L'insouciance de la jeunesse [Nuage Brisé x Nuage de Roc x autres] - abandon

[Je poste le rp dans les combes sablonneuses pour dire que Roc s'est vraiment enfoncée dans les terres du tonnerre. elle ne s'est pas "juste" arrêtée aux rochers du soleil]

Finalement, avec l'arrivée des feuilles nouvelles, cette foutue épidémie était passée. Mon mentor Feuille de Saule avait mis du temps pour m'en expliquer le principe. Cette histoire de maladie qui se propage par des contacts me paraissait très surprenante... Etant jeune, j'avais eu du mal à intégrer les principes barrières.. En plus, comme nous étions plus ou moins à proximité des malades, il fallait garder des distances avec Nuage d'Espoir... Trop chiant! (J'avoue, je ne pense pas avoir toujours respecté....)

Une chose était sûre, même si les Y E U X J A U N E S hantaient encore mes rêves, je m'épanouissais dans mon travail. Apprendre toutes les plantes étaient fastidieux, mais finalement, la méthode de Feuille de Saule portait ses fruits. Oh que j'avais détesté ces interrogatoires où il me fallait réciter les nouveaux mots et nouvelles maladies que j'apprenais! Je me trompais souvent... La tête dure comme on dit. Mais maintenant que je suis plus grande, toutes les notions de base étaient à peu près acquises. (J'étais encore capable de donner des graines de pavot à une féline qui mettait bas sous le coup du stress toutefois... Il faut dire que je ne faisais pas vraiment confiance à mes "connaissances"). Plus le temps passait, et plus je respectais à la fois Echo des Ruisseaux, qui avait du tout apprendre en étant tout seul, apprenti guérisseur de la rivière sans mentor de la rivière... Et aussi mon propre mentor, qui à son vieil âge devait tout connaître.

En tout cas, soigner des bobos était vachement cool. MAIS ! Ce n'est pas le seul avantage que d'être guérisseur! La neutralité! C'est ce qui a fait que l'on pouvait aller sur le territoire venteux comme on voulait (du moins, c'est ce que je croyais) avec Feuille de Saule! Après tout, on apprenait de Vent du Nord!

Ce que j'avais hyppeeeer envie de voir, là tout de suite maintenant... C'était le clan du tonnerre. Pour plein de raisons. Je m'étais évidemment empressée de prendre à part mon frérot pour lui expliquer mon plan... et lui expliquer pourquoi je voulais faire ça (même s'il devait FORCEMENT être d'accord ! mais promis, je lui raconterai tout!).
Premièrement, les histoires entre clan de la rivière et du tonnerre. Palpitantes, plein de guerres, de trahisons, de trahisons de traîtres... Des histoires haletantes à vous retenir la respiration tant vous êtes absorbés!
Ensuite, les récits de ceux qui s'y étaient réfugiés... Je voulais en apprendre plus! Je voulais rencontrer du tonnerre, et surtout voir leur territoire... Il devait être si différent du notre ! Je pouvais déjà parler aux chats du tonnerre aux assemblées... mais ce n'était pas pareil.

BREF ! Feuille de Saule était occupé à soigner je ne sais quoi, et à ranger les plantes... J'avais donc prétexté que j'allais voir Nuage d'Espoir pour lui tenir compagnie et passer du temps avec ma famille... Et de toute façon j'avais bien travaillé ces derniers temps, et Feuille de Saule n'avait pas besoin de moi.

Ni une ni deux, j'étais sortie du campement discretos... Et j'avais parcouru d'une traite touut notre territoire en direction du tonnerre. Quelle émotion quand j'ai franchi la ligne! Mon coeur battait la chamade (ce signe physique aurait du m'alerter sur le fait que j'avais de l'adrénaline, donc le sentiment de faire une bêtise, donc que c'était une bêtise. Mais bon ça demande de réfléchir)
Je traversais tranquillement les rochers du soleil. Y'avait personne étonnamment par ce beau temps... Mais heureusement, sinon je n'aurais pas pu aller jusqu'aux arbres. Je marchais longtemps, encore et encore, les yeux grands ouverts. Je m'empreignais de chacune des couleurs, chacune odeur qui régnaient. (Par ailleurs, l'odeur du clan du tonnerre était carrément forte!) Je n'étais guère fatiguée de tout le chemin parcouru... Après tout, je faisais le trajet jusqu'aux hautes pierres toutes les demies lunes... Je finissais par avoir de l'endurance malgré mon corps tout rondouillet. J'avais décidé de longer la rivière pour ne pas me perdre (hé, intelligente dans les conneries, non?) Mais il me semblait étrangement que la rivière devenait de plus en plus petite... Jusqu'à un moment, où elle devenait même minuscule! Même des tonnerreux qui n'aimaient pas l'eau pourraient la traverser. Étonnée, je restais un moment pensive à l'observer... Je remarquais ainsi de nombreuses traces de pas. J'hochai la tête et me décidai donc à passer par là.
Je pris alors la décision de m'enfoncer un peu plus dans les bois. Tant pis je me perdrais peut être. Mais les arbres étaient si beaux! Si grands!

