Oublier, un instant ft. Éclat de Crépuscule -end

♯ Sentinelle

Étoile Tropicale est parti, a cédé sa place à son père. Serres d'Épervier ne peut que se réjouir pour Cobra Royal, aussi pour son frère et sa sœur. La position de leur père lui rend soudainement la vie moins stressante. Il n'a plus à serrer les dents dans l'éventualité que l'ancien meneur ne découvre quoi que ce soit sur eux, qu'il les punisse, qu'il les marque... Cobra ne ferait pas ça à ses propres petits. Oh, pas par bonté de cœur -même si ça le tue de l'avoir compris- mais plutôt parce qu'aucun meneur ne voudrait punir son propre enfant. Quel genre de leader donne naissance à un traître ?!

Pourtant il le sait, le départ d'Étoile Tropicale fait des malheureux. Sa fille, par exemple. Éclat de Crépuscule. Quelle douleur représente une telle perte ? Serres d'Épervier l'ignore -et pour une fois est satisfait de son ignorance-; il a perdu sœur et frère, mais ses deux parents sont toujours de ce monde. Il ignore le mal que traverse actuellement la rouquine, mais se rappelant la douleur qu'il vit encore aujourd'hui en pensant à ses propres morts, le mâle brun ne peut qu'éprouver empathie pour la petite féline. Il s'en approche, sans trop chercher à intellectualiser pourquoi. Petite, oui. Plus que lui en tous cas, qui est pourtant dans les standards du Clan. Fine aussi. Encore plus que les chasseurs des landes le sont d'ordinaire. Elle fait peine à voir maintenant, ses yeux privés de l'étincelle qui y brille d'ordinaire. Il arrive à sa hauteur et...

« Éclat de Crépuscule ? »

Et maintenant elle le voit. Oh.
Ses yeux sont encore plus tristes qu'ils n'y paraissent, de loin. Tout son corps est triste, mou, abattu. Il improvise.

« Tu... » Non. « Je me demandais si- » Qu'est-ce qu'il se demandait ? Lui aussi, se le demandait. « si tu voudrais bien me... m'aider à me perfectionner en chasse ? » Oui, c'est ça. « Oui, je me demandais si tu pourrais me montrer comment tu chasses parce que j'ai entendu dire que tu te débrouillais super bien dans tes patrouilles. Et... » Ouh, ça lui coûtait cher de le dire tant cette partie était exacte. « et on ne peut pas dire que ce soit ma spécialité, ha ha. »

Et ben mon vieux, c'était laborieux ça.

Mais qu'importe. Qu'importe, là tout de suite. Éclat de Crépuscule a besoin de quitter le Camp, de s'aérer et fuir cet endroit devenu impersonnel, où on ne peut vivre l'intimité du deuil en paix tant les chats affluent autour de la dépouille. Il sait. Il sait comme il est dur de laisser un peu aux autres de temps pour dire au revoir, quand on voudrait rattraper celui qu'on a perdu bêtement avec un être cher. Ce qui importe maintenant, c'est de sortir Éclat de Crépuscule. Lui montrer que la vie continue, ailleurs.

Et bientôt, lorsqu'ils reviendront de leur petite escapade, le Camp aura déjà changé. Il l'espère.

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▬ Guerrière

Elle se sentait si perdue, sans lui. Alors qu'elle avait vécu tant de lunes sans savoir qu'ils étaient unis, non pas par les liens du Clan, de cette fraternité qui jaillissait comme une évidence dans les combats, mais par les liens du sang. Il avait été son père après tout. Et même si leur relation avait eu des sacrés bas, surtout des sacrés bas, elle l'avait aimé. Il l'avait marquée, mais elle avait appris à lui pardonner. Il s'en était voulu, elle avait dépassé les bornes.

Et voilà que maintenant, elle était seule. Putain ! Elle n'arrivait pas à se mettre dans sa tête qu'il se serait plus, qu'il ne crierait plus pour une assemblée du clan, qu'il ne viendrait pas parler de tout et de rien, rattraper le temps perdu comme ça. Une petite routine s'était mise en place, resserrant cette amitié entre deux êtres que presque tout opposait, mais qui les rapprochait. Des débats entre eux deux, il y en avait eu. La xénophobie. Et voilà que maintenant elle regrettait ces disputes anodines.

