Retour au point de départ ( ft.Coup de Foudre ) -abandon

Plus près, plus près... Maintenant - les feuilles neuves sur sa branche bruissèrent avec le bond en longueur à ras le ventre qu'il fit en sortant les griffes. L'écureuil geignit, tourna vivement sa tête et sa queue se coinça sous les griffes du bengal qui, après réception, tracta l'avant-main pour l'amener à lui et fondre ses dents dans sa nuque - crac! Et il s'en fut.

C'était à tout le moins le genre de matinée banale qu'il lui arrivait de passer, parfois. Toutes ses journées n'étaient pas à courir après les chats de son Clan et ceux des autres pour nouer désespérément des alliances, il lui arrivait aussi de juste chasser, aider à aggrandir la pile de proies, et passer tout le reste de son temps à paresser aux Rochers du Soleil à attendre pas si patient que ça qu'une guerrière ou l'autre de la Rivière ne surgisse sur la berge voisine pour qu'il puisse nouer une ou l'autre histoire. Il secoua sa tête, un frisson lui prit au dos, relevant les poils de son échine, et il souleva l'écureuil dans sa bouche en se laissant tomber en bas de l'arbre, amortissant sa chute, accroupi, en se redressant après quoi sur ses quatre pattes. Il se mit en route direction le camp du Clan - plus vite il rentrait, plus vite il ramenait cet écureuil, plus vite il allait aux Rochers du Soleil attendre Museau Bleu ou Rouge Pivoine. Mais c'est alors qu'une drôle d'odeur lui prit au nez - l'odeur d'un chat de la forêt, comme lui, mais parfumé de bouts de territoires différents - de la terre et des herbes de la lande, ou des fruits et des nouvelles feuilles du verger (qu'il avait eu la chance de tout visiter, tout récemment, en escortant Secret du Firmament pendant sa cueuillette).

Cette petite distraction à sa routine l'intéressa - alors il la laissa l'emporter, s'amusant à baisser la tête pour renifler le sol et fouiller des yeux le plancher du chablis des feuilles et des branches de leur forêt à la recherche de traces - là. Il les suivit en trottinant, ne prenant pas la peine de se faire discret, et c'est ce qui fit que la chatte lui glissa entre les pattes. Elle disparut dans les ombres et le bengal s'arrêta dans sa traque pour lever sa tête d'un à coup, écureuil en gueule, fouillant les arbres et le sol à la recherche d'une autre trace. Il crut en voir une mais s'en désintéressa, tourna les talons, et se dirigea à nouveau, le pas sautillant, vers le campement. Mais c'est alors qu'il lança, à la cantonade (ou plutôt à l'intention de l'espionne qui s'était cachée):

— « Tu peux me suivre, si tu en as envie! Mais je doute que tu aies besoin de moi pour rentrer au Camp, pas vrai?

Tu sens le Tonnerre.