Air de Famille | ft Fifou ♥ - end

AIR DE FAMILLE - ft. Coup de Foudre, Bouquet de Muguet & Nuage du Ciel

La dame était plutôt satisfaite de sa remarque, je ne vais pas vous mentir. Évidemment, elle se doutait bien qu'une riposte viendrait à un moment où l'autre. Elle l'attendait presque avec envie, un soudain désir de se disputer s'installant à l'intérieur d'elle. Allez, vas-y, crache ce que tu as dans le ventre petite. La dame se disait que ce serait une bonne occasion de se distraire et même de s'amuser à la fois ! Qui aurait crû qu'une telle opportunité se présenterait à elle ? Alors qu'elle espérait une réplique, elle entendit la petite ingrate souffler des paroles à son lieutenant. Déjà qu'elle envahissait leur espace et polluait l'air par sa simple présence, elle allait maintenant répliquer ? Allons, c'était désormais le temps de s'amuser pour notre siamoise, peste en chef.

- .. Excusez moi d'avance si vous recevez quelques plaintes de nids irritants, ce soir..

Petit remarque adressée à nul autre que Coup de Foudre, qui répondit bientôt en prenant son côté, ce qui était loin d'être surprenant aux yeux de Dame de Cœurs. Après tout, elle ne s'attendait pas à ce que le mâle prenne son côté alors qu'il discutait avec elle quasi affectueusement il y avait à peine quelques minutes.

- Pourquoi punir les autres pour quelques pousses pourries? Admire l'artiste-

La siamoise tourna la tête dans leur direction, elle attendait ses paroles. Elle allait les boire, en savourer chaque goutte, chaque mot. Allez, insulte-moi un peu voir. Défends cette vermine de riveuse. Alors même qu'elle attendait une réplique, une voix surgit, non sans être accompagnée d'un bon crachat :

- Personne ne te laissera toucher les nids, espèce de vieux blaireau puant ! Et si t’es pas contente d’être ici, tu peux t’casser, l’étrangère ! Personne t’aime ou te fais confiance ici, espèce d’indésirable ! De toute façon, t’as rien à faire ici ! Tu nous as pris pour quoi, un refuge pour des poissons puants ? Ha ! Dans tes rêves ! Toi et ta choses, vous feriez aussi bien d’aller vous noyez dans la Rivière, c’est là que vous seriez les plus utiles encore ! Personne veut de vous !

Dame de Coeurs ne put s'empêcher de lâcher un rire moqueur, visiblement, même sa fille trouvait ses choix insensés. Ce n'était pas comme si Nuage du Ciel avait été douce, les mots avaient été crus, tout droit sortis de sa bouche pour les enfoncer dans la gorge de la chatte en terres étrangères. Pire qu'une claque au visage, selon notre siamoise. Quoique, la saleté de riveuse aurait peut-être bien mérité une de ces claques pour la ramener à sa place, elle pouvait bien se faire foutre dehors à n'importe quel moment. Les deux chattes du Tonnerre ne faisaient que véhiculer les pensées de la plupart de leurs camarades en paroles, sans se gêner. Après tout, il allait bien falloir quelqu'un pour le faire, et ce n'était pas notre chère dame qui allait s'empêcher de le faire pour ne pas causer d'ennuis aux individus dont la visite était clairement indésirée. Dame de Coeurs l'observa retourner ramasser son petit ballot de mousse - corvée typique d'apprentis - avant de continuer à s'abattre sur l'étrangère.

- Ah oui, une dernière chose ! Arrête de faire perdre son temps au père de Ciel ! Sinon, elle se sert de ta peau comme griffoir ! Il a mieux à faire que de perdre son temps avec toi !

La siamoise avait remarqué le lieutenant se diriger vers sa fille, il était visiblement clair qu'il allait la « remettre à sa place », bien que Dame de Cœurs jugeait ses actions bien justifiées ! Des murmures s'élevaient déjà autour d'eux, les insultes scandées à voix haute avait fait tourné bien des têtes et quelques-uns n'avaient pas manqué à l'appel et s'étaient même approchés. Coup de Foudre allait devoir donner une leçon à sa fille ou bien il perdrait sa dignité aux yeux des autres membres du clan. Les chats du Tonnerre ne ferait plus que parler du lieutenant qui se laisse marcher sur les pattes par nul autre que sa propre fille. Serait-il alors considéré comme méritant de son titre ? Quoi qu'il en soit, ses paroles sortirent la dame de ses pensées :

- Ciel.

Sec. Autoritaire. L'apprentie devait probablement s'attendre à ce qui allait suivre.