Et pourquoi il était parti, aussi ? Pourquoi il l'avait laissée ? Elle était seule maintenant. Une boule enfla dans sa gorge, et menaçait de faire exploser le torrent en elle. Allez, crépu, ressaisis-toi ! Ses encouragements silencieux dans son esprit étaient inutiles, mais elle continua encore un peu.
« Éclat de Crépuscule ? »

La rouquine tourna la tête, se demandant qui voulait bien venir la voir. Sûrement faire une patrouille. Si ça pouvait la sortir, au moins, elle cesserait de se lamenter sur sort. Elle croisa le regard de Serres d'Epervier, et tenta vainement un pâle sourire. Oh, elle devait sans doute faire peine à voir, mais au fond, s'en contrefoutait royalement. Après tout, il y avait plus grave que de ne pas avoir fait pleinement sa toilette.
« Tu... Je me demandais si- si tu voudrais bien me… m'aider à me perfectionner en chasse ? Oui, je me demandais si tu pourrais me montrer comment tu chasses parce que j'ai entendu dire que tu te débrouillais super bien dans tes patrouilles. Et… et on ne peut pas dire que ce soit ma spécialité, ha ha. »

La guerrière ne se soucia même pas de ses bégaiements, bien qu'en temps normal, elle se serait gentiment moquée du matou. Elle s'entendait bien avec lui, et appréciait sa compagnie. D'autant plus qu'il lui proposait une sortie, et ça ne pourrait pas lui faire de mal. Si ? Même si chaque brin d'herbe risquait de lui rappeler des moments avec Etoile Tropicale, elle préférait ça que de voir son ombre partout.

Eclat de Crépuscule hocha la tête en tentant une nouvelle fois de sourire, quitte à s'en déchirer les lèvres, puis se leva et se dirigea vers la sortie du campement. Elle attendit d'être à portée de voix pour enfin dire à mot, songeant que son silence pouvait être assez gênant pour le pauvre Serres d'Epervier.
"En même temps, tu es une sentinelle, alors c'est normal que ce ne soit pas ton fort …"

Elle ne sut comment il interpréterait ses mots, si bien qu'elle reprit assez rapidement, plongeant son regard dans le sien :
"Mais je suis contente de te donner un coup de patte. Même si je ne pense pas être la meilleure du Clan. Bof, remarque, j'aurai bien dû y aller un jour. Je ne vais pas devenir un poids mort parce que mon père l'est."

Et se rendant compte de la violence de ses propres mots, elle s'arrêta dans ce petit chemin façonné par les nombreux passages, la patte en l'air, et sentit ses yeux se remplir de larmes étincelantes.

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♯ Sentinelle

La petite rouquine lui offre un sourire. Faux, mais un sourire quand même. Pas qu'elle ne veuille pas être sincère, mais la féline est abattue. Elle n'est pas fausse par pure hypocrisie, pour se jouer de lui et feindre sa sympathie. Alors, ce n'est pas grave. Serres d'Épervier cache sa propre tristesse à ce moment-ci; dur de ne pas céder à l'empathie, dur de ne pas se rendre triste, juste pour voir, pour goûter et pour savoir à tout prix ce qu'il se passe pour Éclat de Crépuscule. Il tient bon.

Elle l'entraîne à la sortie du Camp, prenant le chemin vers les Hautes Landes où les chasseurs prennent généralement du lapin.

« En même temps, tu es une sentinelle, alors c'est normal que ce ne soit pas ton fort… »

Le brun acquiesce d'un hochement de la tête. Eh oui, il avait passé le plus clair de son entraînement à parfaire ses techniques martiales au lieu de courir derrière les lapins comme ses camarades apprenti-guerriers ! Mais il ne regrette pas son choix, même après deux heures à chasser pour rater une énième souris, il ne regrette pas. Ou un peu. Mais alors un tout petit peu.

« Mais je suis contente de te donner un coup de patte. Même si je ne pense pas être la meilleure du Clan. Bof, remarque, j'aurais bien dû y aller un jour. Je ne vais pas devenir un poids mort parce que mon père l'est. »

Ouf. Repose en paix, Étoile Tropicale. Tu es mort deux fois.

