[Rp solo] Grandir - end

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HRP:

Tout s’enchainait un peu trop rapidement pour lui.
Les évènements étaient ce qu’ils étaient. Il n’aurait jamais l’audace de penser qu’il pourrait changer quoi que ce soit, alors espérer changer le passé n’était pas une pensée qui pouvait traverser son esprit. Cependant, rejouer sa vie était l’une de ses capacités. Et il en avait besoin, afin de faire le point, afin d’avoir toutes les données, pour mieux appréhender la suite.

Il n’y avait pas grand-chose à dire sur son enfance. Plutôt heureuse en somme. Entouré d’une fratrie qui n’avait pas son pareil dont il était probablement le membre le plus effacé, malgré sa qualité d’ainé, c’est là qu’il s’était posé les premières questions et que les premières convictions étaient nées. Petit Lycaon s’était bien vite rendu compte qu’il exécrait tout jeu se rapportant à la guerre et au combat. Il avait aussi vite pris conscience qu’il serait toujours le plus faible de la famille, avec un corps maigre et malade un jour sur deux, une force inexistence, et un appétit … qu’est-ce que l’appétit, déjà ?
Il avait toutes les raisons d’être à l’écart. Mais il ne l’était pas.
Il le devait principalement cela à Boule Brisée, frère bienveillant, protecteur, et à l’écoute. Pas toujours capable de comprendre les déblatérations de l’écaille de tortue, mais là quand même. Il était celui qui arrivait le plus souvent à l’embarquer dans ses jeux, et aussi ses bêtises. [i]Mais ça, pas besoin de le dire, pas vrai ? [i]
Petite Louve était aussi de ceux-là, toujours motivée pour s’amuser. Pas aussi leader que le premier, mais bien là pour lui dire de bouger ses fesses, si besoin, et si l’envie la prenait.
Et puis, il y avait Petit Ciel. La plus compliquée à comprendre pour Petit Lycaon. Il avait pris l’habitude de parler, d’agir différemment, selon les personnes. Il n’avait jamais été à l’aise en interaction sociale, et avait fini par copier les comportements de chacun et de s’adapter.
Mais Ciel, ce n’était pas la même chose. Ciel, il ne la cernait pas vraiment. Au contraire des deux autres. Ce n’était pas qu’il voulait cacher sa personne en leur présence, juste cela venait automatiquement. Tout était fluide avec eux. Avec elle aussi, d’une manière non similaire. Comme de toute façon il ne savait pas comment s’y prendre, il agissait juste normalement. Si bien qu’elle était, d’une certaine façon, possiblement celle qui le connaissait le mieux. Ils se partageaient des ragots de temps en temps, grands observateurs qu’ils étaient.
Leurs différences ne faisaient que s’accroître cependant, surtout depuis le début de leur apprentissage. Mais ça, il allait y revenir plus tard.

Voilà ce qu’il en était des personnes qui comptaient le plus pour lui. Le reste, en comparaison n’avait que peu d’importance. Mais tout de même un peu.
Coup de Foudre, son père, qui l’avait renommé Petite Question, il faut dire qu’il méritait bien le surnom. Insatiable curieux, qu’il était toujours, il en exaspérait plus d’un. Celui qui y avait le plus droit, pour un adulte en tout cas, c’était lui. Au-delà des réponses qu’il lui apportait ou non, Lycaon aimait juste sa façon de parler, elle était… difficile à décrire, il l’appréciait juste. Peut-être à cause du blizzard dans sa tête, que lui avait déjà expliqué Source.
Source, parlons-en. Il l’aimait bien, et ça avait l’air réciproque. Elle venait jouer avec eux à l’époque, parfois. Jeu de mot amusant, Source était aussi une ses principales sources d’informations. Quand il était coincé chez le guérisseur, elle était celle qui venait lui raconter tout ce qu’il lui passait. Aussi un mentor en prise d’informations, elle lui avait permis de se perfectionner en écoute et autre chose pas toujours très appréciée.
Et Bec. D’après ce qu’on lui avait dit, il lui devait la vie. Sans lui, il aurait fini étouffé. Il lui en était reconnaissant. Enfin, il devrait, donc il l’était, non ?
Et puis, il y avait tous les autres. C’est que sa famille était grande. Autant de personnalités différentes, à analyser, autant de manières de se comporter.
Et puis il y avait Secret du Firmament, sa mère. Il ne l’avait pas connu, hormis quelques jours où il n’avait pas les yeux ouverts. Il n’en avait aucun souvenir. Il ne pouvait pas pour autant dire qu’elle n’avait jamais existé. Elle planait comme un fantôme, une idée un peu idéalisée, qui agissait en contraste avec l’image de leur nourrice pas des plus sympathiques. Il ne la regrettait pas comme les autres le faisaient, mais voilà. Cela aurait été plaisant de la voir, de jouer avec elle, de lui poser des questions comme à tout le monde. D’appeler quelqu’un « maman » tout simplement.

Maintenant, passons au baptême. Son père était devenu lieutenant, et il avait hérité d’Etoilé Masquée en mentor.
Le début de son apprentissage, tout ce qu’il redoutait. Il n’avait aucune envie de se battre, aucune envie d’apprendre des règles qui condamnaient sa maman et sa façon de penser. Mais cela s’était mieux passé que prévu. Masquée était compréhensif, lui enseignait principalement la chasse, et il s’y sentait plutôt doué. En ce moment, il était indisponible, si bien qu’il avait du temps à perdre. Et temps à perdre signifiait se perdre dans les pensées comme il le faisait en ce moment. Car pour une personne normale, il n’y avait pas tant d’événements qui s’étaient enchainés, mais pour lui, si.
Enfin bon, pour les autres, il y avait les riviéreux dans leur camps. Mais pour lui, c’était juste plus d’analyse à faire, plus d’écoute, plus de choses intéressantes à savoir, alors ce n’était que du bénéfice.
Ciel n’était pas d’accord avec ça, il le savait bien. Il savait que leurs convictions étaient diamétralement opposées, mais qu’importe.
Il galérait, il n’était pas rare qu’il s’évanouisse durant un entrainement. Il était à la bourre. Il ne se sentait pas à sa place.
Mais ça irait mieux.

Cela irait forcément mieux, pas vrai ?

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