- Ce n'est pas comme ça qu'une cheffe se comporte. Calme-toi, tu veux? avait-il ajouté après l'avoir plaquée au sol, s'asseyant sur elle pour bien l'immobiliser. Vu la différence de poids et de taille, l'apprentie n'était visiblement pas en position de se défaire de son étreinte.

Dame de Coeurs avait senti son tour venir alors qu'il avait posé son regard ambré sur elle après avoir tourné sa tête en sa direction. Aaah. Voilà le moment que j'attendais. Montre-moi donc de quel bois tu te chauffes le tombeur. Comme elle l'avait deviné, il prit la parole, s'adressant à nul autre qu'elle. Après tout, ça se jouait à plusieurs un petit jeu comme cela. Sans oublier que, Dame de Coeurs se ferait un plaisir de jouer à ce jeu avec lui, ce ne serait pas la première fois qu'elle s'attire des ennuis en clamant tout haut ce qui pouvait bien lui passer par la tête, et ce ne serait sûrement pas la dernière !

- Oh, Coeurs ! Fais-moi plaisir, tu peux répéter ce que tu as dit ? C'est ces poils d'oreilles, ils deviennent si longs que je n'ai pas entendu le moindre mot ! Alors recommence, voir ? Qui sait, peut-être que ça sera drôle, la deuxième fois.

Allons, allons. Il était venu le temps de s'amuser pour la peste qu'elle était et qui de mieux que le lieutenant avec qui se disputer ! Elle n'aurait pas pu demander mieux ! La siamoise s'approchait déjà du mâle qui avait entamé sa toilette entre-temps alors qu'il parlait. Elle effleura le bout de sa truffe de sa queue, la faisant onduler de gauche à droite sous ses yeux avant de débuter :

- Dis le vieux, peut-être que c'est pas seulement tes oreilles qui sont défectueuses ces temps-ci, fit-elle avec un certain dédain dans sa voix, procédant à tourner autour du mâle alors qu'elle continua à parler. Tu sais, il y a de la place dans la tanière des anciens si jamais, je suis sûre que Nuage du Ciel se fera un plaisir d'aller poser ce ballot de mousse pour te faire un bon nid là où tu mérites d'être. Elle arrêta de tourner autour du lieutenant, braquant son regard quasi-glacial dans le sien. Elle ne broncha pas. Sa patte se déposa sur son torse pour y asséner un petit coup moqueur. Ce serait pas mal de le faire le plus vite possible. Histoire que tu gardes un minimum de ta dignité, tu ne crois pas ? Elle fit un pivot rapide. Histoire de pas mourir sans dignité comme - tu la connaissais bien il me semble - Secret du Firmament ? La dame tourna la tête pour jeter un sourire moqueur au bengal, elle se doutait bien que sa mort l'avait attristé. Elle avait appris à toucher les points faibles au fil des années. Être une peste, ça s'apprend.

Air de famille. (45)


Cette première remarque fut l'ouverture à toutes les pensées xénophobes du clan ! Ce fut comme le top départ pour toutes les langues fourchues de ce clan. Aussi fourchues que celles de leurs voisins de l'Ombre. Ma fille couina, ayant oublié le temps des heureuses lunes à la Rivière les horreurs qu'on pouvait lui reprocher, de ne pas être "pareil". Une petite, qui ne rattrapait même pas la taille de Nuage de Lavande, vint nous cracher dessus. Elle coupa même le lieutenant qui allait répondre à la siamoise. Ce dernier se figea, furieux. Entendre une apprentie le contredire après tout. S'il restait -extérieurement- calme, mon échine et mon poil se dressèrent, doublant mon volume. -S'il y a des chats assez âgés pour s'en souvenir, cette silhouette pourrait rappeler un certain Lunar, imposant.- Mais je me contenais, je n'étais pas chez moi, effectivement. Je n'avais pas ma place oui. Si je voulais rentrer chez moi, j'y étais grandement invitée. Je grondais malgré moi. Comme si j'avais voulu être ici par manque de guérisseur chez moi ! En plus, avec la fin de ses piques, j'appris que Coup de Foudre était le père de "Ciel". Mais ce n'était pas pour autant qu'il réagit avec douceur. Il se glissa vers elle et s'assit même dessus. Si je n'étais pas aussi irritée, j'aurais rigolé je pense.

