What's going on ? | ft Mej - abandon

What's going on ? (27)


Le camp était encore choqué de la mort d'Esprit du Loup, violente, imprévisible. Ce chat avait pourtant déjà fait parler de lui auparavant, avec ma sœur. Ils avaient eu une relation, et le jour d'après, il feignait -ou non ?- l'avoir oubliée. Cela blessa ma jumelle, tout autant que les regards que lui accordaient certains chats désormais. La voir malheureuse était pire pour moi que de tomber malade, alors j'eux un petit plan. Si on me posait des questions sur elle, je rétorquais que le chat avec qui le mâle gris avait eu une aventure, c'était moi. Pourquoi pas ? Je n'avais en vrai jamais rien fait mais avoir des relations avec des mâles ou des femelles me faisait le même effet tant que j'étais aimé, même juste le temps d'une étreinte. Enfin bref, l'accusé n'étant pas gay se retrouvait déconcerté. Il contredisait les gens et les rumeurs, mais semblait hésiter lui - même sur qui avait été son ou sa compagnon / compagne d'un soir. Cela me faisait doucement rire, et surtout, les regards se divisèrent entre moi, Braisou et Esprit du Loup, ce qui allégea un peu la peine de la bengale. Peine allégé jusqu'au jour où il partit du camp en hurlant pour une raison inconnue, la gueule pleine de sang alors que personne ne l'avait tapé. Et le moment d'après, il était étalé, toute sa vie s'arrêtant subitement, comme ça, sans prévenir. Depuis ce jour, je démentais tout mon plan, affirmant à chaque chat que je n'avais jamais couché avec ce malade. Que je n'allais pas me mettre à hurler, que j'allais pas me mettre à mourir. Et ma sœur.. La nuit, je tendais l'oreille pour voir si elle allait se mettre à hurler subitement. Mais rien. Que des câlins, des bisous et ses doux rires habituels. Rien n'avait changé, je l'espérais de tout cœur. Si ça n'avait pas été ma sœur, je l'aurais évitée par doute, mais je pouvais faire confiance à Regard de Braise, la question ne se posait même pas.

Mais bon, malgré l'horreur qui s'était déroulée quelques jours plus tôt, la vie reprenait son cours et il fallait accomplir les patrouilles organisées par Raton - Laveur. Ce matin, je fus choisis avec Coeur de Givre pour une petite mission. Un apprenti avait aperçu un serpent terré dans les Combes Sablonneuses, bien loin de là où il devait être du coup, aux Rochers aux Serpents. De plus, une vipère qui trainait là où on ne se méfiait pas, c'était bon pour qu'un jeune se fasse mordre et périsse le soir même. Je frissonnai. Faites qu'on la repère vite et que la femelle brune tigrée s'en occupe à ma place. J'étais encore capable de louper le fin corps du reptile avec ma mâchoire mal foutue. Et après il se vengera et cela se soldera par ma mort. Non merci. Alors je resterais terré derrière la guerrière. Quoique ? Son œil bizarre là, il était pas crevé, juste cassé, comme ça, depuis sa naissance apparemment. Encore une maladie mystérieuse, comme le mutisme de Nuage du Cri. Et vu qu'on ne connaissait rien sur leurs problèmes... qui pouvait m'assurer que ce n'était pas contagieux ? Je ne voulais finir ni muet, ni aveugle, très peu pour moi ! Je la laissais aller devant, méfiant. On ne savait rien sa sur maladie, comme celle d'Esprit du Loup.. ce n'était pas relié j'espère !

" Tu ne vas pas s'oudainement te mettre à hurler comme Es'prit du Loup hein ? "

Question débile vu que c'était imprévisible. Mais quand j'étais trop suspicieux comme en ce moment, mes craintes dépassaient mon intelligence, pourtant habile.

What's going on ? (27)


Quand elle se figea à cause de ma question, je déglutis difficilement. Mince mince mince crotte de Renard, et si elle me rendait aussi borgne car ma question l'avait fâchée ? Elle trembla, moi aussi, on devait avoir l'air malin tous les deux. Elle balbutia ce qui était la vérité, j'avais peur d'elle. Elle se sentit mal. J'étais désolée car moi même je connaissais la douleur d'être traité en paria, mais je ne voulais pas être encore plus un paria ! Elle disait qu'elle en avait conscience et que du coup elle s'isolait. Je sortis un peu ma tête de mes épaules. Au moins la guerrière y faisait attention, pas que Cri du Cœur qui me courrait après alors qu'elle n'avait pas de voix. Elle inspira un grand coup pour mieux soupirer ensuite. Je gardai quand même ma distance. La brune tigrée m'assura qu'elle ne l'avait pas pris mal (alors qu'elle s'était figée comme je me figeais après une remarque, mais soit) et qu'elle n'avait rien. Je tendis mes oreilles devant moi.

