérisseur s'exprimer, à voix si basse, si tendu si ...

- Oh non, non, non ... Ses yeux bleu cherchèrent ceux de son ami et doucement, elle miaula. Tu en es bien sur ? Oui bien sur que tu en es sur, votre ... Nouvelle cheffe nous avaient prévenus, à l'assemblée mais ... Mais on ne peux pas sacrifier deux de nos camarades alors ... Oh non ... Nuage Silencieux ... Ses pattes triturèrent la terre sous elle et finalement, elle s'efforça de sourire un tant sois peu. Tu as du prendre de grand risque pour me prévenir ... Merci, je ne l'oublierai pas tu sais et ... Et j'espère que nos ancêtres vont nous venir en aide. Merci Nuage Silencieux, vraiment je ... Cherchant ses mots, elle finit par un ronronnement léger, offrant au guérisseur un léger coup de truffe, ne sachant que faire où dire d'autres, trop heureuse qu'il est osé s'aventurer pour la prévenir. Elle espérait pourtant vraiment que tout s'arrange, même si elle s'en doutait en regardant le mâle blanc, son rêve était visiblement une chimère.

À en perdre haleine

La siamoise le voyait bien, Nuage Silencieux aurait rêver qu'il en soit autrement, rêver ne pas devoir lui-même se cacher pour venir lui parler. Il avait eu de la chance qu'elle le voit, de la chance qu'elle soit là, tout simplement. Sa fourrure s'hérissa, et si jamais tout cela n'était qu'un piège ? Sans un regard à son collègue, elle scruta la lande aux travers de leur abris dérisoire, mais nul félin ennemi n'était visible, tout juste si un parfum léger flotter dans l'air. Et puis, la peur, la honte peut-être aussi état là, dans les yeux bleu de son ami blanc. Rassurée, un tant sois peu, elle s'efforça à lui sourire. Son murmure à lui était si faible. Inclinant doucement la tête, elle voulait le rassuré lui, alors que des deux, s'était elle qui aller devoir affronter le danger, la bataille, les blessés. Certes, son clan saurait se défendre mais ... Mais une bataille n'était jamais sans séquelles et ... Ses griffes se plantèrent dans le sol alors qu'elle réprimait un violent frisson. C'est le contact des pattes de l'autre guérisseur qui la sorti de ses visions de sang et de mort. Un fumet trop goûter aux cours des dernières lunes ... S'efforçant à un sourire qui n'atteignit pas son regard, elle murmura, doucement.

- Tu as déjà fait beaucoup. Il ne faudra pas qu'elle l'apprenne ... Jamais mais ... Quand ... Enfin, si un jour ... Je serai là.

Oui, elle lui promettait de ne pas oublier cette aide bienvenue si Tâche d'If y laisser la vie. Une promesse de le soutenir si jamais son clan à lui lui tourner dos peut-être aussi. Il faudrait qu'elle le dise, que le guérisseur du clan du Vent avait pris de gros risque. mais Étoile du Vautour croirait il seulement sa fille dans cette promesse de guerre à venir ? Elle espérait que oui. Elle ne pouvait faire que cela, s'en sortir, aider son clan et si l'occasion se présenter un jour, aider son ami. Elle était là à son baptême, tentant de le rassurer à ses débuts quand bien elle-même n'avait guère d'avance sur lui. L'empathie de la jeune chatte faisait que même en cet instant, alors qu'il lui annonçait la désolation pour elle et les siens, s'était pour lui qu'elle s'inquiéter. Croisant son regard de nouveau, elle ferma ses yeux, juste un instant, offrant une lèche sur le front de son camarade.

- Les guérisseurs sont aux dessus des rivalités claniques ... Si ta meneuse refuse de le voir, tant pis, mais moi, je n'oublierai pas notre code ...

Elle se redressa, la nouvelle avait beau être mauvaise, en la lui apprenant, Nuage Silencieux lui offrait une chance de réduire le bain de sang à venir ... Elle n'avait plus qu'à la saisir au vol ...

À en perdre haleine

La siamoise ne savait pas si tout n'était qu'une impression où davantage mais le guérisseur face à elle semblait un peu moins tendu et elle s'autorisa un sourire. Son clan était en danger, malgré tout, elle en pouvait s'empêcher d'admirer son camarade qui malgré son problème de hanche, malgré les risques, était venue jusqu'à elle pour l'avertir, pour tenter de diminuer ce bain de sang à venir. Pour simplement, démontrer qu'il avait bel et bien sa place au sein des guérisseurs. Elle hocha alors la tête, face à lui. Oui, ils avaient promis, ensemble et me^me si il lui en coûtait de ne pas déjà courir en parler à son père, cet instant entre guérisseurs, bien que novice, lui était précieux. Cette amitié là, s'était ce qu'elle ne voyait pas chez Nuit Hivernale et Esprit Soucieux, c'est ce qu'on lui avait appris enfin appliqué. Et ça la réconfortait. Aussi souri elle ensuite pour répondre.

- Je n'oublierai pas.

Elle apprécia ensuite le contact puis, malgré le danger, la siamoise resta un moment assise, à observer ce chat blanc qui claudiquait, s'éloignant d'elle. Elle espérait seulement que tout irai bien pour lui. S'était la seule chose qu'elle pouvait faire. Oui. Elle l'inviterai sur ses terres, quitte à négocier durement avec son meneur de père. Ce jour là arriverait, un jour. Parce qu'il était venue la prévenir. Parce qu'il était un ami. Il avait d'ailleurs complètement disparu depuis un moment quand elle se leva, vivement, et fit demi tout pour détaler tel un lapin apeurée. Il fallait qu'elle voit Étoile du Vautour, coûte que coûte.

The End