Puis j'entendis des cris de bagarre. interloquée, je me dirigeais vers les bruits en me cachant un peu. En plein milieu des arbres il y avait une sorte de clairière, mais qui n'était que de la terre bizarre, comme sur nos berges... Du sable. L'apprenti et le guerrier qui se battaient semblaient avoir fini puisqu'ils partirent, me laissant seule à ma contemplation.

(J'avais vraiment beaucoup de chance. Le peu de vent qui s'engouffrait dans les arbres soufflait en face de moi, emportant mon odeur loin des deux combattants. De plus, ma pelisse grise se fondait très bien dans le décor). Je restais à l'orée de cette combe, peu désireuse d'être complètement à découvert. Par contre, j'adorais étudier la faune de cet endroit. C'était super rigolo, car il y avait comme une ligne invisible où pouf, d'un coup, l'herbe et les arbres s'arrêtaient pour laisser place au sable. Il n'y avait pas de lente transition.

C'est ainsi plongée dans mes réflexions que je n'entendis rien ni personne venir. Par habitude, je m'étais accroupie, et avais enroulée ma queue autour de mes pattes... ressemblant encore et toujours à ce fameux caillou. Un gros caillou toutefois.

L'insouciance de la jeunesse

Assez grand pour sortir seul, Nuage Brisé avait décider de réfléchir. Encore que, il ne réfléchissais guère véritablement. Prétexter chasser avait suffit au guerrier qui gardait le camp pour qu'il laisse passer l'énergumène insupportable. Après tout, beaucoup se sentait mieux quand Brisé n'était pas près à s'exciter pour un rien. Les anciens se reposaient mieux au soleils, les jeunes découvraient plus aisément le camp. Oui, tout le monde semblait aimer qu'il ne soit pas là. Vol de Colibri exempté, en effet, elle lui avait bien proposé de l'accompagner. Mais depuis quelques temps, le jeune bengal préférait être seul. Et si son amie en avait semblé blesser, il lui avait promis de rapporter une proie juste pour elle. Sa façon de la charmer, ce qui avait fini par la faire rire et redevenir taquine.

Le félin s'enfonça donc sous les arbres, sans trop savoir où aller vraiment. A plusieurs reprise, son approche fit fuir des proies, une souris détalla même entre ses pattes sans qu'il ne la prenne en chasse. Finalement, il s'assit, secouant la tête. Il devait se reprendre. entrouvrant la gueule, il huma la forêt, imaginant proche de lui une fourrure clair et sans tâches, une chatte aux doux yeux bleu. Mais Elle n'était pas là. Il ne la verrait probablement jamais. Puisqu'il ne deviendrait pas un guérisseur qui parlait aux étoiles et lui, chef ? Une vaste blague. Il avait fini les rêves de chatons. Il préférait courir librement que de devoir diriger les autres. Largement. Il se releva finalement pour courir, bondissant là au dessus d'un tronc, s'agrippant sans raison au tronc d'un arbre pour l'escalader de quelques longueurs et se figer finalement. Jusqu'à percevoir une odeur qui n'avait plus sa place sous les arbres.

La curiosité piquer, il imita son géniteur en se coulant bientôt d'une branche à l'autre, suivant l'odeur que lui portait le vent, jusqu'à la voir. Fourrure grise pratiquement invisible sous les fougères. Et il aurait pu passer à côté s'il n'avait pas perçu un bref mouvement, une oreille qui bouge à peine, une queue qui remue ? Il ne savait guère mais il plongea au sol, bien décider à arriver derrière l'inconnu. Une pierre aurait presque pu avoir place ici, mais une pierre n'a pas de fourrure...

- T'es pas vraiment chez toi, toi.

Le ton était moqueur, l'apprenti croisé siamois était loin d'avoir peur, après tout, il était sur ses terres. Et puis bon, Nuage Brisé s'était assez dépenser en venant jusqu'ici pour ne pas en prime avoir besoin d'être agressif. L’agressivité envers les inconnus ne faisait pas tout.