Éclat de Crépuscule s'arrête net sur ses mots, la patte encore en l'air.

Frfbrfrr- Quoi ?! Qu'est-ce que- pourquoi la situation vient de dégénérer comme ça, d'un coup ?!
Un ange passe. Peut-être l'ancien meneur, qui sait ?

« Crépuscule, ne- » Qu'est-ce qu'il va dire, hein ? Interdire à l'orpheline de laisser ses mots dépasser sa pensée ? Lui expliquer ce qu'est désormais son défunt père ? Lui assurer qu'il sait comme elle souffre ? « Je suis sincèrement désolé, pour ton père. » qu'il libère dans un souffle presque libérateur.

« Écoute, je sais que nous ne sommes pas amis. Mais seulement si tu veux -ou même a besoin- de parler à quelqu'un, sache que je suis là. » Quand je ne suis pas à mon post de frontières. C'est-à-dire... mh. Pas si souvent ?

Il s'avance pour être à hauteur de la maigre guerrière. Là, il lui offre l'or de ses yeux; deux soleils pour sécher les grosses larmes naissantes qui se sont invitées entre les deux matous. Lui ne pleure pas, mais sa queue frémissante trahit son embarras.

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▬ Guerrière

Elle souffla profondément. Ne pas céder à la tristesse, ne pas faire plaisir à cette satanée voix dans sa tête qui lui assurait qu'elle ne tiendrait pas sans encore pleurer. Elle sentait qu'elle ne pourrait pas attendre le soir pour retenir ce flot de larmes qui lui brûlaient les yeux. Attendre que tous soient partis, et que dans le noir, elle devienne aussi invisible que les autres. Elle ne voulait pas passer pour faible, pour pleurnicharde, même si au fond, on la comprendrait de pleurer pour son père. Une simple question d'honneur, sûrement. Malgré le deuil, rester la tête haute, sourire même si ça fait mal.
Continuer de vivre, au moins physiquement. S'évader moralement dans le Clan des Etoiles, mais être présente, forte pour le Vent. Ils avaient besoin de se soutenir, même si leur petite tribu semblait bien être prise en patte par Etoile de Cobra, qui paraissait avoir le sang-froid et la parure pour être meneur à son tour. Son père l'avait bien choisi, après tout.
« Crépuscule, ne- »

Ne pleure pas ? Ne t'en veux pas d'avoir dit des mots si horribles ? Trop tard. Toutes les émotions qu'elle retenait depuis l'aurore déferlèrent de nouveau, tornade de douleur, de tristesse, de chagrin, de remord et de regrets. Dur que de s'effondrer comme une faible, mais ses sentiments la gouvernaient plus que son esprit, si bien qu'elle ne se battait plus contre elle-même.
« Je suis sincèrement désolé, pour ton père. »

Elle hocha la tête, incapable de faire autre chose d'autre. La rouquine était émue de la gentillesse de Serres d'Epervier, avec qui elle n'était pas allée plus loin que les discussions habituelles. Et voilà qu'il lui tendait la patte dans un effort sincère d'amitié.
« Écoute, je sais que nous ne sommes pas amis. Mais seulement si tu veux -ou même a besoin- de parler à quelqu'un, sache que je suis là. »

Et lui aussi plongea son regard dans le sien. Dans un silence seulement brisé par les fouettements de la queue du matou, ils se regardaient, le feu rencontrant la braise. Si bien que les larmes n'eurent d'autre choix que de couleur, brûlées par cette étincelle naissante, ce sentiment de compréhension et de compassion qui naquit entre ces deux êtres ravagés par la tristesse.
Eclat de Crépuscule ne put que se rendre compte que ça commençait à aller mieux quand un sourire crispé éclaira son visage.
Merci beaucoup, ça me touche.

