Incidents ~~ feat Nuage de Cendres - abandon

Je me levais comme à mon habitude tôt, je ne voulais pas rester auprès des autres une fois de plus. Le calme mettait absolument revigorant, je pouvais ainsi réfléchir sans être interrompus toutes les deux secondes. En plus avec le rapprochement soudain de Grain de Sel auprès de moi était absolument perturbant. Je n’arrivais toujours pas à emmagasiner les informations nouvelles et la situation soudaine qui s’offre à moi… Il me fallait faire le point et c’était absolument impossible de réussir un tel exploit lorsque les causes de ce désemparement passent constamment prêt de moi ou me font des signes, ou ignore ma présence. Je prends une petite souris en l’avalant en deux bouchaient avant de sauter sur mes pattes et de prévenir mon mentor que je pars chasser, elle hoche de la tête me faisant des recommandations concernant certaine tâche obligatoire, dont celle de s’occuper de la litière des anciens ou de leur apporter leur repas. Je confirme que j’ai bien compris avant de sortir du camp. De toute manière, autant attendre encore un peu, les anciens comme les membres de la pouponnière dorme encore sagement, cela me laisse le temps de leur trouver de quoi prendre un repas frais.

J’entame donc mes tâches, en milieu de matinée, je m’éclipse sachant qu’un entraînement de combat se ferait dans la fin d’après midi et qu’il me faudrait être rentrée à l’heure. Je laisse mes pattes me guidaient vers des sentiers battus, sans prêter attention au lieu vers lequel je me dirige. Je ne regarde même pas devant moi ce qui se passe, en vérité j’observe mes pattes fouler le sol, évitant parfois une racine ou un trou ici et là. Lorsque je sens que l’odeur alentour n’est plus la même en prenant une grosse bouffée d’air et en soupirant, je relève la tête sortant de mes profondes réflexions. Devant moi se dévoile des grands arbres gris et dur, enfin pas vraiment des arbres, je dirais plutôt que ce sont les tanières des deux pattes. Je ne comprends pas ce que je fais ici et je décide de regarder en arrière, mais impossible de constater de la frontière entre ce lieu et mon territoire. Pourtant j’aurais dû voir que je le quittais. Je tourne les talons pour refaire le chemin inverse, mais voilà… Je ne connais pas ce lieu hostile… Quelle tête en l’air je faisais ! Je marche doucement et prudemment, observant le moindre mouvement alentour. Hors de question de me laisser surprendre par ces idiots de chats de conserve et ses domestiques. Un pas, deux pas, je tente de retrouver mon chemin en suivant ma propre trace. Mais les odeurs de ce paysage son vraiment très forte, me faisant froncer le nez de dégout.

Je tourne dans une rue plus large. Un regard se pose sur moi sans que je n’en trouve la source, je tourne un instant sur moi-même pour la découvrir, mais en vain. Cela m’hérisse doucement les poils et j’entame une marche plus rapide pour me sortir de là. Une silhouette apparaît soudainement devant moi. Rachitique, mais plus grand que moi. Il porte des cicatrices un peu partout sur le corps, ses yeux injectés de sang et son odeur pestilentielle me donne envie de vomir. Je recule un peu gardant un œil sur le matou, me demandant ce qu’il pouvait bien me vouloir ? Hors de question que je le laisse s’approcher de moi plus que nécessaire. Je voulais même tourner les talons de suite et déguerpir, ne connaissant rien de cet individu, mais je n’étais pas une lâche qui tourne les talons au moindre petit problème. Je ne ferais pas honneur à mon clan en me comportant comme une lâche. Je ne serais rien de plus qu’une honte de plus. Il était hors de question que je suive ses traces.