Une voix retentit, me faisant alors sursauter :

- T'es pas vraiment chez toi, toi.

Je me retournais tranquillement avec un grand sourire.

"Oh salut ! Je m'appelle Nuage de Roc, apprentie guérisseuse de la rivière !"

À l'aise, je ne me gênais pas pour détailler le nouvel arrivant. Il s'agissait d'un jeune bengal. Il avait une bonne petite tête. Je levais la tête en l'air, remarquant de nombreuses branches solides et pas trop hautes.

"Tu viens de là-haut?" Demandais-je. En effet, je ne l'avais pas entendu arrivé, et surtout, j'avais eu l'impression qu'il était apparu comme par magie derrière. Certes, l'hypothèse qu'il était simplement discret était tout aussi plausible. Mais bon. Nous étions chez les écureuils, il me semblait logique qu'il vienne par les airs.

Je ne me sentais pas inquiétée par le fait que l'on m'ait repérée. Par ailleurs il était logique que cela soit arrivé, je n'avais reçu aucune formation sur la discrétion et n'avait pas tenté de cacher mon odeur. Donc finalement, j'avais envie de dire... encore heureux que quelqu'un ait fini par me trouver! J'avais toutefois bien remarqué le ton moqueur du garçon, mais l'avait ignoré. Je voulais juste apprendre de nouvelles choses, et en tant que guérisseuse les clans n'avaient pas de frontières.

L'insouciance de la jeunesse

Le sourire de la chatte fit penchée la tête de Brisé, lui donnant un air de chiot curieux et stupide à la fois. Plus chien que chat parfois. C'est qu'il s'était attendu à tout sauf à trouver une étrangère aussi sereine. C'est qu'on avait plutôt tendance généralement à pas vraiment aimer les étrangers. Ciel aurait arrachée la face à celle là ... Mais lui. Il n'avait pas envie de lui bondir dessus. Après tout, elle ne lui avait rien fait. S'était mieux de faire connaissance et si elle se montrait ensuite méchante ... Il aurait toujours temps de lui arracher les moustaches non ? Tu serais fier de ça ? Question adressée à son père, où à sa mère sans doute. Mais question qui resterai dans son esprit.

Bha, Bonjour, Nuage de Roc.

Il s'assit et redressa sa posture en même temps. Attend t'as dit apprenti ... Guérisseuse ? Il la dévisagea alors, de son poil gris à ses yeux bleu. Un beau bleu d'ailleurs. Et elle le questionnait en retour tant et si bien qu'il leva la tête à son tour avec un air un peu abruti en balbutiant.

- Des arbres ?

Il la regarda de nouveau, se relevant, la queue tendu dans la prolongation de sa colonne alors qu'il reniflait le poil de la chatte. Rivière ... Soulagée, il s'écarta avant de sourire à son tour.

- T'as bien dit guérisseuse ? Alors ... Elle a peut-être même pas mon âge ! Il esquissa une grimace avant de demander de but en blanc. Tu fais comme Secret du Firmament alors, tu es dans les plantes ! Il ne songea d'ailleurs pas à précisé qui était la siamoise. de toute façon Elle n'était plus là ... Et le jeune bengal pointa ses oreilles droit devant, curieux de la boule de poil qui aurait presque pu être boule de pierre ...

L'inconnu me salua sans une once d'agressivité. Comme quoi, ce qui se racontait sur les étrangers n'était très intelligent. Tout le monde n'était pas méchant. Il eut l'air un peu... perdu lorsque je posais ma question. J'haussai un sourcil interrogateur.

- Des arbres ?

Du tact au tac, je répondis, un peu moqueuse à mon tour :

"Ben oui banane jusqu'à preuve du contraire les chats ne volent pas"

J'agrémentais ma petite réplique d'un léger rire. Mais ma petite pique était gentille, et je voulais plus taquiner l'apprenti que le vexer. Alors, je lui souris gentiment, plus enjouée qu'autre chose. J'aimais beaucoup rencontrer de nouvelles personnes. Il me renifla, pour s'enquérir de l'identité de mon clan je présumais. Je suis certaine que certains se seraient offusqués d'une telle manière de renifler des daaames. Quelles bêtises.

- T'as bien dit guérisseuse ? J'haussais vivement la tête, tout en me demandant pourquoi.Tu fais comme Secret du Firmament alors, tu es dans les plantes !