Elle se remit à marcher, à côté du sentinelle, un peu rassénérée, et baissa la tête, ne sachant trop que dire. D'un côté, elle voulait se confier, lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur, sentant que ça lui ferait du bien. De l'autre, non, elle ne se voyait pas l'embêter avec ses propres problèmes.
Oh que c'était dur ! Elle fixa d'un œil préoccupé le matou brun, puis se dit qu'après tout, elle n'avait rien à perdre à parler un peu. Il y avait encore un peu de route avant les hautes Landes, alors elle pouvait en profiter.
"En fait, j'ai l'impression que toutes mes émotions se bousculent les unes aux autres, pour toutes tenter de l'emporter. Mais j'arrive pas à me maîtriser, et j'ai …", elle fouetta par inadvertance le flanc de son compagnon de patrouille, et reprit rapidement :"Oh pardon … J'ai, j'ai peur qu'on trouve que je me morfonds alors que j'étais pas si proche de lui avant ! Tu comprends ?"

Ses prunelles de jais le fixèrent, en l'attente d'une réponse sincère, mais aussi avec l'espérance qu'il la comprenne.

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♯ Sentinelle

Un sourire crispé fend la gueule de l'intéressée. Crispé car elle retient autre chose, des émotions plus fortes qu'elle ne peut laisser sortir devant ce chat qui lui est encore peu familier. Le brun comprend et ne dit rien, profite du feu chaleureux qui lui prend le cœur lorsqu'elle lui dit ces simples mots :

« Merci beaucoup, ça me touche. »

Elle reprend la marche, il la suit sans rien ajouter. C'est suffisant.
Ses yeux se baladent alors sur l'horizon, laissant la rouquine à ses réflexions, prévoyant déjà de l'en arracher une fois arrivés dans les Hautes Landes. Et il se laisse couler dans les siennes.
Ses premières pensées vont à Nuage de Myosotis, qui l'a brutalement quitté lorsqu'elle a disparu dans les serres d'un oiseau de proie -heureusement pas son éponyme. La douleur, l'impuissance, la frustration dans son cas de voir sa sœur qui n'a pas vécu partir pour toujours. Mais quand même l'espoir. Celui qu'elle revienne un jour -comme pour Mamba Noir- et qu'elle leur conte ses péripéties. Espoir que la mort de Truffe de Renard n'avait pas permis, son corps inerte sur le champ-de-bataille n'avait laissé aucun doute planer sur son sort. A peine guerrier et déjà disparu.
Étoile Tropicale avait vécu, au moins.
Mais sans doute Éclat de Crépuscule était-elle frustrée de ne pas avoir vécu avec lui pleinement. Père et fille ne s'étaient rapprochés que depuis quelques temps... La mort vient toujours trop tôt alors, n'est-ce pas ?

« En fait, j'ai l'impression que toutes mes émotions se bousculent les unes aux autres, pour toutes tenter de l'emporter. » La voix de la petite rousse le tire de ses pensées. Il tourne la tête vers elle, à l'écoute. « Mais j'arrive pas à me maîtriser, et j'ai… » Sa queue heurte son flanc. « Oh pardon… , reprend-elle.
- Pas de souci.
- J'ai, j'ai peur qu'on trouve que je me morfonds alors que j'étais pas si proche de lui avant ! Tu comprends ? »

Il sent son regard, mais plonge le sien dans le paysage.
Être comprise, est-ce ce dont Éclat de Crépuscule a besoin ?

Serres d'Épervier est confus. Être compris, c'est bien la dernière chose dont il avait eu envie lorsque sa sœur et son frère l'avait quitté. Que personne ne puisse imaginer sa douleur, ni ce qui le traversait à ce moment-là, voilà ce dont il se souvient.

« Je ne suis pas sûr de pouvoir te comprendre. » L'honnêteté. « Je crois que personne ne peut. » Il replonge ses yeux dans ceux de la féline, assez petite pour qu'il ait à incliner sa tête. Malgré la dureté de ses mots, la sentinelle coule un regard plutôt tendre vers sa camarade. De la compassion. « Mais c'est justement pour ça que tu ne dois pas te soucier autant de ce que penseront les autres. Personne ne comprendra jamais ce qui vous a uni; comment, pourquoi... Ça vous appartiendra toujours. » Un sourire mélancolique. Nuage de Myosotis. Truffe de Renard. « C'est important de pleurer, et tu en as le droit. Le tout, c'est de doser. Il y a un temps pour pleurer les morts, et un temps pour vivre la vie. » Ses yeux montent au ciel, alors que son visage adopte une moue pensive. « C'est pour ça qu'il faut que tu continues à chasser, tu vois ? Pour ne pas rester tout le temps dans la mort. »

Lorsque le mâle brun termine sa réflexion, les deux félins sont arrivés à bon port. Il s'assoit, l'air interrogateur comme pour s'assurer de clore cette discussion morbide correctement avant de commencer leur activité de chasse.

