Un retour, une arrivée | ft Shee - abandon

[U.C]
Un retour, une arrivée. (lune 65)


Nuage de Lavande était enfin guérie ! Elle cessait de tousser, respirait correctement, et courrait sans soudaine fatigue ! J'étais si heureuse que je la couvris de baiser pour ne pas en faire à la guérisseur. Enfin en faire trop, car elle y eu droit aussi ! Ce n'était pas la barrière du clan qui m'en empêcherait, elle avait sauvé ma fille. Je lui en serais éternellement reconnaissante. Et d'avoir aussi été si gentille, et intéressante. Quand je lui demandai quelle plante elle utilisait pour Nuage de Lavande, elle me les expliquait. J'étais la plus ravie des chattes. Je gardais le Bouillon Blanc précieusement dans ma mémoire le jour où quelqu'un avait une vilaine toux. Je pensais avec amusement que la lavande aurait eu son utilité si son cas avait empiré. J'étais prête à moi-même retourner sur les terres vaseuses si Amour-en-Cage en avait eu besoin. Sur les terres de l'Ombre, oui. Prête à tout. Mais il n'y en avait pas eu besoin et j'étais sur un petit nuage..

Petit nuage qui me laissa vite tomber, quand après maints au revoir, je me trouvais avec ma fille devant la rivière. Elle y sauta avec joie, contente de quitter ce clan pleines de langues de vipères. La Rivière l'avait vue grandir après tout. Entre la chatonne de 3 lunes qui découvrait le clan, mal à l'aise, et l'apprentie de 15 lunes qui retournait avec joie retrouver ses camarades.. Déjà un cycle de saisons complet. Mes aïeux, que le temps passait vite quand il s'écoulait avec bonheur. Enfin bonheur avec des bémols ces dernières lunes. Et là, j'allais affronter le deuxième plus gros problème après le regard des chats du Tonnerre... le regard de la Rivière après notre retour.

Je m'engageais à mon tour dans l'eau froide, mais qui m'accueillit comme une mère retrouvait un de ses enfants. Rien que cette sensation me disait "Bienvenue à la maison", et j'étais si contente. Je ne vivrais plus jamais loin de tes roseaux, ne dormirait plus une nuit loin de tes flots. Cet endroit que je me plaisais à appeler "chez moi". Malgré les deux, presque trois, lunes passées au milieu des arbres, les buissons, saules et roseaux nous restèrent familiers, et Lavande et moi nous dirigeâmes sans hésitation vers le clan. Se diriger, trotter, courir même. Nous revenions enfin chez nous. J'avais presque oublié mes craintes quand nous pénétrâmes dans le camp, essoufflées. Mais la réalité revint vite. Des regards surpris, des truffes froncées par l'odeur du Tonnerre -je dormirais hors du camp sans problème le temps que cela s'en aille-. Quelques amis vinrent nous retrouver avec plaisir, réellement inquiet pour la santé de Nuage de Lavande qui se portait enfin bien. Et malgré cette pincée de chats accueillants, malgré l'autorisation de passage entre les frontières..

" J'aimerais pouvoir m'expliquer à Etoile d'Or. "

Les chats se concertèrent entre eux avant de me laisser monter vers sa tanière. Je vis le pelage de Brasier Glacial, avec qui je m'étais bien entendu avant l'épidémie. Était - il déçu de mon séjour au Tonnerre pour la santé de ma fille, alors que la veille il me remerciait de ma présence aux côtés du clan pendant la canicule ? Je baissais les oreilles et détournai mon regard. Je me racheterais comme j'avais prouvé ma valeur à mon arrivée il y a des lunes. Mon coeur était toujours à la Rivière.

Je pénétrais dans l'antre de la meneuse, anxieuse. Ma queue chassa derrière moi. La fourrure rousse se démarquait bien dans la pénombre de son antre. Je déglutis avant d'oser prendre la parole.

" Etoile d'Or, je.. "

Ma voix se serra malgré moi.

" Je suis désolée de vous avoir laissé tomber.. " miaulais - je avec une petite voix, toute ma culpabilité éprouvée ces dernières lunes remontant enfin et éclosant en des larmes aux coins de mes yeux.