Je penchais la tête sur le côté, en fronçant les sourcils, perplexe. Elle était pas censée être morte celle là? Pourquoi me parlait-il d'elle? Ah et, qu'est ce que Feuille de Saule m'avait dit à son sujet déjà?

"Euh oui, dans les plantes, c'est le principe. Soigner des gens, et surtout ranger h24 les plantes. Tout le temps en bazar c'est dingue. Mais en tout cas, c'est super cool d'être apprentie-guérisseuse!"

J'étais sincèrement heureuse dans cette voie.
Je me souvenais que Feuille de Saule m'avait dit que Secret du Firmament avait eu des petits et était sur-tout-pas l'exemple à suivre. J'étais ainsi étonnée que le jeune chat (qui ne s'était toujours pas présenté) en parle spontanément, comme si pour lui, guérisseur = secret du firmament. Cela ne devrait-il pas plutôt être Amour-en-cage? Elle est discrète, m'enfin quand même...

"C'est marrant quand même que Secret du Firmament soit ton exemple de guérisseur. C'pas comme si on nous tannait en disant que c'était l'exemple-type de LA guérisseuse à laquelle il ne faut surtout pas ressembler. " miaulais-je, d'un ton léger

J'étais loin, très loin, très très loin de me douter que je parlais à un de ses enfants. L'idée ne m'avait même pas effleuré l'esprit. Si dans un univers parallèle j'avais été doté de ce fameux tact, j'aurais pu parler de manière moins... maladroite de Secret du Firmament. Après tout, elle n'était pas morte il y si longtemps... Enfin, à peu près à ma naissance d'après ce que j'avais compris... Enfin BREF j'aurais pu éviter de...

L'insouciance de la jeunesse

La remarque de la chatte l'atteint à peine, il pensait déjà à la suite. Et pourtant, la suite justement ne lui plairait pas tout à fait. Et puis bon, Roc avait rit à sa propre remarque, et pas d'un rire qui lui laissait à penser qu'elle se moquait véritablement. L'apprenti observait plutôt la chatte et sa réaction. Et ce qu'il voyait n'était pas pour lui plaire vraiment. Pourtant, elle lui répondis en lui parlant juste des plantes. Ouais, c'est pas très excitant je trouve ... Mais ... mais Secret du Firmament aimait le faire. Amour en Cage le lui avait dit. et ... La guérisseuse n'était heureusement pas la seule à lui avoir assurée que sa mère veillait sur ses plantes. Et sur les malades ... Et tout aurait pu très bien se passer entre lui et Roc ...

- Qu'est ce que tu veux dire !

Il avait montré les crocs sur un feulement, lever la patte sans pour autant l'abattre. Mais son poil s'était levé sur ses épaules et d'un seul coup, son regard à demi curieux et amusé s'était changé en lac gelée - se fissurant pourtant - sous la pression d'une colère soudaine. Et menaçant, il fixait la chatte grise.

- Ma mère ... était ... une bonne ... guérisseuse !

Il pouvait croire en les étoiles, il pouvait accepter qu'on s'en prenne à lui ... Mais jamais il ne supportait qu'on la salisse ... Elle. Elle m'aimait ! Moi et le reste de ma fratrie ! Moi et nos aînés ! Et elle aimait Coup de Foudre ! Mais de ce cri là, rien ne perçu d'autre que son regard et sa patte elle arracha la fougère toute proche de l'oreille de la novice. Elle pouvait bien être apprentie guérisseuse, il ne la laisserait pas dire du mal de Firmament. Le code avait certes ses importances mais ... Mais la vie qu'on lui avait donner compttait plus encore. Et s'il n'était pas prêt à tué, sous l'impulsion de la colère, il le sentait dans tout son être, il pouvait bien attaquer ... Car la réflexion n'était pas le maître mot de Brisé, bien au contraire et la fougère en lambeau en était témoins.

éviter ce changement brusque d'attitude. Tous les muscles du tonnerreux se raidirent, et il se mit à feuler. Par automatisme, j'eus un mouvement de recul, et mes oreilles (le peu que j'avais) se plaquèrent contre mon crâne.

- Qu'est ce que tu veux dire !

Je ne pensais pas l'énerver autant en disant cette généralité. Ses yeux lançaient des éclairs, et à cet instant précis tout mon instinct me disait de fuir. Incapable de me battre, je ne saurais même pas esquiver des coups. Je vivais sereine sur le seul principe qu'être guérisseuse m'accordait une protection suffisante. Je déglutis, et reculai d'un pas de plus.