Avec le sourire, le Bengal répondit calmement et incisivement. Malgré le nombre de chats qui venait subitement lui mettre la pression en même temps, il tenait bon. De furieuse je devenais abasourdie. Mais.. c'était leur lieutenant ? Comment pouvait - il être aussi impopulaire, alors que contrairement à eux, il était ouvert aux autres et les voyait comme ils étaient, d'autres chats ? Plus de chats se rajoutaient, plus je paniquais. Je.. je ne voulais pas être le centre de l'attention. Je ne voulais plus l'être. Et même si le sujet dérivait sur ce qui semblait être des secrets du Clan du Tonnerre, cela n'arrangeait pas la situation. Pourquoi tous s'acharnait sur lui ? Et sur.. une Firmament ? LA Firmament, guérisseuse du Tonnerre -que j'étais surprise de ne pas voir d'ailleurs ?- Morte sans dignité ? Je tombais vraiment dans des affaires qui ne m'occupaient pas, mais je savais reconnaître les chats à qui je "devais" de la loyauté. Je chassais Lavande de la patte pour qu'elle se réfugie dans la Tanière de la guérisseuse. Elle était trop malade pour en plus devoir supporter tout cela. J'allais me placer à côté de Coup de Foudre, littéralement et symboliquement. Je n'étais qu'une chatte de la Rivière, mais je restais une chatte, et lui un chat.

" Que vous me crachez dessus, je le conçois... Mais sur votre Lieutenant ? Vous dormez sur de l'herbe à chat ou quoi ? "

Air de Famille

S'il y en a un qui devait forcément se faire remarquer, s'était lui. Alors quand Nuage Brisé remarqua un rassemblement de chat, il s'approcha, avec sa discrétion ordinaire, ce qui signifie clairement, que dès lors qu'il remarqua son père assit sur sa sœur, il arriva en courant, bondissant pour enlacer le cou du bengal - et au passage attraper un instant la queue de Dame de Cœur -, finissant donc, le derrière à même le visage de sa jumelle, laquelle, en toute logique, était à ce moment là en train de chercher à échapper au poids sur son dos.

- On se bastonne ?

Sauf que papa parle avec Dame Inférieure, une espèce de garce sans intérêt et mon intérêt à moi est piquer par l'étrangère qui est venu chez nous se mettre à l'abris, un truc du genre. Enfin, elle l'est pas dans son clan à elle, la Rivière je crois. Honnêtement j'ai pas vraiment saisi. Juste que je l'aime bien la grosse noire et blanche avec sa fille. Elle doit connaître des trucs cool qu'on apprend pas chez nous ! Et comme papa est occupée à écouter "l'autre" j'ai tout le loisir du monde de dévisager les deux chattes qui "sont pas du clan", me retenant - à grand peine - de couper la conversation de papa pour les questionner sur comment c'est chez elles. La grande est très poilus, mais belle hein. Et la plus jeune, sa fille je crois, est noire, blanche mais avec en plus des tâches de brun. Peut-être de la boue qui a ...

Sauf que voilà, ses jeunes oreilles captèrent quelques mots de la siamoise mégère et tendis qu'il tenait toujours son père, sa fourrure, elle, était en train de se gonfler et ses griffes de surgirent hors de leurs fourreaux. Et quand le nom de sa mère surgit de la gueule de la chatte ...

- Ferme là !

Elle a aucun droit de parler de Firmaman celle là et je vais lui faire comprendre. Elle va bouffer la poussière, la mousse, la terre et tout ce qui va avec. Et oui, j'ai quitter papa et la tête à Ciel pour me jeter au visage de Dame d'Erreur. Je l'aime pas. Je la déteste et elle va vite comprendre que ...

Mais l'approche de Bouquet de Muguet plus une patte de Ciel se débattant sous le poids perturba le novice qui ne frappa que du vent avant de se tourner vers la riviéreuse, surprit.

- Sous un roncier plutôt ...

Tout le monde sait que l'herbe a chat c'est trop précieux non ? Bha peu importe, j'oublie Dame de Laideur et je me tourne vers mon père et Bouquet de Gentillesse, pour caracoler queue haute vers elle et pousser l'audace à me frotter à ses grandes pattes pelucheuse, content que je sois pas seul à défendre papa. Où l'honneur du clan où. Bref, tout ses trucs compliqués. Tout ce que je retiens, c'est qu'elle est sympa et qu'elle est du côté de papa et donc ... De maman ?