« - Eh bien ! Eh bien, qu’avons-nous là ? Ne serait-ce pas une petite minette des forêts ? Tu ne voudrais pas passer un peu de temps avec moi petite miss ? »

Je le regarde, dévisageant cette cervelle de souris, pour qui me prenait-il ? Pour mon traîner de père ? Qui aller à droite et à gauche ? Hors de question que je ne le suive. Il n’était rien de plus qu’un simple rat des villes. Il me donnait envie de gerber tant son odeur était forte et horrible. Je me reculais de deux pas de plus en fronçant un peu plus les moustaches et gonflant mon pelage prête à en découdre si ce matou ne me laisser pas tranquille. Je ricane légèrement à son discours et crache :

« - Impossible qu’un rat comme toi puisse avoir ne serait-ce qu’une seconde de mon attention, passe ton chemin si tu ne veux pas avoir de problème. »

Les yeux du mâle se rétrécisse alors qu’un grondement de rage ne sorte de ses babines. Je constate l’arrivée d’un troisième matou et je me décale des deux pour les garder dans mon champ de vision. Est-ce du renfort pour cette cervelle de sourie ? Si c’était le cas j’était réellement dans la mouise. Même si j’étais entraînée au combat, je n’étais certainement pas de taille pour combattre deux félins, j’étais réellement désavantagée. Je me devais de trouver une solution pour me défaire des deux compères et rejoindre rapidement mon territoire, seul là-bas je serais en sécurité. Le mâle émet un feulement, m’accusant de ne pas savoir me battre et de rechercher de l’aide extérieur. Alors … Ce nouveau venu n’était pas avec lui ? J’observe un instant le félin boiteux qui approche avant de me rendre compte qu’il n’y avait aucune hostilité. Je souris et gonfle mon pelage en ne gardant mon attention plus que sur le fauteur de trouble. S’il voulait combattre alors soit, il comprendrait la douleur de se frotter à une future guerrière du clan de l’ombre.

Ah ? Tu es sûr ? IL veut se battre ? N’est-ce pas logique, rien qu’à voir son pelage et son caractère de merde ? Non, mais franchement, était-ce une cervelle de sourie ? Bien sûr qu’il voulait se battre et j’étais prête à en découdre. Un peu de combat, me permettrais de m’entraîner et de laisser s’échapper toute la frustration et la colère en moi. J’entends le tintement de la clochette, je regarde vers le nouveau venu et constate un collier avec un grelot autour de son cou. Je fronce les sourcils et comprend mieux le recul de peur qui l’habite. Mais il était hors de question de fuir, je n’étais pas une lâche, mais pas non plus téméraire. Il n’y avait qu’un ennemi, s’il y en avait eu plus, j’aurais réfléchi à deux fois avant de me lancer dans un combat. J’entends la voie du matou me dire de le suivre suite à l’attaque du solitaire sur nous. J’esquive facilement, mais ne tourne pas les talons comme le voudrait l’autre. Je me prépare à sauter et à utiliser l’occasion que l’on m’a offert. L’autre crie des absurdités en pensant que cela puisse me toucher et me rendre aussi idiot à attaquer sans raison et sans réflexion. Mais malheureusement pour lui j’étais entraînée à combattre, il est sonné et secoue la tête, tous en essayant de garder un œil sur nous. Je m’approche de lui en quelques bonds avant de lui sauter dessus. Jamais, je ne suis pas une lâche et le seul déchet ici c’était ce foutus rat d’égout. Je sourie devant ses insultes pitoyables, j’entends le cri du domestique, mais il est trop tard, j’ai déjà agi, tous comme il a déjà déguerpi. Je l’entends qui s’éloigne du lieu au pas de course. Qu’importe, je verrais ensuite pour son cas, concentrons-nous tous d’abord sur ce qui se trouve devant moi. Je tente une attaque par le côté pendant qu’il est encore déboussolé. Qu’importe si elle est réussie ou non, j’ai été entraînée à combattre et à parer les attaques des autres.