- Ma mère ... était ... une bonne ... guérisseuse !



AH.

...


...


La patte du beige passa à quelques milimètres de mon museau. Je sentis l'air m'infliger une baffe que je n'étais pas prête d'oublier. Mécaniquement, je suivis du regard la trajectoire de la patte. Elle décapita la fougère devenue cible.

Je reculai à nouveau.

"Je.."

Roc, des fois, tu crains.

"Excuse-moi."miaulai-je, penaude.

Le remord venait courber les traits de mon visage, dessinant un arc vers le bas. Mes sourcils s'étaient froncés, et je réfléchissais à toute allure pour trouver une manière de l'apaiser et surtout de me rattraper.

"C'est que... je ne la connais pas, et c'est ainsi qu'on me l'a dépeinte. Je ne savais pas que tu étais son fils."

A vrai dire, je n'avais écouté que d'une oreille distraite Feuille de Saule m'en parler. Je ne m'étais jamais posée de questions à propos de Secret du Firmament. Je n'avais pas la moindre idée de si elle était une bonne guérisseuse. Ni de si Feuille de Saule avait raison de dire qu'elle n'était pas un bon exemple.

Je lâchai un très long soupir.

"Jsuis vraiment... débile parfois. J'aurais pas dû en parler comme ça."

Je la méritais cette gifle. Sincèrement. (Bon, je n'allais pas non plus me plaindre de ne pas l'avoir reçue.)

Je me demandais quel âge avait l'apprenti en face de moi. L'avait-il connu? Ou avait-il mon âge et donc...

"Tu .. l'as connue?" demandais-je, prudemment, d'une voix basse comme si je demandais la permission pour en parler. Je restais sur le quai-vive, toute mon attention dirigée sur les signaux corporels qu'il envoyait. S'il continuait à être menaçant, il allait falloir envisager une solution de repli.

L'insouciance de la jeunesse

Il aurait pu la foudroyer du regard, être son coup de foudre à elle, mais meurtrier celui là. Ne dis pas plus de mal de ma mère cervelle de souris où le prochain coup sera le bon ... Et en tendant l'oreille, on pouvait presque percevoir le grondement furieux sous son poil gonflé. La chatte face à lui avait reculée, elle ne cherchait à se défendre et mieux, elle semblait comme s'en vouloir. De quoi faire que Nuage Brisé ne songeait pas à frapper à nouveau. Pas encore. Juste une chance, une seule. Voilà ce qu'il était prêt à offrir mais sa queue qui frappait l'air dans son dos était un fouet qui avertissait assez de son état d'esprit. un rien et il ne se promettait pas de ne pas sauter à la face de la femelle. Ce qui le retenait était peut-être juste le fait qu'elle soit apprentie guérisseuse. Où autre chose ... Comme cette curiosité envers les chats des autres clans ... En tout cas, ce n'était pas l'envie de plaire à la femelle, pas maintenant.

- Tss ... Il releva une babine sur un crocs, tournant la tête de côté en même temps comme pour ne plus voir la boule de pierre stupide. Mais déjà, son regard revenait sur elle et peu à peu, sa fourrure retomba sur son dos, sans que cela ne fasse relever ses oreilles pour autant. Encore trop furieux qu'il était. Et si j'étais pas son fils, t'aurais fait quoi ... Il retint sa pensée, il était certain d'avoir le dessus, car malgré tout, l'expression de la chatte faisait qu'il hésitait. J'te le fais pas dire. Il avait répondu ça du tact au tact alors qu'elle s'insultait seule. Mais voilà que ça lui faisait du bien, de lâcher juste verbalement un peu de sa hargne. La question qui suivie fut comme une gifle pour lui, de derrière, ses oreilles basculèrent tristement sur le côté de sa tête alors que s'était à son tour de baisser le regard - et la queue - pour fixer le sol comme s'il contenait la réponse.

- Je ... je m'en souviens pas ... Il recula d'un pas et se laissa finalement tombé assis, l'air subitement abattu. Un extrême à l'autre. Mais elle m'aimait, moi et mes soeurs et mon frère et même Neige, Chance, Source et Chaleur... Et elle aimait pa... Il n'acheva son mot, relevant la tête subitement pour fixer avec intensité la novice face à lui, le regard à nouveau saisissant et les oreilles subitement droite. Mais ça te donne pas le droit de dire qu'elle n'était pas une bonne guérisseuse ! et à présent, il attendait qu'elle réagisse à nouveau, plus calme malgré tout.