Family first ft. Cobra Royal - end

Étoile Tropicale était mort, et bientôt enterré.

Son père deviendrait meneur.

Lorsque le matou bicolore eut fini son court discours pour annoncer le décès du précèdent chef, il bondit en bas du promontoire où il fut notamment accueilli par Mamba Noir. Serres d'Épervier les avait laissé quelques instants et lorsque le bientôt-plus-lieutenant s'était arraché à sa fille retrouvée, il l'avait rejoint en trottinant.

« Cobra Royal. » avait-il hélé son père. « Peut-on parler deux minutes, en privé ? »

Alors les deux mâles s'étaient rapidement retrouvé là, dans l'antre du chef. Le nouvel antre de Cobra Royal, qui se ferait bientôt appeler autrement. Serres d'Épervier était famille. Ça, même un idiot l'aurait compris. Ce qui était moins flagrant en revanche; sa dévotion sans borne pour ses êtres chers.

« Désolé pour Étoile Tropicale. »

Il était formel, pas ému. L'ancien meneur et son lieutenant n'étaient pas particulièrement proches, en tous cas pas au point de parler d'amitié ou d'une lourde perte. Et il poursuit :

« Je voulais simplement... » bref regard vers l'entrée de l'antre pour s'assurer ultimement qu'ils étaient bien seuls. « te faire savoir que tu pourrais compter sur moi. Je suis ton fils, je sais me battre, et si tu te sens menacé je suis tout à fait enclin à te donner un coup de patte. »

Il était honnête. Bien que Serres d'Épervier ne puisse se douter de toutes les horreurs dont son père était capable, il avait au moins percé à jour sa tendance à manipuler pour obtenir. Comme il alternait glace et chaleur lorsqu'il était plus jeune pour le plier à sa volonté, le regard mielleux qu'il donnait parfois aux moins séduits... Au fond, le brun savait que son père avait des choses à se reprocher même s'il n'avait pas la moitié d'une idée de la gravité de ces actes. Il ne pourrait jamais s'imaginer Cobra Royal du sang sur les pattes.
Pourtant, la sentinelle ne semblait pas craindre d'en avoir sur les siennes pour assurer la sécurité de son père.

« Et je ne le prends pas à la légère. »

Il faillit partir dans un discours sur leur lien de sang, et ô combien ses griffes étaient au service de leur créateur mais il n'était pas assez matrixé pour ça. Et il avait appris que le silence vaut parfois mille mots.

L'or de ses yeux dans la mer de glace de Cobra Royal, sa véritable offre était silencieuse.

Family first

A peine Mamba venait elle de le laisser que déjà, Épervier l'appelait et après un mot à Œil de Biche et Plume de Pigeon, il s'éloigna vers son fils, non sans offrir au passage à Force de la Nature un regard qui en disait long. Elle ne l'aimait guère mais à présent, elle devrait plus encore l'écouter qu'avant. Encore que, ses dernières lunes, il en lui avait pas offert beaucoup de raison de cracher sur lui. Œil de Biche avait eu une seconde portée et le bicolore avait fait en sorte d'être là. Un peu ... Et c'est assez naturellement finalement, que le père et le fils avait gagner l'antre d'Étoile Tropicale, laquelle suinter la maladie, la mort et par dessous, le parfum spécifique au meneur décédé. Il n'était plus. Pour Cobra Royal, s'était autant un choc qu'une bonne nouvelle et il ne s'accorderait l'antre du défunt définitivement qu'à son retour de la pierre de lune. Si ... Il chassa le "si" silencieux de son esprit. Il avait plus à pensé et voulait se faire fort que rien ne viendrait déranger cette promotion inespérée. Les premiers mots de son fils exprimait une émotion que ni l'un ni l'autre en semblait ressentir vraiment. Mais le matou aux yeux bleu répliqua, comme un automatisme déjà acquis.

- Triste fin que la maladie ...

Triste, il en l'était pas même si il avait impeccablement coller ce masque à sa face pour annoncer la lugubre nouvelle au clan. Et il ne s'en était pas entièrement départi. Car s'il n'allait guère pleurer le défunt longtemps, le Cobra en avait tirer une leçon. Une simple maladie pouvait arracher les vies d'un chef les unes après les autres. En revanche, le serpent se concentra sur son rejeton, lequel avait bien grandi, et venait d'un regard de s'assurer qu'ils n'étaient pas épiés. Un bon point qui contribuait à ramener la confiance que le futur meneur devait avoir en lui. Oh plus jeune Épervier avait commis une erreurs stupide, mais maintenant sentinelle, le matou n'avait rien à lui reprocher d'autre, bien au contraire. Et la suite fit dressé d'intérêt les oreilles paternel qui émit un bref ronron de convenance.

- Cela arrivera peut-être plus vite qu'on ne le veux ...

Il agita la queue en réponse, dardant ses prunelles froide dans celles d'or. Son fils ne mentait pas, impossible de penser le contraire, aussi, le matou se décida à lui confier quelque chose, histoire de préparer ce que lui même aurait à préparer à son retour. Deux nuits entières avant que ...

- Le clan ne risque pas d'apprécier mes décisions à venir ...

Le choix de son lieutenant entre autre. Et le baptême de trois novices aussi. Car le serpent avait prévu de profiter de la situation. Il ne s'était guère attendu à avoir cette occasion ... Mais il devait tirer profit de la situation justement. Pour que le clan le voit comme le chef juste que n'importe qui était en droit d'espérer ...