L'air du tumulte se chargeait autant que les coeurs de leur rancoeur; Nuage Brisée, attiré comme un aimant par l'énergie dans le campement, s'était approché à tort en pensant qu'il y avait une bataille. Il y en avait bien une, mais contrairement à ce que la scène laissait soupçonner elle n'était pas entre une guerrière et leur invitée, elle était entre tout le Clan et leur Lieutenant. Sa tête cassée lui conférait toutefois un avantage: tout ces mauvais yeux et ces airs réprobateurs glissaient sur son poil tandis qu'il s'affairait à faire sa toilette, assit sur sa fille, ayant la décence de pivoter au moins une oreille vers la guerrière responsable d'avoir amorcé ce fiasco:

— Dis le vieux, peut-être que c'est pas seulement tes oreilles qui sont défectueuses ces temps-ci. Elle revint sur ses pas, et il en profita, pendant qu'elle décrivait un cercle autour, pour rentrer le menton et se lécher le poitrail, faisant rebiquer ses poils à rebrousse pour donner quelques jolies épines à sa silhouette. « Tu sais, il y a de la place dans la tanière des anciens si jamais, je suis sûre que Nuage du Ciel se fera un plaisir d'aller poser ce ballot de mousse pour te faire un bon nid là où tu mérites d'être. »

Où il "méritait d'être".

Elle s'arrêta de tourner en se braquant devant à juste distance d'une ou deux queues. Pendant ce temps, le bengal avait descendu sa toilette entre ses jambes, ayant levé un postérieur autant pour rendre un tout petit peu d'air à Ciel (elle s'était gentiment tue après que son frère ne se soit assit sur sa tête, veillant à faire comme papa), autant pour lui décocher un regard salace depuis sa position plus que suggestive - tellement qu'il dégoûta la peanut gallery dont quelques uns s'empressèrent de détourner les yeux ou d'aller mieux faire ailleurs.

— « Ce serait pas mal de le faire le plus vite possible. Histoire que tu gardes un minimum de ta dignité, tu ne crois pas ?
— Mm.
— Histoire de pas mourir sans dignité comme - tu la connaissais bien il me semble -

Secret du Firmament ? »

Des hoquets de stupeur et des miaulements vexés s'entendirent aux bordures mais Coup de Foudre ferma les yeux, poursuivant une longue lapée sur son entrejambe car il n'était pas sans savoir d'où viendrait la première pierre, ou du moins son équivalent de la société féline:

— « Ferme la ! Aboya Brisée toutes dents sorties.
— « JE T’INTERDIS D’INSULBLEUARF ! Même la joue dans la neige Ciel n'avait pas perdu sa combativité.

Coup de Foudre haussa haut ses sourcils : comme prévu, Nuage Brisé se précipita sur ses pattes en vue d'aller délivrer le premier coup. À ne pas s'y méprendre, Coup de Foudre n'aimait pas qu'on répande le sang, mais ceux qui le méritaient pouvaient se prendre des claques sans ciller: le coup vint presque mais Ciel, qui s'asticotait sous ses fesses, faucha un appui à l'apprenti et lui fit rater sa cible.

Et à côté avait été plantée leur invitée, dont la fille, aussi malade qu'épouvantée, avait vite été priée de s'échapper en douce pour s'épargner plus d'insultes. Coup de Foudre rouvrit l'oeil: Muguet, dont la longue fourrure gonflée la doublait en largeur, fit l'action de se placer à sa droite et de se ranger dans son camp - un privilège que même son prétendu "meilleur ami" au masque en face n'avait jamais daigné lui conférer:

— « Que vous me crachez dessus, je le conçois... Mais sur votre Lieutenant ? Vous dormez sur de l'herbe à chat ou quoi ? »
Brisée s'était retrouvé contre la patte de Muguet pour y pousser le front et se frotter à elle, maugréant, « sous un roncier plutôt... ».

Et Coup de Foudre se mit à rire, tout bas, suivant sa lapée sur son postérieur étendu jusqu'au bout des phalanges où il sortit les griffes et fit mine de les rogner avec les dents.

— « Tu vois ?

Il baissa les yeux au milieu du mouvement, croisant toute la colère qui brillait dans ceux de Ciel. Son visage au motif inégal se distordait autant par la compression de lui sur elle que par tout ce venin qu'on lui avait injecté dans les veines. Son échine tenta de se hérrisser dessous lui (Sans réussir à se gonfler comme l'avait fait Muguet, il ressentit toutefois l'impulsion dans ses dorsaux) Tu vois, Papa ? Les étrangers n’apportent que des problèmes et des discordes. »

— « Si  elle, et il suivit le mouvement rageur de sa tête pour désigner du menton Muguet à ses côtés, n’étai[t] pas là, on serait pas en train de se battre les uns avec les autres !

C’est de leurs fautes à elles, ces deux rats là ! On serait mieux sans elle ! Elle s'agitait de puis en plus en dessous mais une apprentie ne rivalait pas le poids d'un adulte - surtout lorsque cet adulte était un chat typé bengal touchant la fin de sa croissance.