Je reste prudente avec une attaque de griffe sur le flanc, sans aucun problème je touche l’adversaire qui arrive cependant à bondir en arrière amenuisant les dégâts de mon coup. Zut je m’attendais à mieux réussir cette attaque, mais qu’importe ce n’est pas comme si j’avais raté complètement cette attaque. Alors là oui l’on aurait pu considérer que c’était une honte. Le matou devant moi était à prêt tous un chat errant, il avait aussi son lot de combat dans les rues des antres de bipèdes. Il s’élance à nouveau pour attaquer d’une manière frontale, mais j’esquive sans mal en passant derrière lui. Bon peut-être qu’il ne faut pas être si prudente avec un tel rat d’égout, je les peut-être surestimé. Même un chaton du clan de l’ombre n’aurait pas montré une telle ouverture dans son attaque qui lui ferait risquer de se pendre une énorme cicatrice ou de le mettre en danger ou en mauvaise posture. Je verrais bien ce qu’il va advenir de ce combat. Je vais tous de même rester prudente. J’entends le grondement du matou et un feulement sortir du fond de sa gorge, mais cela ne m’intimide pas le moins du monde. Dommage, s’il avait voulu me faire perdre mes moyens, il avait loupé son coup. En plus de tous ça, je reste attentif à ce qui m’entoure, je ne devais pas laisser d’autres chats, potentiels camarades de cette sourie devant moi, me prendre en tenaille ou m’encercler. Si je constate ne serait qu’un mouvement dans les alentours, il me faudra fuir aussi sec et ne pas prendre de risque. J’étais en territoire ennemie, il ne serait pas bon de se croire supérieur et d’agir de manière arrogante. Jetant toute prudence à la poubelle. Maintenant une autre pensée me vint, j’espérée sincèrement que le domestique n’agirait pas en attaquant à son tour en se surestimant. Cela pourrait mettre désavantageux plus qu’autre chose. Mais si vraiment il avait quelques capacités, j’espérée aussi son aide futur en cas de besoin.

Je donnais tous ce que j’avais, malgré la maigreur du matou devant moi, je pouvais voir ses os saillants, son pelage hirsute et surtout des muscles roulés sous son pelage. Son odeur fétide me faisait froncer le nez de dégoût. Je me devais de lui donner une leçon, pour que la prochaine il fuit devant les membres des clans et surtout celui du clan de l’ombre. Nous n’étions pas des petits minets des rues nous, nous devions vivre dans un lieu plutôt difficile, tous l’entrainement que les membres du clan avaient reçu était fait pour permettre à chacun de survivre quel que soit la situation. Je savais que je pouvais gagner ce combat, il m’était facile de le faire tourner en bourrique et de le mettre hors d’état de nuire avec une stratégie d’épuisement à la longue. Je m’esquive en grondant doucement, lui disant de terminé sa comédie et de fuir avant que je ne commence à devenir plus sérieuse. Ce n’était que du bluff, j’étais bien entendu déjà très sérieuse. Quel que soit mon ennemie, je ne le sous estimerais pas.

Je souris devant la réponse mauvaise et les insultes de l’autre. Il commence de plus en plus à s’échauffer, lançant de plus en plus à plein poumon des cries qui commence sérieusement à m’agacer. Mes oreilles me font mal à l’entendre geindre et brailler. Je commence à me dire que les petits du clan ne sont pas si terribles finalement, eux au moins savent quand se taire et écouter. Bref, ce n’était pas le moment de se laisser aller à des pensées. Concentration, tel était la clé pour réussir… Enfin jusqu’à ce qu’une ombre apparaisse non loin de notre champ de vision. Je tente un coup sur la tête du matou, mais il échappe à nos griffes, lui-même contre-attaque en tentant de mettre son poids sur nous, mais je glisse vers l’avant le laissant retomber sur un emplacement vide.

Avant que je ne puisse reprendre une nouvelle fois, un objet vole dans ma direction est s’écrase au sol avec fracas. J’écarquille les yeux, j’entends derrière moi une voix qui me somme de la suivre et ni une ni deux je déguerpie dans sa direction. Faisant ainsi une chose que je ne ferais jamais dans un combat d’ordinaire, c’est-à-dire, tourner le dos à un ennemie. Je passe non loin du bipède qui tente de me donner un coup de bâton au passage et me poursuit quelques secondes avant de repartir en arrière. Mon pelage gonflait en une boule. Je continue de courir à en perdre haleine. Lorsque je m’arrête, l’autre avait devant ses yeux une boule de charbon. Comme du coton, mais de couleur noir de jais, seul mes yeux couleur forêt pouvait être vue. Je me retourne vers le lieu d’où je viens pour être sûr que le deux-pattes ne nous avaient pas suivis. Une fois certaine de cela, je me sens légèrement gênée de me montrer sous cette forme et je commence à replacer mon poil en fronçant le nez et les sourcils devant leur puanteur.