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▬ Guerrière

Les hautes landes se profilaient à l'horizon, et déjà ses instincts de chasseuse se mettaient en marche sans qu'elle ne leur demande. Ses oreilles étaient déjà à l'affût du moindre frétillement et son museau à la recherche de chair fraîche. Sentant que cette sortie était déjà un gain précieux de joie dans sa foutue journée, elle remerciait une nouvelle fois au fond d'elle le brun. Qui prit la parole, très sérieux, très sincère :
« Je ne suis pas sûr de pouvoir te comprendre. Je crois que personne ne peut. Mais c'est justement pour ça que tu ne dois pas te soucier autant de ce que penseront les autres. Personne ne comprendra jamais ce qui vous a uni; comment, pourquoi... Ça vous appartiendra toujours. »

Ses mots prenaient un sens en elle, si bien qu'elle hocha la tête, étonnée de la maturité de son compagnon de patrouille. Si bien qu'elle se rappela que lui aussi avait connu la mort. Et aussitôt elle aurait souhaité supprimer toute cette plainte dans sa voix, ces gémissements attristés. Il la comprenait pourtant, et elle sentait qu'à cause d'elle, il était replongé dans des souvenirs heureux. Eclat de Crépuscule espérait que, si un jour elle connaîtrait quelqu'un dans la même situation, elle puisse apaiser le cœur souffrant aussi bien qu'il venait de le faire. Ca l'avait reboostée, un peu, et elle se dit qu'il serait temps pour elle de ne pas se lamenter sur son sort.
Il était l'exemple qu'on parvenait à se relever sans ces êtres qu'on avait aimé. Il avait réussi, il était logique qu'elle y parvienne aussi. C'était simple comme bonjour.

Il reprit, avec un air réfléchi alors qu'ils atteignaient le lieu de leur chasse :
« C'est important de pleurer, et tu en as le droit. Le tout, c'est de doser. Il y a un temps pour pleurer les morts, et un temps pour vivre la vie. C'est pour ça qu'il faut que tu continues à chasser, tu vois ? Pour ne pas rester tout le temps dans la mort. »

La rouquine reçut ses mots, même s'ils paraissaient durs, en plein cœur et les apprécia. Une leçon de morale non pas pour l'enfoncer, la critiquer, mais pour la faire mûrir et la réconforter. De plus, par une remarque implicite, Serres d'Epervier venait de lui montrer qu'il était venu la voir pour justement qu'elle sourit de nouveau. Et savoir que des personnes sur lesquelles elle n'aurait pas pensé compter un jour étaient là les moments où l'on s'y attendait le moins. Sans lui, elle serait restée encore longtemps à se morfondre à côté de sa tanière, silencieuse et larmoyante.
Il s'assit, lui lançant un regard plein de questions. Auquel elle répondit, après avoir dégluti, par un grand sourire. Il fallait prendre le taureau par les cornes. Son père serait fier d'elle, s'il la voyait. Et même si elle savait qu'il suffirait que la nuit tombe pour qu'elle recommencer à pleurer, une journée de souffrance serait passée. Elle clôt la discussion, comptant passer à un sujet qu'elle maîtrisait mieux, avec une pointe d'humour :
« Tu ne voudrais pas devenir guérisseur ? Tu sais très bien apaiser les mots des gens. Je vais tâcher de suivre tes conseils du mieux que je peux, en tout cas… »

Puis elle se plaça face à lui, et s’assit, comme elle l’avait fait avec Poivre. Elle ne comptait pas l’initier à la chasse, puisqu’il avait déjà les bases, mais plutôt en lui donnant des conseils pratiques, pour qu’il s’améliore davantage. La petite féline inspira, et planta son regard dans le sien, une lueur amusée dans les yeux :
« Alors, Nuage d’Epervier ?! Tu es prêt à aller dénicher une souris ou une grive à ta mentor préférée ? »