C’est pareil pour Maman ! Si elle est plus avec nous, c’est parce qu’elle avait trop d’amis dans les autres Clans et que ça a mis le Clan des Étoiles en colère ! Les étrangers sont source de problèmes et de maladies ! C’est pour ça qu’ils faut pas leur parler ! Et encore moins les accueillir ! Elle s'évertuait mais toujours Coup de Foudre ne dit rien pour l'interrompre, lui conférant tout l'espace qu'elle avait besoin (enfin, pas physiquement, quoi) pour exprimer sa colère. Les émotions étaient faites pour être dépensées - après quoi seulement on pouvait les observer et en comprendre leur souche.

— Ciel est sûre qu’une fois rentrée chez elle, elle ira tout raconter à sa cheffe moisie ! TU PUES FACE DE POISSON ! VA T’EN !

Et le lieutenant du tonnerre déposa ses coussinets sur la tête de sa fille, la fit glisser à côté, dans la neige, et se courba pour en prendre une bouchée, la boire après qu'elle ait fondue, et donner à Ciel une longue lapée à sa joue et sur sa tête afin de lui calmer les ardeurs.

— Tu te trompes. La présence de Muguet est inconséquente aux mentalités du Clan, Ciel.

Il parlait assez fort pour que qui prête l'oreille ne l'entende: Ne pas entendre leur avis ne signifie pas qu'ils ne les cultivent pas en secret: la seule raison pourquoi "on" est en train de se battre est car Coeurs - tu la vois? - ne possède aucune perspective. Comme toi, d'ailleurs. Vous tous.

Il écarta sa bouche de sa fille, bâilla, se secoua la tête et, après avoir observé sa patte levée avec lassitude (tiens, il ne l'avait pas abaissée), balança son poids dans une patte pour se pencher à demi et se gratter l'oreille guérie.

— Tu as trop peur de te répéter mon Coeur? Me dis pas que tu te dégonfles! Ha hah! Je te croyais meilleure que ça! ♫

Mais ça ne fait rien.

Ses babines s'entrouvrirent sur un sourire indisible tandis qu'il se redressait sur ses pattes, adressant un coup d'oeil à sa fille pour bien lui faire comprendre de se taire et d'écouter la suite. Et, lentement, le bengal hissa une épaule comme pour s'étirer toute la patte, et tapotta le roc et la neige du bout d'une griffe de deux tics:

— Aide-mémoire,

rend donc service à ce groupe de chats errants organisés en répétant exactement la blague de Coeurs; oh, et rajoutes-donc une petite leçon d'histoire, en prime!

Rappelles-moi, qu'est-ce que le Clan du Tonnerre a fait subir au Clan de la Rivière, pendant le reigne d'Étoile de Suie?

Et qu'est-ce que la Rivière nous a fait subir ensuite?

Il ne craignait pas de rappeler au Clan du Tonnerre la plus grande honte à leur histoire.

En abrégé, il aurait du lui dire, mais une fois que Source fut lancée, il hasarda son regard sur l'attroupement de chats autour, et à en voir certains détourner les yeux et serrer les dents, il se retint toute merci à leur égard. Comme un chant d'oiseau à ses oreilles: la blague de Dame de Coeurs tomba sans ne soulever le moindre gloussement (Coup de Foudre n'était pas sans savoir qu'une mauvaise blague possédait toute sa force dans sa spontanéité, plus que dans son contenu), et les grommellements furent enterrés dessous la leçon d'histoire qu'ils furent tous forcés d'écouter. Et en voyant des chats tenter de filer en douce, il leur glissa un air gentiment réprobateur - allons, fuyaient-il les actes dont ils avaient été à la fois victimes et responsables?

— « [...]

Elle a été jugée pour ça, poursuivit Source, et Coup de Foudre comprit qu'elle parlait d'Étoile de Suie et il ne broncha pas- il n'avait jamais bronché (ou presque. Pas vrai, Émeraude?) lorsqu'on critiquait feue sa cheffe, car il savait toutes ces critiques fondées. Étoile de Suie avait été longtemps son idole, comme sa compagne, Vent du Désert, car à l'époque il n'avait rien connu d'autre, mais la vision de la Lune Rouge lui avait permis une meilleure vision des choses. Un meilleur recul sur la souffrance qu'elle avait infligé à l'entièreté des quatre Clans.

[...] tuée par chaque chef aux quatre chênes selon la volonté des Étoiles, "quatre fois", se retint d'ajouter leur Lieutenant, tout ça tout ça... Mais ça ne ramènera jamais les vies qui ont été perdues. Ça n’essuiera jamais le sang qui coule encore sur nos pattes. Même sur les nôtres.

Parce que nous en portons l’héritage encore aujourd’hui.