" S'i un guéris's'eur a dit que tout allait bien, alors tant mieux. "

Elle avait une voix amicale, donc je roulais des yeux et essayais de battre ma peur. Mais si le lendemain, je me réveillais avec la vision d'un œil en moins, je ne sortirais plus de ma tanière. J'avançais donc prudemment derrière elle, me méfiant d'avantage des vipères car elles pouvaient survenir de nulle part. Nous arrivions à la dune sablée. Je reniflais les alentours. Rien de très flagrant..

" Je ne sais plus trop ce que sentent les vipères. "

Car en vérité, je préférais largement éviter les lieux où elles vivaient. Jamais on pouvait me croiser aux Rochers aux Serpents, je ne voulais pas risquer de marcher sur l'un de ces dangereux reptiles. Je regardais de loin l'endroit à inspecter, à l'affut du moindre mouvement. Mais en reculant, je marchais sur une branche qui piqua mon coussinet.

" AH, ON M'A MORDU ! "

What's going on ? (27)


Mince mince mince, et voilà, c'en était fini de moi. La guerrière m'avait parlé mais suite à la panique, je n'avais rien retenu. J'avais été trop absorbé par l'oeil borgne de Coeur de Givre, et j'avais oublié le danger le plus important : Les Vipères. Je gardais ma patte arrière levée, tentant désespérément de voir la blessure ou le reptile. Mais de un, je ne savais pas voir mon coussinet sans m'asseoir -et hors de question de rester assis et vulnérable-, de deux la vicieuse bestiole était impossible à trouver. Alarmée par mon cri, la féline flaira les alentours mais sans trouvaille, vu qu'elle n'avait pas crié "Vipère !" Elle ria même. Toujours plongé dans mon monde qui prenait fin, je ne pus être lucide et me dis juste, par habitude de mon autodérision et des maigres moqueries, qu'elle se moquait de mes jérémiades. J'allais mourir sous les rires. C'était le départ de Bec Croisé. C'ét-

" Imbécile, c’est juste une petite branche ! Tu as dû marcher dessus quand tu as reculé. "

...

C'était juste une branche ? Je clignais des yeux, déjà aux bords des larmes. Une branche ? Mais, cela avait fait si mal, je m'étais déjà pris des branches dans les pattes pourtant. Bon, après je ne m'étais jamais fait mordre par une vipère et l'imagination mêlée à la peur aurait pu... hum... Coeur de Givre rigola encore un peu. A moitié dérangé d'être la source du rire, je tentais tout de même de bien le prendre. Si elle riait, c'était qu'il n'y avait pas de danger autour de nous. Elle se proposa pour vérifier mon coussinet. Je me laissais faire. Un oeil avisé en valait mieux que deux paniqués me dis - je. Rien. Vraiment, j'avais paniqué pour rien. Je posai plusieurs fois de suite ma patte par terre pour vérifier si ça allait, et à part un léger picotement, ça allait. Je m'ébrouai pour me remettre de mes émotions. J'ai du avoir l'air d'un.. bah d'un imbécile, elle l'avait dit elle - même. Trouillard sous toutes les coutures. Mais c'était le chat que j'étais. Avoir peur pour mieux survivre. Et, désolée pour elle, mais du coup j'avais eu un peu peur d'elle. Or, des guérisseuses ont dit qu'il n'y avait aucun danger transmissible par ce mal inconnu alors...

Allez, pour pas être piégé une seconde fois, je devais garder tous mes sens en alertes sur les possibles serpents, et non Coeur de Givre. Cette dernière se remit d'ailleurs à la recherche des reptiles. Je la suivis prudemment.

" Merc'i... Ils me font perdre tous mes moyens. Ils s'ont s'i petits, vic'ieux, mortels...Je les dé-tes'te abs'olument. "

Mais on ne choisissait pas ses patrouilles, alors je devais dénicher les serpents. Su-per. Mais cette eptite branche me permit de placer ma peur correctement, et je pus continuer la recherche auprès de la borgne sans penser une seconde qu'elle pourrait être contagieuse. Mon attention était rivée sur le sol et toutes ses petits cachette potentielles. Je vis dans la Combe Sablonneuse, un tas de sable suspect, comme avec une petite entrée maladroite.

" Coeur de Givre, là, ç'a ne res's'emble pas à un terrier de s'erpent ? "