Elle lâcha un petit rire, puis se concentra, sérieuse :
« Bon. Je sens plein de petites bestioles partout, là. Tu vas m’en prendre une, ou pas, et je te fais un bilan après. On mettra mes conseils en pratique après, si ça te va ? »

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♯ Sentinelle

La guerrière déglutit, comme avalant les mots peut-être trop durs de son camarade. Ce dernier faillit s'inquiéter, mais le grand sourire que lui offre Éclat de Crépuscule le rassure. Détermination dans son regard ambré, la fille de l'ancien chef semble finalement prête à passer à autre chose. Ses mots semblent lui avoir permis d'avancer, et Serres d'Épervier se félicite intérieurement pour ça.

« Tu ne voudrais pas devenir guérisseur ? » A son tour de sourire. Lui, guérisseur ?! Quelle idée ! « Tu sais très bien apaiser les mots des gens. Je vais tâcher de suivre tes conseils du mieux que je peux, en tout cas…
- Merci. » répond alors l'intéressé, heureux d'avoir apaisé la jolie rouquine.

Cette dernière d'ailleurs se place en face de lui, et rentre dans son personnage :

« Alors, Nuage d’Épervier ?! Tu es prêt à aller dénicher une souris ou une grive à ta mentor préférée ?
- Pff... ha ha ! »

Ok, il sera Nuage d'Épervier si ça peut la faire sourire un peu.

« Bon. Je sens plein de petites bestioles partout, là. Tu vas m’en prendre une, ou pas, et je te fais un bilan après. On mettra mes conseils en pratique après, si ça te va ? »

Ouh, Éclat de Crépuscule reprend son sérieux. Le brun acquiesce d'un hochement de tête, plus malicieux qu'il ne voudrait l'être.

Mais son propre sérieux revient alors qu'il se met à humer l'air attentivement. Sentir les fumets, les isoler, les reconnaître, c'était un jeu d'enfants lorsqu'il était près de la frontière. L'Ombre pue la boue et le marécage. Le Tonnerre a une odeur boisée. Et la Rivière empeste simplement le poisson et le poil mouillé. Mais lorsqu'il s'agit de proies... La tâche se complique ! Odeur musquée partout. Qui est quoi ? Ce qui sent différent n'est pas identifiée et lorsqu'enfin il reconnaît l'un des deux fumets auquel il est le plus habitué, il se raidit. Une souris. Il se concentre, oublie la présence de sa mentor du jour et suit précautionneusement le musqué dans ses narines. Il ne fait que quelques mètres avant d'avoir un visu sur l'objet de sa quête : le rongeur est bien dodu et prêt pour le printemps. Le félin se positionne, la queue basse mais pas assez pour traîner, les oreilles bien droites telles deux radars, le regard vif. Il piétine, essayant de trouver la position parfaite pour ses pattes avant de bondir; mais la souris est déjà en train de courir, alertée par le piétinement indiscret du chasseur.
Serres d'Épervier atterrit à côté de l'animal gris qui court à toute allure pour se cacher dans la végétation alentours, et le brun ne prend même pas la peine de la prendre en course.

Lorsqu'il se retourne vers Éclat de Crépuscule, une grimace sur sa gueule il lâche un simple : « Oops... »

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Serres d'Épervier s'exprime en #f6e122.

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Sujet: Re: Oublier, un instant ft. Éclat de Crépuscule -end 04.04.20 12:42

Le membre 'Serres d'Épervier' a effectué l'action suivante : Don des étoiles

'Chasse Vent' :
Oublier, un instant ft. Éclat de Crépuscule -end 1491053538-souris-rate

▬ Guerrière

hrp:

Ne prenant pas la mouche, Serres d'Epervier rigolait à son humour pathétique, presque. La rouquine se doutait bien que ce n'était que pour lui faire plaisir, et pourtant ça lui réchauffait le cœur de se sentir soutenue. Elle radotait, mais dans sa tête, tout n'était que fouillis, larmes et désespoir, si bien qu'elle préférait s'attacher à un acte vraiment mignon plutôt qu'à ce torrent d'ondes négatives qui l'entraînait, elle, dans leur folle danse.
Le brun valida son explication d'un hochement de tête, l'œil pétillant. Elle lui rendit son sourire, et s'assit, l'observant d'un regard expert humer les odeurs. Elle n'avait jamais voulu être sentinelle, pour sa part. Elle avait trop la bougeotte pour rester sur un rocher, à essayer de déceler des ombres ennemies, pour avertir tout un clan. En réalité, c'était une lourde tâche, et elle respectait tous ceux qui faisaient cette partie du travail, mais elle préférait nourrir les bouches affamées. Simple question de point de vue, certes.

Quand elle assimila la technique du matou, elle ne put s'empêcher d'être surprise. Même s'il semblait à avoir des difficultés à sentir la petite proie, il avait une démarche plutôt discrète. En fait, il était même assez agile, presque digne d'être un guerrier.
On sentait qu'il manquait indéniablement d'entraînement, mais ce n'était pas catastrophique, comme avait pu l'être les séances qu'elle avait fait, des centaines de fois, avec Poivre. Une pointe de nostalgie lui picota le cœur, si bien qu'elle se reconcentra, les yeux plissés, sur la technique de Serres d'Epervier, qui semblait avoir, enfin, trouvé quelque chose.

Le matou s'approcha furtivement d'une probable souris, à en croire son odeur. Elle ne pouvait pas vraiment voir ce qui se passait, les herbes hautes lui brouillant la vue, mais elle apercevait l'avancée de son collègue, qui écartait la végétation à son passage. Le piétinement d'avant-saut, puis … La course folle du rongeur paniqué. Ah. Sans même prendre la peine de courser la souris, il lui lança un regard, murmurant "Oups" par la même occasion.
Bien. Au moins, elle aurait à le corriger, c'était le principal.

Eclat de Crépuscule le rejoignit de son pas chaloupé, fendant les herbes sans aucune difficulté, pour arriver en face de lui. Un petit sourire cloué sur son visage, elle secoua la tête, comme pour lui dire que ce n'était pas grave. De toute façon, ils n'étaient pas en période de famine, et ils pourraient vite retrouver quelques proies dans les parages. Ce n'était pas une question de vie ou de mort, là était l'essentiel.
"C'est pas grave, on va dire que c'était pour t'échauffer. En fait, j't'ai cerné. Tu es pas assez discret quand tu es à l'arrêt et que tu vas bondir. Il faudrait plus t'avancer, pas énormément, bien sûr, en restant à une distance respectable pour ne pas avoir à prendre trop d'élan avant de sauter. Tu fais moins de bruit, t'as moins de risque de louper ton saut. Mais franchement c'était pas mal !

Toujours la petite féline restait dans l'optique de finir sur du positif. Il ne fallait surtout pas se décourager, perdre confiance, mais voir ses capacités à affronter l'obstacle. Chose qu'elle n'était pas capable de faire sur elle-même, d'ailleurs.
Une petite idée germa dans son esprit, idée lui plaisait énormément. Peut-être aurait-il plus de chance en chassant en équipe. Cela faisait du bien au moral, et en général, ça fonctionnait. Elle s'exclama, toute frétillante :
"J'ai une idée ! On va chasser en équipe. En gros, tu vas pouvoir essayer d'améliorer ta technique de piétinement, en te rapprochant donc plus de ta proie, et moi, je vais, si jamais elle s'enfuit, essayer de la récupérer. En général, il faut une bonne entente dans l'équipe pour que ça fonctionne, et un peu d'entraînement, parce qu'il faut coordination, rythme et entente silencieuse. Mais je suis sûr qu'on peut y arriver. Ca te tente?"

Sans même attendre sa réponse, elle se décala, prête à l'écouter, ou bien à se mettre en place pour la chasse. Elle avait toujours aimé ce genre de chasse.

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Sujet: Re: Oublier, un instant ft. Éclat de Crépuscule -end 11.04.20 14:25

Le membre 'Eclat de Crépuscule' a effectué l'action suivante : Don des étoiles

'Chasse - Collines' :

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