Il hocha la tête. Eh oui, toute cette sale eau ils l'avaient bue, et c'était le temps d'ou bien la recracher (et difficile de recracher de l'eau après l'avoir avalée), ou bien de faire l'effort de s'abreuver ailleurs. Qui sait si les points d'eau s'asséchant pendant la canicule n'avaient pas été un signe quelconque - Coup de Foudre eut un sourire pour lui-même. Non, les Étoiles n'avaient pas ce genre de prévention, il en avait eu la preuve et ce, plusieurs fois.

Pour ce qui est de la dernière question... rien.

Car contre eux, la Rivière n'avait rien fait. Après la mort de Corbeau, après l'ascencion de leur Géant Bleu, Étoile de Pierre, puis de celle d'Étoile d'Or, sa fille, la Rivière n'était jamais venue leur chercher des noises - jamais. Et Coup de Foudre se garda bien de dire aux curieux que c'était en partie grâce à lui - en nouant une amitié avec Museau Bleu, en permettant une discussion avec Émeraude, en se faisant sauver la vie par Étoile d'Or et ice versa...

« À chaque Assemblée, le regard des trois autres Clans est posé sur nous, nous jugeant pour nos actes, nous traitant comme si nous n’avions pas changé depuis les Lunar Pods. Ne leur donnons pas raison. »

Une demie supination lui fit leur offrir une patte, comme on ouvrait une paume dans un geste démonstratif. Ce qu'il fallait démontré avait été démontré, aussi le bengal inclina doucement sa tête en avant, humble Serviteur chargé de soigner son apparence, certes, mais aussi celle qu'avait tout le Clan au yeux des autres. Aucun des frères Vautour n'avaient pris le temps de le faire - Du Vautour avait voulu marcher les pas de Suie, et de Cendres avait voulu rabattre toute la diplomatie sur le dos de ceux qu'il avait nommé "Chanteurs". Et il avait choisi Coup de Foudre comme l'un d'eux alors la responsabilité lui revenait, désormais. Une dernière pique, et c'est cette dernière pique qui fit se dégonfler bien des guerriers et les éloigner ultimement du tumulte:

— « Comme le Clan du Tonnerre est tombé bas, il leva sa patte pour poser les coussinets sur la cicatrice à son poitrail, pour que COUP DE FOUDRE doive vous faire la leçon... ♡ »

Regard en coin vers Muguet, pour bien accrocher son regard: c'était comme ça qu'on traitait les dissidents. Pas en mettant de l'herbe à gratter dans les nids, mais en utilisant leur amour de l'attention pour la retourner contre eux. Et d'ailleurs, le temps de punition était terminée, et le bengal envoya ses deux pattes devant lui, creusant son dos d'une pente en hissant sa croupe bien haute pour libérer une bonne fois pour toutes sa fille et s'étirer en passant. Un ronron de régal lui prit en gorge avant de se redresser sur quatre pattes, et hocher sa tête à Source, trottinant vers elle pour poser son front contre le sien:

— « Ha hah, du beau boulot ma belle! J'ai bien aimé le passage des petits crapauds ♫

Et après l'avoir laissée partir, à l'intention de Dame de Coeurs:

— « Je ne te blâme pas de répéter les inepties de tes aînés, tu sais. C'est seulement naturel que les chats qui viennent tout juste d'arrêter de téter ne sachent pas développer une opinion! Mais la prochaine fois? Discutons. Il pencha la tête sur un doux petit sourire avant de se détourner d'elle et, d'un mouvement de la queue, lui donner congé. À Ciel, qui s'éclipsait: Pareil pour toi. »

Nuage Brisé était encore collé à la patte de leur invitée, et si l'envie de le tirer par le queue était forte, il se contenta de lever sa patte pour la poser sur sa tête, la descendre à sa nuque puis à son dos et le forcer à s'asseoir, à se contenir. Il le savait chagriné et courroucé en même temps (le nombre d'émotions capables de l'habiter en même temps était tout simplement fascinant) mais il y avait une force à la contenance et Muguet désirait probablement retrouver son espace personnel. Il poussa un soupir, tiqua de son oreille saine, et s'accouda sur la tête de son fils pour appuyer la sienne sur sa patte, prit d'un nouveau baîllement, se versant sur une joue en posant d'yeux las mais satisfaits sur la chatte de la Rivière qui s'était rangée de son côté.