Le futur meneur l'écoute, attentif. Serres d'Épervier sait que ce qu'il offre à son père dans cet antre n'est pas anodin. Mais sa loyauté n'a jamais été porté vers le Clan. Plutôt... vers les siens. Sa famille, son sang, ses amis aussi. Pas la bande d'inconnus avec lesquels ils partagent le Camp.

Mais à sa promesse, le bicolore ronronne. L'offre est bienvenue.

« Cela arrivera peut-être plus vite qu'on ne le veut... » ajoute le plus vieux en agitant la queue.

Bientôt, ses prunelles de glace rencontre les deux soleils que sont les yeux de son fils. Comme pour sceller le contrat. La sentinelle ne flanche pas, droite comme un piquet. Pas même lorsque son père ajoute, volontairement mystérieux :

« Le Clan ne risque pas d'apprécier mes décisions à venir... »

Le félin brun fronce les sourcils, malgré tout frustré qu'on ne lui cède pas plus d'informations face à ce qu'il vient d'assurer à son père. Peut-être étonné aussi, car totalement étranger à la véritable façon de penser de Cobra Royal. Prenant ça comme une invitation, il demande :

« Comment ça ? »

Est-ce qu'il était prêt à entendre ce que son père voulait pour le Clan, pour lui, pour leur famille ?

Family first

Le Cobra avait attendu la réaction et avec un sourire, il déclara.

- Le clan aura besoins de tout ses membres, du plus fort au plus faible. Du plus loyal au plus douteux ... Il va falloir se rassembler ... Tous.

Et accepter ceux qui ont reçu la marque et s'en sont repentis, et les sang-mêlés ... Mais il n'en dirait pas plus là dessus, au lieu de ça, il approcha de son fils et lui lécha l'oreille, lâchant dans cette dernière quelques mots qu'il pensait réellement. Je suis fier de celui que tu es devenu. Et il l'était véritablement. Fier qu'Épervier soit une sentinelle loyale, non pas tant au clan qu'à son paternel. Fier de voir que le brun savait où était sa place et à qui il devait loyauté. Fier simplement que son rejeton soit entré dans son cercle de ceux en qui il vouait confiance. Une drôle de fierté à exprimer en vérité. Néanmoins véritable. il pouvait avoir confiance en son fils et cela comptait. Mais il ne s'ouvrirait pas plus, tant et si bien qu'il se recula pour croiser le regard or à nouveau.

- Mais je ne pourrai faire cela seul. Et le moment venu, il demandait à Épervier de se tenir prêt. Car ce moment arriverait vite. Sitôt qu'il aurait rencontrer les étoiles. Rester à y croire. Mais il ne voulait s'en faire. Ses décisions n'avait guère coûter de vie, en dehors de celle d'If. Et pour ce qui était d'elle, s'il ne s'en repentait pas, il s'était persuadés que s'était la meilleure solution. Auquel cas, il n'y aurait plus que trois clans au lieu des quatre ...

A ses mots, son père lui dit simplement :

« Le Clan aura besoin de tous ses membres, du plus fort au plus faible. Du plus loyal au plus douteux ... Il va falloir se rassembler ... Tous. »

Serres d'Épervier reste de marbre un instant. Il réfléchit. Est-ce que son père insinue que le Clan du Vent se montrera moins strict, ou devrait-on dire moins fermé d'esprit... ? Du plus fort au plus faible. Ça ne sonne pas vraiment comme Cobra Royal, ça. Enfin, comme celui qu'il est réellement. Son fils n'a pas oublié le discours que le bicolore lui a fait lors de son apprentissage, la fois où il a attaqué un Ombreux. Le noir et blanc ne supporte pas la faiblesse, et il a fini par le comprendre -et surtout l'accepter- en grandissant. Quant à cette idée de rassemblement... Il n'est pas tout à fait convaincu que le futur meneur cherche à faire la paix avec ses camarades autrement que pour être accepté en tant que nouvelle autorité. Mais il n'en dit rien.

La stratégie de son père et son règne à venir ne peuvent devenir un poids pour leur famille. Que Mamba Noir, Joli Plumage, Nuage d'Été et Nuage de Genette bénéficient de petits traitements de faveur suffit à ce que l'aîné se tienne tranquille. Et pire, à ce qu'il serve les plans de son père.

Ce dernier s'approche pour le flatter d'une léchouille sur l'oreille, où il glisse :

« Je suis fier de celui que tu es devenu. »

Le fils ne bouge pas d'un poil, déstabilisé.
Ses entretiens avec Tête de Grive lui ont appris que les mots comptent, et qu'il faut savoir les manier au moins autant que le langage corporel. Mais les manier ne signifie pas forcément les penser. Et Cobra Royal lui a montré qu'il était un fin manipulateur qui maîtrise la faiblesse de ses petits : son amour pour eux.

Plongeant son regard bleu, cette fois chaleureux dans le sien, le plus vieux miaule :

« Mais je ne pourrai faire cela seul. »

Et voilà. L'affection ne vient jamais sans rien derrière avec son père.
Mais il ne lui en veut pas. Serres d'Épervier est trop dépendant de ce lien paternel pour pouvoir le rejeter, même en connaissance de causes. Il hoche la tête solennellement et se dresse sur ses quatre membres. Il s'efface, aussi discrètement qu'il ne s'est présenté quelques instants plus tôt.

« Tu n'es pas seul. » sont ses derniers mots.