— « H'alors - une partie de chasse?   Je t'invite. ♡

AIR DE FAMILLE - ft. Coup de Foudre, Bouquet de Muguet & Nuage du Ciel

Comme anticipé, la remarque au sujet de l’ancienne guérisseuse aujourd’hui décédée lui attira des réactions qui, loin d’étonnantes, allumèrent une étincelle de satisfaction. Oh et qui se joignait alors à la fête, si ce n’était nul autre que, nouvellement nommé, Nuage Brisé ! Elle se réprima une petite rigolade -publique- alors qu’il s’époumonait déjà pour défendre sa petite maman, a-do-rable. Tsk. Si ce n’était pas assez, il frappa dans le vide dans un mouvement disgracieux, faute de s’être enfargé dans une patte de Nuage du Ciel à la traîne. Il décide finalement de retourner du côté de son père, choix judicieux avant qu’il ne fasse encore plus un idiot de lui. Ce ne fut qu’un bref moment après que la novice s’insurgea, le souffle court pour cause d’un bengal pesant sur ses poumons :

- Tu vois ? Tu vois, papa ? Les étrangers n’apportent que des problèmes et des discordes si elles, sa patte désigna les deux réfugiées dont la plus jeune avait été priée de se ranger plus loin, probablement ce qu’il y avait de mieux pour elle avant que les choses ne dégénèrent.[…]

- Tu te trompes. La présence de Muguet – probablement le nom de la plus vieille vermine – est inconséquente aux mentalités du Clan, Ciel. Le discours était prédictible, il sentait déjà les belles paroles de paix entre tous à plein nez. Arf. […] Cœurs – la prononciation de son nom la ramena sur terre ferme, elle en avait plein le cul de ses discours pacifiques que la dame avait perdu tout intérêt à laisser les mots se creuser une place dans sa tête puisqu’ils étaient aussitôt renvoyés avec un bon botté au derrière – ne possède aucune perspective. Comme toi, d’ailleurs. Vous tous. Un bâillement déforma son visage alors qu’il finissait à peine sa phrase. Tu as trop peur de te répéter mon Cœur ? Me dis pas que tu te dégonfles ! Ha ha ! Je te croyais meilleure que ça ! Un semblant de sourire étira les lèvres du bengal, il semblait savourer le silence de la siamoise. Il fallait bien donner à un chien un os sur lequel gruger pour l’occuper, et le silence semblait bien lui convenir. Mais ça ne fait rien.

La guerrière resta placide, son regard toujours glacial parcourait le regroupement de chats qui les entouraient, à quoi les alimenter alors qu’ils n’arriveront pas à chasser par eux-mêmes un jour. Elle restait la plupart du temps la seule à s’insurger publiquement de la présence des étrangères. La dame profita du silence pour passer un coup de langue contre son épaule en lâchant simplement un petit tsk. Son supérieur poursuivit avec le même sourire d’accroché aux babines :

- Aide-mémoire, - l’apparition soudaine de la chatte masquée la fit tressaillir - […]Et qu’est-ce que la Rivière nous a fait subir ensuite ?

Son regard survola l’assemblée. En peu de temps, elle vit les têtes tomber. Les chats qui se tenaient alors si droits, alimentés par l’altercation qui se déroulait semblaient avoir perdu tout tonus dans les muscles de leur cou. Ce qui se passait devant eux ne les importaient plus, à croire que le sol était maintenant rendu beaucoup plus distrayant que la dispute au sujet des étrangères. Elle se surprit un regard en sa direction aussi, peut-être verrait-elle alors ce que les autres y cherchaient si désespérément. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle n’était pas honteuse de cette histoire mais le passé était du passé, ils ne pouvaient rien changer à leurs actes.

- […] J’ai beau chercher, je ne vois pas où est la blague, je suis désolée. Mais j’imagine que c’est ce dont tu parlais ! Un sourire moqueur s’étira sur les babines de la siamoise, la réplique n’était pas mauvaise, elle aurait cependant ajouté un peu plus de caractère. […] Mais l’objectif final était le même : attaquer le Clan de la Rivière. Alors c’est ce qu’elle a fait. L’histoire n’était pas nouvelle, sauf peut-être pour les deux novices. Elle serra les dents, la dame connaissait la suite et ce n’était certainement pas ce qui allait faire relever les têtes des chats du Tonnerre, mais plutôt bien les enfoncer dans le sol. […] Mais ça ne ramènera jamais les vies qui ont été perdues. Ça n’essuiera jamais le sang qui coule encore sur nos pattes. Même sur les nôtres parce que nous en portons l’héritage encore aujourd’hui. Les mâchoires des chats qui composaient l'assemblée se seraient au fur et à mesure que la guerrière poursuivait son histoire, bientôt les griffes firent leur apparition pour s’enfoncer dans la terre et la remuer, comme le fer que la féline remuait actuellement dans une plaie – cette plaie béante, tardant toujours à se cicatriser -. […] À chaque assemblée, le regard des trois autres Clans est posé sur nous, nous jugeant pour nos actes, nous traitant comme si nous n’avions pas changé depuis les Lunar Pods. Ne leur donnons pas raison.

Comme si ce n’était pas assez d’une leçon historique, le lieutenant pris la parole, visiblement satisfait de l’impact que la récitation de leur histoire avait eu sur ses compatriotes :

- Comme le Clan du Tonnerre est tombé bas pour que Coup de Foudre doive vous faire la leçon. Un roulement des yeux de la part de la siamoise accompagna sa phrase. Satisfait, il se permit de remercier la guerrière masquée pour la leçon dans un ronron qui anima les yeux de la féline d’un éclair combattant. Gagner une bataille ne voulait pas dire qu’on gagnait la guerre. Tsk.

Justement, le lieutenant se tourna et ajouta à son intention :

- Je ne te blâme pas de répéter les inepties de tes aînés, tu sais. C’est seulement naturel que les chats qui viennent tout juste d’arrêter de téter ne sachent pas développer une opinion ! Mais la prochaine fois ? Discutons. Il adressa la même remarque à Nuage du Ciel au passage. La siamoise se garda une remarque disgracieuse à son égard, se contentant simplement d’un claquement de langue mécontent suivit d'un sourire - ironique - faisait grand contraste avec son expression précédente. La guerre n’était pas finie.

- Alors, une partie de chasse ? Je t’invite.

La guerrière s’éloigna en bousculant les matous qui commençaient à se disperser autour d’eux, cette querelle était terminée mais ce n’était qu’une question de temps avant que les flammes ne se rallument. Il restait toujours les braises, et la moindre alimentation pourrait raviver le feu. Elle devait simplement faire gaffe à ne pas se brûler, il ne faut pas – trop – jouer avec le feu.

Air de Famille

Je laisse Nuage de Ciel cracher tant et plus. Moi je suis davantage occuper et puis elle a TORD; Firmaman elle avait plein d'amis dans les autres clans et c'est pas à cause de ça que les Étoiles elles sont en colère. Elles le sont parce ce qu'elles sont bête. C'est tout. Comme Ciel. Alors pendant que ma sœur accuse les deux étrangères, moi je marmonne.

- Faut pas la croire, c'est une cervelle de souris, une très belle souris, mais une souris quand même ...

Et voilà que sans trop que je sache que comment elle est arrivée, Source de Secret fait la leçon. Habituellement j'aime pas trop rester à écouter mais la je pointe bien en avant mes oreilles, des fois qu'elle parle de Firmaman. Crapauds ? Mais y'a pas de ... Les chattes de la Rivières ? Non, elles ressemblent pas davantage à des crapauds.

Et alors que Source de Secrets avait presque l'attention de Nuage Brisé, ce dernier se détourna, en pleine réflexion. Qui était donc les petits crapauds du clan. Il faut dire que le chaton ne brillait pas pour sa rapidité d'esprit. Et sans que nul ne semble y prendre garde, il était en train de prouver ce seul fait. Et c'est seulement quand son vrai nom revint que le novice reporta enfin son attention sur sa grande soeur, ayant de ce fait louper le moindre mot de la leçon d'histoire pour se retrouver, un peu béta a ne plus rien comprendre. Déjà qu'il n'y comprenait guère.

Je fais honte de quoi ? Et Ciel et Dame de Baratineur ? Je comprend rien ! Pas grave, pour la peine je me met à ronronner. C'est toujours bien de ronronner. Personne ne s'imagine que j'ai rien suivi quand je ronronne. ça marche à tout les coups, où presque ... Et pourtant même papa s'y met. cette fois c'est trop.

- Mais y'a aucun petit crapaud.

Je l'entend, ma voix fait minable, mais je m'en moque. J'aimerai comprendre où ils voient des crapauds eux ! Y'a rien qui ressemble même à la seule ombre d'une grenouille dans le coin. Mais voilà que papa me force à me tenir assis. ce qui explique toujours rien. Mais c'est finalement pas très important, s'ils veulent voir des crapauds là où il n'y a rien, tant pis. Je vais pas me battre pour ça. Surtout que j'ai entendu un truc encore plus sympa que ...

- De la chasse ? Oh je peux venir ? S'il vous plais ?! Je suis sur que Bouquet de Mu-Machin elle a plein de choses à m'apprendre que même Super Bec sait pas !

Et le croisé bengal de se défaire de sous la patte paternel d'un bond pour faire face aux deux félins à la fois et leur offrir un de ses plus large sourire, l'esprit déjà loin de la dispute qui venait d'avoir lieu et plus loin encore de ses fameux crapauds ...